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    I said I'd never let you go | Lilas

    Mar 25 Fév 2014 - 11:34
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    Don't you dare look out your window darlin', everything's on fire. The war outside our door keeps raging on. Hold onto this lullaby, even when the music's gone. Just close your eyes, the sun is going down. You'll be alright, no one can hurt you now| Lilas & Scott

    Ghost and Dreams

    Si ça ce n'était de la dévotion, je ne sais pas quel mot pouvait décrire le fait d'effectuer un aller retour en Europe pour seulement une poignée de jours. En tout cas, je n'y avais pas réfléchi à deux fois en promettant à Lilas de faire tout mon possible pour me libérer au travail afin de pouvoir la rejoindre en France durant le week-end. J'avais conscience de l'importance du procès qui se profilait à l'horizon et de l'effroi que cela pouvait provoquer... d'ailleurs, ça la rendait nerveuse comme jamais, surtout la nuit et même moi je ne pouvais pas y faire grand chose. Plus généralement, il était clair que la période actuelle était très délicate pour nous, entre de l'angoisse de son côté et un pic dépressif imprévu suite à des échanges bizarres avec ma soeur du mien, mais c'était comme ça. On s'était dit des choses, on s'était fait des promesses et tout cela restait bien simple tant qu'on ne dépassait pas le cadre théorique, mais le temps s'écoulait et la réalité entrait désormais en jeu : il fallait désormais faire nos preuves dans la pratique pour confirmer la force de nos paroles si on voulait aller de l'avant main dans la main. Alors quoi qu'il en coûte, j'allais être présent au tribunal pour la soutenir moralement et lui offrir un peu de réconfort face à ses souvenirs et à toute cette médiatisation qui allait entourer « l'événement ».

    Après avoir atterri à l'aéroport, je lançais un dernier coup d'oeil aux noms inscrits sur mes billets de train et me dirigeais tranquillement jusqu'aux quais de la gare pendant que plein d'autres gens semblaient un peu paniqués pour leurs correspondances. Avoir passé du temps à voyager comportait décidément de gros avantages, d'autant plus que je commençais peu à peu à me faire la main avec la langue française, ce qui me permit d'arriver à bon port sans problème particulier. J'avais hésité un moment pendant la semaine, entre l'idée de dire à Lilas que je ne pourrais finalement pas la rejoindre ou d'éviter ce genre de blague, mais après réflexion, il me sembla plus judicieux de ne pas perturber les plans alors qu'elle devait déjà être suffisamment stressée comme ça.

    Une fois sorti du taxi, je balançais mon sac par-dessus mon épaule, puis m'avançais jusqu'à la porte d'entrée avec cette légère appréhension liée au premier contact avec les parents de ma petite-amie, avant d'actionner la sonnette et d'attendre patiemment qu'on vienne m'ouvrir.


    (c) Bloody Storm

    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Mar 25 Fév 2014 - 16:23
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    Ghost and Dreams

    Aie, aie aie, j’ai mal, j’ai mal. Allongée dans la neige, le bras en équerre, je fus aveuglée quelques secondes à cause du soleil. J’avais mal au crâne, terriblement et je peinai à me relever. « Mademoiselle, vous allez bien ? » Oh, Scotty est là. Je me redressai avant de faire un sourire niais à la personne en face de moi. « Scott, bébééééééé. » Le mec se recula. « Non, je suis juste le sauveteur. » Effectivement. Scott est beau. Grand. Musclé. Des cheveux blonds. Un sourire d’ange. Une bouille qui te ferait rougir. UN APOLLON. MON MEC EST UN APOLLON. Et celui-là est tout simplement moche. Brun, gros, petit. Ouais. Je dois souffrir d’une commotion si j’ai des hallucinations pareilles. L’homme me mit sur un brancard. « A… » Il se tourna vers moi tandis que sa collègue vint le rejoindre. « Mon chien. » Il souleva Bounty qui était assis à l’avant et commença à partir en motoneige pour me descendre. De là une ambulance m’attendait pour m’emmener à l’hôpital. Où j’allais y passer la journée.

    Quelques heures plus tard, j’étais assise sur la salle d’auscultation et je tenais un sac de glace sur le sommet de mon front tandis qu’on me posait une attelle au bras droit. Super, je suis droitière. Mon père entra dans la pièce alors en maudissant les médecins en russe. Il ne faut pas chercher, le russe est sa langue natale et il adore dire des insultes alors que personne ne comprend. C’est vrai que Martin, ça ne fait pas tellement russe comme nom de famille mais son père était un français tandis que sa mère, Ielena était russe. Ce n’est pas pour rien qu’il s’appelle Igor. Grand-mère qui vivait encore à Moscou et veuve avait un drôle sens de l’humour. Mon ours qui me servait de papa m’attrapa en dessous des jambes avant de me lancer comme un sac à patates pour se diriger vers la sortie. Je pourrais sortir en fauteuil roulant ou sur mes deux pieds mais non, mon père qui a l’habitude de porter son fusil de la sorte, le faisait avec tout. En digne macho, il ne cessait de nous rappeler à quel point les femmes sont stupides et doivent se taire. Je me demande souvent ce que maman lui trouve mais il faut dire que mes parents sont aussi ridicules l’un que l’autre.

    Me glissant doucement sur le siège de la voiture, Bounty qui attendait à l’arrière vint se nicher sur mes genoux tandis que mon père se met derrière le volant. La nuit commençait à tomber sur la ville et on quitta le monde civilisé en regardant le soleil se coucher. Mes parents habitaient dans la montagne, bien éloignée de tout où seuls les loups pouvaient venir nous agresser. L’été, mon père sortait les vaches du voisin pour les emmener dans les lointains pâturages en compagnie de son ami et munis de leurs gourdes d’absinthe. Alors qu’on empruntait le chemin familier, je me rappelai soudain le nombre d’heures que j’avais passé avec les opérateurs pour qu’ils nous mettent le wifi. J’avais finalement gagné mais ce ne fut pas une mince affaire.

    Lorsqu’Igor se gara devant la porte, il fit le tour à vitesse grand v de la voiture pour venir me porter. C’est à la main que j’ai un plâtre, pas à la jambe. Mais c’est vrai que j’étais trop épuisée pour quoique ce soit et avec Scotty qui arrivait demain, je devais me reposer. Lorsqu’il poussa la porte du chalet, moi sur son épaule et Bounty sous le bras, la maison était d’un calme bien que les lumières soient allumés. Mais pas pour longtemps. Tout baroudeur qu’il est, le grand-père partit me poser dans la cuisine après mes remontrances puis déposa le chien sur la table sous le regard haineux de ma mère et celui ahuri de Belle, leur chien. « Qui veut un bon morceau de saucisson ? » QUOI ? NON ! J’attrapai Bounty tandis que ma mère vint frapper mon père – une petite tape, pas la grosse baffe – et qu’une dispute enfantine éclata. « Lilas, va voir au salon. Y’a un paquet pour toi ? » AH ENFIN. J’ai enfin reçu ma commande faite chez Asos de mes nombreuses robes. Bounty sur les talons, j’arrivai dans le salon où brûlait un immense feu pour voir un homme en pull tricot rouge avec un livre sur les genoux. « Scott ? » Je m’approchai alors. « SCOTT. » Puis, je me jetai dans ses bras oubliant mon plâtre. Puis, je m’écartai. « Tu… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que mon père entra dans le salon. « AH LE PETIT AMI. DANS MES BRAS. » Il attrapa mon copain pour le soulever de terre et déposer deux baisers sur chacun de ses joues. « Bienvenue en France. Allez viens que j’te serve un verre. » Oh putain, ça commence ! « PAPA. JE VAIS LUI MONTRER SA CHAMBRE D’ABORD. » Mon père a un sérieux problème avec l’alcool mais il l’a joyeux et c’est un russe. J’attrapai l’américain – le mec, pas le sandwich – pour l’emmener à l’étage dans ma chambre et fermer la porte. « Bienvenue chez les fous. Par pitié, ne me dis pas que ma mère t’a servie sa soupe et raconter toutes mes histoires débiles… » Je fermai les yeux avant de m’approcher pour le serrer contre moi. Comme c’était bon qu’il soit là. Je me sentis enfin de nouveau complète. Oui, tout à fait complète.


    (c) Bloody Storm

    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Mar 25 Fév 2014 - 19:56
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    Don't you dare look out your window darlin', everything's on fire. The war outside our door keeps raging on. Hold onto this lullaby, even when the music's gone. Just close your eyes, the sun is going down. You'll be alright, no one can hurt you now| Lilas & Scott

    Ghost and Dreams

    J'eus à peine le temps de voir la porte s'ouvrir que deux grands yeux se posaient déjà sur moi, d'abord neutres, puis tout de suite emprunts d'une lueur qui ne me disait rien qui vaille. J'avais comme l'impression d'être très attendu. « Oh, le voila, notre américain, bienvenue en France ! Viens, entre, tu dois être épuisé avec ce voyage. » Le comportement plus que chaleureux adopté par celle que je devinais être la mère de Lilas eut tôt fait de me mettre plutôt à l'aise. D'ailleurs, elle parlait suffisamment pour deux, ce qui me laissa l'occasion de jeter un coup d'oeil à l'intérieur de la maison tandis que je me faisais trainer à la cuisine, ceci après avoir bien évidemment déposé mes affaires sur une chaise. Après m'être fait entendre dire que ma petite amie était au ski pour la journée, mais qu'elle ne devrait pas tarder à rentrer, j'eus droit à une petite théorie sur le fait que j'avais eu de la chance au niveau des transports (tout du moins je crois que c'est bien de cela qu'on parlait, parce que certains mots français venaient se caler au milieu des phrases de mon hôte et m'obligeaient parfois à deviner ce qu'on voulait me dire), car il y avait beaucoup de soucis dernièrement avec des grèves ou quelque chose du genre. On me posa ensuite quelques questions auxquelles je répondis avec le sourire en tâchant de me mettre plus à l'aise, puis vint le passage mortel du « tu dois avoir faim ». Quand une maman vous disait ça, j'ai retenu qu'il fallait toujours se méfier et pour le coup, c'était parfaitement justifié, car même en étant quelqu'un de gourmand, je me suis retrouvé découragé devant la quantité de nourriture qu'on m'a rapidement proposée. Il « fallait que je goûte » plein de choses que « vous connaissez pas, ça, en Californie » et même si par politesse je n'osais pas tellement dire non, certains des fromages étaient tellement forts qu'ils me firent éternuer et par conséquent rire Mme. Martin.

    Après cet épisode culinaire non moins olympique, nous nous sommes ensuite dirigés au salon pour continuer à discuter un peu autour d'un chocolat chaud que je me suis vu forcé de refuser à contre coeur parce que j'en POUVAIS PLUS. En fait, l'envie de voir Lilas me démangeais et je ne pouvais pas m'empêcher de vérifier l'heure régulièrement, mais cette période passée en seul à seul avec sa mère me permit néanmoins d'apprendre des histoires intéressantes sur la famille ainsi que sur ma copine-même. J'étais par exemple abasourdi d'apprendre qu'elle avait eu son bac à 14 ans, chose qu'elle s'était bien gardé de me dire. Je savais qu'elle était intelligente, mais pas à ce point-là, et même si je ne dis rien en particulier, dieu sait que j'étais fier d'elle. Quoi qu'il en soit, le sujet tabou fut parfaitement occulté. On ne parla ni de procès, ni d'adolescence, ni d'enlèvement et c'était très bien comme ça. Je n'osais pas imaginer le mal que cela pouvait provoquer chez un parent, de voir son enfant unique être arraché de la sorte, mais le simple fait d'y penser me donnait des sueurs froides et des frissons. Je crois que ça m'aurait achevé de croire que ma fille ne me serait jamais rendue.

    Après environ une demi-heure, Mme Martin retourna dans sa cuisine et me laissa finalement me reposer un peu (sous-entendu : survivre à la digestion du repas qui me restait en travers de l'estomac, vu que je ne mangeais presque jamais de laitage ou de féculents et que le choc était plutôt brutal), ce qui me donna l'occasion de sortir mes lunettes de lecture me replonger dans un livre que j'avais commencé dans l'avion. Le temps passa ainsi plus que rapidement, si bien que je fus surpris de voir l'heure qu'il était lorsque la porte d'entrée s'ouvrit. Je m'étirais et me réveillais au mieux, puis c'est là qu'elle débarqua enfin. Oh mon dieu, ce qu'elle m'avait manqué ! J'étais tellement content que je ne remarquais l'état de son bras qu'au moment où elle s'élança sur moi avec Bounty qui couru en cercles autour de nous tout en agitant sa petite queue. Cette dose de joie et d'amour général fit alors un bien tellement immense à mon coeur en peine que j'aurais voulu que la scène dure plus longtemps. C'était sans compter sur le colosse qui me déracina comme d'un rien, même si j'avais eu ce réflexe très félin-paniqué de vouloir planter mes griffes au pull de Lilas au moment où l'on m'arrachait à elle. Je ne compris ce qui se passait que lorsque quatre bises me furent accordées chaleureusement et que mes pieds retrouvaient le sol. Bien que mes yeux restaient encore deux billes rondes pour le moment, j'affichais un petit sourire de circonstance et étouffais un rire sans même savoir pourquoi, en le remerciant. Cet homme faisait environ une demi-tête de plus que moi et même si nos épaules avaient, quant à elles, plus ou moins la même largeur, mon corps taillé en V ne faisait claiiiiirement pas le poids face à la bûche qu'il était. Franchement, vu sa force, j'avais la très nette impression qu'il aurait pu me briser le dos à mains nues et je me promis donc de tout faire pour éviter de le contrarier à partir d'aujourd'hui. Malgré mes expériences passées, c'était la première fois que je rencontrais les parents d'une de mes copines et la légende dit vrai... c'est intimidant. J'étais intimidé et dieu sait qu'il était difficile de faire semblant de me la jouer cool sur le coup. Je bénis donc Lilas lorsqu'elle intervint pour me sortir de là et la suivis sans plus poser de questions. « Oh, merci de m'avoir sauvé ! » « Bienvenue chez les fous. Par pitié, ne me dis pas que ma mère t’a servie sa soupe et raconter toutes mes histoires débiles… » Il y eut un silence, puis je lâchais un rire mauvais lourd de sens. « T'as même pas idée du chantage que je vais pouvoir te faire, maintenant. Mais j'ai faillis mourir à cause de la bouffe... » Ouais, bon, peu importe, c'était pas le plus important. Je ne tardais pas à la prendre contre moi et à appuyer ma tête contre la sienne quelques instants en fermant les paupières à mon tour. Son odeur commençait à devenir un nouveau parfum familier et rassurant pour moi, signe qu'elle occupait désormais bel et bien une place sur la balance de « ce qui me maintenait en équilibre ». J'étais sincèrement heureux de la retrouver. Mon visage glissa sur le côté et je cherchais ses lèvres pour l'embrasser doucement à plusieurs reprises avant de retirer mon bras pour me contenter de lui tenir la main en l'amenant vers le lit. Une impression bizarre me jurait qu'il y avait quelqu'un derrière la porte de la chambre, mais je préférais ne même pas y penser. Surtout si c'était le père avec une hache. « Tu t'es fais ça aujourd'hui ? » J'indiquais son bras en écharpe d'un signe du menton.


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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Mar 25 Fév 2014 - 20:34
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    Ghost and Dreams

    C’était la première fois que je présentai un copain à mes parents. J’aurai pu être nerveuse mais à vrai dire, je savais que mes parents étaient assez cools et que donc, il serait bien accueilli. Non j’avais plus peur parce que mes parents avaient plus tendance à me foutre la honte que le reste. C’est vrai que connaissant ma mère, elle allait lui raconter toutes les histoires honteuses comme l’épisode de la piscine quand j’avais six ans. Ensuite, mon père, lui ne tarderait pas à lui offrir des capotes. Enfin paye ta honte. Eux ne m’appelaient pas Lil’s comme tout le monde. Non, non. Pour mon père j’étais la caille et ma mère, la poussinette. Mais bon, il fallait les comprendre. Ils m’ont cru morte pendant trois ans alors il voulait juste me rendre la vie plus agréable. Lorsque j’avais dit que Scott était plus vieux, qu’il bossait déjà, mon père avait un peu tiqué mais il savait que j’étais plus ou moins avisé niveau mec. Quoique celui-là avait l’air bien cinglé dans son genre. 30 ans, deux chats, une sexualité débridée, vivait avec sa sœur… Ouais, la palette du parfait névrosé. En même temps, il ne faut pas être très net pour arriver à me supporter.

    Doucement, je pris celui que je considérai comme mon âme sœur – oui je vais vite mais tant que ça reste dans ma tête en bordel, c’est bon – dans ma chambre qui était alors habillée de photos diverses et variées. De ma période d’avant mon enlèvement, de mes nombreux voyages, de mon chien. Il y avait partout des photos de mon chien. « Mais de rien mon amour. » Je me retenais de lui sauter au cou, voire même de lui arracher ses fringues. Pas forcément pour me laisser aller à l’acte mais plutôt pour admirer son corps parfait. Vérifier également qu’il n’ait aucun suçon. SORRY SORRY. Mais je ne peux pas avoir confiance en quelqu’un en un claquement de doigts. Et puis, je ne me lasserai jamais de l’admirer à poil. Il pouvait se pavaner dans la baraque en tenue d’albâtre H24 que je pourrais rester devant. Je pense que je vais me remettre à la peinture et il sera mon modèle. Mais est-ce qu’on a le droit de coucher avec son modèle ? Oh Leonardo l’a fait dans Titanic, je peux donc le faire.

    « Ma mère est une très bonne cuisinière mais quand elle veut te mettre à l’aise et qu’elle ne l’est pas, elle te fait manger… Pis t’es le seul copain que j’ai jamais ramené – et que je ramènerai jamais – à la demeure familiale. » Je lui fis un petit sourire et me lovai dans ses bras comme un gros chat avant de glisser ma main valide discrètement sous son pull. Je levai alors la tête pour l’embrasser longuement. Il m’avait tellement mais tellement manqué, j’en étais folle de ce mec. Doucement, il me fit reculer contre le lit et on bascula tous les deux avant que je ne reprenne ses lèvres. « Oui, je me suis endormie sur mes skis. » J’avais un peu honte et du coup, je me mis à rougir tandis que j’entendis la porte grincer. « Attends deux minutes. » Je nous fis rouler pour me mettre à califourchon sur lui avant de me lever pour aller ouvrir la porte et y trouver mon père qui écoutait avec un verre. MAIS QUEL PSYCHOPATHE. QUEL PSYCHOPATHE ! Je lui tapai sur l’épaule. « T’as fini de faire le gamin ? » Il commença à me sortir des trucs en russe et je finissais par l’engueuler dans la même langue avant limite de lui foutre mon pied au cul. « MAIS EUH ARRETE MA CAILLE ! » Il s’approcha de Scott avant de lui donner la boite de préservatifs – j’avais dit qu’il le ferait – et de lui faire un clin d’œil. « On dort à l’autre bout de la maison… alors… » AH NON ! Je le poussai hors de la chambre avant de claquer la porte et la fermer à clé. Une voix étouffée nous fit savoir qu’on serait appelés pour l’apéro. Ouais, c’est ça ! Je me tournai vers Scott rouge de honte. « Désolée pour ça. Je ferai une MAP demain. »



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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Mar 25 Fév 2014 - 22:18
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    Ghost and Dreams

    « Endormie sur tes sk...? » Alors que je me demandais encore quelle genre de métaphore c'était que cette phrase, Lilas vint confirmer mon impression que nous n'étions pas seul, puis-ce qu'elle ne tarda pas à se lever à cause de... son père. Eh merde, mais quelle image est-ce que je donnais à cet homme, allongé comme ça sur le lit de sa fille ?! Complètement embarrassé, je me rassis aussitôt pendant qu'ils s'engueulaient dans un langage que je ne comprenais absolument pas (déjà que le français me posait quelques problèmes, voila qu'on y ajoutait le russe en plus, amen, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?) et c'est à peu près au moment où j'osais vraiment lever le visage que je me retrouvais avec une boite dans la main. « Euh... » Mon regard s'ouvrit grand en se posant d'un air limite choqué sur ceux de l'homme qui me faisait un clin d'oeil en ce moment-même. Je ne sais pas si c'était les préservatifs qui me choquaient le plus, la remarque, son verre d'alcool ou alors...

    « Comment il a su que c'était ma taille ? » Je restais bloqué sur ce détail alors que la porte s'était refermée depuis maintenant quelques secondes en nous redonnant un semblant d'intimité de couple. Et si j'aurais facilement pu avoir envie d'un câlin avec ma petite-amie il y a moins de deux minutes, l'intervention de son paternel venait littéralement de me couper complètement l'appétit pour un bon moment. Je l'aurais presque soupçonné de l'avoir fait exprès. Quoi que non... s'il avait voulu me foutre la honte, il m'aurait donné une boite de taille xs. Génial. Donc en fait, ça venait vraiment de bon coeur. Je me passais illico une main sur le visage en sentant que mon teint avait viré au rouge. « J-Je... je sais pas quoi dire. » Le fait est que cette situation me donnait tout de même le sentiment d'être traité comme un ado de 16 ans, idem pour Lilas, alors que j'en avais presque le double et qu'elle était pour sa part majeure. Il fallait peut-être commencer par poser les choses comme il faut concernant l'image que je tenais à donner à ces gens. Pas question d'être 'le garçon qui va se terrer dans la chambre du chaut avec leur fille et ne redescend que quand on l'appelle'. « On devrait peut-être descendre quelques minutes ? J'ai pas envie que ton père pense qu'on veut juste se sauter dessus dès que l'occasion se présente. » De toute manière, maintenant qu'il m'avait donné sa douche froide, c'était mort de ce point de vue-ci, à moins que ma copine me sorte un Joker de sa manche et me fasse oublier ce contre-temps. Non, merde, j'étais pas un lapin en chaleur, j'arrive pas à croire qu'il m'a refilé des capotes !

    Après avoir jeté la boîte sur le côté, je me relevais en prenant une grande inspiration et m'approchais de la jeune femme en raccrochant mon sourire en coin. « Quoi que c'était un peu l'activité principale de tes derniers jours à Los Angeles avant que tu partes, mais il est pas obligé de le savoir, hm ? » J'étouffais un rire et l'embrassais.


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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Ven 7 Mar 2014 - 16:32
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    « Oui bon ça va, te moque pas ou j’te frappe. » Je ne le frapperai pas mais on va dire que j’hésiterai fortement s’il continue à se moquer de moi. J’aime mon copain mais parfois, il peut… Ouais, bon nous sommes de grands imbéciles. J’étais à califourchon sur lui et je sentis le désir monter mais j’avais la nette impression qu’un grand russe barbu attendait derrière la porte. Je me levai pour aller l’ouvrir et trouver mon père avant de lui hurler dessus. Ce qui est bien de vivre avec un russe et une mère irlandaise, c’est que je parle un peu toutes les langues. Je me faisais tellement chier à l’école que je m’entrainai toute seule pour l’italien, l’espagnol et le latin. Oui, je parle couramment latin. J’ai fait un stage de grec et lorsqu’on m’a… lorsqu’il m’a détenu, j’ai appris toute seule d’autres compétences. Il me laissait encore quelques livres jusqu’à temps que j’essaie de me tailler les veines avec les pages. Ensuite, j’ai eu une tablette sur laquelle il avait viré le wifi et que je n’avais le droit de lire qu’en sa présence. Une chair de poule bien distincte parcourut mon échine tandis que mes yeux se perdirent dans le vide. Mon père, qui connaissait trop bien ce regard, me souleva de terre avant de m’ébouriffer la crinière comme pour me faire revenir à la réalité. Puis, il pointa un doigt qui aurait pu être vengeur vers mon copain. « Toi. Moi. Dans la cuisine d’ici dix minutes, lui lança t-il avec un lourd accent russe. Vu que toi faire parti famille, toi devoir savoir pour Lilas et problèmes. » Puis, il quitta la pièce avec son verre d’alcool à la main et je la refermai d’un coup de pied avant de me tourner vers lui. « Ce n’est pas ta taille, chéri… » Je passais une main dans ma nuque, mal à l’aise. Oui, c’est la sienne. Je ne suis pas du genre à parler sexe avec mes parents. Mais bon de toute évidence, mes parents savaient qu’avec un apollon pareil. Je me baissais pour l’embrasser avec douceur, chose que je faisais rarement et caresser sa joue. « Je t’aime, lui dis-je dans ma langue natale. » Puis, je pris doucement sa main pour le sortir de la chambre. « Je vais d’abord te faire visiter. »

    La maison n’était pas bien grande. C’était un chalet normal. Mes parents avaient emménagé après que je sois partie. Lors de ma première année. Oui, ça fait longtemps que je suis aux Etats-Unis mais je passe mon temps à faire des allers retours entre ici et la ville que je considérai comme ma vraie maison. « Ils l’ont acheté quand ils sont partis à la retraite. » J’ouvris une porte pour voir une pièce avec de nombreux instruments de musique avant de me baisser derrière le piano. « Ma mère enseigne la musique et mon père… bah il a physique plutôt atypique hein ? Il a fait parti d’un gang de motards pendant sa jeunesse et est alcoolique mais c’est un nounours. Il était prof à la fac. Il faisait la criminologie. Puis après, il a démissionné et est passé prof d’arts. » Je commençai à jouer un air de piano distraitement sans m’en rendre compte. « J’aurai bien aimé être prof. Mais… je suis trop dérangée pour entrer dans l’éducation nationale. » Je finis par me relever pour fermer le capot du piano et le reprendre par la main. Tandis qu’on repassait devant ma chambre, je lui montrai la porte du fond. « La chambre de mes parents et… » Mes yeux se perdirent dans le vide. « Là où ils stockent tout sur mon… sur l’affaire. » Je me sentis mal, j’avais besoin d’un verre. Sans laisser rien paraitre, je descendis les marches pour aller rejoindre ma famille dans la cuisine et voir mon père assis à la table. Il poussa la chaise du bout de son pied. « Toi. Américain. Ici. Viens partager verre avec moi. » Il remplit un shot de vodka avant de se le descendre et je pris place près de ma mère pour l’aider à faire la cuisine. La dernière chose que j’entendis avant de m’atteler à la cuisine fut : « Toi pouvoir vivre avec ma fille pendant un temps ? Car après procès… Très très malade. Beaucoup cauchemars et peur que… » Je claquai le couteau. « Tentatives suicide. »


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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Jeu 20 Mar 2014 - 17:38
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    Même si je ne l'exprimais pas tellement pour l'instant, l'hospitalité et la chaleur des Martin me touchait. On ne s'était jamais rencontrés jusqu'à présent, or, ils agissaient d'une manière très naturelle avec moi... chose que je ne comprenais pas totalement. Si j'avais été à la place du père de Lilas, j'aurais sans doute eu beaucoup de difficultés à accepter de devoir compter sur un inconnu pour prendre soin de ma fille, qui plus est à l'autre bout du monde. En fait, jamais plus ne l'aurais-je laissée s'éloigner de la maison après ce qui s'était passé au cours de son adolescence. Je ne savais d'ailleurs pas quoi penser de la confiance qu'on m'accordait, ici, mais cela me faisait chaud au coeur. N'ayant plus de parents depuis environ vingt ans maintenant, je ne pouvais pas cacher le fait que j'avais franchement envie d'être accepté et apprécié par cette famille. C'était la première fois que je me retrouvais en présence du père et de la mère de l'une de mes copines... or, cette rencontre ne me laissait de loin pas indifférent, au contraire. Le manque de vraies figures parentales tout au long de ma vie avait rendu beaucoup de choses difficiles, puis-ce qu'il m'avait fallu grandir plus vite, réfléchir comme un adulte avant d'avoir dix huit ans et surtout accepter le fait que j'étais seul maître à bord pour me diriger vers mon futur. Pas évident lorsqu'on est, de base, un individu avec une personnalité très proche de ses émotions. Il y avait eu mon frère et ma soeur, certes... mais ce n'était pas pareil. Nous restions « les enfants de... » et sachant ça, c'était un véritable exploit qu'aucun d'entre-nous n'ait mal tourné par manque de guidance. Quand j'y repense... Cameron avait finit prof d'université, October avait obtenu un doctorat en psychologie et moi, je m'en sortais avec les honneurs en médecine vétérinaire, malgré les interruptions dues à... bref. Au final, c'était bien, nos vieux devaient être fiers de nous, mais me dire ça ne me suffisait pas. Quelque part dans mon coeur, je restais et resterais toujours ce petit garçon précoce (pas autant que Lilas, mais on m'avait fait sauter une année... comme quoi les « génies » étaient des carrosses non fonctionnels à 3 roues) de même pas dix ans qui avait du assister à l'enterrement de ceux qu'il s'imaginait ne jamais pouvoir mourir. Je devais être trop jeune, sans doutes... il me semble que mes troubles de l'humeur ont prit racine à ce moment-là, d'ailleurs, même si les recherches en neurologie tendent à prouver que la bipolarité est potentiellement héréditaire.

    Je suivis donc ma petite-amie pour la visite de l'étage et écoutais ses commentaires tout en observant attentivement chacune des pièces où nous entrions. C'était vraiment chouette, ici, surtout la salle de musique. J'étais d'ailleurs tenté de me saisir d'un instrument pour en jouer immédiatement, mais nous avions d'autres priorités pour le moment. « J’aurai bien aimé être prof. Mais… je suis trop dérangée pour entrer dans l’éducation nationale. » Je haussais les épaules alors qu'elle se relevait de derrière le piano « Tu connais Elyn Saks ? C'est une schizophrène qu'on a fait interner par le passé et qui enseigne pourtant aujourd'hui à l'université de Californie du sud, je pourrais te passer un de ses livres, si tu veux... tout ça pour te dire que si enseigner est ce que tu voudrais faire plus tard, y'a pas de raisons que ce qui se passe dans ta tête t'en empêche. » Un sourire s'afficha sur mes lèvres. « Je penses sincèrement que tu aurais beaucoup à apprendre à bien des gens. »

    Après être sortis de la pièce, je redevins néanmoins à nouveau silencieux et me contentais de suivre le mouvement, surtout lorsque le sujet de « l'affaire » fut évoqué. Il valait mieux ne pas insister là-dessus aujourd'hui... ça allait venir nous hanter bien assez tôt.

    Quand je dis tôt... c'était tôt. Le père de Lilas n'avait pas tardé à m'interpeller en nous voyant arriver à la cuisine et j'abandonnais donc l'étudiante auprès de sa mère, ceci après avoir laissé glisser une main derrière sa taille avant de m'éloigner. C'était terrible, j'avais ce besoin d'être en contact avec elle, physiquement, au maximum. Elle m'aimantait. S'il avait été possible de lui tenir la main toute la journée, dieu sait que je n'aurais d'ailleurs pas hésité... mais je savais aussi qu'être collant pouvait se révéler agaçant à la longue, donc je tâchais de me retenir un peu, sinon elle allait en avoir marre de moi avant même le début de l'été. « Toi pouvoir vivre avec ma fille pendant un temps ? Car après procès… Très très malade. Beaucoup cauchemars et peur que…  Tentatives suicide. » Je glissais un coup d'oeil vers ma petite-amie, puis pris une grande inspiration en me laissant offrir un shot. Il m'en faudrait d'autres, mais fallait bien commencer par le début. « Je serai avec elle. » J'avalais cul sec en laissant l'alcool me réchauffer instantanément de l'intérieur, puis claquais le verre sur la table. Un rire jaune m'échappa alors. « Allez savoir lequel de nous deux aura le plus besoin de l'autre, monsieur... mais ça ira. » Mais oui, nous allions faire un joli petit panneau à la cuisine de nos blanches mains en notant attentivement les horaires auxquels il nous faudrait prendre notre lithium respectif, nos anxiolytiques ou nos antidépresseurs, aussi j'allais faire en sorte de me procurer de quoi rester éveillé la nuit et tout irait bien dans le meilleur des mondes psychotiques ! Je ne sais pas si un couple de maniaco-dépressifs était une bonne chose, mais l'idée en elle-même me faisait sourire. Après tout... pourquoi pas ? Au moins, ça nous donnait de la compagnie quand on était dans nos mauvaises phases, je me sentais vachement moins bizarre et seul grâce à cette alliance. « Lily !  love » Je me tournais vers les deux femmes dans la cuisine et penchais un peu ma chaise en arrière avec un certain entrain sur le visage, brandissant la bouteille de vodka pour faire comprendre mes intentions. Si les jours à venir promettaient d'être angoissants, autant célébrer cette soirée-là, pendant que tout allait encore relativement bien.

    (c) Bloody Storm

    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Jeu 27 Mar 2014 - 0:10
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    I l me bluffait par toutes ses connaissances. Certes, on me qualifiait de génies et bien que je m’y connaisse dans la mode, dans les cosmétiques ou dans d’autres domaines, celui de la médecine m’était inconnu. Je savais de quoi je souffrais et je n’irai pas plus loin. Ça ne m’intéressait pas, sauf quand ça sortait de la bouche. Je le regardai alors. « Non, je n’ai pas envie d’enseigner. Je… j’aime bien être derrière mon écran. Tu sais, faire des vidéos Youtube, dénicher des trouvailles beauté ou apprendre de nouvelles choses. Mais être… » Je me mis à jouer avec la pointe de mes cheveux comme lorsque j’étais nerveuse avant de me sentir rougir. « Je ne suis pas prête. » Je sortis alors de la pièce pour le prendre par la main tandis que je caressai le bois de la rambarde d’escalier de l’autre. « Je me suis toujours imaginée vivre dans ce genre de maisons. Je n’aime pas le soleil ou autres, je préfère la fraicheur. Avec plein d’animaux mais je ne pensais pas. Je ne pensais pas que j’aurai quelqu’un dans ma vie. » C’est vrai que lorsque je suis sortie, je n’étais pas prête à plein de choses. A vivre avec mes pairs, à reprendre mes études, à flirter, à avoir une histoire d’amour. Il m’a fallu trois ans, trois ans pour dénicher la perle qu’était Aaron. Je ne sais pas pourquoi mais je pouvais très bien voir ma vie à travers ses yeux et la lui confier. Tout en confiance, je l’entrainai vers la cuisine où s’affairait ma mère. Mon père était déjà bien amoché et j’allais déposer un baiser sur sa joue. Il en a vécu lui aussi des horreurs, du coup, je le comprenais. Tout en allant éplucher des pommes de terre avec ma mère, j’écoutai d’une oreille distraite la discussion. J’avais l’habitude que mon père m’embarrasse en public et je ne l’en aimais que davantage. Je me tournai alors tout en faisant tourner à toute vitesse le couteau dans mes mains. Mes yeux se perdirent brusquement dans le vague tandis que des images défilèrent sous mes yeux. Le couteau tomba brusquement sur le sol et ce n’est que la voix d’Aaron qui me fit sortir de ma torpeur.

    « Pardon ? » ça m’arrivait souvent ce genre d’absences lorsque j’étais en France. J’avais tenté de convaincre mon père de déménager mais bon, je pense que les restes de la Guerre Froide étaient encore ancrés dans son esprit. « Je suis désolée, j’étais ailleurs. » Je finis par m’approcher d’Aaron avant de déposer un baiser sur ses lèvres doucement. « Quel joli couple, vous faites, dit ma mère. » Bon ça va, on ne va pas se marier demain. J’allais répliquer quelque chose quand la porte s’ouvrit dans un brouhaha pour laisser entrer la meute de mes parents. A savoir un énorme chien, le mien et un cochon d’inde. Oui, faut pas chercher le cochon d’inde se prend pour un chien. Je caressai la chienne tout en prenant Bounty dans mes bras pour le papouiller. « Ah ce chien, dit mon père, toi l’aimer plus que ton copain. » Bah c’est-à-dire que… « A TABLE. » Ouf, merci maman, tu me sauves la vie. Je prends place aux côtés de mon américain de petit ami avant de me servir un shot de vodka que je coupe avec du sirop de barbapapa pour le boire cul sec. « DAS DROVIA ! » Puis, je soupirai avant de passer ma main dans ma nuque. « Alors, demanda ma mère, ça va vite entre vous deux ! Aaron, comment… qu’est-ce qui vous a plu chez notre fille ? Parce qu’on sait qu’elle a un fort caractère. » Je me tournai indignée avant d’éclater de rire. Décidément, cette soirée questions-réponses allaient se passer à merveille. « Alors chéri, expliquai-je, c’est questions-réponses et je suis le sujet. Ils vont te poser des questions et inversement… » Je souriais avant de servir une tournée à tous. « Et après chaque réponse, on trinque et on boit ! »

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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Mer 2 Avr 2014 - 11:33
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    L'arrivée du cochon dinde avait complètement détourné mon attention dans sa direction, si bien que pendant que Lilas se saisissait de son puck, j'attrapais quand à moi la petite boule de poil bicolore à peu près en même temps. Cela fit donc que pendant un petit moment, chacun d'entre-nous se retrouva plus concentré sur la bestiole qu'il ou elle avait sur les genoux que par le reste. N'allez pas chercher trop loin, les animaux avaient eu un tel impact dans nos vies respectives qu'ils occupaient aujourd'hui une place particulière. « Ah ce chien, toi l’aimer plus que ton copain. » La réflexion me fit éclater de rire car je n'avais absolument rien à y ajouter, puis je lançais un rapide coup d'oeil faussement suspicieux à Bounty qui releva automatiquement la tête en remuant la queue en voyant que je lui portais de l'attention. Ouais, c'est de toi qu'on parle, sale gamin. Evidemment qu'elle préférait son chien. Fort heureusement pour tout le monde, j'arrivais néanmoins à accepter ça sans être trop jaloux, même s'il m'arrivait parfois de râler ou de feindre le fait que je boudais. Tant que je n'apprenais pas qu'il y avait un autre Bounty, humain, de 23 ans qui se baladait sur le campus et draguait ma petite amie, disons que tout allait bien.

    Après avoir reposé le cochon d'Inde qui couinait constamment, je me rapprochais de la table et tâchais d'entrer complètement dans la conversation. Oh, mais cette famille était absolument adorable, à tel point que j'avais presque envie de leur demander de m'adopter là, tout de suite. Suite à la question et aux explications de Lilas, je croisais mes mains et plissais les yeux en réfléchissant un peu avec un demi-sourire au coin des lèvres. « Seigneur, mais dans quel état va-t-on finir... »

    Un sale état.

    J'ai d'ailleurs finis par m'arrêter à un moment donné parce que j'en pouvais plus et que je savais pertinemment que je serais tombé par terre en me relevant, si j'ingurgitais un seul verre de plus. Le décalage horaire n'aidant en rien, le fait que j'avais pas pris d'alcool à cause du lithium dernièrement non plus. Actuellement, j'en étais au point de commencer à parler Russe aussi et qu'à chaque fois que j'entendais 'ma caille', un rire m'échappait et secouais mes larges épaules, mais c'était bien là la limite entre l'euphorie et le mauvais côté de la balance. Quand aux réponses aux questions que j'avais données, si elles s'étaient montrées assez prudentes et sages au départ, c'était vite parti sur une pente raide où les émotions avaient prit de la place jusqu'à presque parler entièrement pour moi – j'arrivais quand même à fermer ma gueule lorsque ça voulait parler de sexe ou de conquêtes antérieures parce que ça aurait carrément coupé-court à mon acceptation dans cette maison, uh. « Ouais, une mini ferme, c'est prévu, ouais. J'ai d'jà les plans dans la tête ça sera paaaaaaaaaaarfait ! » J'accompagnais ma phrase par un allongement du bras vers le haut complètement aléatoire. Sinon, à part ça, le repas m'avait régalé. Maintenant qu'on se tutoyait tous, l'ambiance dans la maison avait quelque peu changé, mais même comme ça, surtout comme ça, je guettais du coin de l'oeil le moment où Lilas aurait une réaction qui me ferait comprendre que le moment d'arrêter les festivités avait sonné. Malgré la bonne ambiance générale, il ne fallait pas perdre de vue ce qui se tramait dans le fond de l'histoire et nous avait d'ailleurs tous réunis ici.

    Environ une demi-heure plus tard, je me retrouvais ainsi allongé sur le ventre dans le lit. Même sans qu'aucun mot n'ait été échangé, il y avait une tension qui commençait à se profiler dans l'air et qui moi-même m'effrayait parce que je n'avais aucune idée de ce qu'elle pouvait représenter concrètement. Je voulais être là, je voulais faire quelque chose, mais l'une de mes mains tremblait pour diverses raisons. Lilas, elle n'allait sans doute pas dormir cette nuit, quand à moi, j'étais épuisé et je sais bien que j'allais finir par l'abandonner à un moment ou à un autre pour sombrer dans le sommeil, une idée qui me déplaisait parce qu'elle me ramenait à ma condition de simple humain, faillible malgré toute sa bonne volonté. Particulièrement faillible, dans mon cas. Et sous l'alcool, ça n'allait pas non plus de mon côté, car j'étais dans cette période où seuls les médicaments faisaient office de filet de sécurité contre un état de dépression contraint de par ce fichu trouble de l'humeur. Enfin non, c'est pas tout à fait vrai. Maintenant qu'elle était là, j'essayais de faire face avec mes propres moyens pour ne pas qu'on se laisse sombrer mutuellement. Disons-le clairement, je ne pouvais décemment pas m'offrir le luxe d'être faible, alors par autosuggestion ou peu importe quoi, je me façonnais en quelqu'un de chaque fois un peu plus fort que cet homme complètement désemparé qui avait accouru sous la pluie battante au cabinet vétérinaire, il y a des semaines de ça.

    Ma main gauche s'allongea pour venir chercher l'une de celles à Lilas, puis je me tournais sur le flanc pour l'attirer fermement contre moi en position cuillère. Si j'avais beaucoup de doutes sur une pléiade de choses, une certitude persistait néanmoins avec invariance. « Je t'aime » Mon front se posa à l'arrière de sa tête. « Je t'aime un peu plus tous les jours, en fait... et je me connais, maintenant que c'est lancé, ça s'arrêtera pas. C'qui veut dire que je mettrais tout en oeuvre pour tenir notre promesse... et aussi que tu peux te reposer sur moi aujourd'hui, demain ou même dans six mois, parce je me briserais pas en mille morceaux, même si on touche mes limites. » J'enlaçais mes doigts dans les siens. « Pour toi, je pourrais repousser ces limites sans que ça me porte préjudice psychiquement, je le sens... et si je dois être la seule personne dans ce monde qui soit capable de t'aimer en entier, alors ça me convient très bien. Ca me donne juste la confirmation qu'on était faits pour se retrouver malgré la distance. »  

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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Jeu 3 Avr 2014 - 22:25
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    Ghost and Dreams

    Scott me fascinait complètement. Je ne savais pas pourquoi. J’en avais parlé avec ma mère alors professeur de littérature autour d’un café alors qu’elle faisait la vaisselle. Ma mère passait tout son temps dans la cuisine ces derniers temps. Elle ne supportait pas de regarder la télévision parce qu’ils parlaient du procès. « Maman, je ne comprends pas. Comment peut-on être fasciné par un homme de la sorte ? » De sorte à ce que quand on le voit, on a l’impression que le monde s’arrête, que plus personne n’est ici et qu’on est seuls dans le monde entier. C’est là qu’elle m’a enfin racontée la vraie version de sa rencontre avec mon père. J’en ai eu cents milles bien que je savais que mon père auparavant n’était pas un homme tout blanc. Il était venu en France pour rencontrer la branche de sa famille ici et était tombée sur ma mère. Il y avait une sorte d’aura selon elle et elle fut obnubilée. Sans doute cela ne concernait-il que les membres de ma famille ? Les membres féminins. Je n’ai pas eu le temps de demander aux restes des femmes mais le fait était là. Je regardai Scott avec le cochon d’inde. Sa manière d’incliner la tête, son battement de cil a deux secondes et demie. Toujours deux secondes et demie. Ses petites oreilles, ses cheveux coiffés comme s’il était pressé tous les matins. Les rides qu’il avait au coin de la bouche signifiant que c’était quelqu’un d’heureux tandis que son regard disait le contraire et enfin son teint. Le teint bronzé d’un californien. On distinguait quelques racines à sa couleur blonde ce qui laissait entrevoir qu’il n’était pas blond de nature mais je le savais dès le départ de toute manière. Quand j’ai fouillé dans ses dossiers. Ses gestes envers le petit animal étaient lent et précis comme pour l’apaiser et le mettre en confiance. Seulement les cochons d’inde sont des êtres avides de liberté et ayant peur du contact, ils ont donc besoin de retourner sur la Terre ferme. Puis posant délicatement l’animal sur le sol, il tira les pans de sa chemise comme pour les lisser avant de se relever tout en inspirant d’un air nerveux. Sa mâchoire se contracta légèrement. Ce fut le signe que j’attendais mais mon père me prit de court pour lui dire mes sentiments pour Bounty ce qui le fit rire. A gorge déployée. J’eus un petit sourire en coin avant d’avaler mon verre et de lui expliquer les règles du jeu familial puis j’effleurai doucement ses lèvres comme j’avais l’habitude de le faire. Mon regard se plongea un moment dans le sien avant de prendre un temps de questions-réponses.

    Dernière question et je fis tournoyer le liquide dans le fond de mon verre tandis que Scott s’excitait sur sa chaise. Etonnamment calme, je pris le temps de réfléchir à cette question qui n’avait pas dû parvenir aux oreilles de mon copain. « Est-ce que c’est sérieux entre vous ? » Mes parents savent à quel point je suis instable. Que j’ai du mal à me lier aux gens et donc ils voulaient savoir s’ils pouvaient accorder leurs bénédictions à Scott et moi. A notre relation et donc de poursuivre la suite de nos aventures. « Je pense que oui. Pour la première fois en trois ans, je me sens quasiment en confiance avec quelqu’un. » Peut-être qu’après tout était-ce lui le bon ? Mes désirs de mort quasiment éteints, je vidai mon verre en sentant l’alcool brûler ma gorge. Puis, je me levai avant d’attraper la main de Scott beaucoup plus saoul que moi mais il faut dire que ses médicaments étaient réellement forts comparés aux miens et ses problèmes sans doute plus graves. Je n’en savais rien. Quand je suis dans cet état généralement c’est comme si je me regardai à l’extérieur de mon corps. Je relevai la tête tout en montant les escaliers avant d’aller dans ma chambre. Doucement, je défis mes vêtements pour mettre une nuisette achetée spécialement pour l’occasion. Puis, je m’assis doucement à côté de Scott à moitié mort. Je passais une main dans ses cheveux doucement. Le pauvre, il n’a pas l’habitude. Je riais limite dans ma barbe. Mais je n’ai pas de barbe.

    Puis il vint chercher ma main avant de se mettre contre moi tandis que je me couchai. Tout en jouant avec ses doigts, je le laissais me faire sa déclaration d’homme saoul. Bien sûr, je savais qu’il était sincère mais souvent on a plus de facilité à dire ce qu’on ressent sous le coup de l’alcool. Quand je suis sous le coup de l’alcool, je ne dis rien. J’écoute. Alors, je l’écoute me parler en faisant un sourire puis, je me tourne alors pour caresser doucement son visage et poser ma tête sur ma main. « Moi aussi. » Je me relevai alors pour l’embrasser. Doucement. « Ne t’inquiète pas. Tu pourras te briser, je pourrais te recoller mon amour. Je serai toujours là même si j’ai… » Des périodes à froid. « Je n’ai jamais eu de copains donc je ne connais rien à l’amour, au fait d’être en couple, de vivre avec quelqu’un mais je ne sais pas même si nous avons des passés différents on peut avoir un futur commun. Avec nos enfants à quatre pattes, notre projet de ferme – oui j’ai noté – bref, dors mon amour. Je serai là demain. Après-demain, après après-demain et les jours suivants encore. »
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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Ven 4 Avr 2014 - 15:09
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    Ghost and Dreams

    Ce moment d'intimité me laissa le temps de me perdre entre la réalité et le songe, noyant ainsi définitivement mon esprit déjà embrumé par une trop grande quantité de vodka dans une mer calme en apparences. Lorsque Lilas prit la parole, je me suis donc tu pour me contenter de l'écouter avec autant d'attention que mes neurones voulait bien déployer, car sa voix claire et ses mots tellement rassurants m’apaisaient. Elle aurait pu me parler pendant des heures, comme ça, que j'en aurais surement redemandé... et avec ça, la vie semblait facile et évidente. Dans cet état, j'arrivais à me laisser convaincre que tout était simple, même si la réalité reflétait tout le contraire. D'ici quelques jours, ce serait l'enfer ici bas et je me demandais si la jeune femme aurait toujours le même discours que celui de ce soir une fois que tout lui tomberait dessus, autant d'assurance dans ses promesses. Elle me racontait surement tout ça pour me rassurer et se rassurer elle-même plus qu'autre chose, mais dans mon état actuel, j'étais prêt à l'accepter sans tiquer, parce que ça me mettait un peu de baume au coeur de la sentir déterminée. Doucement, mon regard brouillé se posa donc sur le sien et je battis des cils avant de retrouver une expression pensive. « Je t'entends. N'oublie pas ce que tu viens de me dire à l'instant... je te prends au mot. Sois-là... et reste-là. » Mais même avec ça, je savais au fond de moi qu'elle tenterait un suicide à un moment donné. Quand la douleur devenait trop grande à l'intérieur, ça devenait difficile de penser à autre chose qu'au besoin de s'en libérer et j'étais bien placé pour le savoir. La première fois, ce fut par overdose. C'était stupide. Un stupide acte impulsif lors d'une crise incontrôlable où il n'y avait eu personne pour m'empêcher de planter l'aiguille surdosée et pour la seconde, celle qui a eu lieu l'an passé au mois de mars, justement, je m'étais montré plus pervers envers moi-même, feintant ainsi mes propres défenses mentales en m'amenant tout seul à mourir à petit feu. C'était les fêtes, l'alcool, les médocs et les drogues douces. En petites quantités toujours, juste pour ne pas me donner l'impression que je replongeais, mais connaissant mes antécédents, sur le long terme et cumulées à une alimentation presque inexistante ainsi qu'à une horloge interne totalement déboussolée, ces petites choses m'avaient empoisonné. Les mois avaient donc passé et j'étais ainsi tombé malade de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps, ceci jusqu'à ce que mon corps ne parvienne plus à me ramener à un état de santé stable et que je comprenne enfin ce que cette saloperie d'inconscient m'avait amené à faire. Le visage pâle, les cernes noires et le corps flottant littéralement dans mes vêtements devenus trop grands, j'avais laissé mon énergie vitale s'évaporer au même rythme que ma volonté de contrer ça. Je l'avais fais tout seul. Pourquoi ? Parce que j'étais cinglé, tiens. Cinglé, désespéré, épuisé, haineux et écoeuré envers moi-même et ô combien en manque de cet amour après lequel j'avais toujours couru. Ca ne servait à rien de dire à quelqu'un qui tombait dans un état pareil de dépression de « tenir le coup ». C'était inutile, tout simplement parce que la seule chose qu'il lui suffisait de vous répondre pour vous faire taire, c'était ça : « vous ne comprenez pas ». Personne ne comprenait et je ne voulais pas qu'ils comprennent. Je voulais juste partir. Puis finalement, c'est arrivé. J'ai eu ce que je voulais, je suis mort. Pendant quelques minutes en tout cas... c'est l'un de mes meilleurs amis qui s'est précipité au bloc pour me ramener à la vie. Abel... je me demande comment il allait. Sans doute était-il retourné en France, il faudrait que je retourne le voir à l'occasion.

    Bref. C'était le passé. Aujourd'hui, j'avais Lilas. Or, la manière presque obsessionnelle dont j'étais attaché à elle soulignait sans doute à quel point j'étais en recherche de stabilité, ce qui était parfaitement ironique, puis-ce qu'elle n'était pas stable du tout. Mais je l'avais choisie elle et elle m'avait accepté. Et on pouvait se comprendre, au moins. Actuellement, nous n'en n'étions pas encore à un état de non-retour, mais d'ici peu de temps, je savais très bien que sans elle, ça me serait difficile de refonctionner normalement. Car oui, je semblais vachement normal, ces derniers temps, vous n'aviez pas remarqué ? Aucun comportement louche à signaler, un tempérament plus calme qu'à l'accoutumée, il semblerait que j'étais tout guéri de mes maux. Oui et non... j'avais simplement retrouvé le carburant qui me permettait d'avancer et aussi cliché que ça puisse paraître, je n'avais besoin que d'amour. On avait tous besoin de ça... amour et reconnaissance. Et médocs, accessoirement.

    Ma main gauche se posa une dernière fois sur la joue de la jeune femme et je vins l'embrasser avant de caler ma tête contre sa poitrine en repassant un bras par-dessus ses hanches. J'avais tellement de bol de l'avoir rencontrée... je crois qu'elle ne se rendait même pas compte de ce qu'elle représentait symboliquement à mes yeux et à mon âme. « 'love you. » Ou alors si, elle l'avait senti. « Je vais rêver pour toi. » Et mes paupières se fermèrent d'elle-mêmes pour me laisser sombrer presque immédiatement dans un sommeil calme.

    (c) Bloody Storm

    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Sam 12 Avr 2014 - 12:44
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    Trois jours après le procès

    Je me réveillai en sursaut auprès de Scott qui dormait à points fermés. Je le regardai un moment avant de déposer un baiser sur sa joue pour finalement me lever et sortir du lit. Je ne cessai de me remémorer les jours passés à Paris auprès de ma famille et de mon fiancé. Bon, on n’était pas fiancés mais c’est tout comme et je détestai dire mon copain. Sortant du lit, j’enfilai un sweat large et un legging avant de sortir de la chambre sur la pointe des pieds. Tout le monde s’attendait à ce que je craque, à ce que je me laisse tomber pour me mettre dans mon coin en boules et pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais je pense que j’étais trop en état de choc. Lorsque les avocats ont sorti les preuves, des photos, des articles de journaux et mes analyses. Mon plus gros secret remonta à la surface. Je ne l’avais même pas dit à Scott, ni à mes parents et qu’il soit révélé à la surface comme ça, comme si ce n’était rien, ça m’avait fait tellement mal. Sentant la crise d’angoisse monter en moi, je sortis une cigarette pour l’allumer et aller au rez-de-chaussée pour me servir un thé. J’aurai bien pu prendre une vodka mais en plein milieu de la nuit, ça ferait un peu trop alcoolique. Puis, je me postai devant la fenêtre pour regarder la neige tomber. Une larme coula lentement le long de ma joue tandis que la suite continuait de se dérouler dans mon esprit. « Suite aux violences encourues par ma cliente, elle ne pourra jamais concevoir d’enfants. » Bim ! Tout était tombé, tout comme moi pendant le procès. Bien sûr, il fut reporté. Alors que tout devait se dérouler sur quelques jours dura plus longtemps et je m’en voulais de retenir Scott aussi longtemps. Je me souviens avoir été secouée d’une crise de larmes après le procès pour avoir refusé de le voir pendant quelques heures. Je ne voulais pas le priver de ce droit surtout qu’il doit être génial avec les enfants. A la place, je me contentai de lui offrir des animaux. Je voulais qu’il ait une vie accomplie et pour la première fois depuis le début de notre relation, je fus incertaine quant à notre avenir. J’ai failli rompre et ma mère m’avait rassurée, j’étais alors revenue sur ma décision.

    Un jappement me fit revenir à moi et je vis Bounty accompagné du chiot que m’avait offert Scott arriver jusqu’à moi pour demander des câlins. Je pris la petite pour lui donner un câlin avant de m’asseoir dans le fauteuil en osier et de caresser Bounty qui était jaloux. Ce chien était la gentillesse incarnée mais il fallait qu’il se fasse à l’idée qu’il ne serait plus un enfant unique. Je restai longuement avec eux tout en oubliant quelques minutes l’issue du procès. Prison à vie. Je fus soulagée de voir que l’homme qui m’avait torturée restait sous les barreaux bien que je voyais mon père serrer les dents. « J’aurai dû le tuer. » Oui, sans doute. Je finis par reposer tout ce petit monde au sol avant d’aller laver ma robe puis, on sonna à la porte. Le facteur. Il passait tellement tôt. Je signai le colis qui venait d’arriver pour moi avant de partir m’asseoir derrière mon ordinateur et de l’allumer. Je devais mettre à jour mon blog.

    Perdue dans le fil de mon article, je ne sentis pas quelqu’un arriver derrière moi et ce n’est que quand je me rendis compte de la présence, que j’attrapai l’agrafeuse pour la lancer à la tête de ma mère qui la rattrapa. « Désolée. » Elle me sourit avant de prendre place à mes côtés et je lui montrai mes articles avant d’en essayer quelques-uns. « Mon dieu ce que tu es maigre. » Je fis une grimace avant de manquer de répliquer. Mais non, j’allais me taire. Elle partit dans la cuisine et je retournai à mon article. Ce n’est que quand je sentis des bras autour de mon cou que je posai la souris pour me tourner vers Scott qui venait de se réveiller. « Bien dormi ? » Je l’embrassai doucement avant de lui faire une place à mes côtés. Normalement, on devait repartir aujourd’hui, enfin lui. Mais je ne savais pas si j’étais prête.

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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Sam 12 Avr 2014 - 17:59
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    Ghost and Dreams

    CJe venais littéralement de bondir du lit vide alors que mes paupières s'étaient tout juste ouvertes. Regard parfaitement ébahis balayant la salle et respiration allante. Qu'on se mette d'accord, il n'y avait absolument rien de stressant dans cette chambre. Rien. Encore moins des monstres menaçants derrière les meubles. Pourtant, cela ne m'avait pas empêché de me réveiller avec la poitrine compressée et un manque d'air dans les poumons du à une panique sortie de nul part. C'était l'une des première fois que j'expérimentais ce genre de pics violents d'angoisse au réveil dans un lieu inconnu et il me fallut approximativement dix secondes avant de pouvoir me resituer géographiquement, puis temporellement. France. Ma valise attendait déjà, encore ouverte, près de la porte et je saisis le premier pull qui me passait sous la main pour l'enfiler afin de ne pas me balader bêtement dans ce caleçon qui me descendait jusqu'aux genoux. Inutile de revenir sur la brutalité de mon réveil... je crois que vu comment les choses se passaient depuis le retour du procès à Paris, celui-ci semblait m'avoir presque plus secoué que Lilas. Y'a un truc qui avait changé dans notre relation depuis qu'elle était partie s'isoler, après l'affaire. J'avais interceptés quelques regards fuyants de sa part ou de l'hésitation, ce qui n'était jamais arrivé avant. Vous vous doutez bien qu'avec ce genre de comportements évitants, je ne pouvais pas m'empêcher de me poser trop de questions pour mon propre bien, jeu auquel j'étais passé maître depuis bien longtemps pour revenir en arrière, hélas. Mais c'était surement normal d'avoir des problèmes du genre après un choc émotionnel pareil, hm ? C'est ce que je me suis dis, donc j'avais évité de revenir sur le sujet pour préserver les apparences. Néanmoins, je n'étais clairement plus autant à l'aise en présence de la jeune femme. Est-ce qu'elle était gênée que j'aie assisté à tout ça en temps réel ? Cette impression qu'elle allait me prendre à part tôt ou tard pour m'annoncer qu'elle préférait qu'on se sépare me nouait l'estomac avec une peur persistante depuis des jours... et le fait que je m'en aille dans l'après-midi en lui laissant le temps d'y réfléchir durant mon absence n'arrangeait rien.

    Donc oui, j'avais fais une attaque panique au réveil, parce qu'on touchait là en plein coeur de ma plus grande phobie, soit le fait d'être abandonné d'une façon ou d'une autre. On ne parlait pas d'inquiétude légère, ici... cette peur était tellement ancrée en profondeur dans mes entrailles que mon geste suivant allait peut-être vous paraître absurde, mais il a fallut que je descende à l'étage d'en bas et que je m'assure que Lilas était bien dans l'une des pièces avant que mes muscles cessent de frémir. Oui. Elle était là. La vague menaçante dans mon esprit s'écrasa dès lors paisiblement sur le sable. Je pus décompresser en soupirant et en retrouvant par la même occasion les idées claires. Suffisamment claires pour me reprocher et ainsi me rappeler à moi-même que j'étais complètement cinglé. Pourquoi aurait-elle fichu le camp, après tout ? C'était sa maison... t'es un gros débile, Aaron.

    À présent que tout était à nouveau sous contrôle, je m'approchais donc de la jeune femme discrètement et passais mes bras de chaque côté de son cou tout en me penchant en avant afin d'intercepter son baiser avec douceur. « Bien dormi ? » « Super » Jusqu'à ce qu'elle se lève et que je commence à faire des cauchemars une fois que mon subconscient s'était rendu compte de son absence, en fait. Bref. Je la soulevais un instant pour mieux l'asseoir ensuite sur mes genoux, puis baissais la hauteur du siège afin que Lilas puisse continuer ce qu'elle était en train de faire. Je ne m'étais pas montré très bavard depuis quelques minutes, je sais bien, mais j'étais actuellement en train de réfléchir, tout en suivant ce qui se passait à l'écran avec une certaine passivité. Il commençait à devenir plutôt populaire ce blog... je me souviens que des colis étaient même arrivés à plusieurs reprise chez la française avec des vêtements de sponsors ou que sais-je à l'intérieur. Elle avait un talent pour la mode, c'est sûr... j'avais d'ailleurs surpris des filles à parler de son site, une fois. Truc de fou. « Chérie ? » Je décollais mon menton de son épaule et me pinçais légèrement les lèvres tout en resserrant la prise de mes bras autour de sa taille. « Je me demandais si... toi et moi... est-ce que tu aimerais que ça dure ? » Je pris une inspiration plutôt douloureuse dans mes poumons encore rigides. « Parce que si ta réponse est un oui, je vais devoir te demander de te lever pour me laisser poser un genoux par terre. »

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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Mar 15 Avr 2014 - 12:36
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    Ghost and Dreams

    Je n’avais jamais pensé à me marier, à avoir une famille ou autres. Je n’ai jamais été clairement une rêveuse et on pouvait me voir comme une enfant à part. Alors que les autres regardaient des dessins animés, je commençai à dessiner et exprimer mon talent artistique autrement que par la télévision. Je ne supporte pas la télévision, je ne supporte pas de rester assise devant ça et je préfère de loin faire autre chose. C’est pour ça que dès que j’ai pu, j’ai commencé à peindre ou faire de la musique. Lorsque j’étais au collège, j’étais connue pour ça. Lilas l’ovni on m’appelait. Sans doute parce que je ressemble à un alien de loin. Je restai donc devant mon ordinateur la plupart du temps en me faisant des amis virtuels jusqu’à cet enlèvement. Je ne saurai dire ce qui m’a fait tenir. Pourquoi suis-je encore en vie ? Serait-ce pour arriver à ce moment précis de ma vie ? Celui où j’ai le choix entre vivre ma vie de bloggeuse, youtubeuse et vloggeuse à temps complet ou alors continuer mes études pour faire un métier qui ne me passionnera pas. Les invitations pleuvaient au fur et à mesure que les mois s’écoulaient car la petite française que j’étais expatriée aux Etats-Unis commençait à plaire aux américains et à mon pays natal. Certes, je ne suis pas à faire des interviews puisque je fuis toute publicité bonne ou mauvaise mais j’aime exprimer mon art et le faire partager.

    Par exemple, ce matin, j’aurai pu rester dormir avec Scott. Bien que j’aimais sa compagnie, je ne supportai pas de rester à rien faire. J’aurai pu me servir un bol de céréales et me mettre devant la télévision mais non. Réceptionnant le colis que j’attendais des suites d’une marque qui cherchait à se faire connaitre, je me mis devant mon ordinateur sans m’en décoller sauf quand mon amoureux daigna me rejoindre. Je levai donc mes fesses avant de fourrer tous les vêtements offerts dans le carton. Je pris de nouveau place sur ses genoux pour essayer de finir ce dont je parlais quand Scott m’interpella. Je tournai alors la tête vers lui, surprise par cette appellation. Chérie. Chez nous, c’est un chocolat à la liqueur profondément dégueulasse. Et je ne sais pas, mais je n’aime pas particulièrement ce surnom. Je ne tique cependant pas avant de déglutir tandis qu’il prit un air grave. Bon, déjà sa posture, son regard, rien ne trahissait une quelconque rupture. Soulagée, disons-le ! Mais son souffle et son cœur qui battait la chamade montrait qu’il était nerveux. Je posai alors délicatement ma main sur son torse. Est-ce que nous deux c’était sérieux ? C’est quoi cette question sortit d’un téléfilm de M6 ? Je faillis sauter au plafond tandis que mon cerveau reçut les dernières informations. « Euh… Pardon ? » Allait-il réellement me demander en mariage ? Moi ? Pourquoi voudrait-il se marier avec moi ? Abasourdie, je me levai d’un coup faisant tomber les bougies Yankie Candles par terre avant de joindre mes mains pour signaler ma surprise. Donne-lui une réponse. « Tu… » Non, normalement quand on répond à une question, on le fait à la première personne. « Bah disons que si ça n’était pas sérieux entre nous… Premièrement, je ne t’aurai pas confié des choses sur mon passé plus ou moins… détraqué. Ensuite au vu de ton passé à toi, je ne me serai pas lancée dans une relation sachant que tu as des déceptions amoureuses, que tu souffres visiblement d’un vide émotionnel que tu aurais comblé, je ne sais pas comment. Après, je n’aurai pas eu des rapports charnels avec toi qui sont d’ailleurs extrêmement satisfaisants… Après, tu ne serais pas ici. Assise dans la chaise d’ordinateur que j’ai eu pour mon treizième anniversaire, approuvé par mes parents. » Je restai un moment le regard dans le vide sans cesser d’éteindre ma matière grise qui tournait, tournait dans tous les sens.

    « Ne mets pas le genou à terre. » Inutile, inutile. Je l’invitai à se lever. « Ma réponse sera non. » J’avais dit ça sur un ton sérieux. « Pour une seule et bonne raison. » Je levai le regard vers lui, celui empli de sincérité. « Il faut que tu ailles demander ma main à mon père, que tu ais une bague. » J’émis alors un sourire sincère. « Vois-tu, je suis une fille. J’ai vécu des choses traumatisantes qui font que jamais je n’aurai rêvé pouvoir me marier, fonder une famille. Je sais que je ne pourrais pas te donner ce que tu voudras un jour. Sauf si on décide d’adopter. Mais, je veux qu’on fasse les choses proprement. » J’inspirai alors. « Sache que oui, je voudrais me marier avec toi mais tout va si vite entre nous. Et si, je dis bien si, tu réalises la demande parfaite, je te dirai oui. Mais je voudrais de longues fiançailles pour que tu sois sûr de ton choix. Je t’aime Aaron Scott Tyler, je veux vivre avec toi et avoir une ferme mais pour le moment, on vient de vivre quelque chose de… touchant pour nous deux et… je ne suis pas apte à me marier pour le moment. » Je l’embrassai avant de voir mon père. Mettant un coup de pied aux fesses à mon copain, fiancé ou… bref. « Va lui demander et ensuite va voir ma mère pour savoir ce que je veux. NON MAIS OH JE MERITE MIEUX QUE CA. » Pis en plus faudra sans doute que j’en parle sur mon blog. Et je veux ma bague. Zut !

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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

    Ven 2 Mai 2014 - 13:44
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    Ghost and Dreams

    Voila exactement le genre de choses auxquelles il fallait s'attendre avec moi ; tout et n'importe quoi, mais surtout à n'importe quel moment. Je n'étais pas beaucoup plus prédictible aux yeux des autres que je ne l'étais auprès de moi-même, je crois, et même s'il m'arrivait de prendre de mauvaises décisions dans la précipitation, je n'avais jamais cessé de fonctionner à l'instinct pour autant. En prolongement de ça, j'avais aussi pas mal de difficultés à mentir ou même à dissimuler mes émotions... mais là, c'était pas trop la question. Les mots m'avaient échappé, motivés par je ne sais quelle idée selon laquelle accepter ce genre d'engagement pour Lilas allait me donner à moi une garantie concernant notre relation. Ca, oui, mais c'était surtout parce que je voulais « tangiblement » lui faire comprendre que je la désirais comme elle était ici et maintenant et que même au plus bas, elle ne parviendrait pas à me faire changer d'avis sur sa personne. Après tout ce qui s'était passé dans ma vie, après tout ce temps écoulé, les coups durs et les déceptions essuyées à répétition, je m'étonnais moi-même d'arriver à garder la foi en quoi que ce soit et surtout d'arriver à oser encore faire confiance... mais j'avais accepté de chercher à me comprendre depuis quelques années déjà. Peut-être que je me trompais concernant cette jeune femme, peut-être qu'il ne s'agissait que d'une histoire parmi tant d'autres qui allait mal finir... ou alors peut-être qu'on ne tiendrait pas le coup en tant qu'individus et que l'un d'entre-nous finirait par se donner la mort à cause des démons qui dansaient dans sa tête en permanence. Peut-être... mais je l'aimais. J'étais désespérément amoureux d'elle, même, et donc parfaitement incapable de la visualiser hors de ma vie à présent qu'elle y était entrée. Un peu comme un adolescent, c'est vrai... mais dans ce cas, comment un adulte était-il censé aimer ? « Raisonnablement et rationnellement ? » Non, ça ne voulait rien dire, ça s’appelait une relation d'intérêts, ça. Et moi, je ne pouvais pas voir les choses de cette manière, d'autant plus que la connexion que je ressentais avec Lilas ne ressemblait en rien avec celles que j'avais expérimentées en compagnie des autres. Elle était aussi là pour moi, les choses n'allaient pas qu'à sens unique, or ça, ça faisait toute la différence. J'avais ainsi mon rôle d'homme à ses côtés, mais elle m'apportait également un grand soutien et je pouvais me reposer contre son épaule lorsque j'en avais besoin. On se complétait, voila, et en cela, notre relation me semblait équilibrée.

    J'écoutais donc sa première réaction en l'observant attentivement, toujours assis sur le siège de bureau que je faisais pivoter à gauche, puis à droite durant son monologue, sans doute par nervosité. Ses paroles me décrochèrent un sourire un peu gêné, mais je crois que nous l'étions tous les deux et ça n'avait rien d'étonnant, vu la bombe que je venais de lâcher. Mais... est-ce qu'elle avait prit le temps de respirer entre deux phrases, au moins ?

    Je me levais après qu'elle m'ait fait signe.

    « Non. »

    Je me pinçais irrémédiablement les lèvres en détournant difficilement le regard, mais la suite ne tarda pas à venir avant même que j'aie le temps d'avaler ma déception, me faisant alors ouvrir mes grands yeux bleus sans que je parviennes à dissimuler mon étonnement face à ce qu'elle était en train de me raconter. Mon coeur venait de se remettre à battre la chamade. Putain. Cette nana. J'avais même pas pu lui faire concrètement ma déclaration et voila qu'elle me devançait en me disant exactement ce que je pensais de notre relation, comme si ses mots avaient été puisés directement dans ma tête. Je ne trouvais rien à redire à sa tirade, rien du tout. Mon visage s'était simplement penché sur le côté alors que je lâchais un soupir, puis esquissais un vague sourire digne d'un grand nigaud au coeur en chocolat – qu'on m'avait par ailleurs déjà bouffé à moitié. Lilas poursuivit en m'embrassant et ce fut à mon tour de me retrouver complètement sonné jusqu'à ce qu'elle me donne un coup de pied pour me réveiller.

    « Je... euh... mais c'est pas... »

    C'était pas censé se passer comme ça... voila ce que je voulais dire. Elle venait de me désarçonner complètement et je me sentais très bête, D'UN COUP, d'autant plus que la présence soudaine du père de mon Amie n'arrangeait rien du tout. Ca me poussa même à m'éclaircir la gorge dans la confusion, tandis que je tentais d'articuler un 'bonjour'. Est-ce qu'il avait entendu quelque chose de notre conversation ? Oh... ow... oooh... j'avais même pas eu le temps d'amorcer ma vraie demande que je me retrouvais avec tout ça à gérer, hm ? Et s'il me détestait d'un coup pour mon empressement ? Attendez, c'est mes mains qui tremblaient, là ? Je baissais le visage en me plaquant une main contre pour ne pas qu'on me voie virer au rouge sous mon bronzage.

    « Damn, Lilas... vais la refaire... j'espère que ta caméra était pas allumée. »

    Je lui lançais un coup d'oeil, ému, entre deux doigts, puis disparu de la pièce en catimini, comme si je n'y étais jamais rentré, effectuant néanmoins une espèce de petit saut en passant par la porte, parce que dans le fond... dans le fond...

    C'EST COMME SI ELLE AVAIT DEJA DIT OUI.

    Une fois sorti de là, je me plaquais dos au mur, le temps que mon rythme cardiaque se calme, puis pris doucement la direction de la chambre pour mettre des habits corrects pour le reste de la journée. Ca me laissa aussi le temps de rassembler mes idées avant d'aller à la rencontre de monsieur Martin qui me retint au moins une heure, notamment parce qu'après avoir abordé le vif du sujet, je m'étais enfin détendu et on avait pu commencer à parler musique. Discuter avec la mère de Lilas avait cependant été plus simple pour moi, premièrement parce qu'elle m'intimidait moins, mais aussi parce que je sentais que son avis était déjà positivement arrêté à mon sujet. Je ne pouvais pas me dévoiler entièrement, évidemment, mon passif aurait fait fuir n'importe quel parent responsable... mais je ne cherchais pas non plus à cacher le fait que je n'étais pas l'homme parfait, ceci malgré mon statut, mes études, ou même mon âge. C'est d'ailleurs ma sincérité qui sembla les rassurer bien plus que mes neuf mille dollars de salaire par mois. Tant mieux... je n'en demandais pas plus... et puis ils devaient bien se douter que leur fille ne se serait jamais mise en couple avec mr. tout le monde.

    Lorsque cette partie-là du deal fut réglée, ce fut déjà l'heure du diner et aussi décevant que cela devait paraître, je m'étais comporté le plus normalement du monde, comme si rien ne s'était jamais passé ce matin, jusqu'à l'heure de mon départ pour Paris. Ce n'est qu'une fois dans le train que les choses sérieuses avaient commencé de mon côté. Lilas n'était pas bête -du tout- et allait surement se douter de quelque chose, donc il me fallut faire de gros efforts pour tenter de devancer ses cent quarante quelque chose de QI en m'organisant sur quelques jours, d'ici à ce qu'elle me rejoigne. Mais je ne parlais pas de Los Angeles... j'avais fais annuler le billet pour rester en France et aussi galère que ce fut de m'y retrouver dans la Capitale, je parvins à peu près à mes fins, tout ceci dans les temps. Elle voulait un truc dans les règles ? Très bien. J'étais tout à fait capable de faire ça, même si ça n'impliquerait malheureusement pas ni un Tardis, ni des pyjamas licorne (ouais je sais, vous êtes trop déçus).

    Mardi 11 mars 2014, 17h34. Mains dans les poches de mon pantalon, j'observais le TGV ralentir, puis s'arrêter avant de laisser sortir des passagers sur les voies. Les gens circulaient à gauche et à droite, mais personne ne semblait tellement pressé et pour ma part, je gardais les yeux rivés sur les gens qui arrivaient dans ma direction, tout en attendant patiemment d'apercevoir une tête blonde reconnaissable parmi eux.
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    Re: I said I'd never let you go | Lilas

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