J’avais passé un très mauvais week-end. Non seulement Aidan m’avait laissé en plan alors qu’on devait passer l’après-midi ensemble et que je n’allais pas très bien, mais en plus de ça, il m’avait bien envoyé bouler comme il le fallait dimanche quand je lui avais demandé s’il pouvait venir avec moi à l’hôpital lundi. Oui, je voulais avorter, et j’étais terrifiée. Terrifiée à l’idée de faire ça toute seule. J’avais réellement eu besoin de lui, parce que d’accord ou pas d’accord, il aurait dû respecter ma décision et me soutenir. Parce que ça n’était pas parce que je voulais avorter que ça me faisait plaisir ou que ça n’allait rien me faire. Pas du tout même. J’avais passé la soirée de dimanche à pleurer comme une cruche, toute seule et je m’étais levé lundi matin avec une boule au ventre. Dans la salle d’attente, j’avais tremblé comme une feuille et quand le médecin avait appelé mon nom, j’ai cru que j’allais m’évanouir en me levant. Sauf qu’au final, en sortant de l’hôpital lundi, je n’avais pas avorté. Tout simplement parce que je n’étais pas enceinte, c’était une fausse alerte. Le médecin m’avait examiné, et il m’avait annoncé qu’il ne pourrait pas me faire avorter parce que… il n’y avait rien à retirer quoi. Je n’avais cependant rien dit à Aidan du lundi soir, préférant rester toute seule. En fait, j’étais en colère contre lui, parce que si j’avais réellement été enceinte, il m’aurait laissé passer cette épreuve toute seule, et c’était vraiment pas cool de sa part. Nous étions mardi et j’avais uniquement un cours d’écriture de scénario de dix heures à midi. Je connaissais l’emploi du temps d’Aidan par cœur, et je savais qu’il finissait à 12h30. Après mon cours, j’allais donc devant sa salle de cours, me posant contre le mur du couloir en attendant que mon petit ami sorte de cours. Je voulais surtout l’informer du fait que c’était une fausse alerte, et rentrer chez les Gamma. Parce que mine de rien, je lui en voulais encore de ne pas m’avoir soutenu.