Missing piece.
Il lui avait simplement offert un sourire charmeur à sa remarque, et ce malgré lui si vous voulez tout savoir. Il était ainsi Gregorian, charmeur lorsqu’il se retrouvait devant une belle femme. Il se mettait naturellement en mode chasseur comme diraient les jeunes, le côté vulgaire en moins. Bien sûr, il s’agissait le plus souvent d’une danse érotique éphémère mais il était assez traditionnel et aimait que les choses soient faites dans les règles de l’art, bien que la finalité demeurait identique à ceux décrits comme queutards. Un autre terme qu’il n’était pas dans ses bonnes faveurs, pourquoi et comment diable les gens venaient à user de tels termes aussi…hideux, soyons, lucide. Cela étant, il n’était pas temps ni lieu de se livrer à un tel débat mental, qui d’ailleurs ne mènerait nulle-part. « Bien sûr » répondit-il à sa question, son sourire plus grand encore que précédemment. Vous savez un de ces sourires qui marque et vous rend confuse à tel point que vous en oubliez jusqu’à votre propre prénom. Peut-être était-ce là un peu d’exagération, il vous faudra donc simplement retenir l’idée de base. Le jeune homme savait quel effet cela avait sur ses interlocuteurs, assurément, c’était sans doute pour cette raison qu’il en avait si souvent recours, si bien qu’au fil du temps, cela devint quelque peu mécanique et son arme la plus efficace –en tant que direction de communication, il avait pour mission de convaincre et quelle meilleure manière de procédé que créer la confusion ? « Tu dois être devenue spécialiste en maladies imaginaires alors ! » commenta-t-il avec un petit rire moqueur, se souvenant avoir lui aussi eu recours à ce genre de stratagème pour approcher l’infirmière de son université qui avait nourri bon nombre de ses fantasmes, une obsession qu’il s’était promis de posséder. Ce qui arriva, dans l’infirmerie d’ailleurs, après avoir passé la moitié de l’année à y faire des allers-retours. La patience n’était pas un problème lorsqu’il était question d’obtenir ce qu’il voulait et il mettait un poing d’honneur à aller au bout des entreprises, Vosesviatski principle. « Tu l’as dit ! » souffla-t-il à la remarque de Sofia en prenant place à ses côtés « Nous avons beaucoup de temps à rattraper, heureusement, je suis là pour un bon moment, on risque de se croiser souvent » dit-il sur un ton réjoui, sincère. Cela lui ferait un bien fou de la retrouver, après elle avait été l’un des piliers de son adolescent, entre le dédain évident de sa mère et la pression écrasante de son paternel. Elle avait été une bouffée d’air frais qui lui avait permis de ne pas péter les plombs quand tout cela devenait un peu trop à supporter. « Pourtant une femme avec un verre de bon whisky en main est plus sexy » le charmeur était de retour, son regard rieur inlassablement posé sur la jeune femme « Vodka ça fera l’affaire, en tant que russe qui se respecte j’imagine que tu as ça ! » lança-t-il, amusé par les clichés qui courraient sur leur pays. Clichés ô combien proches de la réalité. Il ne fallait pas se leurrer, la vodka était considérée comme la solution à tout et la coutume qui avait tendance à surprendre les étudiants étrangers en échange. Lorsqu’ils vivaient en famille d’accueil, ils se voyaient offrir une ou deux bouteilles en guise de bienvenue, eussent-ils été âgé de treize ans ou bien vingt, le traitement était le même, peut-être que la quantité croissait selon l’âge. « J’imagine que oui, sinon je crois que cela fait longtemps que j’aurais été renié des Vosesviatski, tu t’en doutes ! » S’il n’avait pas été en mesure de remplir ses prérogatives de fils, il n’aurait plus été considéré comme un membre de cette famille, il n’y avait point de temps à perdre en utilité, après tout son adoption avait été essentiellement réalisée dans ce dessein. « Je suis ici pour le boulot, pour m’occuper de la branche de Lukoil ouverte ici » Voilà la version officielle, celle qu’il avait servi à ses parents pour se libérer que leur surveillance continuelle. « Enfin, officieusement, je suis là pour trouver mon frère jumeau » Il avait lâché la bombe sur un ton détaché afin d’atténuer l’effet dramatique que cette découverte avait eu sur sa vie. « D’ailleurs, j’oubliais, comment vont tes parents depuis le temps ? »