ginny & holden ~ and they all fall down.

and they all fall down.

Ginny se réveilla en sursaut. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne reconnu pas l'endroit où elle était. Les draps étaient blancs et particulièrement soyeux. Le papier peint et la moquette était d'une couleur qui pourrait se rapprocher de gris/vert et l'odeur de l'appartement était nauséeuse. La jeune brune se mit en position assise sur le lit et regardait autour d'elle, il s'agissait d'un appartement tout petit, avec une cuisine dans la chambre et une salle de bain qui faisait même pas un mètre carré. Ginny avait beau se refaire la soirée dans tous les sens, elle n'avait aucune idée de pourquoi et comment elle s'était retrouvé là. De plus, elle était habillée et ce n'était pas rassurant. Au moins, lorsqu'elle se réveillait nue, elle pouvait se dire qu'elle était rentré avec un mec, mais là, elle n'en avait aucune idée. Ginny se leva et marcha dans les dix mètre carré qui lui avait servi de refuge pour la nuit. Il n'y avait aucune photo, personne n'était dans la pièce et n'avait laissé de mot. Bref, Ginny ne savait pas où elle était et chez qui elle était. Un peu blasée et complètement perdue, Ginny attrapa ses affaires une à une, les remit dans son sac et quitta l'appartement rapidement. Sur le chemin, la jolie brune n'arrêtait pas d'essayer de se remémorer sa soirée mais la dernière chose dont elle se souvenait, c'était prendre un verre avec Tina et son appartement n'était définitivement pas comme ça. Ginny attrapa son portable et composa le numéro de son amie. Elle se demanda pourquoi elle n'avait pas pensé plus tôt à l'appeler mais Tina décrocha avant qu'elle se mette à râler. « Ginny ! Je suis contente d'avoir de tes nouvelles, alors, comment s'est fini la soirée ? » Tina était une copine bizu de la confrérie où Ginny avait postulé. Elles ne se connaissaient pas depuis longtemps mais Ginny avait déjà confiance en cette jolie blonde. « A toi de me le dire, je me suis réveillée dans un appartement miteux. Tu ne saurais pas avec qui je suis rentrée par hasard ? » « Encoooooooore ? Mais Ginny, faut que t'arrête tout ça, vraiment. Et non, je suis partie largement avant toi et il était déjà trois heures du matin. Dépêches toi de rentrer, qu'on puisse débriefer. Et prends un café ! » La jeune brune raccrocha et entra sur le campus. Sans tergiverser, Ginny s'arrêta à un café pour prendre un latte. Heureusement, le serveur allait assez vite. Mais bien sur, maladroite comme elle était, le latte ne resta pas longtemps dans son mug, mais se retrouva plus vite sur la chemise de ... « Holden ? » Ginny reconnu un garçon qu'elle avait connu en cours et qu'elle trouvait particulièrement mignon (malgré son asociabilité). « Je suis désolée, mon dieu, j'suis tellement maladroite. » Ginny prit quelques serviettes et essuya le café qu'elle avait versé sur la chemise d'Holden. Déjà qu'elle n'était pas maquillée, elle était maintenant toute rouge.

Holden était d’une humeur de chien, ce matin. Il s’était d’abord levé, guilleret, uniquement pour aller consulter les résultats de son dernier examen de biochimie. Pensant l’avoir passé haut la main, il avait bien vite déchanté lorsqu’il avait vu sa note. Il n’avait pas eu la moyenne, et son moral en avait pris un sérieux coup. Déçu, il était retourné à sa chambre, mais le sommeil ne viendrait plus. Et merde. Il se détestait déjà de s’être levé si tôt pour ça... Se passant une main dans les cheveux, il poussa un long soupir et attrapa son portable sur sa commode pour consulter ses messages. Aucun. Normal, tout le monde devait être occupé à dormir ou bien flâner sur le campus pour profiter des premiers rayons de mars. En face de lui, le mec qui partageait sa chambre se reposait, avachi sur son lit, un magazine playboy posé sur le visage. Cette vision le faisait habituellement marrer, mais aujourd’hui, il était peu enclin à rire. Le regard vide, il se leva, se dirigea vers le seuil et claqua la porte en sortant. Il s’en voulait un peu de faire ça à son coloc’ qui ne lui avait rien fait de mal, mais lorsque ça journée était gâchée, il ne pouvait s’en empêcher, il fallait qu’il gâche celle des autres.

Après avoir fait le tour du campus, marchant au hasard, sans but, il se dit enfin qu’un café ne serait pas de refus. Si le doux soleil matinal ne pouvait résoudre son problème, sans doute la caféine l’aiderait. Il commanda un café noir, sans sucre. Perdu dans ses pensées, il ne grimaça même pas lorsque le liquide brûlant et amer passa le seuil de ses lèvres. Il aurait aimé lire les nouvelles des journaux, mais il n’aspirait vraiment à rien, et constater le malheur des autres ne changerait en rien sa situation. Lorsqu’il eut fini son gobelet, il se leva pour aller le jeter quand, tout à coup, une sensation de chaud intense sur son torse lui arracha un juron. La chaleur laissait place au sentiment désagréable d’être trempé, comme il se rendait compte de la personne qui venait de lui rentrer dedans. Ginny. Super. Il avait à peine pu dire un mot qu’elle se confondait en excuses et épongeait avec grand peine le café renversé. Le jeune homme, roulant des yeux, soupira longuement avant de lâcher, froid comme le marbre : « Laisse, c’est bon, je vais aller me changer »

Il aurait pu être moins désagréable, après tout elle ne l’avait pas fait exprès, mais il n’en avait pas l’envie. En plus d’être de mauvaise humeur, il avait cette aversion pour les filles de son genre, couchant avec tout ce qui bouge. Plus que tout, il essayait d’éviter tout contacts avec elles. Et il ne comptait pas rester près de Ginny une seconde de plus ; aussi déjà, il faisait mine de s’éloigner.