Je reste plantée devant mon armoire a regarder le bordel qui se trouve devant moi, et je me dis encore une fois que je devrais ranger, que dans le fond ce n'est pas un truc compliqué. Au moins c'est sur que je ne passerais pas mon temps à me demander où sont passés mes chemisiers. Mes cheveux mouillés dégouline dans mon dos nu et je me rends compte que j'ai horreur de cette sensation et je maudis un peu le ciel d'avoir fait que mon sèche cheveux soit cassé. J'ai envie de me baffer aussi, de maudire le ciel pour ça, mais j'essaie déjà d'oublier que j'ai osé le penser. J'entends mon téléphone sonner pour le troisième fois mais je ne bouge toujours pas, je me dis juste que je suis d'un pathétisme pas croyable quand je pense à quel point je suis une fille ce soir. Bon, je suis une fille tous les soirs, mais là plus que d'habitude, je crois. Je secoue le visage et je craque un sourire quand j'abandonne l'idée de chercher ce fichu tissus violet. De toute façon ça ou une autre couleur, ça reviendra au même à la fin de la soirée. Je danserais, je boirais, je rirais même s'il le faut et puis je rentrerais l'esprit un peu embué par un liquide ambré. Ce n'est qu'une fois de retour ici que je me dirais que ça ne valait pas le coup, mais que c'est vrai, je finirai par recommencer.
Entendant à nouveau mon téléphone, je me jette sur mon lit pour l'attraper. J'y vois le nom de Harry écrit dessus et cette fois je souris pour de bon. En décrochant je m'allonge correctement quand je lui plante un ; « T'es en retard, tu le sais ça ? » Pour la vie, qui sait. Non en réalité ? J'invente totalement, riant à moitié, je ne sais même plus s'il devait passer ce soir, mais je me dis que si ce n'était pas prévu, maintenant ça l'est. Au moment où j'ai vu son prénom s'illuminer j'ai eu envie de le voir débarquer. Et puis je ne lui laisse pas le temps de parler, ou dire que je ne l'écoute pas serait plus correct mais je m'en moque un peu et je suis persuadée qu'il l'a deviné, après tout s'il y a bien une personne sur cette Terre qui me connait, c'est lui sans hésiter. « Tu as dix minutes pour arriver et tout ça sans te faire choper. » Et je raccroche, certaine qu'il va relever le défi et qu'en plus de cela il va y arriver. Je regarde l'heure pour être sure que les dix minutes ne seront pas dépassées. Et puis je retourne vers mon armoire. Parce qu'aussi proche qu'on soit mon cousin et moi, on s'est toujours vus habillés. Même si je ne suis pas pudique, il ne faut pas abuser. Je rigole de ma pensée quand j'attrape un t-shirt blanc pour le passer. Plus que neuf minutes, allez. Je m'assois donc sur mon lit, fasse à la porte, pour patienter. Je sais qu'il peut y arriver, il l'a déjà fait.
Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
C'est là que je t'aimerai toujours,
c'est là que je t'attendrai.