Je n'étais pas n'importe qui, j'étais Daniel Joe Young, le garçon qui avait aimé la famille de celui-ci durant un an et ce ne fut pas moi qui quittait Dallas, mais l'inverse. J'avais tellement été peiné par cette rupture, vous n'imaginez pas à quel point elle m'avait torturé durant ces années. Quand on y réfléchit, malgré mes sentiments forts pour elle, la peine que j'avais ressenti en sachant qu'elle était accidenté, je n'avais pas pu venir la voir. Pas la force d'affronter sa présence alors qu'elle m'avait quitté pour un moment bas de notre vie de couple. Tellement de regrets, tellement d'envies en moi que j'étais perdu. Sa présence me perturbait dès l'instant où je l'avais vu mais c'était de pire en pire car ne pas savoir où j'en étais pour elle, ça me faisait du mal au corps. Je ne cache pas ne pas avoir retrouver des petites copines entre temps mais rien n'avait retrouvé la saveur de ma relation avec Dallas, rien n'avait pu être plus beau que ça. Rien. Alors, je me dis qu'il y a bien une raison ? Les sentiments restés enfouis depuis tout ce temps ? Ou simplement un attachement depuis le temps qu'elle faisait battre mon cœur. Alors sur ce balcon, assis seul sur la banquette, j'espérais que le dialogue renoue pour tout remettre à plat et comprendre ce qu'il m'arrivait. Je savais qu'elle ne vivait pas sereinement nos retrouvailles, mais qu'avions-nous à reprocher à l'autre ? Que ressentions-nous encore l'un pour l'autre ? J'étais perdu, j'espérais que ses réponses m'aideraient. " Ben avant faudrait peut être savoir où on en est tous les deux ? Pourquoi il a fallu attendre presque cinq ans pour s'adresser ne serait ce qu'un regard. Tu trouves ça normal toi ? " me questionnait-elle. Je l'avoue que les années ont passés depuis que nous étions sortis ensemble, depuis qu'elle m'avait quitté. Simplement, j'y réfléchissais et je comprenais surtout que je ne m'étais jamais remis de la rupture. Que ça m'avait fait un mal de chien de savoir que nous étions plus « un couple » malgré tout l'amour que je lui avais porté à ce moment là. ❝ C'est compliqué... ❞ murmurais-je, perplexe et déjà emporté dans mes pensées tout en gardant mon attention pour elle. Je l'écoutais mais je me posais des questions. " Je pensais qu'on tenait suffisamment l'un à l'autre pour éviter de s'oublier mais faut croire que je me suis trompée. " Je tenais à elle. C'est faux, je tenais à elle bien plus que je ne laissais le paraître. Je n'osais même pas imaginer si quelqu'un tentait de lui faire du mal, de savoir qu'elle était malheureuse en plus de me faire ressentir qu'elle avait changé. Mon visage se tourne vers elle, mes lèvres se mouvaient sans émettre aucun son. Je sens lentement mon jean se serrer sous la force de ma main qui la serrait, me mutilait la peau de ma cuisse. ❝ C'est faux ! ❞ m'exclamais-je soudainement alors que je me relevais, la fixant comme jamais, d'une intensité tellement forte que je pouvais presque traverser son corps avec mon regard. Je sentais que mon cœur explosait, qu'il demandait simplement à exprimer ce qu'il ressentait, que ce soit la colère, l'amour, la peine, le bonheur... tout remontait en moi et me submergait totalement. ❝ Je tiens à toi … bien plus que tu l'imagines. Je t'ai aimé depuis que je t'ai vu, mes sentiments s'étaient amplifiés et voilà qu'après des années, tu as finis par sortir avec moi. Tu ne comprends pas le bonheur que tu m'as arraché quand tu m'as quitté. Même en sachant ton accident, je te savais vivante et sauve, ce qui m'importait le plus. Mais je ne pouvais pas venir te voir, je pouvais pas être en ta présence et me dire que nous pouvions être amis alors que je suis sûrement le garçon qui ne t'a jamais autant, alors... ❞ Je décide enfin de respirer, sortant de mon monologue. Je bouge un peu les pieds, me tournant, la quittant du regard pour essayer de me ressaisir. J'avais presque crier et j'espérais que nos parents ne nous ai pas entendus, enfin, qu'ils ne m'aient pas entendu. Je passe ma main dans mes cheveux, me massant le crâne avant de reprendre. ❝ Alors, ne dis pas que je tiens pas à toi, même si je sais plus si je t'aime ou si c'est seulement les retrouvailles qui me bouleversent... Mais sache que tu as peut-être changé de visage, que tu es devenu moins … tu as changé aussi, et même si je suppose que même tes sentiments ont pu changer pour moi, je n'étais pas déçu de te revoir et tu me prends corps et âmes toujours aussi fort qu'avant. Tu restes la même fille que j'ai aimé par le passé. ❞ Mais la fille du présent, est-ce que je l'aimais ? Je ne savais pas si je l'aimais encore, mais elle me perturbe toujours autant. Je rêve de la prendre en photo pour mettre à jour mon book, remplacer la photographie du passé par le présent. Je ne sais pas si ce que j'ai dis était claire, ni même si je répondais à nos interrogations, mais j'avais parlé, j'avais dis ce que je ressentais et tout cela avec honnêteté et non pas pour lui faire plaisir. Tenté que ça lui fasse plaisir. Je décide finalement de lui faire dos, posant mes avant bras sur le balcon tout en regardant l'immensité de Los Angeles qui s'offrait à nous. ❝ Et toi ? T'en es où, Dallas ? M'as-tu vraiment oublié ? Regrettes-tu de ne pas être venu voir comme moi je ne l'ai pas fais ? ❞ Une part de moi espérait une réponse, à voir si elle était en adéquation avec ce qu'elle ressentait présentement pour moi.