TERMINE - SEX ON THE BEACH - Finnegan

J’me retrouve là, Arwen a mes pieds… La pauvre, j’ai honte de ne pas être avec elle trop souvent ces temps ci. Il faut dire que je bosse beaucoup, et les jours où je ne bosse pas… j’occupe mon temps autrement, un temps où je ne peux pas amener un chien.. Comme hier soir, par exemple. Les policiers ont certes parfois des chiens, mais disons que j’aurai traumatisé Arwen si je l’avais emmené hier soir.

Je repense à notre nuit. Putain… C’est bien la première fois que je tente un jeu de rôle comme ça avec un mec… et bien que ça n’ait pas tenu très longtemps, j’ai eu l’impression que ça a plu… J’suis assez fier de mon coup, il faut bien que ça ait des avantages de bosser avec des mecs en uniformes toute la journée ! Un sourire s’étend sur mes lèvres, en faisant signe à Arwen de se relever, que c’est ici qu’on descend.

On approche de chez Finn, et j’essaye de faire comprendre à Arwen la situation, comme on expliquerait à un enfant. Oui, j’ai l’air con assit face à elle, devant chez Finn, à lui dire qu’elle va devoir être sage, mais qu’elle a une super plage où elle va pouvoir gambader. Et j’entre, ouvrant la porte non fermée, m’annonçant en posant la laisse à l’entrée, que j’ai pris pour les transports.

- J’suis là !

On dirait une nana qui prévient son mec qu’elle est rentré… Bon dieu, qu’est-ce que je fous ? Mais bon… j’vais pas mentir, la nuit a été géniale, j’ai dormi toute la matinée pour rattraper mon sommeil, et il m’a permis d’amener mon bébé pour qu’on puisse profiter de la journée. J’sais pas trop comment on va faire ça, j’avoue que j’panique un peu… Franchement, mis à part baiser, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ? Peut-être qu’il faut que je vois ça comme les fois où j’passe la journée avec Caleb… Nan, faut pas que je pense à Caleb, là. J’suis de bonne humeur, faut que ça le reste.

- Finn, j’te présente Arwen, ma fille !

L’amour de ma vie, clairement. Et ça va, elle a un comportement correct pour saluer le mixologue, bien qu’elle se mette à rapidement faire le tour de la pièce à la recherche de… je ne sais pas quoi. Je la surveille du coin de l’oeil, mais l’accès qui mène à la plage est fermé donc… pour le moment, pas de panique.

- J’te remercie de m’avoir laissé la ramené… Elle me voit pas souvent en ce moment. J’vais pas lui dire que parfois c’est pour être avec toi que je rentre pas, sinon elle risque de pisser partout chez toi juste pour te faire chier ! Elle est rapidement jalouse

Mais elle a raison ! Je me rappelle de l’arrivée de Tad, c’était comique au début… maintenant ça se passe nickel !

- Qu’est-ce que tu nous as prévu du coup pour cet aprèm ?

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Franchement, je ne pensais pas que tu allais te pointer hier soir. Je m’attendais à recevoir un message bancal prétextant une urgence ou une fatigue extrême qui t’aurait empêché de rouler jusqu’à Venice. Le bruit de ta moto m’a tellement surpris que j’étais réellement vautré dans mon canapé en train de regarder une rediffusion de Rocky. Le temps d’éteindre la télé et d’attacher mes cheveux dans un chignon approximatif, tu étais déjà dans l’entrée et dans la fameuse tenue de flic… Je crois que mon cœur à loupé quelques battements avant qu’une autre partie de mon cerveau ne prenne le relais. Tu m’étonnes de plus en plus en ce moment, et merde, je crois que je prends goût au fait de me réveiller à tes côtés le matin.

Le vent fait voler quelques mèches de cheveux pendant que j’avale un café, installé sur ma terrasse. Les températures deviennent plus fraîches mais c’est tellement agréable de pouvoir profiter de l’air marin et puis, je ne suis pas du genre frileux. Tu es rentré chercher des affaires et surtout ton chien qui ne pouvait pas rester seul plus longtemps. C’était dans mes projets d’adopter un animal alors ça fera un bon test de l’avoir ici pendant le temps de ton séjour.

Pour une fois, la chance est de notre côté. Nous avons le même jour de repos et je suis en pleine forme ! Aucune fièvre à l’horizon pour gâcher les prochaines 24h. J’entends ta voix qui résonne dans l’entrée et un sourire vient étirer mes lèvres. J’ai l’impression d’avoir plongé dans un monde parallèle où nous habitons dans cette villa tous les deux. Peut-être que je suis en train de rêver en fait ? Je me pince le bras mais rien ne bouge. Nope, c’est bien la réalité !

Je me dépêche de rentrer et de fermer la baie vitrée derrière moi pour éviter un drame. Je ne sais pas trop si ton chien est capable de se promener sans laisse et je préfère te demander l’info avant de me retrouver dans une course poursuite sur la plage pour le rattraper. Je dépose ma tasse de café vide sur la table basse et pose un genoux au sol pour frotter la tête d’Arwen qui vient renifler mes fringues.

Salut Arwen.

Elle accepte quelques caresses avant de partir à la découverte de la pièce principale. Tu la regardes avec un regard mi-admiratif, mi-anxieux. T’es mignon. T’es toujours mignon en vrai mais j’aime bien quand tes yeux se mettent à briller. On dirai un gamin à noël. Je me laisse aller à rire à ta remarque avant de virer le pull que j’avais mis pour aller dehors.

Je tiens à ma caution alors si on peut éviter qu’elle ne détruise tout par jalousie.

Je me rapproche de toi et dépose un baiser sur tes lèvres pour te détendre. Je reste raisonnable pour éviter de passer l’après-midi complètement nu à te faire soupirer mon prénom. Quoique ce programme est tentant… Mais on a des choses à faire.

Ça va bien se passer, ne t’inquiète pas. Et j’adore les chiens alors elle sera toujours la bienvenue. Emmène là quand tu veux.

Mes mains accrochent tes hanches et je dépose un dernier baiser dans ton cou avant de rejoindre la cuisine pour déposer ma tasse dans le lave-vaisselle.

Faut qu’on aille faire des courses, j’ai plus rien à manger pour ce soir et demain. Après j’ai pensé qu’on pourrait aller marcher le long de la plage avec Arwen, il fait beau aujourd’hui, on peut en profiter pour prendre l’air.

Je pose mes avants bras sur l'îlot central pour t’observer. Je me demande quand tu vas te mettre à paniquer. Parce que ce n'est pas possible que ça se passe aussi bien entre nous, ça va forcément péter à un moment. Je suis malheureusement, très conscient de ce point.

On avise pour ce soir ? Suivant la forme, on peut sortir ou rester ici…

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C’est assez drôle pour moi de voir se balader Arwen dans le salon… elle explore tout, se demande où elle est, mais trouve rapidement une occupation à tourner dans la cuisine autour de l’ilot de Finn… En souriant, je lui balance quelques jouets par terre, son plaid si elle veut aller se poser quelque part avec, et je lui mets de l’eau dans sa gamelle que je pose dans un coin où elle ne gênera pas.

- T’inquiète, c’est un ange en vrai. Elle fait la curieuse, mais elle détruira pas les meubles ou le canapé ! Le seul moyen pour elle de monter dessus est qu’on l’invite à le faire

Elle est bien dressée, que croyez vous ! J’ai passé des heures avec elle dans des stages pour une communication optimale. J’ai toujours prit au sérieux le fait d’avoir un animal, et Arwen a été la première donc… comment dire qu’elle a été mon test de toutes les activités canines qu’il est possible de faire entre maitre et animal ! Mais je n’aime pas ce terme… J’suis son père, c’est ma fille.

Tu m’embrasses, ça me désarçonne un peu. J’ai l’impression d’être ton mec, là, et c’est perturbant. Tu m’accueilles contre toi, et je te regarde pendant que tes mains se perdent sur moi. Tu es tendre, je vois que cette situation te plait. T’y accroche pas trop. J’avoue que c’est exactement le genre de chose qui me fait peur. Mais bon, en vrai… Est-ce que j’ai aimé que tu déposes tes lèvres dans mon cou ? Oui. Surtout que tu t’es détaché juste après.

- Ouais, c’est un programme cool. Pour les courses, si tu me dis qu’on pourra prendre du chocolat à la fleur de sel pour la journée, tu m’as convaincu !

Et la balade, c’est parfait pour Arwen. Par contre, je pense forcement au fait qu’on aura l’air d’un putain de couple si on se balade main dans la main sur la plage… et bien que j’ai… balancé l’info pour la première fois de ma vie, je l’ai encore en travers de la gorge. J’veux pas faire un autre pas dans cette direction avant au moins dix ans ! Mais Finn me connait, je ne pense pas qu’il se montrera proche en extérieur avec moi…

- Ouais, au pire on mange dehors, et on se fait une soirée chez toi… Film, série, jeux, ce que tu veux… J’laisse Arwen ici le temps des courses, et on l’a récupère pour la balade.

J’explique à Arwen, quand même. Quand je vous ai dit que j’étais à fond dans la communication ! Bon, elle me lèche le visage, donc je suppose que ça ira pour elle pour la prochaine heure… Puis elle a déjà choppé un os qu’elle retourne grignoter devant la baie vitrée, face à la mer. Elle a déjà des gouts de luxe.

- T’attends quoi ? On est partis !

Je passe derrière lui, et vient lui claquer les fesses en attrapant mon téléphone. Pas de messages. Je le met dans ma poche, et me pose au niveau de ta porte.

- T’as une liste ? Une idée de ce que tu veux manger ?

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Une villa sur la plage, un chien qui mordille son os dans le salon, nous deux en train de faire une liste de courses dans la cuisine. On ressemble à un vrai couple et je ne peux pas m'empêcher de chercher l’étincelle de panique dans ton regard. C’est peut-être fourbe de ma part et je devrais te faire confiance mais je crois que je commence à te connaître. Je trouve ça cool que tu te sentes assez à l’aise pour venir te réfugier ici quand tu en as besoin mais ça fait aussi chier de n’exister que dans une bulle. Bref, il faut que j’arrête de me prendre la tête. Tu es là, on a 24 heures devant nous pour profiter et le reste, on verra bien plus tard. Il faut faire confiance à la vie à ce qu’il paraît.

Tu pourras prendre ce que tu veux.

Mais j’approuve bien évidemment le chocolat et encore plus à la fleur de sel ! Bon, je suis plutôt salé que sucré mais si on se mate un film, le chocolat devient obligatoire. Je pourrais aussi glisser discrètement un paquet de Bretzel dans le panier pour compléter notre futur encas nocturne.

Ça me va. Y'a pas mal de resto cool dans le quartier. Ou de bars qui servent aussi à manger.

Je précise qu’on peut aussi manger dans un bar parce que je ne sais pas si tu acceptera un resto. Je mange souvent avec des potes sans qu’il y ai de soucis mais te connaissant, tu pourrais ne pas être à l’aise qu’on soit potentiellement vu comme un couple. Mes doigts se resserrent autour d’un stylo qui traîne sur l’ilôt et je sens ma tension qui remonte de quelques points. Ok, du calme Finn. Tu n’as rien dit et je ne vais pas te sauter à la gorge alors que tu fais ton possible pour que tout se passe bien. Après une nuit à faire des folies de nos corps, je ne devrais pas être aussi tendu… J’ai presque envie de négocier un câlin avant de partir.

Je me redresse quand tu me claques les fesses en passant et manque d’accrocher ton t-shirt mais tu as de bons réflexes. Mes doigts se referment sur le vide mais nos rires détendent mes nerfs. J’ai zéro envie de te communiquer mon stress alors je fais des efforts. Un sourire en coin, j’attrape un papier pour écrire notre liste.

Ok donc du chocolat pour Monsieur et des bretzels. C’est la base. Ensuite, vu l’heure, on peut se prendre un truc rapidement à manger en revenant avant de partir en balade. Genre des salade bowl ou du carpaccio de bœuf avec une salade.

Perdu dans mes pensées, je griffonne quelques trucs sur la liste et ajoute tes idées.
Pour demain, on peut se prévoir un repas le midi. Un truc sain vu qu’on bosse tous les deux le soir et qu’on va avoir besoin d’énergie. Hum… Du poulet avec une poêlée de légumes, c’est bon pour toi ?

Je termine notre liste, repasse le pull que j’avais laissé traîner sur une chaise, glisse mes clés et mon portefeuille dans mes poches et ouvre la porte d’entrée.

Allez, on y va ! A tout à l’heure, Arwen.

Est-ce que je viens sérieusement de parler à ton chien ? Merde, tu déteins sur moi je crois. Je te fais signe de prendre à gauche, il y a un petit supermarché à dix minutes à pied, la partie course devrait être rapide. Je me force à rester à une distance respectable de toi pour ne pas provoquer de dispute. On vient de quitter notre bulle et je sais qu’on marche sur des œufs. La moindre étincelle pourrait provoquer une catastrophe.

C’est quoi ton parfum de glace préféré ?

C’est la première question qui me passe par la tête. Je veux occuper ton cerveau pour t'empêcher de cogiter et c’est tout ce que j’ai trouvé. Bon au moins, ça aura eu le mérite de te faire sourire.

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Ce que je veux, hm ? Tu ne devrais pas dire ça… en peu de temps, ton chez toi peut se retrouver envahit de fruits divers, de gâteaux de toute sorte, et de céréales dans différents paquets… si tu voyais chez moi le nombre de boites de céréales qui sont dans ma cuisine… Il faut dire que c’est mon seul petit déjeuner : un bol entier de céréales, sans lait, rien. Alors forcement, je te glisse d’autres choses à ajouter, vu que tu m’en donnes le droit.

- Okey alors des céréales, c’est important, ça m’a manqué ce matin. Pour manger, la salade ça me va, si y’a du poulet dedans. J’suis pas un énorme amateur de verdure, j’avoue… Mais nickel pour le reste.

Puis je vais pas mourir de manger une salade pour une fois, franchement. Puis c’est pas immonde, juste… je préfère manger un burger, quoi. Mais ce plan là risque d’être plutôt pour ce soir.

- Prends moi une brosse à dent aussi, j’ai zappé la mienne chez moi. J’ai pensé aux fringues mais pas à ça…

J’ai brossé mes dents en arrivant chez moi tout à l’heure, et j’ai bien fais vu le baiser que tu m’as donné. Mais clairement, j’assumerai pas deux matinées sans. Pour ce qui est de la douche, je pourrais prendre ses produits, ses serviettes… Rien de grave, mais la brosse à dent c’est bien plus intime.

- Et… reprend des capotes, on voit le fond de ta boite.

Oui, bon… On va pas se le cacher, pour le coup c’est important. Et on voit tous les deux d’autres personnes -du moins… j’ai pas encore couché avec Donna, mais quand même- donc c’est important de se protéger au cas où. J’sais pas si il voit du monde lui.. J’avoue que je serai assez curieux, mais.. je ne sais pas si j’ai réellement envie de savoir. J’verrai, si l’info glisse un jour dans la conversation. On prend la route du magasin après un dernier au revoir à Arwen, et me voilà à marcher à côté de lui, en pleine rue. Une grande première.

- Menthe chocolat. Celle avec les petits éclats de chocolats. Pourquoi ?

Le fait qu’une question pop d’un coup sans réelle explication m’amuse. Peut-être qu’il est stressé et qu’il n’ose pas mettre le moindre silence dans nos échanges ?

- Tu comptes nous acheter un pot pour ce soir si on se matte un film ?

Ça me dérange pas de marcher à côté de toi… tant qu’on est pas là, bras autour de l’autre, doigts noués…

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KoalaVolant

J’ajoute les céréales et la brosse à dent sur notre liste qui commence à s’allonger. On était parti pour juste acheter de quoi survivre ce soir mais en fait, on est en train de refaire le plein du frigo et des placards. Ça va me faire bizarre de voir des trucs qui ne sont pas à moi ici mais je crois que j’aime bien. Ça veut dire qu’on va dans le bon sens tous les deux. Où du moins, on arrête de reculer de dix pas à chaque fois qu’on ose en faire un en avant et c’est agréable. J’ajoute une dernière ligne, la meilleure et je prends mes affaires avant de sortir. Le fait qu’on doive aussi se ravitailler en capotes est aussi un bon signe, un agréable et prometteur signe parce que bordel, on match toujours autant au lit. J’en avais eu un rapide aperçu qui m’a collé aux basques pendant quinze ans et là… Je ne me lasse pas de découvrir ton corps.

Des pensées bien trop osées commencent à envahir mon esprit et c’est le signe qu'il faut qu’on prenne l’air où je risque de t’emporter sur le canapé pour une toute autre activité que les courses. On marche tranquillement tous les deux, et je ne peux pas m'empêcher de te jeter des regards régulièrement pour repérer le moindre signe de panique. Je ne serais même pas surpris que tu te casses d’un coup en courant sans me prévenir. Mais tu tiens bon et ma question pour détourner ton attention te fait même sourire.

Comme ça, pour savoir. J’essaye d’en savoir plus sur tes goûts… Ça peut servir.

Je t’offre un sourire en coin, te laissant imaginer ce que tu veux. Tu n’as pas besoin de moi pour faire carburer ton imagination.

Mais bonne idée pour la glace de ce soir !

Je vais avaler plus de sucre en une soirée film avec toi que pendant l’année entière ! Je ferai une double séance à la salle cette semaine pour compenser. Où on couchera deux fois plus ensemble pour brûler des calories. Voilà un sport qui va beaucoup me plaire.

Je relève la tête pour observer la rue. A force de te regarder, je vais finir par louper l’intersection de l’épicerie. D’ailleurs, on y arrive. Je tends le bras pour caresser doucement ta main. Le contact dure à peine deux secondes, le temps d’attirer ton attention.

C’est par là !

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Mes gouts, hein ? Je pourrais te dire plein de choses sur mes gouts, mais… Est-ce que ça servirait à quelque chose ? Pourquoi pas mes cocktails préférés, que tu arrêtes de me parler de l’Old Fashionned, et que je me fasse réellement plaisir quand je viens à ton bar. Mes gouts pour manger c’est pas mal aussi, surtout si on en vient à partager des repas ensemble… C’est fou comme la situation a changé, entre nous.

Moi qui pensait ne jamais te revoir après notre nuit d’il y a quinze ans… Voilà qu’on sort d’un marathon, et cette fois, je ne suis pas parti. Pour deux raisons… déjà, parce que je sais très bien qu’on se reverra dans quinze ans, alors à quoi bon ? Et ensuite… bah j’en ai pas eu envie, cette fois. J’ai grandi, murit… et même si je n’assume toujours pas cette partie de moi, je ne suis plus obligé de partir comme un voleur… Puis il connait ma situation. Situation de merde, mais situation quand même.

- T’aimes bien ce parfum aussi ? Nan parce que je ne t’en voudrais pas si tu prends un pot pour toi tout seul hein

Puis tu tends la main, elle touche la mienne… J’ai un mouvement de recul, par réflexe, mais je comprends que c’était pour m’indiquer de tourner.

- … désolé

J’espère qu’il ne le prendra pas mal. Je lui souris un peu, histoire de détendre l’atmosphère, et comme pour lui montrer que… c’est de la peur, mais pas spécialement méchant. Je pose même la main sur son dos, vers son épaule, en tournant direction l’épicerie. Une fois dedans, j’attrape la liste qu’il a écrit, et la déchire en deux.

- Allez, deux camps ! J’te laisse cette partie, et moi je prend l’autre !

La plus interessante, celle avec mes achats… J’ai le papier avec la fin de la liste ! Je lui souris, et parcours les rayons, direction les céréales, où je prend des céréales mini cookies… puis le brosse à dent, que je prend verte… j’espère qu’il aura pas la même ! J’lui demanderai tout à l’heure. Quand j’arrive au niveau des capotes… j’avoue que je regarde un peu tout ce qu’ils ont, et fini par me faire avoir par un côté marketing qui promet une sensation peau… Parfait ça. J’attrape la plus grosse boite, par réflexe et parce que le prix est moins cher si on en prend plus… c’est connu, non ?

Une fois ma liste faite, je te rejoins pour aller en caisse, ayant prit deux ou trois petites choses en plus, histoire de… Oui, je fais comme chez moi, mais bon !

- Et bien c’est bon pour moi !

Et je pose tout sur le tapis, et sort même ma carte bleue.

- … Et pas de commentaire.

Je finis par payer, sous le regard de la caissière quand elle scanne les capotes. Putain, est-ce qu’elle a comprit ? Je me racle la gorge, et paye rapidement, rangeant les courses dans un petit sac. Je ne fais pas de commentaire, mais j’espère qu’elle ne va pas faire de commentaire. J’attends d’être en dehors du magasin pour regarder Finn.

- … Tu la connaissais la caissière ? Elle a sourit en voyant la boite…

Putain, j’espère pas. Flemme qu’elle commence à parler, ou poser des questions, ou… Putain, voilà pourquoi je préfère pas sortir accompagné d’un mec. Tout le monde pense bizarrement. Ou alors est-ce que je me fais des films ?

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Mes sourcils se froncent face à ta réaction. Putain, t’es pas sérieux là ? Nos mains se sont à peine effleurées et toi, tu réagis comme si je venais de te rouler la pelle du siècle en public. Mais tu dois sentir la colère gronder sous ma peau car tu rectifies immédiatement le tir en posant ta main dans mon dos. Ok, ça va pour cette fois. Je sais que t’es pas prêt et que tu tiens à ton identité secrète mais tu sais aussi que je ne veux pas être traité comme un secret honteux. Va falloir qu’on trouve un juste milieu. Mais pour le moment, consacrons nous aux courses pour qu’on puisse faire une activité plus sympa.

Tu déchires la liste en deux et disparaît rapidement dans les rayons. J’ai essentiellement le frais sur ma liste et ça m’arrange pas mal puisque j’ai encore les recettes en tête. Ok, je commence par les légumes, récupère des fruits sur le passage puis récupère ce qu’ils nous faut dans les frigos. Ca me fait bizarre de prendre tout en double, j'habite seul depuis longtemps et je ne suis pas habitué à avoir quelqu’un d’autre dans mon espace vital. Mais c’est toi et tu as toujours été une exception.

Je regarde mon panier pour vérifier que je n’ai rien oublié mais ça à l’air. Je te rejoins et bug pendant une seconde sur la taille de la boîte de préservatifs que tu as choisis. Un sourire étire mes lèvres mais je garde mes réflexions pour ne pas que tu te transformes en crevette phosphorescente au milieu de l’épicerie, préfèrent plutôt te suivre aux caisses en silence. Tu ne pourras pas dire que je ne fais pas d’effort. Pour éviter une scène de ménage, je te laisse même payer. Je t’inviterai ce soir si on sort, comme ça on sera quitte.

Les bras chargés de paquets, on reprend la route de la villa.

Irène ? Ouais, elle est cool. Je fais mes courses ici toutes les semaines alors on a fini par sympathiser. C’est une sacrée bonne femme ! Te laisse pas avoir par ses cheveux blanc, elle peut te mettre au tapis en moins de deux !

Mon rire résonne dans la ruelle dans laquelle on se glisse mais ton visage reste sérieux et je percute enfin.

Quoi ? Tu flippes parce qu'elle a vu les préservatifs ?

Je m’arrête et te regarde sans vraiment comprendre. Je te jure que je fais des efforts mais parfois tu es un ovni, Ez.

Elle connaît mes préférences et elle a dû comprendre qu’on allait utiliser ces capotes tous les deux. Et alors ? C'est quoi le problème ? T’es sérieusement en train de flipper parce qu’une mamie de Venice a compris qu’on s’envoyait en l’air ?

Je souffle et reprend ma route d’un pas plus rapide. Ca me gonfle cette situation, de devoir faire attention à tout, tout le temps. Si tu flippes même quand il ne se passe rien, ça va être compliqué.

T’inquiète, elle ne va pas appeler le Times pour qu’ils fassent un article. Ton secret est bien gardé, ta meuf ne saura rien.

Sans un regard derrière moi, je continue de marcher jusqu’à la villa. Je me fous bien de savoir si tu suis ou si tu as creusé un trou pour te cacher de mon homosexualité.

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Être sous le regard de cette femme me perturbe, assez pour que je t’en parle dès qu’on sort du magasin.. Elle a compris, c’est sûr. Est-ce qu’elle s’imagine des trucs, en cet instant ? Est-ce qu’elle va bitcher auprès de ses copines caissières après ce qu’elle a vu ? Et qui sait, peut-être que l’une d’elle va venir au Ladies Nights avec des copines, et qui va me reconnaitre… après tout, les tatouages sont un signe assez distinctif… Fait chier putain.

Elle s’appelle Irène. J’me retiens de te dire que son prénom, je m’en fous, j’ai juste peur qu’elle nous grille. J’suis pas sorti pour m’exposer. Donc c’est bien qu’elle soit cool, mais c’est pas ma question… Et je ne me laisse pas avoir par ses cheveux blancs, bien au contraire… je sais que même les femmes les plus âgées peuvent être fourbes… Alors ouais, je te pose la question…

- Bah.. ouais ?

J’attends pas que tu comprennes… je sais que toi, tu t’assumes, t’es pas comme moi. Mais c’est plus fort que moi, je souhaite que tout se passe doucement, et j’suis prêt à dire que t’es mon frère, même, pour pas qu’on se doute de quoi que ce soit. Tu me regardes, et je vois bien que ça te fait chier. Ton regard me rend légèrement honteux, mais bon.. j’vais pas te mentir.

- … J’expose pas ma vie sexuelle comme ça, donc… Ouais, qu’elle le sache, ça m’a fait bizarre. J’aurai pu être n’importe qui en plus, et tu pourrais ne pas les utiliser avec moi

Hein hein. Ouais, j’vais essayer de me convaincre, bien que ça ne soit pas réellement ce que je pense. En tout cas, sa réaction est nette : il n’a pas kiffé. La preuve, il avance, d’un pas rapide, et surtout : sans moi. J’dis rien, je te laisse cracher ton venin sur ma meuf, j’peux le comprendre. Putain, qu’est-ce que je fais à Donna…. Imagine la caissière est sa mère ? Après tout, on ne sait jamais, et j’suis le dernier des chanceux… J’ai plus qu’à prier.

Je te suis, d’un peu loin du coup. Pas par choix, mais pour respecter la distance que tu mets entre nous. Bon, bah en tout cas, ça promet comme journée ensemble… ça avait bien commencé pourtant. J’attends qu’on soit arrivé chez lui pour ranger les courses qui se trouve dans le petit sac, avant de retourner vers Finnegan.

- Tu vas grogner encore longtemps ?

Je souffle, et passe la main dans mes cheveux, pour les mettre en arrière.

- J’fais jamais ce genre de course, ouais j’suis gêné, mais on va pas en faire toute une histoire, si ?

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

J’avance de quelques pas, puis reviens en arrière. Je ravale les mots qui menacent de s’échapper parce qu’ils ne sont vraiment pas tendres. On est plus à l’époque du lycée et il serait temps de grandir ! Mais je sais que si je suis trop brusque avec toi, tu vas te braquer et te barrer. Si j’en ai marre de tes petits secrets, je ne suis pas non plus prêt à tirer un trait sur toi. Putain, cette situation est merdique et je m’y suis mis tout seul comme un grand. Pourquoi rien n’est jamais simple dans ma vie ? J’ai besoin d’un verre. Et je m’en contrefous qu’il ne soit même pas midi. Soit je bois un truc fort, soit je vais te balancer ton sac de course à la gueule. Et ça serait dommage de gâcher autant de nourriture.

Oh t’inquiète, c’est pas dit que je les utilise avec toi finalement.

Demi-tour en direction de chez moi, mes bras un peu trop serrés autour de mon sac qui menace d’exploser sous la pression que je lui inflige. Il faut dire que tu as un don pour me faire passer d’une émotion à une autre. J’ai plus aucune envie de baiser en rentrant. Il faut que je me défoule et comme tu es passé en mode rabat-joie, je vais plutôt aller courir histoire d’oublier que je suis repassé dans la case “Secret honteux d’Ezra”.

Une fois à l'abri dans ma cuisine, je sens la pression qui redescend doucement. Je suis un sanguin et j’essaye de me soigner grâce à la boxe, si j'ai encore du mal à me maîtriser, j’ai appris à me calmer plus vite. Et je n’ai rien détruit en arrivant, ce que je considère comme une victoire. Mais ne me chauffe pas trop non plus parce que je peux repartir aussi vite que tout à l’heure. Je me retourne, les deux mains à plat sur le plan de travail.

T’as peur de quoi, Ezra ?

Ma question claque entre nous. Mais j’ai besoin de comprendre. Je veux bien faire des efforts mais il faut que tu me donnes une bonne raison de me retrouver dans cette situation. Et surtout, une bonne raison pour ne pas abandonner.

Qu’est ce qui te terrifie à ce point dans l’idée d’être vu avec un homme ?

Je laisse ma tête pencher sur le côté et tout d’un coup, c’est l’illumination. Une idée horrible est en train de naître dans ma tête. Je sais que je ne suis plus rationnel et que j’imagine sûrement le pire mais peut-être… Non. Quoique…

À moins que ce ne soit pas d’être vu avec un homme le problème. Tu flippes d’être vu avec moi ? C’est ça ?

Non, tu ne peux pas me faire ça. Il faut que tu m’expliques, Ezra. Dis-moi la vérité ou libère moi. Mais cette situation va nous péter à la gueule si on ne fait rien.

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Beautiful Things •• I hold you every night, That's a feeling I wanna get used to But there's no man as terrified As the man who stands to lose you

 

Bah va te faire foutre, les capotes je les prendrais chez moi. Mais viens pas te plaindre après.

L'ambiance est catastrophique. Et quand je tente une approche vers lui pour calmer le jeu, ça amène de l'huile sur le feu.

- Dis pas de conneries. C'est pas toi le problème. C'est juste que c'est pas comme ça que j'imagine ma vie. Tout est plus compliqué pour deux mecs. Et tu peux pas dire que c'est faux.

Rien qu'avoir des enfants, déjà.

- J'ai jamais assumé n'importe quel homme. Laisse moi le temps.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Putain, chacun de tes mots me fait mal. Bien plus que si tu m’avais balancé ton poing dans le nez.

C’est avec Donna que tu imagines ta vie ?

Tous mes muscles sont tendus. Je ne sais pas pourquoi j’ai lancé cette conversation.

La simplicité plutôt que le bonheur… Plutôt lâche comme concept, non ?

Je secoue la tête, ça ne rime à rien tout ça. On fait semblant tous les deux, on joue une comédie qui ne me fait plus rire. Ma main se perds dans mes cheveux.

Tu devrais partir, Ezra.

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Beautiful Things •• I hold you every night, That's a feeling I wanna get used to But there's no man as terrified As the man who stands to lose you

 

Et voilà que tu me parles de Donna. Bordel... C'était pas supposé être nous deux, aujourd'hui ? Toi et moi pendant 24 heures ? Et pourtant, tu me parles de Donna, alors que je suis certain que tu ne voudrais pas en savoir plus sur elle et moi. Je ne souhaitais pas en parler non plus, mais pour le coup, tu me pousses un peu à le faire.

- Pas spécialement Donna, non.

Mais plus avec Donna qu'avec un Dorian, par exemple. Mais ça, tu le sais déjà, pour le coup je ne l'ai jamais caché, pourquoi est-ce que ça a l'air de t'étonner ? Tu savais dans quoi tu t'embarquais, non ? Et pourtant ça te tient tant à coeur, au lieu de juste profiter du moment ? Parce que là, ça gâche tout.

- Bien sûr que c'est lâche, tu penses que je ne le sais pas ? Mais c'est comme ça.

Puis merde, c'est ma vie, pour le coup. J'ai déjà eu du mal à la gérer jusque là, et ça ne va pas aller en s'arrangeant. Oui j'ai eu des histoires avec des mecs. Rien de sérieux, juste des coups... La plupart d'un soir, mais rare sont ceux que j'ai revu. Et Finn fait parti de ces mecs là. Mais il ne semble pas prendre conscience que pour moi, c'est déjà quelque chose d'incroyable. Il semble décidé à me reprocher ma façon de vivre, et d'être...

Ses derniers mots me font mal. 4 mots seulement, et pourtant, ils ont le don de marquer le point final de cette discussion. Comment est-ce qu'en une heure, on a pu passer de l'idée de se faire un marathon de film, manger de la glace, et baiser quand on veut, à... ça ?

- Sérieusement ?

Putain ouais, il est sérieux... Au final, il va pouvoir garder sa glace. Il va également garder la boite de capote, et l'utiliser avec quelqu'un d'autre, comme il l'a gentiment fait comprendre. Et ma brosse à dent, récemment achetée pour repasser la nuit ici, et bien.. Garde là également, tant pis.

- ... Arwen, viens là.

Je serre les dents, et attrape le peu d'affaires que j'avais au vol. La plupart sont des affaires ramenés pour Arwen, en prévision de nos 24 heures. Tout ça pour ça. Le bilan fait mal. Surtout qu'en plus, Arwen est bien couchée dans son panier, et ne semble pas vouloir se lever. Mais je ne veux clairement pas rester ici, pas après ça. Puis il veut que je me barre, donc j'vais pas insister. Alors j'vais jusqu'à elle, et la porte, tant pis. Mais on rentre.

- Tu vas pas commencer aussi toi.. on y va, pas besoin de me regarder comme ça.

Et encore moins regarder Finn. ça m'apprendra à vouloir présenter Arwen aussi. La pauvre. Bon après, j'lui ai promis une balade donc avec ou sans Finn, j'vais la faire. Alors quand je sors, je pose mes affaires à côté de la moto, avant de me rendre sur la plage. Kiffe, Arwen, parce qu'on va se barrer bien vite. J'ai les nerfs, donc j'vais pas faire le piquet sur le sable longtemps.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

A chaque fois qu’on fait un pas en avant tous les deux, on finit par en faire dix en arrière. Il faut croire qu’on est incapable d’avancer ensemble, incapable d’accorder nos musiques pour en sortir une foutue mélodie. Tout est toujours compliqué, je dis noir, tu dis blanc. Tu dis rond, je dis carré. A croire qu’on fait exprès pour surtout ne pas créer un climat favorable à un potentiel futur. Tu as été clair, tu ne te vois pas avancer avec un mec et moi j’en ai marre des secrets et des pétages de câble parce qu’une mamie nous a vu acheter des capotes. La belle affaire. On se retrouve inlassablement dans le même cul de sac, encore et encore.

Ouai, ça je sais que “C’est comme ça”.

Mon ton est plus aiguisé qu’il ne le devrait. Mon corps entier est tendu, mes muscles se rappellent à moi et me supplient de me détendre. Mais ce n’est pas possible, mon cerveau est de nouveau parasité par une montée de tension qui pourrait faire imploser mon crâne. Je vais appeler ça l’effet Ezra parce que tu es bien le seul capable de me faire dégoupiller aussi vite. Depuis nos retrouvailles, j’ai dû doubler mes séances de boxe pour me canaliser et malgré ça, je continue de péter des câbles à la moindre contrariété.

Mes derniers mots flottent dans un silence de mort. On se regarde en chien de fusil, jouant à celui qui cédera le premier. Finalement, c’est toi qui me tourne le dos mais je ne me sens pas comme un vainqueur. Je me sens comme une merde et je sais que j’ai déconné. Je regrette déjà mes mots mais impossible de revenir dessus. A quoi bon ?

Incapable de bouger de la cuisine, j’écoute tes pas résonner dans la maison pendant que tu récupères tes affaires. Arwen passe une tête pour me fixer, s’attendant sûrement à ce qu’on parte en balade tous les trois. Elle s’est vite habituée à la plage. Mais je lui adresse juste un sourire rassurant comme si c’était un enfant qui était obligé de subir nos coups de sang.

A bientôt, ma belle.

Puis elle disparaît, et toi avec. Le silence m’enveloppe, devient assourdissant, fait couler des sueurs froides le long de ma colonne vertébrale.

Merde !

Un mug s’écrase contre le mur et éclate en un millier de morceaux de porcelaine. Réaction débile mais j’ai besoin de casser des trucs ou je vais exploser. Il faut que je me dépense mais la salle de boxe est fermée aujourd’hui. Alors je passe en mode pilote automatique, passe par ma chambre enfiler un maillot de bain et ma combi de surf avant de rejoindre la terrasse pour récupérer ma planche. De l’eau glacée, ça va me faire du bien.

Plus rien de compte, le monde extérieur n’existe plus. J’attache mes cheveux dans un chignon approximatif et traverse la plage avec ma planche sous le bras. Un truc bute contre ma jambe alors que mes pieds sont recouverts par les premières vagues. Ok, l’eau est vraiment glacée, je ne vais pas pouvoir surfer longtemps. Mais les vagues valent le coup aujourd’hui, je vais pouvoir me défoncer tant que mon corps tient le choc.

Puis je me souviens avec buter dans un truc et mon regard trouve Arwen, assise à mes pieds. Même si je boue de l’intérieur, elle arrive toujours à me faire sourire.

Tu devrais retourner voir ton maître, il n'est pas de très bonne humeur.

Je ne me retourne pas mais je sais que tu dois être dans le coin en train de rager contre ton chien qui me tourne autour.

Aller file.

Je l’invite d’un geste à bouger. Je pénètre dans l’eau mais Arwen préfère jouer avec les vagues plutôt que de faire machine arrière. J’en connais un qui doit fulminer parce qu’il y a de forte chance pour que tu doives venir la récupérer.

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J’ai la rage quand il me dit que je devrais partir. Donc tout ça pour ça ? Est-ce que réellement, je dois partir ? Vu ta tête, je dirais que oui. Donc mes affaires sont faites en deux minutes, avec un mélange de rage et de déception. Mais je ne tente de montrer que la rage. Je bouscule un peu Arwen -façon de parler- également, parce qu’elle semble décidée à rester ici, elle. Malheureusement pour toi, tu fais partie de mon équation, donc je ne te laisse pas ici sans moi.

Et comme promis, je t’emmène sur la plage pour que tu puisses avoir ton moment à toi aussi. Nous deux, du coup. Ce n’est qu’une fois posé sur le sable que je me rend compte que réellement, il m’a laissé filé sans rien dire ou faire. C’est qu’il le voulait vraiment, pour le coup. Ça m’apprendra à vouloir faire un pas vers un mec. J’aurai fais ça avec Donna, vous pouvez être sûr qu’elle serait à côté de moi sur la plage, à discuter de ce qu’il s’est passé.

Donc joue avec l’eau, trempe tes pattes dans le sable, parce qu’on ne va pas tarder. Surtout que je vois au loin que comme par hasard, Finnegan s’est décidé à venir sur la plage en même temps. Tu joues à quoi ? Tu veux absolument être dans mon angle de vue ? Pour quelle raison ? T’es vraiment un connard si c’est fait exprès. Le pire pour moi, c’est de voir qu’Arwen file vers lui, et semble vouloir elle aussi, jouer avec la planche.

Putain… ça fait mal.

Même quand il entre dans l’eau, elle reste là, à le regarder. Je ne peux pas l’appeler, elle ne viendrait pas, et je ne veux pas donner ce plaisir à Finnegan. Je sais qu’elle peut être une chienne bornée, comme son maître, et que tant que je ne hausse pas la voix, elle fera ce qu’elle souhaite. Mais je ne veux pas passer mes nerfs contre elle, rien n’est de sa faute. Alors j’utilise une autre stratégie. Je me lève, et commence à marcher vers la moto. Seul, laissant Arwen derrière moi.

Non, je ne l’abandonne pas, vous êtes fous… Mais je sais qu’elle va avoir pour réflexe de me chercher, à un moment donné, et forcement en voyant que je suis parti, elle me rejoindra rapidement. Comme ça pas d’appels, pas de cris… Et on va pouvoir revenir chez nous, loin de ma déception d’avoir été mis à la porte. Bingo, alors que j’enfile mon cuir et mon casque, Arwen se présente devant le side car.

- Monte, on y va.

Partons vite.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

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