Bon, c'est le jour où je me décide à mettre en scène mon défi de bizutage. Je n'y vais pas à l'aveugle à vrai dire, non j'ai tenté auparavant de repérer quelle pouvait être la meilleure proie possible pour cette épreuve, à comprendre une jolie fille jeune si possible avec qui ma semence pourrait effectivement donner un beau résultat. Qu'on se le dise, il devait s'agir d'une blonde aux yeux clairs, fine et athlétique avec un minois de poupée. Eh bien, je l'ai trouvée assez rapidement sans fouiller à travers tout le campus. C'est au complexe sportif que je l'ai rencontrée la première fois il y a de cela quelques mois déjà et pour cause, je suis régulièrement dans ce complexe pour mes propres entraînements, de basket parfois entre autres. Elle se prénomme Gia, j'ai réussi à choper son prénom grâce à un pote intéressé par elle d'ailleurs. Gia doit me connaître de vue, peut-être je n'en suis même pas sûr, en tout cas pour ma part c'était difficile de ne pas la voir. L'ami qui m'a donné son prénom m'a également informé du fait qu'elle n'est pas juste entraîneuse de cheerleading mais qu'elle est aussi assistante en langues et qu'elle devrait y être normalement ce soir, à cette heure précise où je me rends dans le bâtiment de langues. Intérieurement je me répète le numéro de la salle dans laquelle elle devrait se trouver ; normalement le cours devrait se terminer d'ici quelques minutes. Après avoir monté un étage et marché quelques pas, je me retrouve devant la salle, dont la porte est entrouverte. Alors je regarde par l'entrebaillement de la porte et chance, Gia se trouve être là en compagnie d'un autre étudiant qui range ses affaires. Je patiente devant la porte le temps que celui-ci s'en aille et enfin je rentre dans la pièce. Là je croise son regard et je lui adresse un petit sourire, sans en faire trop pour autant. « Salut, je ne te dérange pas ? J'aimerais discuter avec toi quelques minutes si c'est possible, j'ai un truc très important à te dire, ou plutôt à te proposer en fait. » Que je demande le plus sérieusement possible, rentrant ainsi dans mon rôle petit à petit. Et sans qu'elle ne m'y autorise – c'est pas comme s'il me la fallait son autorisation de toute façon – je tire une chaise, m'assieds dessus et attends qu'elle me laisse parler.
Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger