Ouais je me justifie comme je le peux, je tente de me sortir de la merdouille dans laquelle je me suis moi-même foutu, mais après tout, dans ma justification il y a une part de vérité. Je ne pouvais rien savoir et elle m’accuse carrément de débilité. Je suis la victime, elle peut bien le comprendre non ? Ou tout de moins le prendre comme moi je le fais, à la rigolade quoi. Je ne suis pas un mec très sérieux, et j’espère que de mes mots elle le comprend. Je n’ai jamais été fan des filles qui se croient toujours mieux, qui pensent que l’humour ne sert pas à grand-chose, moi je le pense comme une arme, un truc qui colle à ma peau, vous voyez ? « C’est vrai que tu ne pouvais pas deviner mais le tact, tu connais non ? Je suis sure que tu es plus doux quand tu dragues. » Le tact ? Je sais pas trop, je ne l’ai jamais utilisé celui là, pas vraiment quoi, il faudrait peut être demander à Alice, surement qu’elle le sait mieux que moi. Ouais, parce qu’elle me connait plus que ce que moi je le fais. Me connaitre, en résumé. Enfin là n’est pas la question du jour. La demoiselle te demande si t’es carrément dénué d’humanité. « Ah ah, évidemment que je le connais. » Mais je n’ai pas dit que je savais l’utiliser à la perfection et surtout dans les bonnes situations. On me pardonne, hein. Et puis … Puis ouais je suis plus doux quand je drague, et à ce jeu là, je suis carrément plus douée. Un jour, si elle devient plus gentille, plus docilement, je lui montrerai. « C’est vrai tu n’aurais pas dû dire ça, et je pousse le bouchon un peu loin je l’avoue. » J’aime bien qu’on me donne raison comme ça, à répétition. « Bon ça va, j’ai un peu trop poussé là mais ne fais pas ta victime s’il te plait. Nous avons tous les deux nos tort dans cette histoire Monsieur je suis vexé pour un rien. » C’est moi qui suis vexé pour rien ? Je n’aime pas beaucoup l’échange de rôle, hein, soit dit en passant. Mais je ne le prends pas aussi mal que ce que je le prétends alors je souris, je me détends un peu et j’envoie les mémés aller voir ailleurs si on y est. « Laisse les, elles vont finir par se lasser » Voilà qu’elle pose sa main sur moi, c’est donc ça ? On est passé du « on se déteste » à « on se touche » je ne me plains pas cette fois, non j’apprécie même, je crois. Ouais mais j’ai pas le temps de le faire longtemps, elle retire sa main quelques secondes après son mouvement. Et moi je souris encore un peu, histoire de la taquiner. Bon, j’arrête de faire le lourd et finalement « Ouais, t’as surement raison. » Pour les grands-mères qui sont déjà en train de se dissiper étant donné le manque d’action flagrant de notre conversation finalement. « Bon on finit nos courses … » Ouais parce que quand même on est là pour ça à la base. « Et après je te paie un café pour me faire pardonner. » Et en matière de pardon, là, je suis le meilleur. Surtout lorsqu’il est intime, mais bon, je suis bien conscient qu’il ne faut pas pousser.