Coule roule boule dévale glisse!
Roule roule roule!
Roule encore!
Cours!
Plus bas. Encore plus bas. Toujours plus...
Il y a encore tant, tant d'espace à dévorer...
Tant de ...
Courbes, creux, dos, reins, hanches.
L'horizon des chevilles
Coule, vite, plus vite...
Coule!
Roule, cours sur la chair.
Glisse.
Entre les volutes de vapeur qui grimpent vers son visage.
Suis la main qui descend sur le ventre...
Et cours, goutte, cours vers le sol...
Coule... Glisse... Emporte...
Emporte souci, tristesse, lassitude.
Mousse et odeurs de lit.
Souvenirs et solitude.
Emporte-les.
L'eau, tiède, sur mon corps, coule, glisse, dévale, cascade. J'ai une main posée sur les carreaux froids, à plat, pour garder l'équilibre. Parce que la chaleur de l'eau, après le froid de la matinée... me tourne la tête. Parce que je n'ai pas déjeuné. Parce que mon autre main est... Là. Là bas. En bas. A la limite du ventre, à la limite des jambes, à la limite du ..
Il n'y a que ma chair. Mon souffle. Mes sensations. Mon incendie. Mon ventre et mes reins... Le silence lourd de l'eau brûlante qui s'écrase. Ma chair en feu. Et cette eau qui chante en se cognant sur le sol...
Il y a la mousse. La vapeur. Le parfum. Je tends le visage vers le pommeau et l'eau se précipite sur moi. Pour me cogner, pour me punir, pour me... me caresser. Le gel douche glisse sa volupté éphémère dans mon dos, sa mousse se niche au creux de mes reins. Mes doigts frôlent les plis de ma chair.
Je me mords la lèvre.
Doucement. Doucement.
Maitriser l'impatience...
Faire durer, s'étirer l'attente...
C'est si agréable, l'attente..
La tension qui augmente...
Le ventre qui se noue.
Le corps qui supplie.
Je frémis.
Ces douches sont des endroits... publics. Peu d'intimité... Bien sûr, il est tôt. Trop tôt pour qu'on vienne interrompre ce moment.
Mais il reste un risque. Mince, frêle, presque inexistant.
Y songer fait se cambrer mes reins... un peu plus.
J'étouffe un son.
Je ne devrais pas...
J'insiste.
Mes doigts... insistent.
Une vague de chaleur dans mon ventre...
Et... Je gémis.
Je ne devrais pas...
On pourrait m'entendre...
Je ne devrais pas...
Ma main se crispe. Sur le carrelage du mur. Puis sur la barre de douche.
Convulsivement. Parce qu'il me faut un autre appui.
Parce que bientôt il faudra que je me retienne... mieux... Bien mieux...
Je renverse le gel douche trouvé plus tôt...
Tant pis... Tant pis. Il sent bon.
Tant pis.
Je suspend un instant les gestes de mes doigts...
Reprendre mon souffle...
J'ai cru entendre...
Roule roule roule!
Roule encore!
Cours!
Plus bas. Encore plus bas. Toujours plus...
Il y a encore tant, tant d'espace à dévorer...
Tant de ...
Courbes, creux, dos, reins, hanches.
L'horizon des chevilles
Coule, vite, plus vite...
Coule!
Roule, cours sur la chair.
Glisse.
Entre les volutes de vapeur qui grimpent vers son visage.
Suis la main qui descend sur le ventre...
Et cours, goutte, cours vers le sol...
Coule... Glisse... Emporte...
Emporte souci, tristesse, lassitude.
Mousse et odeurs de lit.
Souvenirs et solitude.
Emporte-les.
L'eau, tiède, sur mon corps, coule, glisse, dévale, cascade. J'ai une main posée sur les carreaux froids, à plat, pour garder l'équilibre. Parce que la chaleur de l'eau, après le froid de la matinée... me tourne la tête. Parce que je n'ai pas déjeuné. Parce que mon autre main est... Là. Là bas. En bas. A la limite du ventre, à la limite des jambes, à la limite du ..
Il n'y a que ma chair. Mon souffle. Mes sensations. Mon incendie. Mon ventre et mes reins... Le silence lourd de l'eau brûlante qui s'écrase. Ma chair en feu. Et cette eau qui chante en se cognant sur le sol...
Il y a la mousse. La vapeur. Le parfum. Je tends le visage vers le pommeau et l'eau se précipite sur moi. Pour me cogner, pour me punir, pour me... me caresser. Le gel douche glisse sa volupté éphémère dans mon dos, sa mousse se niche au creux de mes reins. Mes doigts frôlent les plis de ma chair.
Je me mords la lèvre.
Doucement. Doucement.
Maitriser l'impatience...
Faire durer, s'étirer l'attente...
C'est si agréable, l'attente..
La tension qui augmente...
Le ventre qui se noue.
Le corps qui supplie.
Je frémis.
Ces douches sont des endroits... publics. Peu d'intimité... Bien sûr, il est tôt. Trop tôt pour qu'on vienne interrompre ce moment.
Mais il reste un risque. Mince, frêle, presque inexistant.
Y songer fait se cambrer mes reins... un peu plus.
J'étouffe un son.
Je ne devrais pas...
J'insiste.
Mes doigts... insistent.
Une vague de chaleur dans mon ventre...
Et... Je gémis.
Je ne devrais pas...
On pourrait m'entendre...
Je ne devrais pas...
Ma main se crispe. Sur le carrelage du mur. Puis sur la barre de douche.
Convulsivement. Parce qu'il me faut un autre appui.
Parce que bientôt il faudra que je me retienne... mieux... Bien mieux...
Je renverse le gel douche trouvé plus tôt...
Tant pis... Tant pis. Il sent bon.
Tant pis.
Je suspend un instant les gestes de mes doigts...
Reprendre mon souffle...
J'ai cru entendre...