Un stagiaire à me coltiner pendant un mois ... ✘ Jude H. Yun & S. Kim Yang

Aujourd'hui je sors de chez moi comme d'habitude pour me rendre l'hôpital, mes collègues ont de la chance je suis à peu près de bonne humeur aujourd'hui ! Et oui une nuit plutôt courte, mais sans être réveillée par mon bipeur pendant la nuit ! Comme tous les jours je me rends dans mon garage pour rejoindre ma voiture, un superbe bolide de course d'une marque connue, elle roule vite, mais ici ça ne sert à rien j'habite pas très loin de l'hôpital, je pourrais limite m'y rendre à pied mais bon ... J'ai la flemme, puis avec une voiture pareille on peut que se la péter ! Et je ne me gêne pas de le faire !

Une quinzaine de minutes plus tard j'étais à l'hôpital, voiture garer, blouse blanche revêtue, badge accrocher et puis le tour est joué me voilà prête pour aller travailler ! Alors, voyons voir ... J'ai quoi comme opérations à faire aujourd'hui ? Euuh il y a eu une erreur je pense ? Ce n'est pas possible que quelqu'un ai marqué : "Accueil de Jude Yun (Stagiaire)" sur mon emploi du temps du jour pour la matinée ? C'est une erreur !

Convaincue que quelqu'un s'était trompé pour mon emploi du temps, je me dirige vers l'accueil plutôt énervée comme à mon habitude lorsque je m'y rends. Je me rapprochais de l'hôtesse d'accueil qui s'occupe des emploie du temps et du reste pour lui poser deux, trois questions ! D'une voix énervée et d'un regard opprimant, je lui dis doucement :

"Excuse moi ! Je crois qu'il y a un problème ! ... Sur mon emploi du temps c'est marqué que je m'occupe d'accueillir un stagiaire pendant toute ma matinée ! Tu t'es trompée de ligne je pense ?"

Elle me répondit tranquillement qu'elle ne s'était pas trompée et que je devais m'occuper d'un stagiaire qui était élève à l'université de UCLA, qui est plutôt bon dans son domaine et tout ça pendant un mois !

"UN MOIS ?! Je vais devoir trainer derrière mois un stagiaire pendant un mois ?! Alors, la c'est du foutage de gueule comme-ci que moi, chirurgienne connue pour ses talents dans le monde je devais m'occuper d'un élève ? Vous vous êtes trompée de personne !"

Elle faisait comme-ci de rien n'était ! Comme-ci que je ne venais pas de hurler mon mécontentement dans tout l'hôpital ! Elle me réponds une seconde fois tout aussi calmement que la première fois que le stagiaire était en train d'arriver vers ma direction, qu'on l'apercevait dans le couloir la-bas et qu'il venait vers ma direction et que je devais me montrer plus agréable avec lui.

J'avais envie de commettre un meurtre ! On me donne une tâche si simple à faire je ne comprenais pas ! Puis il est tout jeune lui pourquoi je dois m'occuper de lui ? Il n'a pas intérêt à me prendre la tête sinon c'est lui que je vais tuer ! Il ne restera pas un mois entier sans mourir s'il m'énerve !

Je souffle à Miss Zen Attitude que je reviendrais la tuer plus tard, mais en attendant je repris mon sourire et mon souffle par la même occasion pour accueillir cette élève. Il n'avait rien fait enfin pas encore autant lui laisser sa chance, puis je n'aime pas faire bonne impression après tout j'ai un titre un respecter quand même.

Il se rapprochait de plus en plus. Je l'attendais avec un grand sourire et je croisais les doigts en me disant "Pourvu qu'il ne m'ait pas entendu crier dans tout l'hôpital" ...

Je passais la nuit à me retourner dans mon lit, sans arrêt, tandis que mon colocataire dormait comme un vrai petit bébé. Quel veinard. Impossible de fermer l’œil depuis que je m’étais réveillé à 4 heures du matin. Je devais être levé à 7 heures pour être à l’hôpital à 8 heures, car effectivement j’avais rendez-vous à l’hôpital. Non, je n’avais aucun souci de santé, mais aujourd’hui commençait mon stage, ma réelle immersion dans l’univers médical. Je l’attendais avec impatience mais aussi avec crainte. C’était ce que je voulais faire, sans aucun doute, mais j’avais peur de rencontrer des patients auxquels je me serais attaché et qui auraient fini par mourir. J’avais peur de passer par la pédiatrie et rencontrer des cas similaires à ma sœur, cela m’aurait serré le cœur. Je ressassais sans cesse ces idées dans ma tête et venait même à en cauchemarder une fois m’étant enfin rendormi. Mon réveil sonna au paroxysme de mon rêve et je me retrouvai là, en sueur, immobile, alors que mon colocataire s’activait de son côté, râlant que je devais me lever. Je soupirais et finissais par me préparer.


Mon planning de temps avait bouleversé à cause de deux ou trois minutes supplémentaires passées dans mon lit, pff. Je me dépêchais alors, courait dans tous les sens, et tentais de réduire mon stress qui augmentait à vitesse grand V. Je ne savais pas réellement quoi prendre pour ce premier jour, n’ayant eu aucune directive, et prenais donc les affaires que je prenais habituellement pour aller en cours. Revêtant mon manteau, je sortais le sac sur l’épaule et courais pour attraper le premier bus en direction de l’hôpital. Je regardais les rues défiler et le soleil déjà haut dans le ciel sans en oublier mon stress. Ce fichu stress n’était finalement pas décidé à partir et à me laisser tranquille.


J’arrivais légèrement en avance à l’hôpital et parcourais quelques couloirs avant de parvenir à celui où j’étais censé avoir rendez-vous. Enfin je crois. Je marchais, d’un pas légèrement nerveux mais tentais de conserver une certaine apparence d’assurance, et soudain ma fausse tranquillité fut perturbée par une espèce de cri au loin. Je ralentissais un peu, m’arrêtais presque, et observais un médecin s’énerver sur la standardiste. Cela m’amusait un peu au fond, je dois le dire. Soudain, je me demandais s’il s’agissait de ma tutrice ou si je me faisais de fausses idées. Si cela était le cas, je n’étais pas sorti de l’auberge, et je m’en prendrai certainement plein la face. Hors de question, je ne veux pas être le boulet de service, ce n’est pas mon intention. Tout ce que je veux c’est découvrir et réussir, et j’y arriverai, point barre, cela n’était pas à discuter.


Je m’avançais donc vers le stand d’accueil où se tenait le médecin en question et reconnu un grand médecin, connu pour quelques-uns de ses exploits. Docteur Yang. Si seulement je pouvais tomber sur une telle tutrice, même si son caractère a l’air mauvais. Ce serait une magnifique opportunité pour progresser. Je la vis se retourner vers moi et me faire un grand sourire. C’était donc ma tutrice, à moins qu’elle ne me confonde avec un autre étudiant… Je lui rendais alors le sourire qu’elle me faisait et laissait se découvrir mes jolies dents blanches. Il paraît que mon sourire me donne un air charmant, angélique, voire mignon. Autant sortir les armes dès le début. Je me courbais comme on le fait pour saluer poliment en Corée et me relevais pour tendre ma main au docteur, toujours souriant, pour la saluer correctement. Une double formule de politesse, ça ne fait pas de mal, surtout quand on respecte particulièrement l’individu qui se tient devant soi. Je me présentai «Jude Hae Yun, enchanté.»

Le jeune homme était là, dresser devant moi ... J'essayais de ne pas laisser éclater au grand jour mes sentiments des plus hostiles bien malgré moi ... Le gentil jeune homme me rendit un sourire magnifique, il était adorable, mais je n'allais pas lui faire remarquer ...

Il se cambra devant moi, comme on le fait pour se saluer en Corée, il a de la chance que j'ai des origines coréennes pour l'avoir compris ... Et il me tendit sa main pour me saluer une seconde fois, il doit surement savoir qui je suis pour me saluer deux fois à la suite.

Je fis de même et je me baisse pour lui montrer que j'avais compris qu'il me disait bien bonjour comme en Corée, il est très polie dit donc ! S'il continue comme ça je pourrais peut-être être agréable avec lui ...

Puis je lui pris sa main pour la lui serrer ... Je ne me suis pas gênée de lui montrer mon énervement à travers cette poignée de main ... Je pense qu'il la bien remarquer d'ailleurs, je le regardais avec un sourire faux-cul pour bien montrer que j'avais fait exprès.

Il finit par se présenter de vive voix, j'avais bien entendu que sa voix était tendue et stressé :

"Jude Hae Yun, enchanté."

Il est vraiment bien élevé celui la ! Il s'est présentée à moi de manière des plus polie ... Ça me change de mes collègues à la con ! Je lui répondis :

"Enchantée Jude, moi je suis le Docteur Kim Yang, mais tu ne m'appelleras pas par mon prénom enfin pour l'instant, d'après ce que j'ai compris et ce qui m'honore beaucoup ... Je serai ta tutrice pendant ce stage. Ta t'ont donné d'autres directives pour ce matin ?"

J’avais beau sourire autant que je le pouvais, je ne savais pas réellement quelle serait la réaction de ma tutrice, si seulement elle l’était réellement. Quoi qu’il en soit, son attitude demeurait imprévisible, pour le moment. Il me fallait le temps d’apprendre à la connaître, bien qu’ayant déjà compris qu’elle était du genre impulsif, énergique, et piquant. En un mois on n’aura certainement pas le temps de s’ennuyer si cela va ainsi tout du long. Ce qui me surpris, c’est ce qui suivi ma salutation particulièrement ponctuée de courtoisie : une réponse très courtoise, en adéquation avec celle que j’avais pu faire quelques secondes auparavant. Je m’étais courbé, comme on le faisait en Corée, et elle fit de même. Cela me surprit un peu, car évidemment cela se voyait qu’elle était asiatique, et son nom sonnait bel et bien coréen, mais bizarrement je l’aurais cru issue d’un autre pays. Ne me demandez pas d’où, je n’en sais rien. Je la trouve particulièrement atypique si on la compare avec les autres femmes coréennes. Et ce n’est pas plus mal, il faut de tout pour faire un monde, et sincèrement je n’en avais pas grand-chose à faire, malgré les apparences.


Je lui adressais donc un sourire en réponse et serrais énergiquement sa main. Il s’agissait tout aussi bien d’un geste de courtoisie que d’un signe pour lui montrer mon enthousiasme. Je savais pertinemment que travailler dans le domaine de la médecine était une chose loin d’être simple, tout comme l’étude de cette discipline, mais rien ne se fait sans motivation, et la motivation est moteur de tout à mes yeux. Je manifestais donc ce trait ambitieux de mon caractère dès le début, et lui promettais implicitement, en quelques sortes, d’essayer de ne pas la décevoir.

La force qu’elle mettait dans cette poignée de main n’était pas à prendre comme une réponse. Une réponse à quoi ? Ma poignée de main n’était pas une question, elle était le spectacle de ma détermination. La sienne semblait davantage exprimer une énergie particulière, le genre d’énergie qui une fois de plus manifeste de l’impulsivité. Si je recollais les morceaux, je pouvais considérer qu’elle ne m’aimait pas réellement, du moins pas ma présence. Peut-être était-elle en fait mal organisée, et peut-être ne savait-elle pas qu’elle allait m’avoir en charge ? Ou peut-être était-elle nerveuse à l’idée d’une visite de quelqu’un de particulier, ou à l’idée d’une opération dangereuse ? La deuxième hypothèse me semblait très peu valable. Elle était si douée dans son domaine que cela me paraissait plutôt impossible. Quoi que… Au fond on doit toujours avoir peur de mal gérer son coup, de tuer ou d’endommager l’état de quelqu’un, non ? Sûrement, même après des années d’expérience et des vitrines remplies de médailles et de prix remportés.


Un grand sourire, trop grand et trop forcé pour être naturel, se fixa sur ses lèvres. J’avais fortement envie de rire, car cela se voyait qu’il n’était en rien sincère. Je gardais néanmoins mon sérieux et me présentais de vive-voix, ce à quoi elle entama la discussion du mieux qu’elle le put. Madame Yang me confirma être ma tutrice, et elle enchaîna dans ses propos en me demandant si je savais quoi que ce soit à propos de cette matinée. Une fois de plus je retenais un brin moqueur qui pourrait sortir de ma bouche. J’avais vu juste, elle ne savait pas il y a de cela quelques minutes qu’elle allait avoir un stagiaire. Cela rendait la situation éminemment amusante. « Hm, aucune à vrai dire. Mais vous pourriez vous renseigner pendant que je vais m’habiller d’une tenue adéquate peut-être ? » Je lui suggérais cela, elle pouvait bien sûr refuser ma demande, mais je trouvais pas cela raisonnable. En fait elle n’avait aucune raison de me dire non, je savais que j’avais absolument raison. Et puis, de toute manière, j’avais l’intention de commencer très vite, le plus vite possible. « Prenez-soin de moi, s’il vous plaît » dis-je, toujours aussi poliment. Cette fois aussi c’était une requête que l’on faisait souvent en Corée, mais pour le coup j’étais sûr qu’elle allait me comprendre dès les premiers mots. Voilà l’avantage de connaître des personnes de sa propre culture, elles vous comprennent tout particulièrement.

Il avait un sourire vraiment trop mignon, il était à croquer ! Son sourire reflétait une certaine envie, peut-être l'envie d'être mon stagiaire après tout je suis connue dans le monde et être mon élève est un honneur. Il avait l'air gentil, agréable à vivre, mais tout en restant bosseur je le sentais comme ça.

Il me faut quand même des preuves, des preuves pour savoir s'il est vraiment travailleur ! Je ne veux pas d'un boulet à trainer derrière moi donc j'espère vraiment pour lui qu'il est du genre à se tuer au travail car, je ne me gênerais pas de lui faire remarquer s'il n'est pas efficace !

En tout cas on a largement le temps d'apprendre à connaitre s'il doit rester avec moi et tout ça pendant un mois, j'ai le temps de savoir s'il m'aidera ou s'il m'encombrera car, dans la médecine surtout en chirurgie on ne chaume pas ! La moindre erreur peut-être fatale ! J'espère vraiment qu'il a la tête sur les épaules ce brave petit enfin pour être arrivé ici déjà je pense qu'il doit être assez motiver ...

Mon sourire faux-cul lui donnait envie de rire je l'avais bien remarqué, mais il arrivait à garder son sérieux. Après s'être présenté à moi comme il se doit, je lui avais demandé s'il savait ce qu'il avait à faire ici ce matin, mais il ne savait rien de plus que moi ... :

"Hm, aucune à vrai dire. Mais vous pourriez vous renseigner pendant que je vais m'habiller d'une tenue adéquate peut-être ?"

Je lui ai soupiré au nez quand je l'ai entendu dire qu'il n'avait eu aucune directive pour ce matin, puis il me demanda s'il pouvait aller se changer pendant que je devais me renseigner.

Je lui répondis :

"Oui ... Bien sûr va te changer, je ne sais pas si tu à les vêtements dont on se vêtit dans un hôpital mais, en tout cas si tu n'en as pas, tu peux en prendre dans les vestiaire il y en a disposition. Regarde les vestiaires sont la-bas."

J'avais posé ma main sur son épaule gauche tout en pointant de mon index droit la porte des vestiaires. Avant qu'il ne parte aux vestiaires se changer, je me suis adressée à ma grande copine ... L'hôtesse d'accueil pour avoir une clé de cassier, histoire qu'il puisse ranger ses affaires comme tout le monde.

Elle me tendit une clé, il y avait un porte-clés accrocher dessus, un porte-clés en forme de cœur rouge avec quelques paillettes.

Je lui tendis la clé avec son magnifique cœur rouge avec un sourire plutôt moqueur vis-à-vis du porte-clés et m'écris :

"Aller vas-y. Va te changer !"

Si l’on me regardait, personne ne se douterait de mon statut de stagiaire à l’hôpital, on m’aurait certainement plus prit pour un patient ou un visiteur plutôt que pour quelqu’un d’autre. J’étais en effet vêtu d’un blazer bleu marine, dont j’appréciais particulièrement sa simplicité et les petits boutons dorés qui donnait un air sophistiqué à la veste, un jean skinny qui m’allait assez bien à mes yeux et qui me mettait plutôt bien en valeur, une paire de converses noires classiques si confortable, et enfin un petit pull léger bleu marine à imprimé blanc à têtes de mort. C’était un peu décalé, si l’on considérait le lieu où je me trouvais, et bizarrement je regrettais un peu de ne pas m’être plus penché sur mon look vestimentaire, car au fond peut-être que celui-ci était trop détendu pour que je puisse me présenter comme tel à l’hôpital. Je haussais des épaules et oubliais cet incident, après tout ce n’est qu’un pull, j’ai le droit de m’habiller comme je le souhaite, et puis d’ici quelques minutes je serai habillé comme tout médecin ou stagiaire dans cet hôpital.




Madame Yang me précisa que je pouvais me servir dans les vestiaires, que des uniformes étaient prévus et disponibles si je n’en avais pas. Comme si je pouvais en avoir d’avance. Je n’étais pas médecin moi, et ce n’était que mon premier stage. Mais faisons comme si de rien n’était. Elle n’avait pas même étudié mon dossier, sinon elle en aurait déduit que je n’avais aucun uniforme. Peu importe. Elle posa sa main sur mon épaule et me montra au loin la porte des vestiaires afin que je ne me perde pas dans ce labyrinthe. Remarque, lorsque l’on s’est habitué à l’UCLA, on peut s’habituer à presque n’importe lieu je crois. L’UCLA m’avait si impressionné le premier jour où j’étais arrivé. Il y avait une telle influence et tant de bâtiments que j’ai finis par croire que je m’y perdrais quotidiennement. Mais finalement je m’en étais sorti, et aujourd’hui j’avais l’impression de pouvoir me repérer assez vite dans cet hôpital.


Ma tutrice, avant cela, prit le soin de demander une clé de casier, afin que je puisse précautionneusement ranger mes affaires. On a beau vivre parmi des gens sérieux, on ne sait jamais, les kleptomanes peuvent être partout. J’examinais la clé que me tendais madame Yang, le regard perplexe. Un porte-clés en forme de cœur était accroché à ma clé, et comme si cela n’était pas suffisant il était orné d’une multitude de paillettes. Disons que ce n’était pas réellement mon style, et visiblement madame Yang l’avait vite compris étant donné son sourire espiègle et moqueur. « Merci, c'est trop gentil » dis-je, au bord de lever les yeux au ciel, et d'un ton particulièrement ironique. Elle ne m'en voudra pas, de toute façon elle n'avait rien à dire sur cela. Je pouvais toujours le changer de toute manière. Au fond, ma tutrice était sûrement encore une gosse, et ça ça m’amusait.


Je m’éclipsais sous ses ordres et me rendait dans les vestiaires où je déposais mon sac après en avoir sorti un bloc-notes et un crayon à papier bic. Je ne voyais que par ces stylos en fait, j’écrivais tout le temps avec ça. Vêtu de ma grande blouse blanche, je m’examinais de haut en bas du mieux que je le pu, content d’appartenir en quelques sortes à la communauté médicale de l’hôpital et plus précisément content d’appartenir enfin au monde de la médecine. Mes parents et ma sœur seraient plus que fiers de moi. Mais ce n’est pas le moment de verser une larme, le docteur devait certainement m’attendre. Je glissais l’hideux porte-clés dans ma poche après avoir fermé le casier, et je me dirigeais armé de mon calepin et de mon crayon en direction de l’accueil où j’avais laissé ma tutrice.

Il ne pouvait vraiment pas rester dans cette accoutrement, on aurait dit un simple visiteur avec son petit pull bleu à têtes de morts et son jean. Avec une tenue pareille qu'elle patient pourrait soupçonner qu'il vient effectuer un stage ici, dans le monde de la médecine ?

Il avait un regard irrésolu face à la clé que je lui tendais, avant de prendre la clé, il leva presque les yeux jusqu'au ciel et s'exclama d'un ton sarcastique :

"Merci, c'est trop gentil"

Je lui répondis tout en essayant de me retenir de rire plus fort :

"Oh, mais de rien c'est normal tu sais ..."

Après avoir pris la clé, il se dirigea vers les vestiaires dont je lui avais indiqué la position. Pendant ce temps comme promis, je me retourne à nouveau vers mon amie chargée d'accueil pour lui demande si elle avait idée de ce que je devais faire avec lui aujourd'hui ou non ? :

"Il ne fallait que me demander ! Si vous m'aviez demandé ce qu'il avait de prévu l'autre jour avant de partir, vous le serriez !"

Quelle peau de vache ... Je me suis retenue de ne pas lui répondre et de l'envoyer bouler ! Et finis par me dire qu'elle avait son dossier et ce que je devais faire avec lui :

"Vous devez lui faire visiter l'hôpital, les différents médecins des différents domaines qui sont libre, le personnel (infirmières, aide-soignant, etc.), lui poser des questions sur lui et son parcours scolaire puis regarder votre emploie du temps de cet après-midi qui lui est normale vous avez des opérations à effectuer ce qui vous permettra de lui montrer une opération de chirurgie en vrai. Ah oui et voilà son emploi du temps !"

Pffffff ... Je lui soupirais au nez quand elle commença à me citer tout ce que je devais lui faire faire ... M'empêcher d'opérer ce matin pour ça ... Bon ce n'est pas grave je reprends les opérations cet après-midi, il a intérêt à être bien vraiment ... Elle me tendit son dossier et son emploi du temps et vu son emploi du temps il va vraiment être avec moi vingt-quatre heures sur vingt-quatre du matin jusqu'au soir ...

Je m'assieds près d'elle pour lire un peu son dossier scolaire : "Il est en troisième années, bonne élève sérieux, motiver et curieux sans en perdre sa bonne humeur." Que des points positifs ! Pas mal tout ça ! Je m'exclame haut et fort :

"Pas mal se p'tit ! Son dossier scolaire me plait déjà ! C'est un bon point !"

Ce n'est pas trop mon genre de faire des compliments aux gens, mais comme ce garçon à pratiquement l'âge de mon fils je ne pouvais m'empêcher d'être gentille avec lui. Je ne serai jamais pareille avec un enfant qu'avec un adulte. J'étais perdue dans mes pensées quand je vis revenir mon jeune stagiaire un crayon et un bloc notes à la main.

Je lui souris légèrement avant de lui dire :

"Bien maintenant que tu est prêt je vais pouvoir te parler de la journée que tu vas passer avec moi aujourd'hui."

Jusqu’ici, tout allait bien. Je marchais en direction de l’accueil d’étage, c’est-à-dire là où je me trouvais un peu plus tôt avant d’aller me transformer en reluisant et illustre médecin grâce à cette blouse, et je ne m’étais pas encore perdu. En fait, je ne vois pas pourquoi je me serais perdu, étant donné la clarté avec laquelle avait été étudié le chemin entre les vestiaires et le domaine d’action des médecins. Digne d’un jeu d’enfant pour qui le parcourait. Je prenais soin de ranger impeccablement, et surtout bien profondément, le petit porte-clés hideux que ma tutrice m’avait donné. Si quelqu’un le trouvait, mais je suppose que personne n’a à venir fouiller dans mes poches, alors je serais pire que foutu, à jamais décrédibilisé.

Le pas tout aussi léger qu’ambitieux, je retournais voir ma tutrice qui se trouvait alors qu’à quelques mètres de moi. Accoudée comme un pacha sur le meuble d’accueil, je me stoppais et me mettais à l’écart pour l’observer elle et la secrétaire. En fait, je me serais bien mis derrière ma tutrice, histoire de bien entendre tout ce qu’elle dit et de lui faire peur en tant que touche finale, mais c’était impoli, et en plus de ça la secrétaire n’aurait pas été naturelle. Il valait mieux donc que je reste là, j’étais ainsi aux premières loges. La première phrase que lança cette dernière à madame Yang était telle que je sentais dès lors la tension monter. Disons que je ne la sentais pas réellement, mais ayant entrevu l’attitude et le caractère de Madame Yang il m’était possible de deviner le fond de ses pensées dans ce genre de situations. Pas très difficile vous me direz. Certes, mais tout de même. A sa place, j’aurais pesté. J’entends par la suite un petit soupir lorsque la secrétaire se met à énumérer l’ensemble des activités que nous devons accomplir. Moi, ça ne me dérange pas. Je ne demande que ça : découvrir et plonger dans le bain.

Puis, la secrétaire tend un dossier à madame Yang qui, semble-t-il, est mon dossier scolaire. Ouhouhouh. Que va-t-elle penser de moi ? Après tout, c’est si facile de juger sur un papier, un bulletin, une note des professeurs. C’est souvent représentatif, mais je crois que c’est trop facile d’associer les deux et d’oublier le côté humain de la personne. Je ne suis pas un simple papier. On ne va pas à l’école pour seulement avoir de bons résultats. N’est-ce pas ce que l’on nous demande ? D’évoluer, de progresser en tant qu’individu tout autant qu’en tant qu’élève ? Il faut qu’on nous estime à juste valeur pour cela. Normal que tout le monde se concentre sur ses notes et non sur son comportement : personne n’y prête attention ou presque lorsque l’on est jugé blanc et pur. Quoi qu’il en soit, le docteur est manifestement agréablement surpris par mon dossier ce qui, je dois le dire, me flatte un tant soit peu. C’est d’ailleurs surprenant, je pensais qu’elle allait demeurer dans cet état de réserve.

Je décide qu’il est tant que j’arrête de me cacher, de toute façon je n’aurais pas dû le faire dès le début, et m’approche d’elle, comme si de rien n’était. J’approuve lorsqu’elle m’annonce ce que l’on va faire, comme si je n’avais rien entendu, et demeure accablé par le respect qu’elle m’inspire.



PS : Désolée pour le retard, vraiment, je suis impardonnable. ;_;

Maintenant que tout est prêt je pense que nous allons devoir commencer, je suis toujours un peu énervée de savoir que je pourrais faire d'autres choses plus intéressantes et plus importante, mais bon autant prendre mon rôle au sérieux.

"Bien maintenant que tu aies prêt je vais pouvoir te parler de la journée que tu vas passer avec moi aujourd'hui." lui avais dis-je avec un léger sourire.

Je n'ai plus qu'à énumérer tout ce qu'on m'avait dit auparavant :

"Déjà j'aimerais que tu écrive tout ce que je vais te dire histoire que tu aies une trace. Bon on va commencer par une visite de l'hôpital tout entier ce qui va être assez long, pendant cette visite j'essaierais de te présenter un maximum de mes confrères de libres et je te présenterais aussi le personnel de l'hôpital tel que les infirmières, les aides-soignants, anesthésistes et tout le reste. Quand nous aurons terminé le grand tour de tout je te questionnerais sur ton parcours scolaire et sur toi puis enfin je te réserve une surprise pour cet après-midi c'est donc pour ça que je ne te donnerais pas l'emploi du temps pour l'instant."

"Voilà tu à tout bien compris ?"

Le pauvre je venais de parler tellement longtemps d'un coup, j'espère que je ne l'ai pas embrouiller quand même ... Enfin bon il a l'air d'avoir la tête sur les épaules malgré son air jeune et naïf, de toute façon je vais l'endurcir moi il va voir ! Mais il me rappelle tellement mon fils je n'ai pas envie d'être trop tyrannique avec lui non plus, je ne sais pas ... Je n'avais jamais eu ce sentiment vis-à-vis de quelqu'un avant c'est bizarre pour moi ... Il faut que j'apprenne à le contrôler et à trouver un juste milieu.

"Bon comme tu es prêt on va y aller ? Aller comme c'est ta journée aujourd'hui je te laisse choisir le secteur de l'hôpital par lequel tu veux commencer !" je finis mes mots par un sourire léger, mais plus sincère que ceux que je pourrais faire à ma copine à côté.