Same way - Julian&Zoé

Des petits fours, des amuses-bouches, des pâtisseries, étalées partout dans la grande pièce lumineuse du château. Tout les dix mètres, un buffet magnifiquement orné se présente à nous, titillant notre gourmandise comme ce n'est pas permis. La propriétaire du château avait accepté de louer sa demeure pour une soirée mondaine dédiée aux businessmen et aux célébrités du coin. Dont je fais partie apparemment. Mais finalement, je me retrouve là, devant ce buffet aux couleurs éclatantes, à siroter mon vers de kir, petite gorgée par petite gorgée. Je viens d'arriver et je n'ai pas envie de me mêler tout de suite à la foule. A vrai dire, je cherche un producteur. C'est lui qui m'avait refilé cette adresse pour la soirée. Je me suis pointée dans l'espoir de m'occuper autrement qu'en restant chez moi à m'emmerder, mais je ne le trouve toujours pas. Je déteste attendre. La bouffe me fait de l’œil depuis tout à l'heure. Allez, soyons fou ! Je pioche un toast aux crevettes en pensant aux éventuels kilos que j'allais prendre. Le sport sera obligatoire demain ! Je peux donc me permettre un petit écart... Un second toast me fait envie. Je m'élance pour le choper quand une main plus rapide, s'envole avec ma cible. Surprise, je lève les yeux et me retrouve nez à nez avec une tête qui me semble un peu familière. Une belle gueule bridée que j'avais connue il y a environ deux ans déjà. J'hésite quelques instants sur son prénom. Sérieusement, j'ai honte de moi parfois... Mais ça me revient. "Julian !" Pendant une seconde, je crois qu'il ne me reconnait pas. Il fronce les sourcils puis affiche un beau sourire couleur lavabo IKEA. Je n'en reviens pas de le retrouver ici...

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

Encore une soirée à devoir faire le beau en compagnie d’une femme qui pourrait facilement être sa mère, mais bon, il n’a pas le choix s’il veut avoir de l’argent et vivre comme il en a envie. Il réajuste sa cravate et sa tenue générale, puis ses bijoux. Il n’en a pas mis autant depuis des années, mais c’était une requête de sa cliente. Elle voulait de lui qu’il ait un côté bling bling. Il a déposé sa veste sur le dossier de sa chaise à leur table, mourant pas mal de chaud. Il faut avouer que le temps n’aide pas à rester parfaitement sec et sans sueur, alors en rajoutant une veste en plus, c’est presque impossible. Heureusement, il a pu la retirer rapidement. Il s’ennuie, il doit simplement la suivre en affichant un sourire colgate à toutes les personnes qu’ils croisent. Il n’est qu’un joli trophée à montrer pour en rendre certaines jalouses, il le sait parfaitement, mais il joue le jeu, gentleman au possible. « Tu peux aller prendre quelques amuses bouches au buffet si tu veux, et ramène-moi une coupe de champagne. » Elle lui caresse la joue avec ses grands ongles, il lui fait un baisemain avant de se redresser et de rouler des yeux une fois loin d’elle. Il observe la table, son ventre crie presque famine. Trois jours qu’il ne croque que des sandwichs ou des pommes. Il se mord sensuellement la lèvre avant de prendre un toast au foie gras lui rappelant la France et un autre au scorpion. Il trouve ça assez drôle de voir un buffet avec des goûts pareils. Il en voit un autre lui faire envie et ne remarque pas la petite main qui veut le prendre. Lorsqu’il entend son prénom, il manque de s’étouffer en avalant de travers. Se tournant alors vers la belle blonde, il la zieute durant quelques secondes avant de sourire en la reconnaissant. « Zoé ! » Il joue les hommes heureux, mais à vrai dire, il angoisse un peu de rencontrer quelqu’un de son passé comme ça. Néanmoins, il l’enlace tendrement. « Mon dieu, ça fait longtemps… » Il lui sourit en la regardant. « Tu es encore plus ravissante qu’avant… » Il la fait tourner sur elle-même dans un petit rire. « Alors Mademoiselle la magnifique actrice, tu deviens quoi ? Des projets intéressants ? Un homme dans ta vie ? » Il est curieux, oui, un peu c’est vrai. Mais Zoé et lui, c’est quelque chose de spécial.

Quand il prononce mon prénom à son tour, je marque un temps d'arrêt. Ouais, j'avais carrément oublié le son de sa voix, et ça me fait bizarre de l'entendre à nouveau. Mais je ne peux m'empêcher d'afficher un large sourire mi-béat mi-heureux lorsqu'il m'enlace. Toujours aussi grande ce mec ! Au moins une tête de plus que moi. Quelques miettes de gâteau finissent par tomber de ses babines quand il parle. « Mon dieu, ça fait longtemps… Tu es encore plus ravissante qu’avant… » Sa main attrape la mienne et il me fait tournoyer sur moi même, faisait virevolter le jupe de ma Robe. Je ris à son compliment, ça me flatte. « Et toi alors ! » Je le reluque de bas en haut sans manquer de constater à quel point sa tenue le rend classe et sexy. « Un vrai homme ! » Phrase a double sens, que je lance comme ça, histoire de lui faire comprendre que je n'ai jamais oublié ce qu'il s'était passé entre nous. Mon voyage en Corée, pour la promo de mon premier film Hollywoodien, est tout simplement inoubliable. Et autant dire qu'il y est un peu pour quelque chose. Son sourire me laisse deviner qu'il se souvient également de mon passage dans la même ville que lui.  Mais il enchaîne directement, me fusillant de question. « Alors Mademoiselle la magnifique actrice, tu deviens quoi ? Des projets intéressants ? Un homme dans ta vie ? » Wow ! Toutes ces questions m'agressent un peu. Je le dévisages un moment, sans savoir par quoi commencer, ni à quoi répondre en premier. Sa peau est tellement lisse et les traits de son visage tellement fins... Je comprends encore aujourd'hui pourquoi j'avais fondu pour lui quelques années plus tôt. Il n'a rien perdu de se beauté. « Euh, et ben moi, j'en suis où ? » A croire que je posais la question à moi-même.  « Toujours en quête de nouvelles productions. Tu sais ce que c'est ! » Et oui, dans la musique, Monsieur devait être présent à droite à gauche, occupé à penser à ses prochains sons. Le business quoi. « Sentimentalement... C'est délicat. » Etre amoureuse d'un homme âgé d'une dizaine d'années de plus que soi, ce n'est pas courant, ni même facile à gérer. « Disons toujours aussi frivole. » Je riais, choisissant la carte de la fille libre et indépendante. T'façon il m'avais toujours connu comme ça. Il avait peut-être réussi à me retirer toutes mes fringues, mais je n'aurai jamais totalement été mise à nu.  « Et toi, dis moi. Une conquête en ce moment ? » Je lui balançais un clin d’œil aguicheur, prenant une nouvelle gorgée de kir.

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

« Euh, et ben moi, j'en suis où ? » Il rit en l’entendant dire ça, comme si elle se le demande à elle-même. Décidément, elle n’a pas changée la belle blonde. « Toujours en quête de nouvelles productions. Tu sais ce que c'est ! » Oui il sait mais techniquement, il ne devrait plus savoir. Cependant, il ne perd rien de son sourire en la regardant, contemplant ses formes et sa silhouette qu’il trouve parfaits. Ah Zoe… toute une histoire entre eux. Elle restera toujours une personne spéciale pour lui, il le sait. « Sentimentalement... C'est délicat. » Il grimace un peu à cette phrase. Ça semble toujours délicat pour tout le monde. A vrai dire, il est bien heureux d’être célibataire et de ne pas avoir à subir de pression de ce côté-là. Coucher à droite et gauche quand il a envie lui suffit comme maque d’attention pour le moment. « Disons toujours aussi frivole. » Il sourit en coin en se penchant vers elle pour lui parler à l’oreille. « Une bonne chose à savoir. » Bah quoi ? Après tout, entre eux, ça avait été torride, passionné, intense et court, mais pas forcément unique. Il peut bien lui avouer cela à l’oreille en tentant de la faire légèrement frissonner au passage. Se redressant, il sourit encore en fourguant ses mains dans ses poches. « Et toi, dis moi. Une conquête en ce moment ? » Il hausse ses épaules. « Disons que je suis ton exemple niveau frivolité. Je suis jeune, je n’ai pas envie de me caser de suite. » Et surtout, ça compliquerait trop de chose. Il se rappelle alors de la coupe de champagne et part l’apporter à sa cliente, discutant un peu avant elle, il est surpris quand elle lui montre le piano en disant que s’il veut faire un petit show, c’est fortement possible. Il se redresse hésitant, mais il y voit là une bonne occasion de faire croire à Zoé que tout va bien pour lui. Repartant vers elle, il lui sourit. « Bouge pas, j’ai une petite surprise. » Il sourit en coin avant de se diriger vers le piano et de tester le micro. Dans la salle, les gens commencent à se taire un peu. Il a une aisance naturelle pour faire ça. Il s’installe et réfléchit à quoi faire, in the cloud lui vient alors naturellement en tête. Il est un peu rouillé avec le piano, il ne le pratique plus régulièrement, il faut bien l’avouer, mais il retrouve son aisance. Il n’a pas chanté ainsi depuis des lustres. Du moins, il a l’impression que ça fait des années alors que ça fait moins d’un an. Il a fait une croix sur le chant en arrivant ici préférant se concentrer sur la danse et le reste. Il est sérieux au piano, passionné, ça ne dure pas longtemps, mais c’est suffisant. Il n’est pas la star de la soirée après tout. A la fin, il salue les gens en s’inclinant à plusieurs reprises, se faisant attraper par sa couguar qui l’emmène plus loin pour parler avec des gens en le présentant. Il fait signe à Zoé de l’attendre, qu’il arrive. Il parvient à se libérer au bout de quelques minutes en prétextant avoir faim. Il s’éloigne alors, retrouvant la belle blonde. « Désolé du contretemps. » Il lui sourit.

Julian grimace quand je lui dis que ma vie sentimentale est compliquée. Ce n'est pas faux. Avec Greg, tout est toujours complexe. Mais je ne m'étale sur ces détails. « Disons toujours aussi frivole. » Finalement, il sourit, comme si cette réponse le satisfaisait plus que la précédente. Il se penche vers moi pour me glisser à l'oreille, de sa voix sensuelle « Une bonne chose à savoir. » Il se redresse, fier de lui, pendant que je le dévisage le regard traduisant un certain étonnement, comme un léger amusement. Il faut croire que ce que je lui ai offert la première fois lui a bien plu. Alors, intriguée à mon tour, je lui demande où en est sa vie sentimentale. Et je me sens un peu soulager quand je le vois hausser les épaules -j'avoue- avec un petit air de négligence. « Disons que je suis ton exemple niveau frivolité. Je suis jeune, je n’ai pas envie de me caser de suite. » Je hoche un sourcil, arborant un magnifique sourire, signe que cette réponse me convenait tout aussi parfaitement.
Julian me fait un signe de la main, me faisant comprendre qu'il revenait sous peu... Et je restais plantée seule à côté du buffet, comme une cruche. Encore. J'avalais un toast aux crevettes en même temps que ma gêne. Il fallait que je m'assoie. Alors j'allais me poser à une table où il y avait déjà des gens, sans gêne. Deux couples de vieux chics qui me dévisageaient. Ne savent-ils pas qui je suis ? J'ai du mal avec les riches comme eux. Pleine d'hypocrisie, je leur offre un large sourire avant de me servir un verre du superbe vin rouge qu'ils avaient spécialement commandé. Au loin, j'observe Julian qui semble parler à une femme âgée. Une espère de cougar refaite à cinquante pour-cent. Il lui offre un verre de champagne et discute quelques instants avec elle. Il serait quand même en train de la draguer ? Elle est carrément immonde. Quelle déception si c'était le cas... Finalement il revient vers moi en souriant. « Bouge pas, j’ai une petite surprise. » Mes lèvres s'étendent lorsqu'il dit le mot surprise. Oh oui ! Parce que j'adore les surprises ! Et il repart aussi vite qu'il était venu pour aller s'installer derrière le magnifique piano à queue noir qui se cachait dans un coin de la pièce. Quand il teste le piano et le micro, le brouhaha général s’atténue, et toutes les têtes regardent vers lui. Avec son air passionné, il entame son morceau. Et il est affreusement craquant, concentré comme ça. Je m'en mordille la lèvre, le regard perdu sur lui. Il commence à chanter dans le micro, de sa voix tellement suave et envoûtante, dans son parfait coréen. Et il y a cette mélodie, belle et touchante. Il faut croire qu'il n'a pas perdu son talent ce petit gars ! Quand sa chanson se termine -bien trop tôt à mon goût-, toute la salle se dresse et applaudit fièrement. Moi y comprit. Je m'avance vers lui pour le rejoindre mais je me fais devancer par cette cougar des années quatre vingt dix qui l'attrape par le bras pour l'emmener discuter. Je ne sais pas qui c'est cette vieille peau mais elle ne perd rien pour attendre... Julian me fait un signe de la main pour l'attendre, auquel je lui fais une moue boudeuse. Oui, de loin. Et je vais me rasseoir avec la tribut de bourgeois pour siroter mon vin. Aucune trace de ce producteur que je devais retrouver. Ce gros lourd m'a surement posé un lapin. Il a le chic pour ça, ce n'est pas la première fois.
Julian me rejoint rapidement finalement en s'excusant « Désolé du contretemps. ». Son sourire me rebooste un peu. « Pas de soucis l'artiste. » Je lui fais un signe de tête vers l'extérieur, pour qu'on aille se poser sur le superbe balcon. J'attrape sa main et l'y entraîne. Dehors il fait un peu plus frais mais c'est tout à fait correct. « Je vois que tu chantes toujours aussi bien. » Je fais remarquer en m'appuyant contre la balustrade.

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

« Pas de soucis l'artiste. » Il sourit quand elle lui dit ça, la suivant rapidement quand elle indique le balcon d’un signe de tête. Pourquoi pas après tout. Mais il ne part pas les mains vides et arrive attraper deux verres de champagne juste avant de quitter la salle. Le breuvage de rois. Il ne les tient que d’une main, prenant grande garde à ne rien renverser. Ça lui rappelle un jeu télévisé auquel il avait dû participer une fois avec les gars. Néanmoins, il serre la main de la belle dans la sienne, observant la vue qui s’offre à eux alors qu’il lui donne la coupe prévu pour elle. « Je vois que tu chantes toujours aussi bien. » Il sourit en coin. « Ça me manquait sans que j’ose me l’avouer. » Il se mord la lèvre avant de soupirer faiblement, pensant aux gars, à tout ce qui s’est terminé brutalement. Il lui sourit encore en se tournant un peu plus vers elle, posant sa hanche contre la balustrade pour s’y poser un peu. « J’ai stoppé le groupe pour poursuivre mes études et essayer de percer ici mais plus comme danseur, chorégraphe, ou peut-être acteur, je sais pas trop. » Elle sera sûrement sur les fesses d’apprendre ça. Elle a connu le groupe, elle sait sans aucun doute à quel point les gars s’adoraient. Mais le mensonge est si facile à dire. Il ne veut pas qu’elle le voit autrement que comme le Julian qu’elle a connu. « ça se passe bien, j’ai chorégraphié le clip d’un jeune artiste là. On est encore en répétitions, mais ça se passe bien, j’ai hâte de voir le tournage. » Il lui sourit tendrement avant de se pencher, se tenant à la barrière, verre de champagne en main alors que le vent balaye doucement ses cheveux. « Mais c’est vraiment un plaisir de te voir tu sais ? J’ai jamais oublié la soirée et notre nuit. » Il se redresse dans un petit sourire, posant le verre sur la balustrade avant de glisser sa main sur la taille de Zoé pour l’attirer contre lui, déposant ses lèvres sur la joue de la demoiselle. « Tu savais que Junho nous avait surpris à l’hôtel le jour-là ? Il venait me chercher pour déjeuner le matin… Depuis à chaque fois qu’on nous demandait dans une interview le genre de femme que j’aimais, il disait : les blondes. Et des fans se sont teintes à cause de ça… » Il fait une petite moue adorable avant de rire. Regardant sa couguar de loin qui semble occupée pour le moment, mais il devrait forcément retourner vers elle à un moment. « J’peux te demander ton numéro ? On est dans la même ville, on pourrait se revoir de temps en temps. » Il lui sourit en lui caressant le dos doucement.

« Ça me manquait sans que j’ose me l’avouer. » Je souris parce que cet aveu est terriblement mignon. La musique se lit dans ses yeux. Quoi qu'on fasse, cette passion l'animera toujours. Pourtant, il y a dans ses mots quelque chose qui me laisse comprendre que sa vie a changé. Pourquoi chanter lui manquerait s'il travaille toujours là dedans ? Je marquais un temps d'arrêt avant de le question. « Comment ça, ça te manque ? » Toujours ce sourire présent sur ses lèvres, il s'appuie à son tour sur la rembarde et m'explique. « J’ai stoppé le groupe pour poursuivre mes études et essayer de percer ici mais plus comme danseur, chorégraphe, ou peut-être acteur, je sais pas trop. » Cette révélation m'éclate en pleine face. Je lui tire une tête étonnée, les yeux ronds comme des ballons et la bouche-bée. Il avait l'air pourtant si heureux et épanoui dans son travail. Qui ne rêverait pas de devenir un chanteur aimé et reconnu comme il l'a été ? Nerveusement, je pouffe avant de lui dire « T'es pas sérieux ? T'as pas laissé tomber ton groupe ? » Pendant une seconde il ne dit rien, comme pour me laisser ravaler ma salive en même temps que la nouvelle. De sa part, c'est vraiment une surprise. Il est le dernier que j'aurai cru capable d'abandonner sa passion. Il me rassure en me disant qu'il va tout de même bien, qu'il a trouvé un contract avec un artiste pour lui faire ses chorégraphies. Au fond je ne sais pas si c'est aussi rassurant que ça. Comme s'il préférait danser pour les autres que pour lui-même.Ce n'est pas à moi qu'il fera croire ça. Silencieuse, je hôche la tête puis me prend une bonne gorgée du champgne que Julian m'a passé. Non, deux bonnes gorgées en fait. « Mais c’est vraiment un plaisir de te voir tu sais ? J’ai jamais oublié la soirée et notre nuit. » Me dit-il pour changer de sujet, avec une voix plus douce et parlant un peu plus bas. Je ne peux réprimer ce sourire en coin qui se dessine sur mes lèvres avant de le regarder malicieusement. « Et moi dont. » Je réponds en levant un sourcil. Je me souviens de tout. De ses baisers tendres sur mon corps, de sa peau douce et chaude contre la mienne, de ses souffles et ses gestes hésitants parfois. A l'époque je faisais parti de ses gens qui croient que les coréens sont des personnes sages et propres sur elles, qui ne font pas l'amour avant le mariage et tout ce genre de connerie. Julian m'a bien vacciné contre ce genre d'idée ! Même si je me doute qu'il n'avait pas non plus l'habitude de s'envoyer en l'air avant moi. Malgré tout, il avait rendu notre première fois ensemble douce et délicate. C'était loin de ressembler à certaines parties de jambes en l'air où j'avais eu le sentiment d'être un animal sauvage.
Julian m'attrappe par la hanche avant de m'attirer à lui et de m'embrasser sur la joue. « Tu savais que Junho nous avait surpris à l’hôtel le jour-là ? » Je le regarde avec surprise avant de rigoler. « Non, c'est pas vrai ?! » Décidément, j'en apprend des choses ce soir. « Il venait me chercher pour déjeuner le matin… Depuis à chaque fois qu’on nous demandait dans une interview le genre de femme que j’aimais, il disait : les blondes. Et des fans se sont teintes à cause de ça… » Je manque de m'étouffer en buvant mon champagne. Et j'éclate de rire, en même temps que lui. Dois-je me sentir un tantinet coupable de certaines crises capillaires chez les coréennes ? Pourtant je ne ressens que de la fierté. Toutes les nanas cherchent plus ou moins à me ressembler -malgré elles. Même si nous savons tous que ce n'est pas ça qui fera tomber Julian dans leur lit. Je l'observe pendant qu'il zieute la salle rapidement, et revois cette vieille femme au loin, qui discute avec du monde. La main de Julian me caresse le dos puis il me dit « J’peux te demander ton numéro ? On est dans la même ville, on pourrait se revoir de temps en temps. » Je comprends facilement ce sous entendu qu'il aimerait bien qu'on remette ça sur le tapis, nous deux. Chose qui ne me gênerait pas, avouons-le nous. Cependant, je pense à cette cougar et ne peux m'empêcher de lui sortir « Oui tu as raison. On se reverra à l'abri des regards de ta vieille peau. » Malgré moi, ces mots sortent avec un arrière goût de reproche. Non pas que je lui en veuille de draguer des femmes âgés, si c'est son plaisir. Mais je sens bien qu'il me cache quelque chose avec elle. Il l'observe beaucoup trop souvent pour que ce ne soit rien. Je voudrais simplement savoir. Lui me regarde un instant surpris de ma question et -surement- du fait que j'ai remarqué cette nana. Comme il ne répond rien tout de suite, j'insiste en la désignant d'un signe de tête. « C'est qui elle ? »

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

Elle est surprise pour le groupe. Qui ne le serait pas à vrai dire ? Il sait bien que c’est une petite bombe qu’il lâche pour ceux les ayant connus. Mais c’est comme ça. Et il doit encore et encore et encore jouer la comédie. Il ne dit trop rien, il n’a pas vraiment envie de s’étendre là-dessus, alors, il s’empresse de changer de sujet. Parler de leur fameuse soirée, voilà un bon plan qui fait du bien à vrai dire. Non seulement, il peut lui avouer une chose amusante, mais en plus, se remémorer le bon temps avec elle tout en la tenant contre lui. Parce qu’on aura beau dire, Zoé est toujours autant désirable et magnifique. Et puis, elle reste sa première fois. Personne ne le sait, tout le monde le prend pour un Dom Juan couchant depuis toujours mais non, il a perdu sa virginité à 21 ans seulement. Il lui demande son numéro afin de pouvoir la revoir plus intimement, elle acquiesce non sans oublier de lui envoyer une bonne petite pique sur sa couguar. Aish, ça devait bien arriver ça. Mais quoi lui dire ? Il ne pensait sincèrement pas la retrouver ici et maintenant. Il sent le reproche dans sa voix. Il réfléchit un moment sur comment tourner la chose, buvant du champagne en même temps avant de l’avaler à moitié de travers lorsque Zoé ouvre à nouveau la bouche. « C'est qui elle ? » Il voit bien qu’il montre la femme cinquantenaire qu’il a accompagnée. Souriant, il se tient contre elle. « Une ancienne connaissance à ma mère, elle a le bras long dans cette ville, elle m’avait donné son nom pour que je puisse la contacter et elle m’a demandé de l’accompagner ce soir. » Bon, il ne ment qu’à moitié. Elle a vraiment le bras long dans cette ville, elle pourrait vraiment lui ouvrir des portes, elle n’est juste PAS une amie de sa mère. Mais elle lui a bien demandé de l’accompagner ici contre une bonne dose de billets verts et il sait parfaitement qu’il devra coucher avec elle cette nuit s’il veut être dans ses petits papiers. « C’est comme ça dans cette ville, tu le sais bien, avec notre métier, il faut avoir des connaissances solides, sinon, on est pas grand-chose. » ça non plus, ce n’est pas faux. Il se mordille un peu la lèvre. « C’est pour ça que je ne dois pas l’abandonner longtemps. » Il donne son téléphone à Zoé, attendant qu’elle rentre le numéro dedans avant de le récupérer. « Mais je te promets que je vais t’appeler demain pour te proposer une superbe soirée rien que toi et moi. » Il l’embrasse alors au coin des lèvres, lui caressant la hanche en même temps. « Te revoir fut vraiment un plaisir Zoé. » Il aimerait rester avec elle plus longtemps mais s’il le fait, il risque de perdre sa cliente, surtout si elle le voit flirter avec une autre. Un dernier baisemain suivit d’une promesse de l’appeler et il se faufile dans la salle, revenant aux côtés de la femme qui sourit en le voyant, lui pinçant les fesses sans aucune gêne avant de le présenter encore à d’autres personnes.

Il hésite avant de me répondre mais reste pourtant confiant. Le sourire au lèvres il me dit  « Une ancienne connaissance à ma mère, elle a le bras long dans cette ville, elle m’avait donné son nom pour que je puisse la contacter et elle m’a demandé de l’accompagner ce soir. » Je suis un peu soulagée, je l'avoue. C'est peut-être égoïste de ma part mais en ma présence -surtout après toutes ces années durant lesquels on ne s'est pas vu-, j'aurai eu du mal à encaisser qu'il préfère s'intéresser à une nana comme elle plutôt que moi. Et puis, si elle a le bras long comme il dit, c'est que bénéfique pour lui. L'aspect intérêt de leur relation me fait esquisser un sourire. Oh oui, je suis égocentrique parfois. « C’est comme ça dans cette ville, tu le sais bien, avec notre métier, il faut avoir des connaissances solides, sinon, on est pas grand-chose. » Je déguste ce champagne tout en acquiesçant à sa phrase. Ça me fait penser à mes connaissances qui, ce soir, ne sont pas si présentes. « Ouais, je connais bien en effet ! Le producteur que je devais retrouver ici m'a encore planté apparemment... Histoire que tu vois à quel point cette connaissance est solide. » Il sourit face à mon ironie. Je déteste qu'on me laisse en plan. « Ce mec est ingrat. Un vrai chieur... Heureusement qu'il a du talent et des bonnes relations, je te jure. » Finalement je termine mon verre et adresse un sourire en guise de remerciement à Julian. Lui se mord la lèvre un instant avant de me faire comprendre qu'il doit aller rejoindre sa connaissance. Mais avant ça, il me passe son téléphone pour que j'y note mon numéro. « Mais je te promets que je vais t’appeler demain pour te proposer une superbe soirée rien que toi et moi. » . « J'espère bien ! » Je lui rends son téléphone, croisant son regard de braise. Lorsqu'il vient embrasser le coin de mes lèvres, je réprime une envie folle de l'emmener avec moi. « Te revoir fut vraiment un plaisir Zoé. » Ses mots sonnent comme si je devais m'apprêter à ne plus le revoir pendant longtemps, comme lors de notre dernière rencontre. « De même Julian. » Un sourire charmeur vient se dessiner sur mes lèvres. Puis je le regarde partir, un arrière goût de regret, comme si j'avais manqué de faire quelque chose. Mon verre est vide et l'air de dehors commence à me donner quelques frissons. Je pourrais passer ma soirée a mater son beau petit derrière et à lui faire des clins d’œil quand la couguar aura le dos tournés, mais en dehors de ça, ce serait d'un ennui mortel. Je ne vais pas crever ici à attendre l'autre con. Aussitôt, je me lève, retourne dans la salle pour déposer ma flûte sur une table, quitte la salle en faisant grincer les deux grandes portes d'entrée. Royalement bien sûr.

END.

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.