Il faisait chaud dans cette boîte. Extrêmement chaud. Je me sentais presque goutter, alors je quittais la piste de danse pour aller me rafraîchir. Au bar, je commandais un nouveau cocktail. La barman en petite tenue, le nombril à l’air, m’adressa un clin d’œil coquin avant de partir chercher ma commande. Je lui servis un de mes plus beaux sourires. Elle était canon, ne nions pas l’évidence. Ce genre de nana grande, avec un corps de rêve, parfaitement bien musclé, et une chevelure blonde et rayonnante qui tombait royalement sur ses épaules. A côté de moi, un couple se bécotait. Non, ils se montaient littéralement dessus en fait. C’en était presque gênant d’être à côté à mater. Je me tournais alors, les coudes appuyés contre le bar, et j’observais la salle en soupirant. Les filles qui dansaient sur les barres de strip-tease, les mecs en chaleur qui hurlaient devant elles, la foule qui se déhanchait au rythme de la musique. Je me laissais entraîner sur ce son. Vivement que mon verre arrive, je mourrais d’envie d’aller danser. « Et voilà ! » J’entendais la voix de la serveuse derrière moi et me retournais alors. Elle me tendait mon cocktail sur un dessous de verre. « Merci. » Je constatais qu’elle avait inscrit son numéro de téléphone dans le coin du bout de carton. Quand je relevais la tête vers elle, elle me dévisageait toujours. Ses lèvres disaient « Appelle-moi. » Hum. Quelle charmeuse. Elle avait l’attitude d’une mangeuse d’hommes. Dommage que je ne sois pas de ce genre-là. Je bus une gorgée du breuvage. Enfin quelque chose qui me refroidit ! Je cherchais mes amis qui discutaient dans un coin de la salle pour aller les rejoindre. « Pardon, excusez-moi. » Je me frayais un chemin dans cette foule, bousculant quelques personnes au passage. Lorsque je sentis qu’on attrapait mon poignet pour me retenir. « Hé ! » Je me retrouvais face à une jeune brune aguicheuse.
La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.