Ce soir, amusons nous.
Everyone go to hell
Tonight it's just you and me.
Tonight it's just you and me.
J'avançais lentement tirant faiblement sur la clope que j'avais par reflex placé contre mes lèvres. Le regard étrangement fuyant, non ici je n'étais pas chez moi, du moins pas dans mon élément. Ici c'était seulement les gosses de riche, pas les mecs de famille modeste comme moi, c'était des personnes comme Solal avec de quoi se payer la dernière voiture de sport en vogue. Non, je n'avais pas une once de jalousie, je constatais seulement qu'ici ce n'étais pas moi, si je me baladais dans ces rues c'était pour lui, pour le voir. Il devait surement ressentir la même chose lorsqu'il venait chez moi, dans ce petit appartement modestement meublé. Je ne manquais de rien et c'était d'ailleurs à lui que je devais tout cela, sans cette générosité je serais encore dans le taudis dans lequel nous produisons Vic et moi.Je soufflais la fumée qui s'était accumulé dans mes poumons tout en jetant le mégot au sol ou rien ne traînais, même pas une feuille tombée d'un arbre. On ne pouvait pas rater la villa où il logeait avec ces amis tout aussi riche que lui, un grand portail, design comme dans les films, je lui faisais face tout en laissant mon index atteindre l'interphone que je fixe, un flash éclaire mon visage, sûrement celui de la petite caméra qui s'enclenche lorsque quelqu'un sonne à la porte, toutes les maisons des alentours étais munies de ce genre d'attirail, les cambriolages étant trop fréquent. Le portail s'ouvre ensuite, Solal n'a surement pas eu de mal à me reconnaître, surtout que je lui ai dit que je passais ce soir, je ne sais pas pour combien de temps, en effet si ses colocataires tenais à rentrer plus tôt je devrais partir, j'aime beaucoup passer du temps avec lui, mais je me dois de garder ce lien pour nous, seulement nous deux, les autres n'ont pas besoin de savoir que nous nous connaissions et encore moins pourquoi nous nous voyons aussi régulièrement. Je m'avançais d'un pas certain vers la grande porte de cette maison qui me paraissait tout aussi grande que l'immeuble dans lequel j'habitais, un regard à droite, à gauche, c'est bon, personne n'étais là. Rassuré je sonnais à la porte tout en croisant les bras, mon regard bleu cyan braqué sur cette porte qui s'ouvrira vite afin de pouvoir enfin le fixer.