GRACE & SWANN ▷ One day, you will be lucky. Maybe... Not sure.

❝ One chance ❞

ps : sorry pour l'image, mais ça m'a tellement fait rire
qu'il fallait que je la mette mdr ♥

J’étais à l’accueil en train de parler à la secrétaire. J’avais fini mon année mais je devais revenir à UCLA pour quelques papiers et je n’avais pas la foi d’aller jusqu’à l’administration, alors je préférais laisser les papiers à la secrétaire qui se trouvait à l’entrée. Elle a été la première à me présenter les lieux, me donner un plan de la fac, même de la ville vu qu’en septembre dernier je débarquais à peine de Johannesburg. Et c’est là, où j’ai croisé le regard de RJ, le mec que je considère désormais comme un frère, il est un peu comme mon meilleur ami et j’ai découvert UCLA et LA à travers ses yeux et c’était juste parfait. Il est super cool, on s’entend super bien et on s’aide mutuellement. On est autant pommé l’un que l’autre et depuis que je pense que ma femme va demander le divorce, il a été le seul à être là. Je suis têtu, je pourrais prendre les devants et demander moi-même le divorce par fierté, mais Gwenn je l’aime depuis que j’ai 18ans, on s’est marié à 20ans, je l’aime comme un fou… Malgré tout, encore. Mon amour envers elle m’a souvent fait péter des câbles et je fais partie de ces mecs qui aiment à la folie. Hélas pour moi. Je suis quelqu’un de très fidèle et j’ai du mal à avaler l’idée qu’elle ne veut plus de moi sous prétexte que je ne bénéficie plus de l’argent de mes parents. Je remets tout en question, m’a-t-elle déjà aimé sincèrement ? Ou tout n’était que superficiel dès le 1^er jour où nos regards se sont croisés ?
 
Bref, je m’égare là. Swann, papiers ! « Tenez, c’est le chèque pour cette année et je reviendrais verser la moitié de la somme pour l’an prochain en octobre, ça vous va ? » Demandais-je à la secrétaire. Elle me répondit oui avec un large sourire. Elle devait avoir une quarantaine d’année mais elle était magnifique en plus d’être adorable. Je vois qu’elle est mariée grâce à son alliance, j’espère que son mari prend bien soin d’elle. Puis lorsque je finis avec, je me retourne et tombe en face à face avec Grace. Oh non… Me disais-je dans ma tête. Avec elle, c’était… Compliqué en plus d’être bizarre. Elle m’a souvent fait du rentre-dedans, surtout au bar où je travaille mais je ne peux pas lui donner ce qu’elle veut. Je ne veux pas être infidèle, lui faire croire qu’elle a une chance avec moi alors que mon cœur ne sait plus où il en est avec Gwenn. « Grace… Hey… » Disais-je calmement en faisant un léger sourire. « Ca va ? Tu fou quoi à UCLA ? Tes partiels sont pas finis ? » J’essayais tant bien que mal d’engager la conversation. C’était une fille de cool, d’agréable, de fun et en plus était magnifique. Je sais qu’elle m’attire, je ne le nie pas, mais je ne peux pas et j’ai compris qu’elle m’appréciait clairement vu toutes ses avances plus ou moins explicites… Mais je ne fais pas partie de la catégorie des connards fans des coups d’un soir sans lendemain, même les sexfriends, ce n’est pas pour moi. J’ai trop de respect pour les femmes et pour moi, pour les penser comme de simples objets sexuels et rien de plus. Il fallait que je parte là, je ne pouvais pas m’attarder éternellement, j’aimerais bien lui proposer de se joindre à moi pour le déjeuner, mais je ne veux pas qu’elle se fasse des films, puis dans son regard, elle parait si froide ce matin. Me détestait-elle ? Je ne sais pas, peut-être.

made by pandora.

J’ai la tête pleine des projets pour cet été, des idées d’endroits à visiter, une nouvelle partie du monde à découvrir. Quelque chose de bien m’attends, putain, je le ressens. J’ai envie de centaines de choses de prendre ma voiture et de partir, la musique à fond qui m’explosera les tympans et puis merde … La vie en réalité. J’ai réussi mes examens, certains mieux que d’autres, mais la seule vérité qui reste c’est que je passe en année supérieure, et ça, ça bordel les gens d’Elizabethtown ça va les faire baver. Par automatisme je pense à mon frère et même si son mariage me hante toujours, je me dis que j’ai hâte de lui coller ma fiche de résultats au visage, juste pour l’emmerder. Parce que c’est ce que je suis, une peste avec lui. Et le fait d’avoir grandi ne signifie que maintenant que j’ai vingt ans ne va pas changer les choses. J’ai toujours cette jolie âme d’enfant. J’avance dans le couloir de la faculté, bien décidé à payer et à me tirer, remerciant le ciel de ne pas avoir changé cette année, de ne pas m’être éloignée du chemin que je veux prendre pour qu’enfin les choses changent comme je l’avais décidé. J’ai cependant un peu le cafard car le chèque que je tiens en main pour payer ma prochaine année est signée de la main de ma mère, et j’ai la nausée de ne pas pouvoir encore m’assumer. Alors je prends une résolution, ouais, je vais me trouver un boulot étudiant pour pouvoir assurer financièrement. Une fois cela fait, là, je pourrais vraiment dire que je touche du bout des doigts le mot Liberté. Arrivant enfin au bureau de la comptabilité, je me retrouve à attendre derrière quelqu’un que je connais que trop bien. Swann, ou le beau Swann, devrais-je dire. J’ai envie de rigoler à ma pensée, mais je n’en fais rien. Je le mets toujours mal à l’aise à être trop directe et lui me place moi en mauvaise posture en refusant de passer quelques nuits avec moi. Fidèle qu’il est, il fait partie de ceux qui disent aimer être enchainés. Il se retourne une fois qu’il a payé ce qu’il doit, à croire qu’on a eu la même idée tous les deux aujourd’hui. Un dernier détour par ici, avant de se laisser aller à l’été. « Grace… Hey… » je craque un sourire devant sa gêne lui montrant que j’ai déjà oublié la façon dont il m’a remballé. Je ne suis pas du genre rancunière, quoi que … Bon d’accord, je l’ai toujours un peu en travers, mais je ne vais pas le bouffer pour autant, persuadée qu’un jour où l’autre je l’aurais. Je ferme les yeux, me trouve vraiment allumeuse quand je le veux et j’pense aux filles pour lesquelles je prends un malin plaisir à traiter de tous les noms parce qu’elles se conduisent comme moi. Mais c’est différent n’est-ce pas ? Après tout, je m’arrête à la ceinture moi … « Ça va ? Tu fous quoi à UCLA ? Tes partiels sont pas finis ? » J’incline le visage quand je secoue devant ses yeux, gentiment évidemment, le chèque pour payer les frais de scolarité. « La même chose que toi, je n’en suis pas encore au point de te suivre partout, ne t’inquiètes pas. » que je lui dis en lui offrant un clin d’œil. Je m’attends à la prochaine phrase qui fera que je serais refroidie, mais jusque-là, je peux bien m’amuser un tout petit peu, n’est-ce pas ? « Ce bout de papier me barre encore la route vers la liberté, donc je me suis dit qu’il fallait que je l’amène. Attends. » Je le dépasse d’un pas pour m’avancer vers le bureau et dire « Grace Wendy Nolan, mon numéro étudiant est noté sur le dos. » Je ne sais pas vraiment ce que me baragouine la dame, j’avoue que je n’écoute pas, je suis comme cela, je n’arrive jamais à concentrer mon esprit comme il le faudrait, ce n’est pas ma faute. « Bon alors, que vas-tu faire de ton après-midi ? » je prononce en retournant vers lui, un sourire brillant naissant sur mon visage de poupée. Je suis toute seule, Swann, tu ne vas quand même pas me laisser ?

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
C'est là que je t'aimerai toujours,
c'est là que je t'attendrai.

❝ One chance ❞

ps : sorry pour l'image, mais ça m'a tellement fait rire
qu'il fallait que je la mette mdr ♥

Elle a dû voir que j’étais un peu gêné face à elle, mais bon, qu’importe. Je l’ai gentiment rembarré à plusieurs reprises et elle ne semblait pas lâcher l’affaire. Pourquoi ? Elle sait que je suis mariée à Gwen, certes elle est au courant que notre couple bat de l’aile mais je ne comprends pas pourquoi elle insiste tant. Pour que je sois un trophée de plus à sa collection ? Faudra qu’elle m’explique un jour. Il y a tant d’hommes à UCLA, ou LA en général, pourquoi s’acharner sur moi ? Serait-elle une des femmes qui sont davantage excitées lorsque la proie devient dure à atteindre ? Sûrement. Là, de suite, je ne vois que cela comme solution. « On a eu la même idée à ce que je vois. » Lui disais-je sur un ton calme, la laissant passer à mes côtés lorsqu’elle me parlait de liberté. Pourquoi ce bout de papier l’empêche d’être libre ? A peine me disait-elle cela que je m’imaginais cent mille scénarios dans ma tête et certains n’étaient pas réellement beau à voir. J’espérais juste que cela ne soit rien de grave et que ça ne l’empêche pas de vivre comme elle entend.

Je la laissais batailler avec la dame et l’attitude de Grace me faisait rire. Elle était un peu à côté de la plaque et ça se voyait que ce que disait la secrétaire la faisait chier. Je ne pus m’empêcher de rire à la vue de cela. « Sacré Grace. » Lui disais-je, lui faisant un bref clin d’œil et un de mes plus beaux sourires. Mais à quoi je jouais ? Elle va s’imaginer des choses après cela et je ne voulais pas la blesser. Mais pourquoi une partie de moi ne lui est pas insensible ? Dure réalité. Puis elle me demandant ce que je comptais faire cette après-midi… Ça sent la question piège. Si je ne lui dis rien, elle pourra s’inviter mais en même temps mentir et la tourner en ridicule ne m’enchante pas plus que cela. Je veux bien dire non à ses avances, mais cela ne m’empêche pas d’être son ami, non ? Mais pourquoi se comporte-t-elle ainsi avec moi ? Peut-être même à l’égard des autres hommes ? « Tu veux qu’on aille boire un truc ensemble ? » Lui proposais-je, gardant mon petit sourire sur le visage. « J’ai rien de prévu, je comptais faire du skate au par cet m’entraîner sur de nouvelles figures. Si tu veux, tu pourrais tester. » Elle finissait ce qu’elle avait à faire avec la secrétaire, puis on commença à s’approcher de la sortie. « Sauf si bien évidemment tu as des trucs de prévus. » J’évitais son regard, regardant droit devant moi. Pourquoi évitais-je son regard ? Ah oui, car j’avais peur qu’elle interprète mal mes intentions et aussi pour calmer mon nœud au ventre. « Si tu m’apprécies tant que cela, ça ne te dérangerait pas de découvrir mon monde non ? » Je ris légèrement, la regardant du coin de l’œil. On marchait côte à côte vers la sortie de UCLA, je voyais quelques hommes se retournaient sur notre passage, c’est clair que Grace ne laisse pas beaucoup d’hommes insensibles à sa beauté et je pense qu’elle sait parfaitement en jouer et je pense qu’elle fait partie des femmes qui n’acceptent pas un « non » d’où elle insiste tant envers moi. Donc là, je voulais la tester et voir à quel point elle est intéressée. Si elle ne veut que du sexe, elle baissera vite les bras, si ses intentions sont sérieuses, elle me le prouvera à un moment ou un autre. « Sauf si tu as quelque chose de plus important à faire, je comprendrais que tu ne puisses pas Grace. »

made by pandora.

« Sacré Grace. » Oui, c'est bien moi ça. Sacré Grace, j'ai l'impression d'entendre cela à longueur de journée. Exaspérer le monde, c'est ce qui me définit en fait, je suis celle avec qui on s'amuse mais qu'on ne prend jamais au sérieux. C'est la vie ça mon petit, on est ce qu'on veut bien montrer, et moi je n'ai jamais su arrêter de faire semblant et de cacher qui je suis vraiment. On est tous bourrés de faux-semblants, c'est la dure réalité, enfin bon la question n'est pas là pour l'instant. Je crois qu'il faut choisir ces moments, il y a un temps pour philosopher, un pour penser, et un comme maintenant, pour s'amuser. Mais je mentirais si je devais que ce moment là n'est pas mon préféré. C'est dans cette catégorie que je suis la plus douée, il parait. « Tu veux qu’on aille boire un truc ensemble ? » Je fais semblant d'hésiter, je lui sors même un sourire désolé. Alors que dans ma tête c'est déjà décidé. S'il ne m'avait pas proposé quelque chose j'aurais été vexée. « J’ai rien de prévu, je comptais faire du skate au parc et m’entraîner sur de nouvelles figures. Si tu veux, tu pourrais tester. » J'aime bien l'idée, je suis jamais monté sur un de ces machins à roues, donc il n'est jamais trop tard pour commencer, puis si je ne m'en sors pas, je pourrais toujours choisir de m'assoir sur un banc pour passer l'après midi à le regarder. Bizarrement je suis persuadée que c'est un meilleur programme que celui de me casser la figure sur la planche en bois. J'suis partante, c'est signé.« Sauf si bien évidemment tu as des trucs de prévus. » Cette fois par contre je ne joue pas la carte de l'hésitation, je préfère lui montrer que je suis bien sure de moi, qu'aujourd'hui je vais lui montrer que je ne suis pas juste une jolie fille parmi tant d'autre, oui, aujourd'hui je vais lui montrer que je suis quelqu'un d'intéressant autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Alors en souriant fièrement, je lui sors un « Il me semble que c’est une très bonne idée. » Je ne sais pas vraiment ce que je cherche à prouver avec lui, il me plait, ça il n'y a aucun doute à avoir, mais je sais que je ne veux pas m'engager, alors pourquoi je joue toute cette mascarade qui ressemble à une comédie, je veux y croire, je ne sais pas. J'avouerais bizarrement que je ne me comprends. On justifiera cela pas un simple n'importe quoi. « Si tu m’apprécies tant que cela, ça ne te dérangerait pas de découvrir mon monde non ? » Je ne sais pas si je l'apprécie tant que cela comme il le dit, puisque comme il vient de le préciser je ne connais pas grand chose à son monde, sa vie, non, en fait j'ai juste été énormément superficielle en décidant qu'il me le fallait, parce qu'il me plaisait. Je pourrais me foutre une baffe rien que pour me dire d'arrêter d'agir sans réfléchir. « Bien sûr que non. » je suis prête à faire un effort, à mettre un pied dans son monde, espérant de tout mon cœur, ou presque, qu'il voudra en mettre un dans le mien, même si je ne sais pas vraiment à quoi ressemble mon univers. « Sauf si tu as quelque chose de plus important à faire, je comprendrais que tu ne puisses pas Grace. » J'incline le visage, le trouvant encore une fois chou comme je ne sais pas quoi. Pour une fille qui s'en voulait il y a quelques secondes de le juger rien que sur son physique, je m'en veux un peu, juste un peu parce qu'il est juste trop mignon, faut l'avouer. « Je n’ai rien de prévu. » Je lui dis en souriant une nouvelle fois, j'essaie de ne plus réfléchir à ce que je veux, ce que je fais, veux tout simplement oublier mon moment de lucidité. Après tout je ne crois pas que cela serve à grand chose de tout calculer tout le temps, c'est bien connu je préfère agir et penser aux conséquences après. « Je ne suis jamais montée sur un de ces machins … Un skate je ne sais pas quoi. » Je hausse un peu les épaules pour m'excuser de mon ignorance sur le jeu, ayant envie qu'il m'en apprenne un peu plus aujourd'hui sur ce sport mais surtout sur lui. J'attrape son bras pour m'y accrocher. « On y va ? » Allez, mènes-moi jusque dans ton monde.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
C'est là que je t'aimerai toujours,
c'est là que je t'attendrai.

Grace & Swann

E

lle était d’accord de me suivre… Pourquoi ça ne m’étonnait pas ? Elle semblait têtue et déterminée comme fille, je me demandais bien ce que j’avais fait pour qu’elle ne baisse pas les bras avec moi. Lui aurais-je fait un signe malgré moi qu’elle avait une ouverture avec la personne que je suis ? Non, je ne pense pas, je ne suis pas ce genre d’homme. J’aime Gwenn, je n’ai aucune nouvelle d’elle, je pourrais flirter avec d’autres filles  et profiter du plaisir de la chair mais non, je n’en ai pas envie. Là c’est les vacances, je réfléchis déjà à la rentrée universitaire prochaine, si je continue mes études ou pas, après tout, je n’ai plus rien à perdre, non ? « Let’s go my friend. » Je lui fis un clin d’œil et lui fis signe de me suivre pour l’accompagner vers un endroit de L.A où j’adore skater. Ce n’était pas vraiment l’endroit le plus fréquentable de la ville, mais en tant que skateur, cette ruelle était un véritable petit paradis. « Tu vas voir, je vais t’aider, au début on se gamelle tous, mais ce n’est pas une honte. Comme on dit, après toute chute, il faut vite se remettre en selle. » Je la regardais et lui fis un large sourire.

On était désormais dans les rues de LA, cela faisait 15 minutes que l’on marchait côte à côte, on parlait un peu de tout et de rien, j’apprenais à la connaître, je crois que c’est la première fois depuis que l’on se connait qu’on avait un tel dialogue entre nous. « Ca me fait plaisir de parler réellement avec toi. J’avais peur que tu fasses parties de ses filles qui s’en fichent de la personnalité des gens, ne recherchant juste que les multiples conquêtes. » Je souriais brièvement, arrivant enfin dans cette ruelle où j’avais caché dans un endroit secret, une de mes vieilles planches de skate. « Tu vas voir, un enfant de 8 ans peut le faire. Je vais te tenir au début et si tu tombes… Je tombe ! » Répliquais-je en souriant, sortant ma planche de sa cachette. Je lui montrais au début, les règles de bases pour tenir en équilibre sur la planche. Mais avant de lui passer ma planche, je fis mon petit entraînement de base de 5 minutes avant de commencer les choses sérieuses. Est-ce-que je me la pétais un peu ? Je ne sais pas, je ne réfléchissais pas, je n’avais rien à lui prouver, je ne la connaissais même pas, ce n’était même pas une amie, plus une connaissance à vrai dire. Dès que je posais un pied sur un skate, tout ce qui avait autour de moi disparaissait et je ne me concentrais que sur mes figures en essayant de devenir le plus parfait au possible. « Ready madame ? » Je m’approchais d’elle, ma planche de skate à la main que je posais à ses pieds, je lui tendis ma main pour prendre la sienne. « Ne t’en fais pas, je ne vais pas te forcer à faire ce que je fais, juste essayer de tenir en équilibre pour avancer sur quelques centimètres sur une ligne droite pour commencer. J’en suis sûre que tu peux le faire sans soucis. » Je lui fis un de mes plus larges sourire, attendant sagement qu’elle veuille bien s’y mettre. Si elle ne voulait pas ou qu’elle voudrait arrêter après, je ne la forcerais aucunement à continuer. Mais j’étais curieux de voir ce que je représentais réellement à ses yeux et jusqu’où elle voudrait aller pour me connaître, si vraiment, je l’intéresse. Mais ne serais-ce pas un batard de ma part ? Je ne veux pas d’elle en petite-amie, mais peut-être en amie, qui sait ? J’espère juste ne pas la blesser, je déteste blesser les filles.

« Let’s go my friend. » Okay … Je me laisse donc entrainer vers l’inconnu pour les beaux yeux de Swann, je me sens un peu ridicule d’avance, mais peu importe n’est-ce pas ? Depuis quand je tiens compte de ce que pensent les gens moi ? « Tu vas voir, je vais t’aider, au début on se gamelle tous, mais ce n’est pas une honte. Comme on dit, après toute chute, il faut vite se remettre en selle. » D’accord, la perspective de me casser la figure ne me réjouis pas tant cela, hein, je pourrais bien l’avouer, mais non, à la place de ça je me contente de sourire comme le ferait n’importe qu’elle pimbêche prête à se pavaner pour un garçon. J’ai envie de me foutre une baffe, ou surement deux, parce que je n’aime pas ce rôle que j’endosse presque malgré moi, c’est un jeu, c’est vrai, mais je crois que si je monte sur un de ces planches à roulettes, j’aurais clairement dépassé les limites de ce que je peux faire pour un mec. Mon meilleur ami se foutrait de ma gueule, et le pire, je crois, c’est qu’en temps normal je rirais avec lui de tout ce délire-là.

Mais j’avance tout de même à ses côtés, j’écoute ce qu’il a à me dire, je lui réponds, et petit à petit en même temps que je me rends compte que je l’apprécie c’est vrai, mais pas seulement pour sa beauté, pour sa façon de parler aussi, de voir le monde et toutes les choses qu’il choisit de partager avec moi. J’en craque quelques sourires, suis le déroulement de ses pensées, j’aime bien, c’est vrai être à ses côtés. Je ne sais pas trop ce que je raconte de mon côté mais je sais que cela me plait de lui parler.
« Ca me fait plaisir de parler réellement avec toi. J’avais peur que tu fasses parties de ses filles qui s’en fichent de la personnalité des gens, ne recherchant juste que les multiples conquêtes. » Je ris clairement plutôt contente de l’impression que je lui fais, plutôt fière aussi d’être égale à moi-même encore et toujours. « Si tu savais comme je suis loin d’être une fille comme cela. » Les aventures d’un soir, ce n’est pas vraiment pour moi, je peux les compter sur les doigts d’une seule main, mais ce n’est pas maintenant qu’il faut en parler, maintenant nous sommes arrivés et je crois que c’est déjà à moi de monter sur le machin, j’ai toujours été un garçon manqué, surtout enfant à trainer avec mon frère et ses copains, mais mise à part la course, je n’ai jamais été douée avec mes pieds. « Tu vas voir, un enfant de 8 ans peut le faire. Je vais te tenir au début et si tu tombes… Je tombe ! » C’est bien cela le problème, je ne suis plus une enfant de huit ans. J’ai vingt et un ans et je ne suis prête de me péter un genou pour faire plaisir. Je ne sais pas si sa phrase était censée me rassurer, mais en tous les cas, elle ne le fait clairement pas. Si je tombe, il tombe, bon ça a le mérite d’être clair, je vais forcément me casser la figure aujourd’hui.« Ready madame ? » Au secours ?! J’avale difficilement ma salive, avant de hocher la tête positivement, oui, je vais tomber, oui, j’en ai conscience, mais je ne risque pas de me défiler, je m’en voudrais trop, et ça je peux le jurer. « Ne t’en fais pas, je ne vais pas te forcer à faire ce que je fais, juste essayer de tenir en équilibre pour avancer sur quelques centimètres sur une ligne droite pour commencer. J’en suis sûre que tu peux le faire sans soucis. » S’il en est sur alors … Je prends son sourire comme le meilleur des encouragements, et puis je me décide enfin, je ne sais pas si je le fais pour lui prouver quelque chose, même si je n’arrive pas à définir quoi, ou bien pour moi, juste pour moi. Relever un  petit défi qui est maintenant devenu une affaire personnelle. Je soupire une fois, peut être deux, je ne sais pas, mais je le fais là je suis sure de moi. Et puis, je me rends compte que je stresse pour rien, après tout, il n’attend rien de moi, ne veut pas que l’on soit intime, alors pourquoi je devrais l’impressionner ? Faire comme toutes ses filles qui ont un premier rendez-vous avec le garçon qui leur plait. Certes Swann me plait, mais c’est loin d’être un premier rendez-vous, alors ce que je risque en réalité ? Tomber ? Me faire mal ? Le regretter ? Ca jamais.

Alors je monte sur la planche, attrape sa main, ne sachant pas vraiment quand me lancer, ouais je suis effrayé mais j’adore ça, je me dis que si j’arrive à le faire, la prochaine fois, on tentera le saut à l’élastique lui et moi. « Si je tombe, tu tombes, hein, c’est ça ? » Je lui demande avec un sourire étant un peu plus sure de moi. Et juste avant de me décider à avancer, je lui plante « Arranges-toi pour amortir ma chute, dans ce cas. » Juste en prévision, quoi, je ne me suis pas levée aujourd’hui en me disant que j’allais finir la journée avec le nez cassé.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism

Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
C'est là que je t'aimerai toujours,
c'est là que je t'attendrai.