if you ever find yourself stuck in the middle of the sea, i'll sail the world to find you. if you ever find yourself lost in the dark and you can't see, i'll be the light to guide you. find out what we're made of when we are called to help our friends in need. you can count on me, like one, two, three.
Il était plus de vingt heures lorsque Gabriel sortit du Cedars-Sinai, la mine fatiguée, toujours vêtu de son pyjama bleu-vert. C'était le nom qu'ils donnaient tous, dans son service, aux fringues informes qui constituaient leur uniforme d'une couleur difficilement définissable. Enfin, bref. Il venait d'enchaîner vingt-quatre heures de garde et la première envie qui aurait traversé tout esprit normalement constitué sortant de vingt-quatre heures de garde à l'hosto était de rentrer chez soi et de se coucher. Gabriel, lui, avait pourtant quelque chose à faire avant. Il avait promis à un môme de cinq ans de passer le voir. Erreur numéro deux : ne jamais rien promettre à un enfant, surtout à un gamin aussi adorable que le petit Noah Weaver. La première erreur de Gabriel avait été de s'attacher à la mère. Elle était jeune, elle était mignonne et elle n'avait pas eu une vie toute rose. Son dévouement pour son fils avait ému l'étudiant en médecine. Quelque part, Jordan lui avait un peu rappelé sa mère, même si lui avait connu son père depuis tout petit. Enfin, Erik Reynolds n'avait pas été là pour élever son fils ; aussi Gabriel se sentait-il proche de Noah et, surtout, de sa mère, Jordan.
C'était donc parce qu'il avait promis de venir le voir qu'il se trouvait sur le seuil de l'appartement de Jordan, à bientôt vingt-et-une heures. A tous les coups, le gamin serait couché et il n'aurait plus qu'à trouver une excuse pour rester un peu, s'assurer que la jeune maman n'avait besoin de rien, qu'elle allait bien. C'était stupide mais il avait besoin d'en être sûr et certain chaque fois qu'ils se voyaient. Gabriel avait une existence plutôt confortable, entre son argent salement gagné et celui que sa mère déposait chaque mois sur son compte, même contre son accord. S'il pouvait venir en aide à quelqu'un de méritant, il y était prêt. Surtout pour Jordan. Elle le touchait, même s'il s'en défendait. Frappant à la porte d'une main, il passa une main dans la masse désordonnée de ses cheveux blonds. Elle allait certainement lui faire remarquer qu'il avait l'air crevé et, oui, il était crevé, mais il n'allait certainement pas lui dire qu'il avait préféré venir les voir, Noah et elle, plutôt que de rentrer à l'appart' où l'attendait certainement sa colocataire, en petite culotte devant une rediffusion d'American Idol.