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    i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Sam 19 Juil 2014 - 3:47
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    La peau dorée et le regard embrasé, je me sentais peu à peu partir, comme transporté par une vague soudaine de nonchalance, de quiétude certaine. Oh, peut-être ne devais-je pas prêter attention à tous ces sentiments qui me submergeaient, peut-être devais-je même éteindre mon palpitant le temps d'une poignée de seconde. Là, appuyer sur le bouton "arrêt" en espérant que celui ci ne stoppe pour autant pas ses battements. Pourquoi disait-on qu'il que le coeur dirigeait tout ce qui touchait aux sentiments ? Je n'en savais trop rien, puisque j'avais la nette impression que tout restait encore et toujours dans ma tête. C'était toujours le même problème. Un long silence, un regard, un don certain pour la souffrance, et j'étais reparti pour de nouvelles déceptions. Oui, j'avais bien conscience que ce que je ressentais n'était jamais facile, qu'aucun sentiment n'était en lui même une chose "simple" à assumer. J'avais pourtant choisi la faciliter, la discrétion. Jamais je ne me montrerai sous mon vrai jour, je savais à quel point je pouvais être maladroit. C'était toujours la même histoire, je m'attachais, il le remarquait, je perdais mes moyens, il riait, et mon coeur se brisait un peu plus. Pourtant, je ne perdais jamais foi en quelque chose comme l'amour. Le coup de foudre, j'y croyais. Ce jour là, j'avais choisi de tout laisser de côté, de partir à l'aventure, de m'élancer dans ce que l'on appelait "la vie". Croyez-le ou non, mais ça n'était pas quelque chose de particulièrement facile, pour moi qui était habitué à vivre en solitaire, à ne me préoccuper des autres, sans pour autant oser les approcher. J'étais ce que l'on appelait un ermite. Un ermite pouvant être un minimum sociable, bien évidemment, mais qui avait comme tout ermite qui se respecte un besoin non négligeable de solitude quotidienne. Alors, lorsque ce genre d'événement s'annonçait, et même si je continuais à l'appréhender, il était certain que je ne comptais pas rester dans mon coin à broyer du noir pendant que toutes mes connaissances s'amusaient au soleil, profitant un maximum de cette vie qui s'offrait à eux. Je valais mieux que ça et j'en avais conscience, même s'il était parfois compliqué de l'assumer. Perdu dans mes pensées, mes bras frôlaient quelques personnes tandis que mes prunelles océans s'étaient déposées sur un stand de glaces ayant réchappé aux intenses montées de chaleurs de ces derniers jours. Parfois, je me disais que dans des moments comme celui ci, j'aurais donné n'importe quoi pour me retrouver derrière un comptoir comme celui ci, entouré de produits frais, alors que tous les autres rôtissaient sagement sous mes yeux. Me frayer un chemin jusqu'à la file ne fut cependant pas chose aisée, ayant la nette impression qu'à chaque pas, le nombre de personnes autour de moi semblait s'accroitre d'une force majeure. De toute évidence, tout le monde avait plus ou moins eu la même idée que moi, hm. Enfin, je n'avais pas non plus le monopole du plus grand mangeur de glaces, n'étant de base pas franchement attiré par tout ce qui était produit congelé. Mains dans les poches, mes doigts trituraient un court instant les quelques pièces qui jonchaient celles ci, en espérant avoir suffisamment pour subvenir à mes besoins. Mais une question des plus complexes restait encore en suspens. Quel parfum allais-je bien pouvoir choisir ? Oh je vous vois venir avec votre petit air taquin, vous devez très certainement penser que j'en fais des tonnes, qu'il n'est pas si difficile que ça de choisir un parfum, eh bien pour moi si. Je n'étais pas un grand gourmand, pourtant je n'arrivais jamais à me décider. Et plus il y avait de choix, et plus la tâche m'était compliquée. Oui, j'avais bien souvent tendance à m'éparpiller, comme si le simple fait d'avoir le choix suffisait à remettre toute une partie de mon existence en question. Que l'on se mette d'accord, ça n'était pas franchement le cas, et qu'importe le parfum que je choisirais, il était évident que je n'allais par exemple par mourir si je prenais le pistache plutôt que la vanille. Enfin, ça, c'était seulement si toutes les glaces contenaient le même taux de poison en elles, soit zéros. Les gens avançaient à petits pas, et certains en profitaient même pour me doubler, mais je ne bronchais pas pour autant, bien trop concentré sur toutes ces couleurs qui s'offraient à moi. D'une moue convaincue, j'avais finalement flanché pour la fraise. Tout le monde aimait la fraise, surtout les enfants, et quelque part, je n'étais encore qu'un gamin qui se prenait pour un bonhomme. Arrivant au comptoir, je tentais un sourire maladroit tout en murmurant de ma voix grave un petit « (...) A la fraise s'il vous plait. » précédé d'un court moment d'hésitation. Tendant mes pièces, je récupérais alors mon cornet, saluant le vendeur d'un geste innocent de tête avant de me détourner de là. Oh, je le quittais avec regret ce comptoir, sentant déjà la chaleur s'éprendre à nouveau de mon corps. Je n'étais pourtant pas bien habillé, une chemise à carreaux, ouverte, dont les deux côtés flottaient autour d'un torse dénudé, et un short court, vert sapin, classique. Me frayant un chemin à travers la foule, je me sentais d'un coup soulever, comme si je me faisait trainer par un courant marin quelconque. Entraînés par la foule qui s'élance et qui danse une folle farandole nos deux mains restent soudées. Et parfois soulevés, nos deux corps enlacés s'envolent , et retombent tous deux épanouis, enivrés et heureux. Ironie du sort, il y avait ce classique français que j'avais entendu lors de mon dernier voyage en France qui me trottait dans la tête tandis que je tentais tant bien que mal de ne pas faire tomber mon cornet à même le sol. Alors, je le levais au ciel, tel un remake du flambeau de la statue de la liberté, sautillant sur mes guibolles pour épargner les passants. Et puis un vide. Mon coeur se resserrait un court instant, avant de relâcher toute pression. Voilà, il commençait à y avoir un peu moins de monde. Heureux mais distrait, comme à mon habitude, mon regard commençait ainsi à jongler de droite à gauche, sur des détails minimes qui n'avaient pas la moindre importance. Un couple qui se tenait par la main, une femme au téléphone, cet affreux haut rouge qu'un homme portait, ou encore la casquette léopard qu'une belle blonde exhibait. Je sentais la glacer couler quelque peu sur la serviette qui enroulait le cornet. Et puis une masse. Là, tout contre moi, je venais de heurter quelqu'un, et bien évidemment ma fraise s'était généreusement écrasée tout contre son haut. Mes billes azurées n'avaient jamais été aussi immenses, tandis que mon regard n'osait pas remonter jusqu'à celui de cet inconnu. « Et bien évidemment, ça n'arrive pas qu'aux personnages distraits des dessins animés. » me murmurais-je plus à moi met qu'au jeune homme, d'un ton quelque peu dépité. Sentant mes joues rougir, j'avais finalement osé un regard en direction du visage de celui ci. Mais peut-être n'aurais pas du ? Peut-être aurais-je du rester dans l'ignorance ? Croyez moi que je m'en serais moins voulu pour le coup. Ces lèvres, ce nez, ces yeux. Oh non. « Je... » tentais-je maladroitement, et bien malgré moi tandis que l'envie de me jeter de la hauteur la plus proche me semblait maintenant plus qu'envisageable. Qu'étais-je censé faire ? C'était lui. De toutes les personnes sur qui ça aurait pu tomber, il fallait que je vienne encrasser celui que j'observais maintenant depuis quelques semaines. « Oh, pardon... Attends, je... je vais arranger ça ! » Je n'étais pas franchement certain de moi sur ce coup là, mais je tentais tant bien que mal d'essuyer le bout de tissu à l'aide de ma serviette... qui était en réalité autant couverte de glace que son haut. Je n'essuyais rien du tout, je ne faisais qu'étaler... Confus, et ne sachant clairement plus où me placer, mes prunelles océans s'étaient raccrochées comme un radeau à la dérive aux siennes. « Ça ne veut pas partir... » me sentais-je obligé de lui signaler sur un ton presque enfantin, comme s'il ne l'avait pas déjà remarqué de lui même. J'étais cuit. Il devait m'en vouloir, j'en étais certain. Quelle bonne impression je venais de faire. Il fallait le faire sourire ! Oui voilà ! Mais quelle bonne idée venais-je d'avoir ! Pris d'une soudaine et intense réflexion, je me grattais un court instant le menton avant de lâcher, telle une évidence. « Mais au moins ça t'aura rafraîchi ! » Oh je déchantais rapidement, mon sourire maladroit se fanant peu à peu alors que je reprenais en un murmure. « Désolé... C'est pas très drôle... Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? » Là tout de suite, j'aurais très certainement voulu être n'importe où, mais pas ici. Et pourtant, c'était la première fois que je lui parlais. Je m'étais imaginé bien des scénarios concernant cette rencontre, mais mon esprit ne fonctionnait qu'en scénarios clichés, méthode Disney, alors forcément, j'étais bien loin de me rapprocher de la réalité, ou de m'imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde que tout pourrait aussi mal se dérouler. J'aimais bien les happy endings. C'était le premier moment que je passais avec lui.

    Re: i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Sam 19 Juil 2014 - 11:30
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    L’arrivée à Coachella avait très bien pu être chaotique mais Javier était heureux d’être là. Bien évidemment, ce n’est pas parce qu’il était heureux qu’il souriait pour autant. Le visage fermé, la chemise ouverte, il déambulait entre les stands à la recherche d’une barbe-à-papa. Il lui semblait que pour rentrer dans le cliché de l’Américain parfait, il se devait d’agir de la sorte. Contrairement à ses habitudes, il avait revêtu un débardeur blanc sous sa chemise dont les pans virevoltaient avec le vent, laissant transparaître le début de son torse. C’était pour lui l’image parfaite de l’Américain moyen, ce fermier, cet éleveur de cochons. Il ne lui manquait plus que le bout de paille entre les lèvres pour compléter ce tableau idyllique. Il avait pris quelques instants plus tôt des tâches qui lui avaient été attribuées durant le festival et s’enthousiasmait d’ores et déjà de pouvoir frapper les jeunes filles qui volaient de l’alcool dans la supérette ou encore cracher dans la soupe de clients trop désagréables au restaurant. Et surtout, surtout, la semaine d’après, il allait pouvoir passer tout son temps à admirer le torse nu de Fabio Luccheti. Bien sûr, il ne s’avouerait jamais que cela l’excitait grandement mais l’idée pouvait parfois le faire sourire quand il y pensait.

    Ses yeux ne savaient plus où donner de la tête. A chaque pas, il découvrait des personnes au visage peinturluré, aux vêtements excentriques et catastrophiques, aux attitudes délurées. Chaque stand offrait son lot de surprises et Javier devait prendre sur lui pour ne pas s’arrêter à chaque fois pour s’émerveiller devant les ateliers proposés. Le temps était au beau fixe, il sentait se poser sur lui les rayons du soleil et nota mentalement qu’il devrait ce soir admirer les traces de bronzage laissées sur son corps par l’astre solaire. La prochaine fois, il ne viendrait qu’en débardeur puisque c’était ainsi que les fermiers travaillaient. La preuve de ce bronzage plus que disgracieux serait bien suffisante à ses yeux pour prouver combien le rêve américain pouvait être atteint facilement. Ses yeux n’arrivaient cependant pas à repérer le moindre de stand de barbe-à-papa et Javier se demandait si les films américains ne faisaient pas de la publicité mensongère. Son rêve ne sera pas complet sans la moindre barbe-à-papa et il était évident que cette expérience festivalière ne sera que désastreuse s’il n’arrivait pas à en trouver dans les jours qui s’annonçaient. Dépité, il errait à présent sans but, cherchant des yeux quelque chose – ou quelqu’un – d’excitant à faire. La longue queue devant le stand de glace le découragea assez vite et il opta plutôt pour le stand de gaufres. Après tout, les fameuses waffles n’étaient-elles pas aussi quelque chose de caractéristique de la société américaine ?

    « One waffle with white cream, please. » Sa connaissance de la langue anglaise était loin d’être parfaite et son accent espagnol reconnaissable entre tous indiquait de toute façon son statut d’immigrant. Plusieurs fois d’ailleurs il s’était fait arrêté par la police en charge des immigrés et avait même passé plusieurs heures au poste quand il avait oublié son passeport pour prouver son statut d’immigré légal. La serveuse pouffa de rire sans que Javier ne comprenne véritablement pourquoi. Il raffolait de chantilly et ne se voyait pas commander une gaufre sans. Le serveur juste à côté lui adressa ce qui semblait être un regard entendu – sans vraiment que Javier ne sache bien ce que cela pouvait sous-entendre – ne faisant que renforcer l’aspect froid du jeune homme. Sans un mot ni un sourire, sans un pourboire ni un numéro de téléphone, il emporta avec lui sa gaufre, avide de pouvoir la dévorer et surtout de disparaître dans la foule.

    La sensation de froid était loin d’être désagréable mais sentir une glace s’écraser sur soi n’était pas la meilleure des façons de commencer une journée. Il ne pouvait certes s’en prendre qu’à lui-même. Au lieu de regarder tout autour de lui à chercher le stand de barbe-à-papa, il aurait mieux fait de regarder devant lui pour éviter ce genre d’accident. Enfin, à vrai dire, il n’était pas le seul fautif. L’autre aurait aussi dû faire un peu plus attention à ce qui se passait autour de lui. D’ailleurs, c’était lui le fautif. Lui qui tenait la glace qui venait de coûter la vie à son débardeur tout beau, tout neuf. Sa gaufre à lui était certes tombée à terre, laissant quelques traces de chantilly autour de sa bouche. Et puis, qui ? Qui de nos jours prenait une glace à la fraise ? Outre le caractère plus que salissant d’une glace à la fraise, le choix des parfums était tel aujourd’hui que de prendre quelque chose d’aussi banal que de la fraise. Franchement ? De la fraise ?

    « Je... » suis un débile. Oui. Très clairement. Qui interrompt ses phrases au beau milieu ? C’est pourtant une phrase toute simple que de s’excuser. C’était la moindre des choses. Javier lui lança un regard condescendant. Qu’il se dépêche. Qu’il fasse quelque chose ! Qu’il agisse au lieu de tourner en rond, autour du pot. Ou qu’il parte. Mais qu’il mette fin à cette situation douloureuse pour les deux parties. Son attention était de toute façon fixée sur la gaufre qu’il n’avait eu le temps que de déguster. Il passa sa langue sur ses lèvres pour effacer toute trace de cette chantilly évanouie. « Oh, pardon... Attends, je... je vais arranger ça ! » Enfin une réaction sensée. Cela arrivait certes un peu tard mais c’était déjà ça. Toujours sans adresser la parole à ce gueux, il releva les yeux à la recherche de ce précieux stand de barbe-à-papa qui ne voulait pas apparaître à l’horizon alors qu’il en avait désespérément besoin en ce temps de crise. Le quasi contact de sa peau contre la sienne le fit frissonner. Il n’avait pas l’habitude de sentir quelqu’un se coller ainsi à lui. Il baissa les yeux vers la zone de contact, tentant tant bien que mal de calmer les ardeurs de son corps qui en réclamait toujours plus. « Ça ne veut pas partir... » C’était l’évidence même effectivement. L’autre ne pouvait-il donc que débiter des platitudes pour combler les trous dans une conversation qui n’en était pas une ? Très lentement, très calmement, le regard toujours courroucé, il pose sa main sur la sienne pour l’écarter de son torse qui bat beaucoup trop vite. « C’est bon. Arrête. Ça ne partira plus maintenant. » Il hésitait d’ailleurs sur la démarche à suivre. Devait-il enlever, là, maintenant, tout de suite, son débardeur et rester torse nu sous sa chemise ou continuer de se balader avec une tache rose au beau milieu de son corps ? « Mais au moins ça t'aura rafraîchi ! » L’autre ne voulait absolument pas le laisser parler ni le laisser penser. Qu’il parte ! Qu’il arrête donc de se ridiculiser de la sorte, c’en était douloureux pour Javier de le voir ainsi se contorsionner en excuses et en blagues ridicules. « Désolé... C'est pas très drôle... Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? » Le murmure le réveilla paradoxalement. Regardant de plus près le jeune homme qui venait de le percuter, il lui semblait qu’ils avaient à peu près le même âge, à ceci près que l’autre avait un visage plus fin, plus ouvert, plus jovial. Sa beauté renversante avait fait manquer un battement au cœur de Javier. Reprenant la conversation de son accent espagnol habituel – et parfois si sexy – il referma d’un coup sa chemise, la boutonnant rapidement pour faire disparaître toute trace de l’incident. Il valait mieux éviter de le mettre mal à l’aise encore une fois sans quoi les excuses continueraient d’abonder sans discontinuer. « Hum. Je cherche le stand de barbe-à-papa le plus proche. Pourrais-tu me l’indiquer ? » Javier espérait que l’autre n’y verrait pas la moindre invitation. Il désirait par-dessus tout une barbe-à-papa, d’autant plus qu’il avait perdu une très bonne gaufre dans l’accident. Il avait choisi ses mots avec soin, faisant attention à ne pas l’induire en erreur. Il voulait juste une indication et non plus une visite guidée. Que ce soit bien clair.

    Re: i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Sam 19 Juil 2014 - 15:34
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    J'avais la nette habitude de me perdre dans mes pensées, comme si la moindre d'entre elles suffisait à me noyer dans des eaux que je ne maitrisais absolument pas. Je trouvais ça injuste. Pourquoi avais-je une capacité de concentration aussi peu élevée, et surtout, pourquoi devais-je à chaque fois en payer le prix ? Bon, cela dit, pour le coup je ne le payais qu'indirectement, et ça me changeait bien des fois où je m'étais mangé des coins de porte en pleine tête, des rebords de tables dans les côtes ou m'étais entravé dans mes propres pieds. Le problème, ça n'était pas tant d'avoir sali une autre personne, non, parce que je m'en serais très certainement remis, bien que ma capacité à culpabiliser était assez incroyable. Non, le problème, c'était que je l'avais sali lui. Lui, le garçon que j'observais maintenant depuis une poignée de semaine. Lui, le garçon dont chaque regard animait la moindre de mes pensées, faisant défaillir mon palpitant qui ne tenait en cet instant plus en place. Oh oui, il battait, il battait encore et toujours contre ma cage thoracique, lui signifiant que le moindre écart pourrait m'être fatal. Pendant un court instant, j'étais resté là, les bras ballants, la bouche entre-ouverte, et une moue déconfite pendue au visage. Il fallait que ça tombe sur moi. Enfin, non, sur lui. Sur nous. Nous. Cette pensée me fit presque sourire, mais non, je secouais déjà la tête pour m'en séparer. C'était n'importe quoi, d'autant plus que je sentais son regard glacial me fusiller de toutes parts. Gunshot straight into my heart. C'était ça qu'elle chantait la fille qui vivait dans mes écouteurs. Je l'avais entendu prononcer ces mots tout le long du trajet me conduisant jusqu'ici. Peut-être avait-elle cherché à m'avertir ? Non, en vérité, je ne savais même pas s'il était entrain de me regarder, puisque mes prunelles étaient bien trop occupées à loucher sur la tâche non négligeable qui trônait avec disgrâce sur son débardeur blanc. Parce qu'il fallait qu'il soit blanc, sinon ça n'était pas amusant, hm. Et puis de la fraise, pourquoi diable ai-je pris de la fraise ? Peut-être que si j'avais pris de la noix de coco, ça serait passé comme une lettre à la poste ? Pourtant je n'étais jamais à l'aise lorsqu'il s'agissait de manger une glace blanche, comme si la couleur en elle même suffisait à définir son goût... M'enfin, là, ça n'était pas franchement le moment de débattre sur l'apparence des glaces, puisque je venais littéralement d'écraser la mienne sur Javier. C'était étrange de prononcer son prénom tout en sachant qu'il était si proche de moi, là. Tout en sachant que si je le voulais réellement, je pouvais le toucher. Oh, je le voulais oui, mais ce que je ne voulais par contre pas, c'était passer pour le gars totalement dérangé. Cela dit, c'était probablement déjà trop tard. Mon regard avait alors jonglé de son haut jusqu'au sol, remarquant ce qui semblait être le corps inerte d'une gaufre nous ayant quitté trop tôt. Et avec un peu d'imagination, on pouvait même imaginer que la chantilly qui l'entourait était en réalité son sang qui s'écoulait sur le béton. Oui, bon, il fallait avoir beaucoup d'imagination, et maintenant n'était de toute façon pas le moment pour tenter de la réanimé. Dieu sait ce qu'il pouvait bien y avoir comme microbes là, sous mes pieds. Alors, j'avais bégayais quelques mots, comme à mon habitude, mes prunelles océans osant enfin remonter jusqu'à celles du beau brun. Celles de ma victime. J'avais eu beau essayé de frotter, il n'y avait rien à faire, la tâche ne faisait que s'agrandir à vue d'oeil. C'était ma faute, et je me sentais rougir de toutes parts, ne sachant plus trop où me placer. « C’est bon. Arrête. Ça ne partira plus maintenant. » dit-il soudainement alors que sa main venait chasser la mienne. Le contact de nos peaux me fit presque sursauter, sentant un long frisson parcourir mon épine dorsale alors que mon coeur était sur le point de s'évanouir. « Oh je... D'accord. » Mon dieu, avec un peu de chance j'arriverais à un moment ou à un autre à construire une phrase entière sans bégayer. Oui, bon, je vous l'accorde, ça n'était pas gagné. Et puis cet accent. Je ne l'avais jamais réellement entendu parler, probablement parce que je me contentais de l'observer de loin, feignant de faire autre chose lorsqu'il avait le malheur de relever les yeux dans ma direction... C'est que nous devions être discrets. Nous devions y aller lentement. Toujours est-il qu'il ne semblait pas particulièrement heureux d'être tombé sur moi, pour le coup. Ou plutôt devrais-je dire que c'était moi qui venait de "tomber" sur lui... littéralement. Je tentais donc tant bien que mal de plaisanter à ce sujet, parce que c'était ce qui me semblait le plus approprié sur le moment, sauf que le regard glacial du jeune homme ne semblait pas vouloir s'estomper. Je n'étais dans les parages que depuis quelques heures, et voilà que j'avais déjà fait la pire erreur que je pouvais imaginer. Autant vous dire que je ne donnais pas cher de ma peau pour la suite du Coachella. Oh oui, il y avait même de grandes chances que je n'en sorte pas vivant. Oui, oui, à ce point, vraiment. De toute façon, c'était toujours ainsi, partout où je mettais les pieds, j'étais une véritable tornade ambulante. Lorsque j'étais gamin, en colonie de vacances, les gens avaient même peur de croiser mon chemin, pour vous dire à quel point j'étais dangereux, et ce autant pour les autres que pour moi-même. Je ne comptais même plus le nombre de blessures que je m'étais fait par inadvertance. Alors forcément, je souhaitais maintenant me rendre utile, parce que je ne voulais tout de même pas laisser une mauvaise image au garçon. Après tout, c'était notre première rencontre, notre premier moment que l'on passait ensemble, et même s'il était loin d'être aussi parfait que je me l'étais imaginé, je pouvais bien tenter d'arranger un minimum les choses. A vrai dire, je nous aurais bien vu partager un pique-nique à la belle étoile,sous le regard surplombant de la lune, le tout étant scellé par un baiser. Aaaah, ça aurait été si beau. Mais rien ne se passait jamais comme prévu. Avant notre départ, je lui avais glissé deux cupcakes dans son sac, que j'avais préparé la veille. J'espérais qu'il avait pu les manger dans le bus... « Hum. Je cherche le stand de barbe-à-papa le plus proche. Pourrais-tu me l’indiquer ? » mes billes azurées remontèrent alors jusqu'aux siennes, s'en détachant avec difficulté pour jeter inconsciemment un regard autour de nous. Il y avait décidément beaucoup de monde. Beaucoup trop, si vous vouliez mon avis. Mais de toute façon, je n'étais pas quelqu'un qui aimait particulièrement se mêler à la foule. J'étais un garçon d'intérieur... comme ces chats aux poils longs. « Oh hm... Oui, j'en ai vu un pas loin, il me semble. » Heureusement pour moi, je voyais en cette occasion un moyen de me faire pardonner. Peut-être maladroitement oui, mais que voulez-vous, on ne me changerait pas en une poignée de secondes. « Laisse moi au moins te la payer, d'accord, Javier ? Pour me faire pardonner. » Mon sourire s'agrandissait un court instant (...) avant de faner tout aussi vite lorsque je réalisais que je venais de prononcer son nom alors qu'il ne s'était même pas présenté à moi. Oh mince ! Mince, mince, mince !! Un nombre incalculables de pensées se bousculaient maintenant dans ma tête, alors que je me maudissais de mille façons différentes. Et le pire dans tout ça, c'était que j'étais tellement expressif comme garçon, que tout ce qui pouvait bien se passer dans mon crâne transparaissait sur mon visage. Une ruse, il me fallait une ruse ! Oh. « J'ai vu ta photo sur la fiche regroupant les bénévoles... On est dans le même groupe. » et autant vous dire que lorsque j'avais appris la nouvelle, rien ne m'avait jamais fait plus plaisir. Enfin, j'avais tout de même eu une petite crise de panique à l'idée de passer mes journées avec lui, tout en sachant que je pouvais tout aussi bien faire tout caboter, comme en cet instant. « Je suis Misha. » Me sentais-je obligé de lui préciser, alors que je tentais un nouveau sourire, le bouffant littéralement des yeux. Mais il ne fallait pas relâcher mes efforts pour autant, oui, et c'était pour cette raisons que, sans vraiment trop réfléchir (ça devenait une habitude, n'est ce pas ?), ma main s'était glissé dans la sienne pour l'entrainer derrière moi. « Viens, suis moi, je vais t'amener au stand ! » lâchais-je avec un entrain non négligeable. Rohlala, ce qu'il allait me trouver agaçant. Même moi j'aurais eu envie de me frapper à sa place. Je lui tenais quand même la main en public, là, et ce sans que je m'en rende compte. « Tu es espagnol non ? T'as un léger accent... » pas si léger que ça d'ailleurs, hm. Mon regard s'était alors reposé sur le jeune homme alors que mon corps fendait la foule, ne faisant plus franchement attention à ce qui se tenait devant moi. « Il me semble t'avoir déjà vu sur le campus. » il me semble. Notez toute l'ironie de cette phrase, hm. Et puis soudainement, mes yeux s'étaient abaissés sur nos mains, jointes l'une à l'autre, alors que mon pas avançait par automatisme dans le sens inverse. « Oh... » soufflais-je confus. Plantage du système internet. Error 404. Mon cerveau venait littéralement de griller sur place, tandis que mon corps heurtait celui d'un gars qui devait bien faire le double de mon volume.

    Re: i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Sam 19 Juil 2014 - 17:46
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    Ses yeux bleus avaient de quoi être perturbants. Javier avait l’affreuse impression de se perdre en contemplation dans de tels yeux. Tant de choses pouvaient s’y passer. Il lui semblait que de tels yeux n’étaient pas naturels et cherchait le moindre reflet qui aurait pu lui permettre d’identifier des lentilles de couleur. La couleur n’était pas naturelle, elle ne semblait pas naturelle. Le jeune homme en lui-même ne semblait de toute façon pas naturel. Cette façon qu’il avait de le dévisager, son regard insistant, ses fébriles mains, son bégaiement intempestif. Javier avait rarement eu beaucoup de patience pour les handicapés qui lui semblait être une véritable perte de temps, ce qui déclenchait souvent des disputes avec Marius. Et il n’avait surtout pas de temps à perdre à Coachella. Il était venu pour s’amuser, pour manger une barbe-à-papa, pour écouter de la musique et pour rencontrer des fermiers. Il n’avait pas besoin de se retrouver comme garde-chiourme pendant plusieurs semaines avec un nouvel ami collant. Il fallait s’en débarrasser au plus vite et au diable la subtilité pour le coup. De toute façon, un bégayeur n’aurait pas le temps de répondre qu’il serait déjà parti pour de nouvelles aventures. C’était tout de même un garçon particulier qui se tenait devant lui, les mains recouvertes de liquide rose, l’air hébété par une situation aussi triviale, le regard perdu dans le vide. Ce n’est pas qu’il n’avait pas l’air mignon, loin de là. Il avait seulement l’air bête. Javier se demandait bien ce qui pouvait se passer dans la tête d’une telle personne. Est-ce que lorsqu’il réfléchissait, ses pensées bégayaient aussi ? Ou bien est-ce que ses pensées parvenaient à s’organiser de manière ordonnée ? La vie ne devait pas être facile pour quelqu’un qui bégaye. Devoir toujours formuler des phrases courtes pour éviter de se perdre en route, formuler longuement sa réponse dans sa tête avant de s’exprimer, … « Oh hm... Oui, j'en ai vu un pas loin, il me semble. » Il avait vraiment l’air de vouloir continuer la conversation pour avoir pris tant de temps à formuler sa réponse et d’autant plus à réussir à la dire d’un seul coup. Cela le rassurait. Non pas pour le jeune homme mais pour son cliché. Il y avait effectivement un stand de barbe-à-papa quelque part au milieu de cette foule. Peut-être n’y en avait-il qu’un seul mais il y en avait au moins un. Voilà donc que venait l’étape la plus délicate. L’autre allait devoir calmement et lentement le guider avec ses propres mots au travers du dédale des stands pour le mener à bon port. C’est à ce moment précis que Javier réalisa que sa technique était vouée à l’échec. Il voyait d’ici le tableau. L’autre allait tenter tant bien que mal de lui donner des explications avant de se rendre compte qu’il n’allait pas y arriver et se proposer de l’emmener à bon port. Il voyait l’affaire arriver gros comme une maison et jamais il ne parviendrait à s’en débarrasser. « Laisse moi au moins te la payer, d'accord, Javier ? Pour me faire pardonner. » Javier ? Jusqu’à preuve du contraire, ils n’avaient ni garder les cochons ensemble ni fait connaissance l’un de l’autre. Creepy. Il ne se rappelait pas lui avoir donné son nom. Il ne se rappelait pas non plus porter un badge à son nom ou tout autre signe distinctif. Il ne faisait pas partie de ces personnes qui arborent avec une fierté dégoûtante une gourmette à leur nom ou – pire – un pendentif. La situation continuait de devenir de plus en plus bizarre alors qu’ils venaient juste de se rencontrer. La boule au ventre, il n’osait rien dire, rien faire même si l’envie de lui manquait pas. A la première occasion il s’échapperait. Ou au moindre geste crierait pour que la sécurité du festival vienne le secourir d’un sociopathe en puissance, voire d’un serial-killer à la recherche de sa future proie. Il voyait d’ici les grands titres des journaux du lendemain : « Coachella, festival sanglant. » ou encore « Découpé en six ! ». Et voilà que le visage de son futur meurtrier blanchissait à vue d’œil se rendant compte de son erreur. Sur les nerfs, Javier s’attendait à le voir à chaque instant dégainer un couteau, un pistolet et l’agresser comme ça, au beau milieu de la foule, le laissant se vider de son sang lentement. « J'ai vu ta photo sur la fiche regroupant les bénévoles... On est dans le même groupe. » L’explication était certes plausible mais absolument pas satisfaisante. Rien ne prouvait qu’ils fussent effectivement dans le même groupe. Javier n’avait absolument pas fait attention à ce genre de détail en observant la répartition des tâches, se contentant seulement de noter dans son petit agenda les heures et les lieux de ses prochaines journées. « Je suis Misha. »  Misha … Cela ne lui disait absolument rien. Mais il était obligé de le croire sur parole. Il irait vérifier plus tard. Et surtout, ne se rappelait pas avoir donné son autorisation pour que sa photo personnelle soit diffusée lors du festival. Javier avait bien envie de mettre à cette conversation bien trop bizarre à son goût. Mais l’autre ne lui en laissa pas le temps. « Viens, suis moi, je vais t'amener au stand ! »  Pour un bégayeur, il était drôlement bavard. Et sa prophétie se réalisa. Misha, puisque c’était ainsi qu’il prétendait s’appeler, venait de lui prendre la main pour le conduire jusqu’au stand tant espéré. « Enchanté. »  Il serait toujours temps de s’en débarrasser par la suite. Le contact de leurs deux mains regroupées était inhabituel pour Javier. Qu’est-ce qu’un hétéro ferait à ma place ? Est-ce que je dois le frapper ? Il aurait facilement pu la lâcher, se laisser happer par la foule et disparaître rapidement mais ironiquement, il tenait vraiment à sa barbe-à-papa, tellement qu’il s’accrochait réellement à la main de Misha et non l’inverse. « Tu es espagnol non ? T'as un léger accent... »  Parce qu’en plus ils devaient se faire la conversation sur le chemin ? Allaient-ils donc se faire des nattes en se nourrissant l’un l’autre de barbe-à-papa. Désireux de garder la conversation à son strict minimum, Javier susurra un rapide « Effectivement. »  sans même prendre la peine de relever l’ironie sur son accent. Léger. Presque tout était léger chez Javier mais son accent ne l’était pas du tout. Il avait déjà eu de nombreuses réflexions lors d’entretiens ou de présentations orales. Mais il n’avait pas envie de déblatérer pendant des heures avec un inconnu sur son enfance en Espagne. « Il me semble t'avoir déjà vu sur le campus. » Oui, oui, sans doute. Mais il ne répondrait pas pour autant. De toute façon, il n’en avait pas eu le temps. Misha venait de nouveau de percuter quelqu’un, comme si ne savait pas marcher. Leurs mains se lâchèrent sous l’effet du choc. Javier fût perdu le temps d’un instant, serrant encore dans sa main la présence si réconfortante finalement de Misha. Reprenant ses esprits, Javier se demanda s’il était encore temps de partir, de s’enfuir. Mais si les deux allaient effectivement travailler ensemble, il faudrait sans doute qu’il fasse connaissance à un moment ou un autre. Rapidement, sa décision fût prise. Il s’était établi des limites et était certain qu’il ne monterait jamais – pour le moment – dans la voiture ou dans la chambre ou dans la tente de Misha. « Des morceaux dans tout Coachella » s’inscrivait déjà dans son esprit en lettres rouges pour lui rappeler du danger imminent. Mais l’anonymat de la foule et toutefois sa puissance protectrice le réconfortait quelque peu. Reprenant la main de Misha, il s’adressa au colosse percuté « Excusez mon ami, il est maladroit parfois. »  Il se retourna pour cligner de l’œil à Misha et le tira derrière lui pour le sortir de cette inconfortable situation. « Bonne journée quand même. Profitez de Coachella. » Il continua de serrer la main de Misha dans la sienne, pour le réconforter, pour se réconforter. C’était vraiment une situation, une sensation bizarre. Il en avait du mal à déglutir. L’emmenant dans un endroit calme, juste à côté de la grande roue, Javier se força à lui sourire pour le rassurer. Il se passa la langue sur les lèvres avant de le regarder d’un air plus bienveillant. « Ça va ? Pas trop sous le choc ? »  Il tenait toujours sa main dans la sienne mais lui semblait que ce n’était pas le moment de s’en détacher.

    Re: i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Dim 20 Juil 2014 - 5:33
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    J'avais conscience de ne pas agir comme le reste des hommes de mon âge, car oui, même si j'avais parfois du mal à le comprendre, j'étais bel et bien un homme et je me devais d'agir comme tel. Alors forcément, ça n'était pas toujours simple, puisque qui disait grandir disait assumer des responsabilités auxquels nous n'avions pas à faire face par le passé, mais c'était quelque chose d'obligatoire. Une sorte de rite de passage. Sauf que j'avais la fâcheuse tendance à tout faire de travers, oh oui, c'était bien moi ça, commencer quelque chose, ne jamais ou mal le finir. Et puis cet incroyable don que j'avais de rendre les gens mal à l'aise, et puis, de devenir encore plus mal à l'aise qu'eux une fois la parole engagée. Parfois, j'avais simplement envie que le temps s'arrête. D'un geste expressif des mains, de figer toutes les voitures, toute la foule et de ne regarder plus que l'essentiel. De prendre le temps de souffler un long moment. Inspiration, expiration. Mais c'était loin d'être aussi simple, et de toute façon, rien n'était jamais comme je me l'imaginais, oh ça non. Comme en cet instant où je venais de renverser malencontreusement ma glace sur le débardeur du garçon. De Javier. Et s'il faisait mine de le cacher en le recouvrant de sa chemise, mes prunelles azurées continuaient de fixer l'emplacement de la tâte, comme si j'étais capable de voir à travers la première couche de vêtement qu'il portait. Il faisait incroyablement chaud par ici, et je me demandais bien comme il réussirait à supporter plus longtemps les assauts du soleil qui ne semblait pas vouloir fléchir d'aussitôt. La chose qui était encore plus gênante, c'était que je venais littéralement de prononcer son prénom. Comme si lui et moi étions intimes. Oh, dans ma tête, nous l'étions, oui, tout à fait, puisque je maitrisais déjà le sujet du premier pronom personnel sujet pluriel. Sauf qu'il n'y avait pas de nous, ou du moins, il n'y en avait jamais réellement avant aujourd'hui. Parce qu'en ce jour, tout avait changé, il avait enfin posé les yeux sur moi, il m'avait enfin adressé la parole, comme si j'avais de l'importance. Oh je n'en avais pas à ses yeux, oui, je le savais, j'en avais conscience, pourtant il y avait cette voix qui me criait que je devais continuer mes efforts, que je ne pouvais simplement pas m'arrêter en chemin. Cette voix, c'était celle que je choisissais de suivre. Des déceptions amoureuses, j'en avais connu un paquet, si bien que ma mère avait jugé bon de me faire suivre par une spécialiste, comme si parler de mes problèmes de coeurs allait m'empêcher d'aimer à nouveau. Je n'aimais pas me donner ne serait-ce qu'à moitié dans ce domaine. J'estimais qu'une personne devait être aimée pleinement, ou pas du tout. Alors, moi, je donnais tout ce que j'avais pour satisfaire les envies de ces jeunes hommes. C'était pour cette raison que j'avais passé une bonne partie de la soirée à lui préparer des cupcakes... et puis à les glisser dans son sac lorsqu'il avait décidé de s'en éloigner le temps d'une poignée de secondes. J'étais ainsi, je faisais tout dans le dos. Des petits gestes probablement sans importance puisqu'ils restaient anonymes, mais qui restaient essentiels à mes yeux. Si je venais un jour à être aimé, j'aimerais que l'on pense à moi, juste de temps en temps, de cette façon. Peut-être en demandais-je trop après tout, oui, ou peut-être idéalisais-je clairement cette relation qu'était l'attirance, l'amour. Alors, sans plus attendre, j'avais choisi de l'emmener avec moi, glissant ma main dans la sienne tandis que je fendais la foule, armé de mon insatiable insouciance, et de toute cette bonne volonté qui rythmait chaque jour un peu plus mon quotidien. Pourtant, je sentais un certain malaise, et ce même si je n'arrivais pas à placer de nom dessus. Peut-être étais-je trop entreprenant ? Certainement oui, mais je ne m'en rendais pas tout de suite compte, bien trop désireux de vouloir faire plaisir au jeune homme. Et plus que de vouloir lui faire plaisir, je voulais qu'il sache que c'était bel et bien moi qui allait lui offrir cette barbe à papa, et non pas le moi facteur x, un parfait inconnu dont il ne pouvait placer un nom ou un visage. Il me confirmait bien qu'il était espagnol, et ce même si je le savais depuis déjà quelques temps. Inutile de le préciser cependant, j'avais déjà fait la pire des bourdes en prononçant son prénom, alors il fallait que je sois discret sur le reste. Pas le temps de réfléchir pour autant, puisque mon coeur venait soudainement de louper un battement, tandis que mon corps rebondissait sur une masse, me faisant reculer de quelques pas, et ainsi frôler le bras du beau brun à mon arrière. Mince. Et puis qu'est ce que c'était que ce colosse ? D'où pouvait-il bien provenir ? J'avais la soudaine impression de me retrouver dans une sorte d'Hunger Games où l'on plantait des éléments fictifs devant moi, juste pour me faire barrage. Heureusement pour moi, je n'avais pas à mettre fin à la vie de qui que ce soit, oh ça non, j'en aurais de toute façon était bien incapable, hm. Et alors que je perdais peu à peu tous mes moyens, voilà qu'à ma grande surprise, Javier prenait les devants, sa main se glissant de nouveau dans la mienne. Par réflexe, je resserrais mes doigts autour des siens, une sorte de remerciement muet. « Excusez mon ami, il est maladroit parfois. » je me retenais de lui préciser qu'il pouvait enlever le "parfois" que j'étais tout le temps ainsi. J'étais né avec deux pieds gauches, deux mains gauches, et probablement deux hémisphères gauches également, c'était pour vous dire à quel point mon cas pouvait sembler désespérer. Le colosse grommela quelques paroles, alors que j'osais à peine croiser le regard de celui ci, préférant concentrer toute mon attention sur le visage de mon sauveur né qui m'adressait d'ailleurs un clin d'oeil. Rougissant de plus belle, je me laissais alors entrainé par mon camarade, les rôles s'inversant totalement. « Bonne journée quand même. Profitez de Coachella. » Je restais là, muet et passif, bien trop concentré sur ma main glissée dans la sienne, comme s'il n'y avait plus rien d'autre qui comptait. Juste lui et puis moi. Juste nous. Ça n'était pourtant pas la réalité, ou disons simplement que c'était ma vision de la réalité. Mon pas s'activait alors derrière celui du beau brun tandis que nous quittions la foule pour rejoindre une zone plus calme, moins peuplée. « Ça va ? Pas trop sous le choc ? » mon coeur continuait de chavirer à chaque fois que son accent appuyait sur de nouveaux mots, leur donnant une tournure inédite. Et puis mes yeux ne cessaient de dévorer les siens. « Je crois que ça va... » Oh non, ça n'allait pas, du moins c'était ce que j'aurais voulu lui répondre, histoire qu'il ne lâche jamais ma main. Qu'est-ce que t'es idiot mon pauvre Misha, pensais-je tandis que je me mordais la lèvre inférieure. « Merci. » lui murmurais-je armé de mon extrême innocence, tandis que des milliers de pépites dorées éclataient peu à peu dans mes yeux. « Et puis désolé d'être aussi maladroit c'est un peu comme une malédiction par chez moi... » Parce que mon père n'était pas franchement mieux à vrai dire, à bousiller deux voitures par année. Au moins, je ne cassais jamais rien qui coutait trop chef, probablement parce que je savais qu'il ne fallait pas que je m'en approche. Mais son crédo à lui, c'était quand on aime, on ne compte pas, alors... « A vrai dire, je te promets que je ne suis pas aussi bête que je dois en avoir l'air, là. » je tentais un sourire en direction du jeune homme. Parce que je devais avoir l'air sacrément stupide entre mes bégaiements et mes maladresses en tous genres. J'avais déjà du mal à me supporter au quotidien, alors je me demandais pourquoi il était encore à mes côtés. Mon attention fut alors accaparée par nos doigts encore entremêlés, comme si j'étais incapable de me concentrer plus de trois secondes sur les mêmes choses. « Tu as les mains chaudes... » murmurais-je avant de me rendre compte que mes paroles étaient : un, totalement déplacées, deux, réellement pas pertinentes, et trois, dignes des scénarios à l'eau de rose les plus clichés. Autant vous dire que mes joues n'avaient pas fini de s'empourprer. « Tu... Tu veux toujours cette barbe à papa ? Enfin, je peux aussi te payer à boire, ou une glace si tu veux. » c'était la moindre des choses, puisqu'il venait de me sauver d'une situation plus qu'embarrassante, et qu'en plus j'avais saccagé son débardeur. Mes billes océans s'étaient alors élevées sur la grande roue qui tournait non loin de nous, alors que, rêveur, je murmurais plus à moi même que pour lui. « La vue doit être drôlement jolie de tout là haut. » Oh ça oui, et puis j'avais toujours apprécié la hauteur.

    Re: i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Dim 20 Juil 2014 - 12:26
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    Le souffle court, Javier remarqua qu’ils se tenaient toujours la main. Même que leur prise s’était accentuée avec le temps. Un vrai petit couple. Il commença alors à détendre sa main, à tenter de relâcher sa prise mais l’autre le tenait encore avec beaucoup de force. Il n’allait pas lui lâcher la main alors que l’autre avait clairement besoin de ce réconfort même minime. Il pouvait bien lui accorder cela. Après tout, la sensation de tenir un garçon dans la main n’était pas si désagréable que cela. Le regardant d’un peu plus près, il fallait bien avouer que le garçon, malgré tous les défauts apparents, se laissait regarder. Si l’on passait outre ses bégaiements intempestifs et sa maladresse bien évidemment. Lorsqu’il se mordait la lèvre inférieure, le cœur de Javier s’inquiétait toujours, augmentant le nombre de pulsations faisant couler le sang dans ses veines et créant ainsi de la gêne ou tout du moins l’expression physique de la gêne, à savoir du rouge sur ses deux joues.

    Il se sentait responsable de Misha à présent. Mais la pensée que ce puisse être un tueur en série restait toujours présente. Se donner justement ce petit air innocent, donner l’impression d’être maladroit, tout ceci n’était peut-être qu’une technique plus qu’ingénieuse d’un esprit torturé, tortueux et malade. La présomption d’innocence ne s’appliquait pas avec ce genre de personne. On n’est jamais trop prudent avec certains criminels. Il ne fallait pas se faire prendre en traître et mourir de façon bête. Rester dans la foule était un bon moyen de contrôler et ses ardeurs et son compagnon.

    Le soleil continuait de taper et semblait même avoir atteint son acmé. Avoir fermé sa chemise n’était sans doute pas son mouvement le plus malin et il le regrettait à présent. Profitant d’être dans un coin plus calme, il retira sa chemise, passa se débardeur tâché par-dessus sa tête, le fourrant dans sa poche arrière avant de remettre sa chemise ouverte sur son torse nu. Il avait déjà croisé quelques jeunes hommes dans la même tenue – parfois avec encore un peu moins de couches textiles que lui – et il lui semblait qu’il n’avait rien à leur envier, si ce n’est peut-être ses poignées d’amour naissantes dues à une cuisine méditerranéenne parfois trop grasse. Voilà. Le vent frais passait plus facilement sur lui et le rafraichissait un peu plus. Durant ce laps de temps, il avait lâché la main de Misha. Trop longtemps peut-être. Pour le rassurer, il la rattrapa tendrement. Il avait l’impression d’être un grand frère qui emmenait son petit entre les stands, qui lui faisait découvrir la vie. Le geste avait été quasi automatique mais lui faisait finalement du bien. Il n’avait pas ressenti cette sensation depuis longtemps. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait l’afficher sur son visage. Prenant un soin particulier à ne pas sourire, il continuait cependant d’écouter avec un certain calme apparent son compagnon évoquer ses craintes, ses peurs et ses envies.

    Un sentiment de gêne s’installa soudainement lorsqu’il commença à lui parler de ses mains chaudes. Devait-il lui lâcher la main ? Qui faisait ce genre de … compliment ? Il fallait sans doute mettre cela sur le compte de sa maladresse habituelle. Et voir le bon côté des choses, de toute évidence le bégaiement semblait avoir disparu au fur et à mesure qu’il se sentait à l’aise avec lui. Mais cette remarque tout de même … Creepy. « Tu... Tu veux toujours cette barbe à papa ? Enfin, je peux aussi te payer à boire, ou une glace si tu veux. » Te payer à boire … Pour pouvoir le droguer à son insu et le ramener totalement hébété dans un endroit calme pour le découper en morceaux ? Croyait-il vraiment qu’il ne voyait pas clair dans son jeu ? Et puis, de toute façon, il voulait une barbe-à-papa, il lui avait semblé être suffisamment clair à ce sujet. Une barbe. A. Papa. Rien d’autre. Et au vu de leur expérience avec les glaces, mieux valait rester éloigner des glaces. Ce n’était sans doute pas la meilleure des choses à faire. De même que pour les gaufres. Passant sa langue sur ses lèvres, il allait réagir quand Misha eut une meilleure idée. « La vue doit être drôlement jolie de tout là haut. » C’était risqué d’accepter cette proposition. Après tout, allait-il réellement monter dans une nacelle avec un parfait inconnu qui pouvait le pousser à n’importe quel moment ? Mais justement, peut-être qu’il n’oserait rien tenter et que ce sera une bonne occasion pour percer ses secrets et découvrir ce qu’il avait réellement derrière la tête. « Oublie la barbe-à-papa. » Trop d’émotions pour pouvoir réellement déguster une bonne barbe-à-papa. Il irait se perdre de nouveau seul entre les stands à la recherche de son Saint Graal à lui. Le tirant par la main, il doubla toute la queue, sortant de sa poche son badge de bénévole. Il connaissait de toute façon bien la caissière et n’aurait aucun mal à la soudoyer. « Allons-y, le temps est magnifique en plus. » Il était temps de revêtir son masque de sympathie. Souriant, les yeux brillants, il passa devant la première personne, susurrant un « Excusez-moi, urgence bénévole. » avant de se pencher vers la caissière. Il entendait déjà des gens grommeler derrière lui, prêts à lui sauter au cou mais la chaude présence de Misha dans sa main lui donner plus de courage que nécessaire.

    « Salut toi ! » Son ton était mielleux et parfaitement adapté à la situation. Un peu de séduction, quelques compliments (« Tu as fait quelque chose à tes cheveux aujourd’hui ? Tu es resplendissante en tout cas. ») tout en continuant de serrer la main de Misha. Ne restait plus que le mensonge final destiné à abattre toute résistance si cela était encore le cas. « Mon ami ici présent n’est jamais monté sur une grande roue, tu penses pouvoir nous aider ? » Rendre son interlocutrice nécessaire était toujours un bon point. Elle lui sourit de toutes ses dents et les laissa passer sans trop négocier. Se tournant vers Misha, il reprit un visage un peu plus neutre. « Tu veux monter tout seul ou tu veux que je reste avec toi ? » L’idée de se retrouver coincé en haut avec lui n’était pas dans ses plans mais il était trop tard pour retourner en arrière.

    Re: i can feel you firing straight into my heart (javier, misha)

    Mar 22 Juil 2014 - 16:51
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    C'était étrange d'être auprès de celui que j'avais passé des heures et des heures à observer. Je pouvais vous décrire la couleur de ses yeux à la perfection. Un océan de bleu et de gris, parsemé de pépites d'argent. Oh j'avais parfaitement conscience que je devais passer pour un pur psychopathe à vos yeux, mais vous ne pouviez pas comprendre. Non, pour se faire, il fallait se mettre à ma place. Aviez-vous déjà eu un coup de coeur de la sorte ? Le genre à anéantir tout votre univers pour que votre ne vie ne se résume plus qu'à une chose. Javier n'était bien évidemment pas ma seule "occupation", ça non, mais il fallait bien avouer qu'il faisait depuis quelques semaines déjà, partie de mon quotidien. Tous les matins, je l'observais arriver, là, alors que je prenais place sur l'une des marches de l'entrée, attendant patiemment le jour où il en viendrait à m'adresser la parole. Parce que patient, je l'étais bien plus que tout autre être sur cette terre. C'était peut-être une mauvaise chose, et peut-être même que le fait même d'attendre finirait par ruiner toutes mes chances de l'approcher un jour. Parce qu'il n'avait pas grand intérêt à venir me parler, moi, le garçon invisible du campus, le sportif au coeur d'or, mais à l'entourage plus que réduit. Celui qui restait indispensable mais que l'on arrivait pourtant à oublier. C'était ma vie, je ne m'en plaignais pas pour autant. Javier rendait le tout supportable. Ça n'était qu'un fantasme, un coup de coeur, un espoir inespéré, une étoile brillant plus que ses consoeurs. J'aimais y croire, m'y rattacher. Alors, forcément, lorsque le plus grand des hasards avait fini par nous rapprocher, en cette journée des plus chaleureuses, vous deviez vous douter que toutes mes espérances quant à la suite des événements n'étaient envisageables qu'à deux. J'avais conscience d'être parfaitement seul dans mon délire, qu'il n'avait pas autant besoin de moi, du moins, pas comme j'avais moi besoin de lui. Il ne devait même pas s'en rendre compte. Pourtant, sa main glissée dans la mienne me donnait un peu plus de force, et je n'avais clairement plus envie qu'il me glisse entre les doigts. Maintenant qu'il était auprès de moi, j'aurais espéré qu'il y resterait pour au moins le reste de l'après midi. C'était stupide, il avait probablement d'autres choses à faire, et il était fort envisageable qu'il me laisse sur le carreau d'ici quelques minutes. Pourtant, j'y croyais, encore et toujours, ce qui rendait la situation d'autant plus pathétique. Il venait donc de nous isoler après avoir rattrapé mon énième erreur auprès d'un parfait inconnu. Mon coeur me criait de m'accrocher un peu plus à lui, et c'était pour cette raison que je ne semblais pas décidé à lâcher sa main. Et étrangement, le garçon semblait plutôt réceptif à cette idée. Moi qui n'avais jamais envisagé de lui plaire, peut-être m'étais-je foncièrement trompé au final ? Non, il ne fallait pas non plus pousser le bouchon, il avait très certainement des personnes biens plus intéressantes à fréquenter. Je n'étais que l'inconnu de passage. « Oublie la barbe-à-papa. » me répondit-il finalement alors que je m'extasiais un instant face à cette grande roue. Et sans que je ne m'y attende réellement, voilà qu'il m'entrainait à nouveau derrière lui « Allons-y, le temps est magnifique en plus. » mes prunelles devaient cracher des millions d'étoiles en cet instant, tandis qu'un sourire des plus radieux était venu orner mes lèvres. Pour autant, je murmurais un petit « Hm... t'es sûr qu'on a le droit ? » en voyant qu'il commençait à doubler la queue. Une femme m'adressa un regard particulièrement déplacé, ce qui eut le don de me faire frissonner, me cramponnant un peu plus à la main du beau brun. « Excusez-moi, urgence bénévole. » qu'il scandait aux inconnus tandis que la file d'attente n'était maintenant plus qu'un lointain souvenir. Il adressait alors quelques murmures à une employée avant de reprendre d'une voix plus distincte « Mon ami ici présent n’est jamais monté sur une grande roue, tu penses pouvoir nous aider ? » Sans plus attendre, elle ne tardait pas à nous laisser le passage, alors que je m'extasiais d'un léger « Ouah, t'as l'air de connaitre beaucoup de monde. » Ce qui n'était pas mon cas, oh ça non. Je pouvais compter mes connaissances sur les doigts de la main. Là dessus, Javier se planta devant moi. « Tu veux monter tout seul ou tu veux que je reste avec toi ? » Ah non, maintenant qu'il avait accompli des miracles, il était évident qu'il devait en profiter au moins autant que moi ! Glissant mon autre main dans la sienne, je contournais alors le jeune homme, l'entrainant vers la nacelle en un sourire. « Allez, viens, ça va être amusant ! » Je devais avoir l'air d'un véritable gosse, avec mes lèvres étirées au moins jusqu'à mes oreilles, mais que voulez-vous, j'étais heureux, et il me semblait normal de le lui faire comprendre, puisque c'était clairement grâce à lui. Prenant place sur le siège, je lâchais alors une de ses mains, laissant la seconde liée à la sienne. « Tu penses qu'on pourra voir tout Coachella d'en haut ? » lui demandais-je alors que mes prunelles océans se plantaient dans les siennes. Si c'était le cas, la vue devait être absolument magnifique, et j'avais bien hâte d'arriver au sommet. La roue se mettait alors lentement à tourner, tandis que je reprenais la parole. « La première fois que j'ai pris l'avion, c'était à l'âge de cinq ans. J'étais tellement stressé que j'ai fermé les yeux pendant tout le voyage. » un léger rire s'était alors échappé de mes lèvres, tandis que je précisais « Aujourd'hui, j'adore tout ce qui est hauteurs, que ce soit les montagnes, les gratte-ciels... » me mordant de nouveau la lèvre inférieure, mes prunelles s'étaient un instant échappée sur le bleu du ciel avant de revenir sur le visage du beau brun. « T'avais peur de quoi toi, avant ? » lorsqu'il était enfant, bien évidemment.
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