- Les yeux clos, je refusais de les entrouvrir de peur de voir encore cette pièce tellement familière depuis quelques semaines. Si seulement tout cela pouvait-il être qu’un simple cauchemar. Depuis que j’étais sorti du coma, le temps me semblait long. La routine s’était installée rapidement. Même les infirmières n’étaient pas particulièrement belles pour que je puisse me rincer l’œil et vérifier si elles étaient dénudées sous leurs blouses. C’est pour souligner la qualité douteuse du personnel de cet hôpital. La décoration et la nourriture ne sont pas particulièrement reluisantes. Ils pourraient faire quelques efforts sur le personnel soignant des lieux. De toute manière un camé comme moi n’allait certainement pas changer le monde, pas maintenant du moins.
Attrapant la télécommande de la télévision, je l’allumais et commençais à zapper en quête d’une chaîne qui retienne toute mon attention. C’était cause perdue. J’éteignis rapidement, quand une infirmière arriva. Elle commença à inspecter si tout le matériel médical confectionnait parfaitement. Elle se tourna alors vers moi : « Comment allez-vous aujourd’hui ? » dit-elle assez froidement. Toujours autant aimable avec moi. Je commençais à être rôdé. Elle était souvent mal lunée et particulièrement avec moi. Je crois sincèrement qu’elle n’était pas satisfaite au lit par son mari. Je l’aurais bien honoré, si elle avait été moins odieuse avec moi et si elle n’était pas plus large que haute. Un vrai cube. Je ne lui répondis rien. Sa présence m’insupportait viscéralement. Le pire c’est que, voyant que je restais muet comme une carpe, elle enfonça le clou en toute conscience : « Toujours aucune visite aujourd’hui… pauv’ gars ! ». Les derniers mots étaient suffisamment audibles pour que je puisse les entendre. En plus d’être odieuse, cette morue était blessante. Elle n’avait aucun respect pour les patients. Serrant les dents, je préférais me taire plutôt que de déverser toute ma haine contre elle. Ca ne m’avancerait à rien, au contraire, ça pourrait m’être préjudiciable pour la suite de mon hospitalisation. Faire bonne figure. Elle s’éclipsa enfin. Jugeant qu’elle devait s’être assez éloignée, je lâchai : « Salope ! ». J’enrageais intérieurement contre cette femme qui n’avait la légitimité à exercer dans un tel lieu. Je tâchais de me rendormir pour oublier sa venue, ses remarques désobligeantes et penser à autre chose.