let's have a blast
bien commencer la journée: by me
J’entrais dans le café en fixant le vague, mes jambes me portant sans même que j’aie conscience de leur mouvement. Ça faisait quelques jours déjà que je me sentais réellement engourdi, autant dans mon corps que dans ma tête, mais j’avais fait en sorte de n’alarmer personne en essayant de me comporter le plus normalement possible face à mes interlocuteurs (surtout ma sœur qui vivait sous le même toit que moi). Au boulot, ça n’allait plus trop, pas plus que pour les études ou à la maison, j’étais devenu complètement inefficace. On pouvait dire ce qu’on voulait à mon sujet, mais s’il y avait une certitude, c’est que le mois de mars ne m’avait pas fait le plus grand bien. Je sais pas, j’en avais marre. J’étais fatigué d’être là… je sais même pas ce que j’attendais pour prendre une décision au sujet d’un éventuel suicide une bonne fois pour toutes. Non. J’ai toujours pris les personnes qui se donnaient la mort pour des lâches de merde, des attardés qui dérangeaient tout le monde en se jetant sur les rails des trains… mais moi, j’étais pas comme ça. Y’a ma frangine qui comptait sur moi, alors je ne la laisserais pas tomber aussi longtemps que je me rappellerai de mon prénom.
Une quinte de toux m’échappa alors que je m’approchais du bar pour commander ma boisson, laissant par la suite mon regard vaquer sur les gens présent dans la salle en attendant que ça arrive. Une fois le café servi, j’en bu alors une gorgée avec soulagement, puis entamais une petite marche jusqu’à la table la plus proche. C’était le matin, il fallait que je me réveille et quoi de mieux qu’un petit Starbucks pour ça ? Rien ! C’était juste sans compter sur une rencontre qui allait modifier le cours de ma journée et ce dans pas moins de trois secondes. J’étais effectivement sur le point de m’asseoir lorsque mon bras s’est mit à trembler involontairement, m’obligeant ainsi à lâcher la dose de café que je tenais dans ma main pour me rappeler que j’étais en manque (merci, je suis au courant de ça depuis que je me suis réveillé tout à l’heure, mais j’ai pas non plus l’intention d’aller soigner des animaux pour mon job avec de la came dans le sang !). Manque de chance ou coup du destin, la boisson tomba sur le pantalon d’un type qui passait par là, ce qui m’a automatiquement fait grimacer pendant que j’agrippais mon bras agité pour le maintenant immobile jusqu’à ce que les spasmes cessent.
« Oh, j’suis vraiment désolé, mec ! »