ROMANE&SHAE ☞ Sneaky one

Shaé & Romane

As-tu déjà imaginé que quelqu'un quelque part pouvait comprendre ce que tu ressens ?

J’ai besoin de te parler. Les yeux rivés sur l’écran de mon cellulaire, mon rythme cardiaque augmentait sensiblement dans ma poitrine. Mes mains devenaient moites et mes sourcils se fronçaient torturés par l’incompréhension. Ces quelques mots venaient de me paralyser, des mots pourtant tellement banals … Mais l’émetteur du message n’avait rien de banal pour moi. Car il s’agissait de Clarence. Le grand blond avec qui les choses n’avaient pas été simples depuis quelques mois déjà mais commençaient à peine à s’arranger … Nous avions enfin pu poser cartes sur table, s’avouer tout ce que l’on ressentait l’un pour l’autre, mettre les choses au claire pour pouvoir enfin tourner la page. Et notre dernier rendez-vous s’était bien terminé sur cette promesse de laisser le passé dernière nous. Alors pourquoi m’envoyait-il un message ? Pourquoi se revoir maintenant ? Pourquoi avait-il besoin de me parler ? Je ne pouvais m’empêcher de me demander si cette entrevue était une bonne idée, d’autant que je ne savais pas du tout ce qu’annonçait ce nouveau rendez-vous. C’est poussée par la curiosité mais aussi par une envie inconsciente de le retrouver que j’attrapais mon sac pour me rendre au rendez-vous qu’il m’avait fixé au celtic irish club, rien d’étonnant sachant que monsieur Burns était irlandais. Je poussais d’un pas hésitant la porte du pub, mais le grand blond n’était pas là. J’espérais qu’il n’avait pas décidé de me faire une mauvaise blague en me posant un lapin, alors que j’étais déjà à deux doigts de rebrousser chemin. Près de la fenêtre, là où il m’avait précisé par texto d’être assise, j’attendais qu’il daigne me rejoindre. Quel culot d’être en retard à un rendez-vous qu’il avait lui-même fixé ! Pour patienter je commandais un monaco que je sirotais en feuilletant un nouveau bouquin que je venais d’acheter, plus tôt dans la journée. C’est alors qu’une jeune femme blonde, d’à peu près mon âge, peut-être plus jeune, s’arrêta devant ma table. Intriguée, je relevais la tête sur cette fille qui me détaillait sans complexe. « Excuse moi … Je peux t’aider ? ». Demandais-je hésitante. Qui était cette fille ? Soudain mon esprit tordu se mit à imaginer qu’elle pouvait être l’ex fiancée de Clarence venue réclamer vengeance. Raide sur mon siège, j’attendais qu’elle se présente vu qu’elle n’était pas décidée à partir.

Romy & Shaé

Parfois on est moins la seule qu'on ne le croit.

Un soir alors que j'étais chez Clarence, lui prenant une bonne douche bien méritée et moi préparant un petit repas afin de passer une petite soirée en famille, son portable raisonna deux fois annonçant des textos. Je sais ce n'est pas bien de fouiner mais, je suis une incorrigible curieuse surtout qu'en ce moment je trouve mon frère un peu étrange et perturbé. Alors que le plat était a four afin de rester assez chaud, j'avais pris son téléphone, sait-on jamais que ce ne soit urgent et aussi simplement pour satisfaire ma soif de curiosité. Ce n'était rien d'important juste Aaron. Puis en faisant défiler les anciens messages quelques-un attirèrent mon attention. Une fille, une certaine Shaé et tout cela avait l'air diablement trouble, équivoque. Shaé ce prénom n'était pas courant et il me semblait qu'Aaron sortait avec une fille portant un prénom vraiment ressemblant. J'envoyais alors un stupide texto me faisant passer pour lui et donnant rendez-vousà la demoiselle le lendemain même. Je m'étais mise dans l'idée de m'y rendre et d'observer la jeune femme. Pourtant quand j'arrivais au rendez-vous, je me décidai finalement pour aller carrément la trouver.

La rejoignant alors qu'elle patientait et lisait depuis un petit moment attendant un Clarence qui ne viendrait jamais, je me postais devant elle en la dévisageant plus que nécessaire. Je sais ça devait l'incommoder. Possible. C'est donc toi l'auteur des textos sur le téléphone de Clarence? dis-je rapidement en m'asseyant sans lui demander si ça ne la dérangeait pas. Il se trame quelque chose entre vous deux? Des questions très directes, je l'avoue mais, je n'aimais pas y aller par quatre chemins. La jeune brune devait être très étonnée quoi de plus logique. Je n'avais même pas daigné me présenter à elle et je la harcelais déjà de questions en tout genre. Je doutais même qu'elle ne daigne y répondre. Après tout, elle ne me devait rien mais, personnellement je me demandais si elle était en quelque sorte responsable de la dégradation de l'histoire sentimentale de mon frère avec sa future promise qui semblait se détacher de jours en jours.

Son regard était assez intense et s'était une très belle jeune femme, tout à fait le genre de mon frère d'ailleurs. Tout un tas de questions se bousculaient dans ma tête mais, chaque chose en son temps. Si cela se trouvait j'étais peut-être à coté de la plaque.

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Shaé & Romane

As-tu déjà imaginé que quelqu'un quelque part pouvait comprendre ce que tu ressens ?

C'est donc toi l'auteur des textos sur le téléphone de Clarence?. A présent je n’avais plus aucun doute possible sur l’identité de la demoiselle qui me dévisageait non sans insistance. Et elle pouvait observer à son aise, mes traits qui se décomposaient suite à sa remarque particulièrement bien placée et déstabilisante. Gênée, je refermais mon bouquin avant de passer une main nerveuse dans mes cheveux. Soit, elle était liée à Clarence d’une façon telle qu’elle s’était sentie obligée de venir me poser les questions auxquelles le grand blond n’avaient pas pu répondre lui-même ou qu’elle n’avait osé lui poser. Mais qui était-elle ? Sa petite amie ? Une amie inquiète du bonheur du soigneur ? Du bonheur de son couple ? Ce que je pouvais comprendre, même si sa manière de faire me déplaisez au plus haut point. Me coincer dans ce bar, sans sommation ? « J’attend quelqu’un … ». Dis-je sèchement pour lui prier de se lever et de repartir d’où elle venait. Naïvement, sans même savoir que c’était elle qui m’avait donné rendez-vous, que c’était elle qui m’avait piégée. Puis qu’allais-je lui dire sans avoir l’aval de Clarence ? Il était hors de question que je parle à une de ses connaissances de notre histoire sans qu’il m’en ait donné l’autorisation. Après tout s’il n’avait pas envie que les choses qu’on avait vécus tous les deux soient révélées quelle légitimité avais-je à les révéler moi-même à quelqu’un qu’il connaissait alors que moi pas … ? Sur la défensive, je relevais mes yeux sur la demoiselle qui avait pris ses aises en s’asseyant sans ma permission en face de moi. « Je ne vois pas de quoi tu parles ! ». Mentais-je grossièrement. Même si la jeune femme semblait déjà bien assez informée pour savoir que Clarence et moi avions un lien. Mais il était hors de question que je déballe tout sous la pression. Ce n’était pas mon genre et par respect pour le grand blond, je n’allais rien dire qui pouvait le mettre dans une situation difficile. « Et qui t’es toi pour venir me poser des questions comme ça ? On ne se connait pas à ce que je sache ! ». Sa manière de m’aborder m’avait vraiment décontenancée, peut-être parce qu’elle avait su si habilement me piéger et que je me sentais terriblement oppressée en sa compagnie. Et en plus de tout ça … J’étais terriblement déçue de ne pas voir le grand blond passé la porte de ce pub dans lequel j’étais venu dans l’espoir de le voir … Mon visage affichait soudainement toute la déception que je ressentais, alors que mes yeux fixaient toujours ceux de la blonde en face de moi.

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Parfois on est moins la seule qu'on ne le croit.

Je m'assis comme si de rien n'était sans même qu'elle ne m'invite et je me permet de la reluquer observant chaque détails de sa petite personne. Comprenez-moi, ce n'est pas que je sois une demoiselle sans gêne mais, j'aime savoir à qui j'ai à faire, j'aime détailler. J'attends quelqu'un... Mais, je m'en doute ma grande, tu attends mon cher frangin. La brune parait presque déçue de ne pas voir mon si séduisant frère. Avouons-le, Clarence est un très bel homme, de nombreuses femmes doivent lui tourner autour encore plus maintenant que qu'il est presque un homme libre. Je suis suspicieuse et je me demande ce qui se trame exactement entre ces deux-là. Je vois bien qu'elle est vraiment exaspérée, elle fait même mine de ne pas savoir de quoi je parle. Un insidieux sourire vient se dépeindre sur mon visage calme et serein. Tiens, donc. C'est pourtant un sms venant de son numéro qui explique ta présence ici non? Là, alors que je lui fais encore beaucoup de mystères, attisant la misère pour elle. Je sais ce n'est pas une attitude superbe de me jouer d'elle comme ça, je ne sais pas j'avais envie de savoir, besoin de comprendre. Mon frère et moi étions très proches et en ce moment, je sentais bien que ça n'allait pas très fort. J'étais toujours inquiètes car pour moi Clay méritait d'être heureux.

C'est vrai, elle ne me connaissait pas malgré le fait qu'elle connaissent Clarence et que je considère Aaron comme un frère, c'est là qu'on se rendait compte que finalement les gens ne sont pas constamment faxés ensemble. Cela ne sert à rien de faire l'innocente. J'ai vu tes messages dans le portable de Clarence. J'avoue j'ai fouiné dedans. Il ne viendra pas, le message venait de moi. La jeune femme allait être deux fois plus déçue. Elle allait même peut-être s'enflammer un peu plus vu que je laissais réellement planer le doute sur mon identité. Je voulais lui demander si elle était à l'origine de son trouble actuel ou si c'était à cause de ses messages que Giulia avait fini par quitter mon frère. Des questions vraiment très directes que je gardais encore pour moi pour l'instant. Elle allait perdre patience sans aucun doute et se lever et quitter la table sans autre préambule. Romane Burns, les présentations sont presque faite. Tu es qui pour mon frère? finis-je par lâcher mettant fin à ses doutes.

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As-tu déjà imaginé que quelqu'un quelque part pouvait comprendre ce que tu ressens ?

Bon, il ne fallait pas être sorti d’une grande école pour comprendre qu’elle m’avait piégé. Et c’est résignée, l’air semi-éteint, que je lui faisais à présent face. « Et comment tu sais ça toi ? ». Les jambes croisées, je me détendais sur mon siège, le bras sur le dossier pour tenir ma tête. La discussion risquait d’être longue, autant que je me mette à l’aise de suite. La petite blonde était joueuse, son sourire ne me déstabilisait plus, il m’agaçait. Mais forte heureusement, je savais rester calme, surtout dans ce genre de situation. « Ah moins qu’il ne t’es envoyé, mais je pense qu’il a passé l’âge des cachoteries, j’en déduis donc que c’est à toi que je dois ce sms … Au fait, il est au courant ? ». Je me doutais que non, Clarence n’était pas le genre d’homme à user de tels stratagèmes pour … pourquoi de doute façon ? Me faire du mal ? Je pense qu’on avait largement passé ce stade là. Et les choses étaient claires entre nous, je ne pouvais qu’en déduire qu’elle était là d’elle-même, peu importe comment elle y était arrivée. Seulement à mon tour, je voulais la voir en difficulté. Clarence ne devait pas être au courant et ça c’était une certitude. Enfin, elle confessa, c’était donc bien elle l’auteur du sms. « Sérieusement ? Tu as été fouillé dans sa vie privée ? ». L’air indigné, je la fixais. J’étais surtout blessée qu’elle ai eu accès de cette façon à notre histoire, une histoire difficile qui me laissait blessée et amer. Remettre tout sur la table de cette façon ne faisait qu’agrandir la plaie. Et alors que j’allais m’enflammer, m’énerver de la voir m’accuser par son regard, par ses répliques, elle se présenta enfin. Burns ? Elle était sa sœur ? Je n’avais pas assez partagé la vie de Clarence pour le savoir. Stupéfaite, j’étais néanmoins soulagée de ne pas avoir la fiancée enragée en face de moi. Mais ce n’est pas pour autant que je n’étais plus en colère. « Shaé Antonelli. Et si tu veux savoir qui je suis … Pourquoi ne pas lui avoir demandé directement ? ». Un sourcil relevé, je la mettais face à sa bêtise. Parce que si j’étais vexée de son intervention, comment le prendrait Clarence ? Mais je n’étais pas de celle à prendre mon téléphone et tout balancer sans sommation. « Je suis désolé mais je ne vois pas en quoi cette histoire te concerne, qu’est-ce que tu crois que je vais tout te déballer comme ça juste parce que tu te pointes là ? Comme si ça ne me faisait pas déjà assez de mal ? ». Baissant les yeux sur la table, je venais de me rendre compte que j’avais lâché une de mes faiblesses à la jeune femme. Oui cette histoire me blessait, tout autant qu’elle blessait Clarence, même si au bout du compte j’étais celle qui avait gagné alors que lui perdait peu à peu.

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Parfois on est moins la seule qu'on ne le croit.

Au courant, Clarence? Mon dieu non pas encore du moins. Je pinçais les lèvres comme une gamine prise en faute et pourtant je ne regrettais en rien ce geste. Sa vie privée, oui en quelque sorte sauf que rien n'était assez privé pour sa frangine. Clarence et moi étions proches d'une manière presque indéfinissable. Lui aussi prenait soin de connaitre ma petite vie privée et même de faire des commentaires, de me donner sa vision des choses. Mais ni l'un ni l'autre n'interférions dans nos relations. On ne faisait que se protéger l'un l'autre. En quelques sortes... Oui, j'ai fais ça. Mais sa vie ne m'est pas aussi privée que tu ne le crois ma jolie. avais-je répliqué instantanément. Je comprenais son indignation, et je n'aurai certainement pas aimé être à la place qu'elle avait en ce moment. Je sentais bien qu'elle n'était pas à l'aise face à mon petit interrogatoire, ma supercherie pourtant c'était dans l'unique but de protéger mon frère que j'avais opté pour cette étrange scénette.

Un non catégorique de la tête plus loin, je répondis franchement à Shaé. Non, parfois c'est mieux de prendre des chemin détourné pour ne pas heurter. Du coup, je la heurtais elle mais, des deux maux, elle était le moindre. Mon frère n'allait vraiment pas très bien ces derniers temps, la rupture et je ne sais pas un vague à l'âme évident. Une colère intense aussi. Elle ne semblait pas tellement mieux maintenant que j'y regardais de plus près. Enfin, elle avait un air étrangement déçu et elle venait de parler de mal. Quelque chose se tramait entre eux ou s'était tramé c'est certain. Je ne sais pas parfois il est plus facile de se confier à un inconnu qui ne peut pas se permettre de vous juger. Et si tu as mal peut-être que tu ne t'es pas posée les bonnes questions? Je ne te forcerai pas à me dire ce que tu ne veux pas. Ne joue juste pas avec mon frère c'est un gars exceptionnel qui mérite d'être heureux.

Dis comme ça cela ressemblait un peu à une mise en garde, ça ne l'était pas réellement. Je n'avais rien contre la brune seulement, je m'inquiétais pour mon frère. Lui comme moi n'étions pas les mieux lotis en terme de sentiments, nous portions tout deux certaines croix même si pour ma part j'avais plus de points communs avec Shaé sans le savoir.

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L’air dubitatif, je regardais la jeune femme s’expliquer sur son intrusion dans la vie privée de son frère. Elle avait l’air de se sentir coupable, du moins pendant dix secondes. Avant qu’elle ne m’affirme que la vie privée de son frère ne l’était pas tant que ça en ce qui la concernait. J’haussais un sourcil perplexe. Clarence entamait vaillamment la trentaine et il était assez grand pour faire ses propres choix. Peut-être qu’il lui en aurait même parlé de lui-même si elle lui avait laissé du temps ? Je sentais Romane très concernée par le bonheur de son frère, mais ce n’était pas une raison pour aller aussi loin. Le mot famille pour moi n’était pas synonyme d’un système ouvert où le secret serait proscrit. « Je comprends que tu veuilles prendre soin de ton frère et ce n’est pas ça qui me dérange, c’est plutôt les méthodes que tu utilises … ». Franchement, je n’avais pas du tout apprécié sa manière de faire, cette confrontation forcée, ce piège, cette façon de me regarder comme si j’étais coupable quoi qu’il arrive. Et si j’avais terriblement envie de rester muette comme une carpe et de la renvoyer d’où elle venait avec milles questions de plus, je sentais dans son regard que ses intentions n’étaient pas mauvaises … Et puis merde, c’était tout de même la sœur de Clay. « Je n’apprécie pas ce que tu as fait, le piège que tu m’as tendu, c’était franchement vicieux et crois moi que si tu n’avais pas été sa sœur les choses auraient pu se passer différemment ». Ce n’était pas une menace, au contraire, elle lui traduisait plutôt qu’elle resterait, qu’elle répondrait à ses questions, du moins à celle qui ne serait pas trop personnelles.

Immédiatement, la petite blonde rebondissait sur mes propos, sur ce mot que j’avais lâché malgré moi. Elle m’expliquait qu’il était plus facile parfois de se confier à un inconnu et je souriais gentiment en imaginant qu’elle parlait d’elle. Niveau confiance et confidence, elle n’était pas celle que j’aurais imaginée. Enfin, elle me mit en garde, m’ordonnant de ne pas jouer avec son frère et un triste sourire s’afficha sur mes lèvres. « Il y’a bien une chose que je n’ai jamais fait et que je ne ferais jamais c’est jouer avec lui … Mais je suis prévenue ». Répliquais-je pour faire un peu d’humour. « Je suis d’accord avec toi, il est exceptionnel et il mérite de trouver le bonheur … ». Après quelques secondes d’hésitation j’ajoutais : « Tu sais j’ai longtemps espéré être cette fille, celle qui le rendrait heureux. Mais les choses se sont déroulées différemment … ». Le regard dans le vide, elle s’aperçut qu’elle en disait déjà trop. Alors, son regard remonta vers celui de Romane. « Ce n’est pas pour te rassurer, mais sache que j’aime énormément ton frère et jamais je ne ferais quoi que ce soit qui puisses lui faire du mal … ». Bon si c’était un peu pour la rassurer, mais je ne mentais pas. Clarence comptait encore énormément pour moi et j’étais tout bonnement incapable de lui faire du mal, du moins plus maintenant que nous avions mis les choses à plat.

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Parfois on est moins la seule qu'on ne le croit.

Sa remarque me fit doucement sourire, elle n'avait pas tord sommes toute, la manière dont j'avais usé de cette petite ruse pour l'amener jusqu'ici était sacrément culottée. Je comprenais et à sa place je n'aurai certainement pas plus apprécié qu'elle. Je n'avais pas fait preuve d'énormément de tact avec la grande brune. Je l'avais piégée et peut-être trop facilement au goût de cette dernière. User les subterfuges n'étaient pas une chose courante chez moi mais, parfois ça peut s'avérer utile. Je te présente des excuses Shaé. Mon but n'est pas du tout de te mettre mal à l'aise et encore moins de nuire. Parfois, les subterfuges marchent mieux que d'y aller franco. Oui parce que sérieusement combien de chance y avait-il pour qu'elle accepte le rendez-vous avec la frangine du grand irlandais blond? Aucune très certainement.

Oh oui, elle aurait pu quitter cette table en me hurlant après, elle aurait bien même pu aller trouver Clarence et lui raconter tout ce petit manège pour qu'il s'occupe de mon cas. Elle aurait pu être pleine de dédain et m'envoyer bouler dans le vide sidéral. Mais, elle ne le faisait pas sans doute mue par une certaine curiosité et puis, je n'allais pas lui poser dix milles questions puisque voir ses réactions m'en disait déjà largement sur les tenants et aboutissants de toute cette histoire. Je présentais clairement qu'il y avait eu un petit quelque chose entre eux deux. D'ailleurs ne se confiait-elle pas à moi, là à l'instant? Même si elle tentait de faire un peu d'humour on sentait bien que ça la touchait quelque peu. Je suis contente de te l'entendre dire Shaé, il mérite plus que ce qu'il y a de meilleur. Je comprends, enfin même si je ne sais rien de votre histoire dans le fond. Je sais pas ce qui a merdé mais, je pense savoir qu'il y a un facteur dénommé Aaron dans l'équation, non? Même si je ne connaissait pas personnellement la brune, je considérais Aaron comme un frère. Et ce malgré mon petit béguin d'enfant pour lui. J'avais donc déjà entendu ce prénom et je pense que c'est cette raison qui avait piqué ma curiosité. Combien de Shaé pouvait-il y avoir dans l'entourage de Clarence? Et d'Aaron?

Il ne fallait pas être Einstein pour additionner a et b. Du moins pas pour moi, je ne croyais pas aux hasards de cet ampleur. Tout est toujours plus ou moins lié. Elle tentait de me rassurer alors, en me disant qu'elle ne ferait jamais de mal à mon frère. Je crois qu'elle le pense réellement mais, n'était-ce peut-être pas déjà fait? Après tout, j'avais bien vu un changement de comportement chez lui ces temps-ci. Changement que j'allais découvrir encore plus amplement après ma discussion avec elle. Je te crois quand tu me dis tout ça mais, le mal n'est-il pas déjà fait? Enfin pas exprès bien entendu... Finis-je par lâcher enfin mettant le doigts sur le bas qui blesse.

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