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Il y a des soirs où j’aurais probablement mieux fait de m’abstenir de me rendre à des soirées. Au départ tout avait pourtant bien commencé, je m’étais rendue à une soirée « pyjama » organisée par l’une de mes meilleures amies dans sa villa en bord de mer. Chacune avec notre petite nuisette plus affriolante que tue l’amour comme nous pouvions l’imaginer pour un tel genre de soirées nous avions donc débuté la série habituelle de petits jeux très adolescents afin d’en apprendre au maximum en très peu de temps mais surtout, histoire de très vite entendre quelques potins qui pouvaient s’avérer plus qu’intéressants s’ils étaient bien utilisés plus tard. Enfin je dis ça, je n’étais pas non plus un monstre qui allait créer un blog à la Gossip Girl et révéler tous les petits secrets que les filles pouvaient s’avouer après avoir bu trop de verres de rosé griotte hein. En gardant dans un petit côté de mon esprit certains dossiers je pouvais ainsi être certaine d’avoir de quoi répliquer si l’une des filles qui se trouvait à mes côtés ce soir me faisait une crasse sans nom pour la décrire. Je n’avais aucunement honte de penser à cela directement, entre filles tous les coups étaient permis et personne n’était jamais trop garce, surtout pour mes copines puisqu’elles avaient toutes le même caractère que moi, c’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous entendions si bien toutes, parce que nous avions des valeurs en commun et une certaine confiance qui en ressortait justement parce que toutes autant que nous étions nous avions la même manière de fonctionner et de rendre les coups lorsque quelqu’un nous portait préjudice. D’un verre de rosé supplémentaire à un autre nous avions eu vite fait de vider les six litres que ma meilleure amie avait acheté, de là nous avions mélangé sans faire très attention en ajoutant à notre consommation d’alcool deux bouteilles de vodka, du whisky et une topette de… D’un alcool dont je ne connaissais déjà plus le nom mais qui était excessivement fort et qui m’avait topé la tête en très peu de temps.
C’est donc sous le joug de l’alcool que nous avions commencé à partir en live toutes les sept et c’est donc de cette manière que l’une avait apporté l’idée de jouer à cache-cache dans un lieu des plus effrayants à cette heure de la nuit. Le cimetière. En temps normal j’aurais surement eu suffisamment de recul pour mettre un voile sur la connerie de mes copines mais avec autant d’alcool si ce n’est plus que toutes mes amies j’avais été la première à manifester le fait que j’étais partante. Nous avions donc fini à l’entrée du cimetière avec nos lampes torches afin de faire un minimum de lumière le temps de nous cacher et je vous avouerais que même avec de l’alcool dans le sang, une fois laissée toute seule en plein milieu du cimetière avec ma nuisette m’arrivant à peine en bas des fesses et mes bottes en guise de chaussures j’avais ressenti une certaine peur m’atteindre. Tenant fermement ma lampe torche entre mes deux mains je me tenais à la fois prête à vomir et à la fois prête à prendre mes jambes à mon cou pour quitter au plus vite les lieux. Pas décidée à aller plus loin déjà que j’étais très éloignée de la porte d’entrée je découvrais donc une cachette amplement suffisante pour notre état actuel, derrière une pierre tombale. Je m’étais donc assise dans les graviers de manière à avoir le dos contre le marbre sans pour autant monter sur la pierre tombale, j’accordais bien trop de respect aux morts pour faire cela, même bourrée. Ce n’est que lorsqu’un craquement vint retentir devant moi que le sang ne fit qu’un tour dans mes veines, j’étais sur le point de partir en hurlant qu’un zombie était sorti de sa tombe à présent. « Les filles ? Est-ce que c’est vous ? » Susurrais-je bien assez fort pour être repérée si l’une d’entre elles se trouvait à proximité.
