You help me to stay strong > Jersey

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jour, heure” Je m'étais réveillé ce matin avec un mal de crâne impossible et un mauvais pressentiment. J'avais passé le week-end dernier chez mon père avec ma soeur et avais fini par rester la semaine entière. Pour être sincère, j'aurais préféré rester sur le campus à étudier. Ou  à faire n'importe quoi d'autre tant que c'était loin de lui en fait.
Ca avait été assez éprouvant pour moi et j'avais hâte de rentrer pour retrouver Andy à la maison... Ca me tuait psychologiquement ce besoin d'être tout le temps avec lui. Ce n'était pas normal.. JE n'étais pas normal. Mais je n'y pouvais rien. J'avais beau lutter de toutes mes forces, mes sentiments ne finissaient que plus fort qu'au départ.
A mon retour, j'étais donc partagé entre l'épuisement et l'excitation d'enfin retrouver mon chez moi. Et l'aventure n'était pas terminée puisque j'avais promis à Jersey de l'accompagner à une fête sur le campus ce soir là. Je savais qu'Andy était venu, qu'on avait bu quelques bières près du grand feu de camp et... plus rien. J'avais beau me forcer, je n'arrivais pas à me rappeler de la suite de la soirée. Et ça m'inquiétait un peu parce que le mélange alcool/fatigue/andy pouvait avoir donné un résultat assez pitoyable.
Je m'étais donc levé en silence et avais été jeter un coup d'oeil discret à mon colocataire, trouvant alors sa chambre vide et son lit déjà fait. C'était bizarre de sa part de se lever si tôt et encore plus bizarre de partir sans me prévenir.. Quelque chose s'était forcément passé. Et il fallait que je sache quoi parce que j'allais devenir fou. J'avais sauté dans ma voiture en direction de chez Jersey. Si quelqu'un savait ce qu'il s'était passé, ce serait forcément elle, elle n'avait pas beaucoup bu la veille.
En moins de cinq minutes, je tambourinais à sa porte, espérant qu'elle soit déjà levée.
" Jersey, ouvres moi, c'est une situation d'urgence. "”

© charney

La soirée d’hier était censée être monumentale mais finalement je n’avais pas vraiment trouvé de plaisir à y être. Peut-être parce que mes amis n’étaient pas présents, je m’étais bien entendu retrouvée avec mon cavalier comme prévu et dieu seul sait ô combien il était un très bon choix pour m’assurer les meilleures soirées de ma vie mais le jeune homme avait très vite retrouvé Andy, avait pas mal picolé et je m’étais donc chargée de les ramener tous les deux chez eux afin de leur éviter de prendre le volant. Je m’étais cantonnée à ne boire que du coca-light pendant toute la soirée, au petit matin je n’avais donc pas ressenti le moindre mal de tête ni même la moindre petite gueule de bois, rien de cela et j’en étais bien contente. La matinée était passée à une allure folle, je m’étais tout d’abord douchée, habillée puis je m’étais attelée à la petite corvée hebdomadaire que représentait le ménage complet de ma maison, c’est dans des moments comme ceux-là que je regrettais d’avoir une aussi grosse baraque et de ne pas avoir pensé à embaucher des femmes de ménage, je me souvenais ensuite que j’aimais faire les choses comme je le sentais chez moi. Je me trouvais donc en train de laver le sol, passant activement la serpillère lorsque quelqu’un était venu sonner à ma porte. Je n’avais pas mis plus d’une minute à rejoindre la porte pour me rendre compte qu’il s’agissait de Luke. « Jersey, ouvres moi, c'est une situation d'urgence. » Je m’étais exécutée bien sagement en déverrouillant ma porte et ouvrant cette dernière. « Est-ce que tout va bien ? Tu as l’air… Paniqué ! »

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jour, heure” Je n'avais jamais été du genre fêtard qui se soule à la première occasion qui se présente. Je préférais largement rester chez moi avec un pot de pop-corn et un bon film. Mais étant donné que je n'y étais pas habitué, quand je buvais, je perdais facilement le contrôle de la situation. Et perdre le contrôle était la chose que je supportais le moins. Je n'en avais pas le droit. Surtout pas avec Andy dans les parages. C'était mon meilleur ami depuis tellement longtemps, Beckah me répétait que je devrais lui en parler, qu'il comprendrait, mais j'avais déjà du mal à me l'admettre à moi-même alors l'avouer à Andy ? C'était du suicide.
J'étais dans un état lamentable et je m'en rendais compte mais il FALLAIT que je sache ce qui c'était passé. Quand Jersey ouvrit la porte, j'avais les larmes aux yeux et le coeur qui battait tellement vite qu'il aurait pu s'arrêter à tout moment.
" Est-ce que tout va bien ? Tu as l’air… Paniqué ! "
Je restai figé pendant un instant avant de demander :
" Je.. Est-ce que j'ai tout fait foirer avec Andy hier soir ? Quand je me suis réveillé ce matin il était pas là et.. Je veux pas qu'il me laisse seul. Je me souviens de rien. Dis moi ce qui s'est passé jten prie.. "
J'avais tellement peur de sa réponse, tellement peur qu'elle m'apprenne que j'avais tout dit à Andy, qu'il l'avait mal pris et qu'il avait décidé de ne pas revenir à la maison. ”

© charney

Sur le pas de ma porte je m’étais retrouvé face à Luke, l’un de mes amis les plus proches actuellement et qui était accessoirement un ex que je protégeais en faisant croire à tout le monde qu’il était hétérosexuel à cent pourcent. Je protégeais en réalité l’un de ses secrets, je l’avais découvert un peu par hasard et par force de persuasion surtout puisque lorsque nous étions tous les deux, rien n’allait vraiment bien. J’avais tout de suite ressenti qu’il avait un certain poids sur les épaules et s’en était devenu invivable pour moi, il n’était pas à l’aise dans notre couple j’avais donc mené mon enquête comme la petite fouine et à force d’observation les pièces du puzzle s’étaient naturellement emboitées. C’était pourtant évident, il suffisait de regarder comment Luke se comportait lorsqu’il était en compagnie d’Andy, il n’était plus du tout le même, il respirait l’amour mais le même dilemme s’offrait à lui que de mon côté avec Tylian, comment ne pas mettre en péril une amitié aussi forte en prenant le risque de tout perdre d’un seul coup ? Moi-même je me posais la question, la seule différence c’est que j’étais certaine de l’orientation de Tylian, ce qui n’était pas le cas pour mon ami. « Je.. Est-ce que j'ai tout fait foirer avec Andy hier soir ? Quand je me suis réveillé ce matin il était pas là et.. Je veux pas qu'il me laisse seul. Je me souviens de rien. Dis moi ce qui s'est passé jten prie… » Il était touchant à être aussi paniqué, il angoissait vraiment à l’idée de faire un pas de travers avec Andy et cela prouvait ô combien il était attaché à lui. « Ne reste pas sur le pas de la porte, tu peux entrer, je vais te faire un chocolat chaud… Ou un café comme tu veux ! » Je ne buvais personnellement pas trop de café mais s’il en voulait un alors pourquoi pas. Une fois à l’intérieur j’avais attendu qu’il s’installe sur le sofa pour prendre la parole et apporter une réponse à ses questions. « Tu n’as rien fait avec Andy hier soir, vous avez passé une très bonne soirée mais tu n’as pas fait le moindre faux pas, c'est d'ailleurs moi qui me suis chargée de vous ramener tous les deux, vous étiez bien trop alcoolisés pour prendre le volant. »

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jour, heure”Jersey me fit entrer et me proposa un chocolat ou un café. Lorsque j'étais avec mon père, je prenais toujours une tasse de café. Parce que c'était ce que mon géniteur désirait. Le café ça fait toujours plus viril qu'un chocolat chaud et le renommé Mr Westwood ne peut pas se permettre d'avoir une tapette en guise de fils. Ironique quand on considère mes sentiments pour Andy. Enfin bref, lorsque je n'étais pas avec lui, j'étais habitué au thé anglais avec Andy et au chocolat avec Jersey. Le chocolat me réconfortait, le thé me faisait fondre. Voilà comment ça fonctionnait. Je demandais donc un chocolat chaud à mon amie avant de me recroqueviller tout seul sur le canapé en attendant qu'elle revienne.
A peine fut-elle de retour dans le salon, je fonçai vers elle, ne pouvant plus attendre pour savoir si oui ou non j'avais fiché ma vie en l'air. Elle m’entraîna à nouveau vers le canapé avant de m'expliquer :
« Tu n’as rien fait avec Andy hier soir, vous avez passé une très bonne soirée mais tu n’as pas fait le moindre faux pas, c'est d'ailleurs moi qui me suis chargée de vous ramener tous les deux, vous étiez bien trop alcoolisés pour prendre le volant. »
Je ne pu m'empêcher de lâcher un soupir soulagé. Dans certaines cultures, soupirer est très mal vu. Ici, c'était la chose la plus agréable que j'aurais pu faire. Je pris Jersey dans mes bras.
« J'ai eu tellement peur quand j'ai vu que son lit était fait ce matin et qu'il n'était pas dans l'appartement. Je pense que je préférerais mourir plutôt que de vivre dans un univers où Andy ne veut plus me voir. C'est stupide hein.. d'aimer quelqu'un comme ça. Enfin.. je pense que tu vois exactement de quoi je parle.  »
”

© charney

La relation que Luke entretenait avec Andy était loin d’être simple, bien au contraire et j’étais plutôt fière d’avoir la chance de me trouver dans la confidence parce que je l’aidais ainsi à avoir un poids en moins. Ne pas pouvoir se confier était difficile, la peur de faire une gaffe, que personne ne puisse te comprendre pouvait parfois te pousser dans tes retranchements et je pense sincèrement qu’en se confiant à moi comme Luke l’avait fait il était parvenu à se délester d’un poids qui le soulageait plus ou moins énormément suivant les situations dans lesquelles il se trouvait. Je m’étais dirigée jusque dans ma cuisine pour mettre du chocolat en poudre et du lait dans une tasse que j’avais fait chauffer, j’étais revenue avec ma tasse chaude à la main que je lui avais tendue. « Et voilà pour toi. » Ce n’est pas le fait d’avoir un chocolat chaud en sa possession qui l’avait apaisé cependant, il s’était rué sur moi avec des questions, apeuré à l’idée d’avoir pu faire une bêtise qu’il aurait pu regretter immédiatement. Je l’avais rassuré en lui confiant qu’il ne s’était rien passé entre Andy et lui, je dirais même qu’ils avaient passé une bonne soirée sans la moindre ambiguïté apparente, du moins, jusqu’à ce qu’ils arrivent chez eux, de là je ne pouvais pas dire si quelque chose s’était produit puisque je n’étais pas présente à l’intérieur à leurs côtés mais j’en doutais fort. Mes déclarations semblèrent apaiser Luke qui me sauta dans les bras, je l’enlaçais tendrement. « J'ai eu tellement peur quand j'ai vu que son lit était fait ce matin et qu'il n'était pas dans l'appartement. Je pense que je préférerais mourir plutôt que de vivre dans un univers où Andy ne veut plus me voir. C'est stupide hein.. d'aimer quelqu'un comme ça. Enfin.. je pense que tu vois exactement de quoi je parle. » Si je voyais de quoi il parlait ? Je m’approchais peu à peu du même style de relation avec Tylian, je percevais donc totalement de quoi il parlait. « Oui je le vois totalement. » Je souriais, brisant notre proximité physique pour aller m’installer sur mon canapé. « Alors dis-moi… Il n’y a rien eu de neuf entre vous deux ? » Simple curiosité peut-être mal placée mais j’espérais qu’un jour ils pourraient tous les deux nouer une histoire d’amour plus profonde que tout ce qu’ils connaissent tous les deux.

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