Assise sur le bord du sentier, la jeune femme examinait son corps pour capter ses plaies.
« Oui ça va, j'ai rien de cassé. » Dit-elle en l'air, comme ce genre de phrase que l'on dit aux autres par habitude. De mon côté, j'étais tellement mal à l'aise et désolé que je n'osais rien dire, restant simplement là, debout à côté d'elle. Lorsqu'elle regarda ses coudes, l'un deux saignait plus que l'autre. Et en deux trois mouvements, elle sortit une bouteille d'eau de son sac pour se rincer.
« J'ai rien de grave, c'est le principal je crois. » Affirma-t-elle, souriant enfin. Boo arrivait vers moi doucement, son excitation redescendu après s'être fait étranglé. Je lui lançais un regard méchant -même si j'avais conscience que mon chien s'en foutait un peu- pendant que la jeune brune ne regardait pas. Il aurait droit à une petite leçon une fois revenu à la maison.
« Ouf ! J'aurais vraiment été mal s'il vous était arrivé quelque chose de grave... » Ceci dit, elle saignait quand même assez, aux coudes comme aux genoux.
« Mais vous saignez... Je suis désolé. » En réfléchissant un peu, j'avais des mouchoirs dans mon à dos. J'allais lui proposer lorsqu'elle retira son tee-shirt devant moi, l'utilisant comme compresse pour son genou. Je la dévisageait, en brassière, complètement bouche-bée, et je sentis le sang monté dans ma tête de gêne. Quel cran cette nana ! Voilà maintenant que je rougissait à la vue d'une fille en brassière. Je mourrais juste d'envie de me cacher. Boo se mit à aboyer vers elle. Il ne manquait plus que lui pour m'afficher. Mais, très aimable, la jeune fille s'excusa à son tour, caressant le dos de Boo, comme si la situation était parfaite et que ses blessures ne valaient rien.
« Pardon de t'avoir étranglé bonhomme, je t'avais pas vu arriver. » Elle semblait vraiment trop gentille. Gêné par la situation, je me grattais l'arrière de la tête en riant niaisement.
« Les promenades, ça le rend toujours fou. Il adore courir partout... » Chose qu'il confirma en aboyant de plus belle. C'est lorsqu'elle sortit son Ipod de la poche de son sac qu'elle comprit qu'il était mort.
« Il y a pas eu mort d'homme mais morts d'appareils électroniques je crois. » En effet, l'engin ne s'allumait plus. L'eau avait du entrer à l'intérieur et endommager le circuit électrique. Plus elle tentait de l'allumer et de le refaire fonctionner, plus je voyais sa tête déçue et peu agacée.
« Oh mince ! C'est ma faute... Si vous voulez je connais un gars très fort en informatique, il pourrait vous le réparer. » Mais je doutais qu'il soit récupérable. Les appareils Apple ont toujours été fragiles.
« Je pourrais vous en racheter un si jamais il ne fonctionne plus. Ce n'est pas très grave ! » Je disais cette dernière phrase, sans savoir si la personne que je cherchais à rassurer était elle ou moi.