Drinking buddies | Lewis

Cela fait un bon moment déjà que Noah ne vit plus sur le campus. Il avait les moyens d'avoir un appartement assez grand en ville, et ça l'arrange ! Il n'a jamais eu de problème avec son camarade de chambre, mais ils n'étaient pas meilleurs potes non plus, et pour Noah, vivre avec quelqu'un de qui il n'est pas vraiment proche, ce n'est pas envisageable sur le long terme. Et donc, dès qu'il a dépassé ses 21 ans, et bien évidemment avec l'aide financière de ses parents, il a eu ce joli appartement à Northeast, décoré à son goût.

Ce qui est bien aussi d'avoir un appartement, et non pas une chambre uniquement, c'est qu'il pouvait avoir tout ce qu'il voulait, notamment une grande télé, lui, si grand adepte des jeux vidéos, et des films également. D'ailleurs, ce soir, ce sera soirée films avec son ami d'assez longue date, Lewis. Ils se sont connus il y a quelques années, à l'université évidemment, et leurs caractères respectifs leur ont permis de se rapprocher. Il leur arrive d'ailleurs souvent de se retrouver autour d'un verre, devant une partie de jeux vidéos, ou simplement devant un film. Ce soir, ce sera Fight Club, un grand classique, dont Noah ne se lasse jamais. C'est sûr que Lewis et lui passeront une bonne partie du film à papoter plutôt qu'autre chose, mais avec quelque chose en "arrière plan", ça ne fait jamais de mal.

Noah était sorti un peu avant, histoire d'acheter deux packs de bières qu'il met au frais dès qu'il rentre chez lui. Il n'a rien préparé à manger, flemmard qu'il est, mais si jamais Lewis avait faim, ou que lui-même commençait à avoir un petit creux, il y a toujours les pizzas en livraison. Rien n'est bien difficile dans la vie. Le jeune homme se met sur le canapé du salon, tapotant sur son smartphone, attendant alors l'arrivée de son ami.

drinking buddies

Voilà bien longtemps que Noah et moi n’avions pas eu l’occasion de nous retrouver pour boire des bières tout en redécouvrant pour la centième fois un grand classique du cinéma, qu’il soit américain ou étranger. Bon, notre dernière soirée ne remontait pas non plus à dix ans mais nous ne nous étions pas trop revus en dehors du campus depuis au moins un mois. Ce n’était pas faute d’avoir essayé mais ces dernières semaines je m’étais un peu coupé de mon quotidien pour pouvoir finir d’arranger les titres qui composeraient mon premier album. C’est après avoir écouté les douze titres qui allaient le composer que je m’étais rendu compte que deux autres chansons pouvaient être ajoutées en guise de pistes bonus. Dès que j’étais parvenu à convaincre mes producteurs je m’étais donc à nouveau retrouvé à composer avec une amie de longue date puis les heures en studio s’étaient multipliées pour rendre les deux chansons parfaites à mes yeux.

Ce soir, même si j’en mourrais d’envie, je ne comptais pas apporter le premier exemplaire de mon album que la maison de disques de ma mère venait de m’envoyer, je n’avais pas envie de parler musique mais simplement de prendre du bon temps avec mon vieux pote. Au programme de cette soirée ? Fight Club avec Brad Pitt. Je supposais que Noah avait fait le nécessaire concernant les boissons, comme il le faisait toujours, et je m’étais mis en quête sur le chemin de nourriture à apporter pour ne pas arriver les mains vides. C’est en passant devant une pâtisserie qui n’était pas encore fermée que j’avais craqué pour quelques cupcakes. De la nourriture très grasse mais qui remplacerait habilement le popcorn ou une pizza. Après en avoir acheté une petite dizaine, nous étions après tout le genre de mecs à manger comme des ogres devant la télé, je m’étais dépêché de rejoindre l’appartement qu’avait acheté Noah.

C’est après avoir grimpé les escaliers, ayant une sainte horreur des ascenseurs, menant à son étage que je m’étais présenté devant le pallier de sa porte. Après avoir sonné plusieurs fois, comme j’en avais pris la mauvaise habitude, il était venu m’ouvrir la porte. Un sourire était immédiatement venu apporter un peu plus de luminosité à mon visage jusqu’alors resté très neutre. « Livraison de cupcakes ! » Signalais-je en souriant, attendant qu’il m’autorise à entrer pour le rejoindre. « Comment tu vas mec ? » Tout en prenant de ses nouvelles je m’étais approché pour le prendre brièvement dans mes bras, une accolade qui servait à dire bonjour en quelque sorte.

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Spoiler :

Ce ne sera pas la première fois que Noah et Lewis se voient pour regarder un film tous les deux. A chaque fois, il passent un très bon moment. Quand il s'agit d'un film qu'ils n'ont jamais vu, c'est avec une grande attention qu'ils le regardent. Mais si c'est un film qu'ils ont déjà vu plusieurs fois, la plupart du temps, ils se retrouvent à papoter plutôt qu'à le regarder, et ça ne dérangeait pas Noah, loin de là. Le jeune homme n'est pas du genre à se faire de bons potes en un quart de minute, alors qu'il puisse passer du temps avec ceux qu'il considère comme ses meilleurs amis, ça ne peut que lui faire plaisir.

Lewis ne tarde pas à venir. Noah pose alors son smartphone sur la table basse du salon avant de se lever et aller ouvrir la porte. Lorsque le jeune Graham lui montre la boîte, disant que ce sont des cupcakes, Noah a les yeux brillants.

Mec, t'es génial !

Dit-il, comme un gamin de trois ans qui n'a qu'une envie, manger ces cupcakes. Noah est un grand gourmand. Heureusement pour lui, il ne prenait pas un kilo à chaque bout de gâteau, parce que sinon, ce serait la catastrophe. Sans tarder, Noah ouvre encore plus la porte afin que Lewis puisse rentrer, après que les deux se soient fait une petite accolade pour se saluer.

Super ! Et toi ?

Demande Noah à son tour, alors qu'il ferme la porte derrière lui, pour se diriger vers le salon.

Pourquoi j'ai l'impression que tu deviens de plus en plus musclé à chaque fois que je te vois ? Faut arrêter tes conneries là. XD

Reprend le jeune homme, en regardant son ami d'un air faussement fâché. Lui, contrairement à Lewis, n'avait pas un corps de mannequin, mais il n'était pas désagréable à voir non plus hein. Acceptable on va dire. Noah est du genre à ne pas trop aimer les garçons sportifs avec de beaux corps qui font fantasmer les filles. Heureusement pour Lewis, il a fait une exception avec lui.

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« Mec, t'es génial ! » En prenant des cupcakes sur le chemin j’étais certain de faire au moins un heureux en arrivant et je ne m’étais pas trompé. Je ne connaissais que trop bien la gourmandise de Noah et j’étais passé par l’un des meilleurs points de vente de cupcakes que je connaissais en ville, ils étaient aussi exquis qu’ils étaient gras. Généralement, lorsque je mangeais deux ou trois cupcakes je m’ajoutais une heure de sport en plus dans la semaine pour dire de ne pas perdre ma musculature, je n’étais pas comme Noah, il avait la chance de ne pas prendre un poil de gras lorsqu’il ne surveillait pas son alimentation mais de mon côté, dès que j’abusais un peu trop sur plusieurs jours j’avais tendance à prendre quelques grammes. Pas de quoi s’affoler non plus, je ne devenais pas soudainement obèse, mais puisque je prenais énormément soin de mon corps, je faisais toujours en sorte de me dépenser davantage lorsque je faisais des écarts. Souriant, je lui avais signalé, avec un regard mutin et pétillant. « Je sais je sais, que ferais-tu sans moi hein ? » Tout en le saluant amicalement je l’avais questionné sur son état d’esprit du jour, était-il en forme ou plutôt d’une humeur moyenne ? « Super ! Et toi ? » Après l’avoir platoniquement câliné je m’étais avancé pour pouvoir rentrer et refermer la porte derrière nous. « Ca va super. » Comment ne pas aller formidablement bien alors que tout me souriait ? Mon album était quasiment terminé, mon année était dans la poche, je possédais les meilleurs amis du monde… Le pied quoi ! « Pourquoi j'ai l'impression que tu deviens de plus en plus musclé à chaque fois que je te vois ? Faut arrêter tes conneries là » Par automatisme je m’étais regardé pendant un bref instant. « Je n’ai pourtant pas fait énormément de sport ces dernières semaines… Tu me trouves trop musclé ? » Je savais qu’il ne s’entendait pas forcément avec les mecs bodybuildés en temps normal et je prenais toujours en compte son avis même si je ne comptais pas me relâcher, aimant ce que je voyais dans le miroir d’un point de vue purement physique et sans aucune prétention. « Alors, dis-moi… Quel est le programme de ce soir ? » Lui avais-je demandé en déposant ma veste sur le porte-manteau.

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