What's the hell... • Shalian

Il arrive enfin à LA après deux longues heures tuantes de route. Plutôt trois d’ailleurs vu les bouchons qu’il a pu se payer à vrai dire. Il a juste des envies de meurtres, il faut bien l’avouer. Foutu boulot. S’il n’avait pas autant besoin d’argent, il les aurait envoyé chier et en beauté à vrai dire. Mais il ne peut pas faire son difficile et encore moins être gourmand sans travailler à côté. Ce soir, la dame, demain, une soirée au club de strip avec un extra pour un enterrement de vie de jeune fille… et puis deux jours de tranquillité au festival avant de recommencer. Il n’a pas le choix, c’est comme ça. Et puis, il est trop jeune pour râler à cause de la route. Il arrive à l’université et accède alors aux dortoirs rapidement pour pouvoir prendre une longue douche. Il se sent poisseux, puant… Il a envie de se rafraîchir et de ne penser à rien à vrai dire. Ce soir, il n’a pas envie. Il n’a pas envie d’être un acteur, il n’a pas envie de mentir, il n’a pas envie de faire des extra, de coucher encore contre de l’argent. Il aurait voulu rester au festival avec Timothy, avec Lewis et ses nouveaux amis. Mais non, il doit continuer, il doit sourire, il doit charmer, il doit jouer, il doit mentir. Il sort de la douche, serviette autour de la taille avant de se regarder dans le miroir et d’y donner un coup de poing stupide, puisqu’il arrive à se faire mal. Soupirant, il se pose sur son lit, prenant sa tête entre ses mains. Il enfile une chemise noire sans manches, un pantalon blanc, une ceinture, il se coiffe avant d’essayer de skyper les gars. Junho lui répond rapidement. Il ne peut s’empêcher de sourire en le voyant, disant qu’il se prépare pour une autre soirée de fous. Junho lui dit à quel point il l’envie. Qu’eux, ils viennent d’avoir un live, qu’il est déjà 4h du matin et qu’ils doivent se lever à 9h mais qu’il voulait trop profiter d’un moment sur internet pour se coucher. Il a du mal à le quitter. Son frère de cœur lui manque à en crever, encore plus que son véritable aîné. Jérémy est simplement jaloux de lui depuis trop longtemps et tout part en couille entre eux à cause de lui. Il se résigne à quitter le pc et Junho, le laissant embrasser la fesse droit de Hyunjae pour lui avant d’éteindre tout et de terminer de se préparer.

Montre hors de prix, cravate, veste de costard. Il ne lésine pas sur le bluff. Il prend sa décapotable et fait le plein avant d’aller dans Westwood à la recherche de l’appartement de la jeune femme. Il entre avec d’autres personnes, lui évitant la corvée de l’interphone avant de grimper au bon étage. Il y arrive finalement et toque à la porte en se demandant si au moins, elle est jolie. Au bout d’une petite minute d’attente, la porte s’ouvre et il se fige instantanément en regardant la beauté face à lui qui elle ne semble pas du tout surprise de le voir là. « Shaey ? » Oh merde, sérieusement ? Il fallait que ça arrive. Il se masse la nuque sous le choc, incapable de bouger, surtout en voyant son regard un peu sombre. Il se mord la lèvre avant de faire deux trois pas en arrière. « J’ferais mieux de partir. Je dirais à l’agence de te rembourser la moitié que tu as déjà payée… » Il se passe la main dans les cheveux et la salue en s’inclinant, étrange comme les vieux réflexes reviennent quand il se trouve face à une personne l’ayant connu avant. Il ne peut pas rester là, il ne peut pas rester face à elle, face à son regard. Devoir se justifier, devoir avouer… non. Il ne peut pas. Il reprend sa marche vers les escaliers. S’il pouvait fuir, il le ferait, mais il veut garder encore un peu de dignité.

Julian & Shaey


What’s the hell...

Figée devant l’écran de son ordinateur, Shaey posa le téléphone qu’elle tenait à la main. Son regard ne parvenait plus à quitter l’image face à elle. C’était la première fois qu’elle consultait ce genre de site internet, et bien que très subtil, le site en question exposait clairement le genre de services qu’il proposait à ses clients. La jeune femme n’avait jusqu’à là jamais prêté la moindre attention à ce genre de chose qu’on pouvait pourtant trouver à porter de main. Elle savait que ça se faisait de plus en plus, mais n’y avait jamais été confronté directement… Un point qui allait rapidement changer…

Shaey se contenta de couper son ordinateur avant d’aller s’isoler dans la salle de bain. Lena, sa fille, était chez la nounou qui avait accepté de la garder à dormir le temps qu’elle se charge de régler une chose qui n’avait eu de cesse de la tourmenter depuis déjà plusieurs jours.  Elle avait besoin de savoir, d’être certaine de ne pas s’être trompée et c’est dans cette optique que la jeune femme commença à se préparer à la soirée qui l’attendait.

Après avoir mis un fond de musique, Shaey releva ses cheveux avant de laisser glisser ses vêtements au sol. Puis doucement, elle plongea ses jambes dans le bain chaud qu’elle venait de se faire couler. Une épaisse couche de mousse  camouflait la surface de l’eau. Délicatement, elle se laissa glisser dans l’eau chaude, appréciant le réconfort de cet instant de calme. Elle en avait besoin et appréhender quelque peu la tournure que prendrait la suite des évènements. Peut être devait elle cesser d’y penser pour se détendre… Ou au contraire, fallait-il qu’elle y songe sérieusement, histoire de bien s’y préparer… Réfléchir  à ce qu’elle pourrait lui dire… Aux questions qu’elle avait à lui poser…

Finalement, la jeune femme ferma les yeux un instant, préférant repousser ça à plus tard. Elle se laissa aller… Si bien que ce fut le bruit de son téléphone qui la sortie de ce qui ressemblait à un léger sommeil. S’était-elle endormie ? Qu’importe, l’eau était devenue presque froide et l’horloge lui indiquait clairement qu’il fallait qu’elle se prépare avant qu’il n’arrive.

Sans attendre, Shaey s’extirpa de son bain et s’empressa d’enrouler une serviette autour de son corps dénudé. Elle regagna sa chambre ou l’attendait sur son lit, sa tenue de soirée. Quitte à jouer le jeu, elle allait le jouer à la perfection !

Une demi heure plus tard, la jeune femme était fin prête. Vêtue d’une longue robe noir fluide offrant un somptueux décolleté dans le dos, elle regagna l’entrée de son appartement. Il venait d’arriver. Quelqu’un venait de sonner et elle savait qu’il s’agissait de lui… Prenant une profonde inspiration, elle ouvrit la porte et se retrouva face à lui… Elle ne s’était pas trompée finalement… C’était bien lui qui se tenait face à elle, non un homme qui aurait pu lui ressembler, comme elle avait tenté de s’en convaincre.

La réaction du jeune homme fut instantanée. Il ne devait pas s’attendre à ce que ce soit elle sa cliente…  Prétextant qu’elle demande à être remboursée, il tenta de lui faire faux bond en s’esquivant. Bien décidée à ne pas en rester là, Shaey attrapa son sac à main et ferma la porte de son appartement derrière elle.  Il se tenait dos à elle, à seulement quelques pas… « Je ne souhaite pas être remboursée. » Finit par lancer la jeune femme à l’attention de Julian. Elle se rapprocha de lui jusqu’à se trouver à ses côtés. « Je souhaite seulement que tu honore ton contrat… C’est bien de ça qu’il s’agit ? » Demanda la jeune femme à l’attention de Julian. La dernière fois qu’elle l’avait vu, il était sur le chemin de la célébrité… Jusqu’au jour ou il avait cessé de donner de ses nouvelles… Etait-ce pour ça ? Parce qu’il était devenu escort-boy ? Shaey ignorait tout de ce qui avait bien pu se passer mais était désireuse d’obtenir des réponses à ses questions. «  Ou m’amènes tu ? »

lumos maxima

« Je ne souhaite pas être remboursée. » Il serre les dents. Elle veut vraiment le torturer ? Il déglutit lentement sa salive, ne sachant vraiment comment agir, mais il se doit de ralentir sa marche malheureusement. Il a envie de lui hurler dessus, de lui demander quel est son but, ce qu’elle veut ? Mais il se retient, il se doit de le faire. Il sait que Shaey est une bonne personne, mais étrangement, il prend peur d’un coup. Et si elle disait tout ? Il perdrait le respect des garçons. C’est ça au fond qui lui fiche le plus la trouille, plus que de faire un gros titre. C’est qu’ils soient déçus de lui. Vivre loin de Junho et Hyunjae est une véritable plaie. Il ne peut pas le nier. Mais si en plus ils savent et si ça se propage, une honte certaine planera sur le groupe. Il leur a déjà fait assez de mal comme ça. Il aurait pu trouver un travail honnête et simple, se tuer à la tâche. Mais il a choisi la facilité physique en dépit de la dignité et du respect de soi, c’est son choix, mais malheureusement, il est lourd de conséquences. Il le sait. Il garde la tête droite et haute quand elle se rapproche jusqu’à se retrouver à ses côtés. Il se mord malgré tout l’intérieur de la joue, ne remarquant même pas la jeune femme passant à ses côtés et qui l’observe avec une certaine envie. Il n’a pas envie de voir les gens autour de lui, il aimerait juste s’en aller, ne pas subir ça, mais visiblement, c’est impossible, elle ne va pas le lâcher, il la connait. Elle peut être aussi têtue que lui. Il grogne silencieusement avant de fourrer ses mains dans ses poches. Hors de questions de jouer le jeu de la séduction avec elle. Il crève d’envie de savoir pourquoi. Elle n’est pas le genre de femme à avoir besoin de ce genre d’accompagnement. Alors pourquoi ? Juste pour vérifier que c’était bien lui dont elle avait entendu parler ? Il enrage intérieurement. A LA, il était sûr de ne rencontrer personne de son passé et d’avoir la paix, visiblement, ce n’est qu’une belle utopie.

« Je souhaite seulement que tu honore ton contrat… C’est bien de ça qu’il s’agit ? » « Rajoute en une couche. » Il ne mâche pas ses mots, il n’a aucune envie de le faire. Il serre les points en allant vers l’ascenseur et en appuyant sur le bouton, s’arrêtant devant sans même lui adresser un seul regard. Que dire de toute façon hein ? Elle veut qu’il honore son contrat, parfait. Il n’est pas à l’aise dans le couloir, il le sera seulement quand ils seront seuls dans un endroit, que ça soit dans l’ascenseur ou dans la voiture. Il pense à la situation, ne pouvant s’empêcher de se dire qu’on doit les prendre pour un couple en pleine dispute. Il n’arrive pas à changer son regard absolument noir de colère. Malgré tout ce qu’il a appris en cinq ans, il n’y arrive pas. « Ou m’amènes tu ? » « Surprise. » Il n’en sait rien à vrai dire. Il a juste envie de la planter sur le trottoir et de dire à l’agence que tout c’est bien passé, mais il a trop d’orgueil pour ça. Il se mord un doigt, s’engouffrant dans l’habitacle lorsque les portes s’ouvrent. Il se met dans le fond, dos collé contre la paroi, ne lui adressant toujours pas un regard et visiblement, sa tête doit en effrayer plus d’un parce que le jeune homme qui pensait monter avec eux se recule rapidement en annonçant qu’il prendra le prochain. Il se passe la main dans les cheveux avant de soupirer longuement, puis de finalement ouvrir la bouche. « Comment tu as su… » Il serre les dents. « Je te connais Shaey, t’as pas besoin d’un escort-boy… alors pourquoi ? » Il fixe les portes pour ne pas avoir à la regarder. « T’as eu juste une envie subite de m’humilier ? » Enfin, il se décide à tourner sa tête pour la voir. Au même moment, l’ascenseur s’arrête brutalement, les secouant assez fort. Il se retient à une barrière et l’attrape machinalement contre lui pour l’empêcher de tomber.

« Putain c’est quoi ce merdier. » Il entend un bip d’alerte se mettre en route et le petit bouton d’urgence clignoter. « Fais chier… » Il appuie sur l’interphone, attendant que quelqu’un veuille bien décrocher. « On est bloqué dans votre foutu ascenseur, dépêchez-vous de le dépanner ! » Il se remet droit avant de donner un coup de pieds dans les portes. « Cette soirée est décidément un véritable cauchemar. » Il pose ses mains sur ses hanches, tournant comme un lion en cage avant de la regarder enfin. « Tu es ravissante cela dit. » Enfin un petit compliment.

Julian & Shaey


What’s the hell...

Shaey se sent totalement dépassée. L’espace d’un instant, elle a espéré se retrouver face à un inconnu, un homme qui aurait pu ressembler à Julian. Au lieu de ça, elle se retrouve face à son ami, du moins si on peut toujours les considérer comme tel. Il est resté tellement longtemps sans daigner lui donner le moindre signe de vie. Elle a tenté de le joindre à de nombreuses reprises, lui a laissé des messages et envoyés de mails, le tout sans jamais obtenir la moindre réponse. A présent qu’elle se retrouve à ses côtés, elle ne peut s’empêcher de ressentir une certaine colère mélangée à un sentiment de déception.  Néanmoins, son visage reste de marbre, camouflant toute trace d’émotion.

« Rajoute en une couche. » Est-ce l’impression que Shaey lui donne ? La jeune femme est partagée entre l’envie de ne pas attendre davantage pour entrer dans le vif du sujet, quitte à ce que la conversation tourne mal, ou bien garder son calme et attendre des explications de la part de Julian. Réalisant qu’ils se trouvent toujours au beau milieu du couloir de son immeuble, Shaey doit  se rendre à l’évidence et accepter que ce n’est pas vraiment le lieu idéal pour aborder ce genre de sujet. «  Moi aussi je suis ravie de te revoir Julian, surtout après tant de temps. » Répond Shaey sans cacher une pointe d’ironie dans sa voix.  Camoufler son irritation à l’idée que Julian puisse réellement se vendre pour de l’argent va peut être s’avérer plus complexe que prévu. Elle a bien trop d’estime envers le jeune homme pour pouvoir supporter une telle idée. Il lui parait inconcevable que son ami puisse avoir à ce point changé.

Quoi qu’il en soit, elle patiente à ses côté et pénètre en silence dans la cage d’ascenseur déserte. Un jeune homme amorce son entrée mais se ravise aussitôt en voyant le regard noir de Julian. Ce dernier prend soin d’éviter Shaey qui va s’installer à quelque pas de lui. Les portes se referment, les laissant parfaitement seuls. « Comment tu as su… »   Shaey est surprise de voir qu’il semble se souvenir qu’il n’est pas seul. « Je te connais Shaey, t’as pas besoin d’un escort-boy… alors pourquoi ? » Excellente question dont la réponse est dès plus simple. Elle n’a pas besoin d’un escort-boy mais juste de son ami… Est-ce si difficile à comprendre ? « T’as juste une envie subite de m’humilier ? » La question de trop. Shaey sent la colère monter. Comment peut-il penser une chose pareille ? Alors qu’elle s’approche de lui, prête à lui répondre, l’ascenseur s’arrête brusquement, la faisant vaciller en arrière. Elle sent deux mains la saisir par la taille, et se retrouve tout contre  Julian. Ce dernier semble de plus en plus furieux et s’empresse d’aller appeler un technicien de secours. Elle le regarde faire et se contente de garder son calme pendant que le jeune homme semble tourner en rond, fou d’impatience. « Tu es ravissante cela dit. » Shaey le regarde, l’air surprise par la première chose de gentille qu’il lui dit avant de se mettre à rire. La situation est totalement improbable et elle ne peut s’empêcher de rire aux éclats. Les nerfs qui craquent ? Peut être… Une voix résonne dans l’interphone. « Nous mettons tout en place pour vous permettre de sortir de cet ascenseur mais ça risque de prendre un certain temps. Nous ignorons pourquoi mais il y a une panne d’électricité général dans l’ensemble du quartier. Un générateur de secours a pris le relais de façon à ce que vous ne soyez pas dans le noir mais sa durée est limitée. Gardez votre calme et tout ira bien. » Puis la voix s’arrête, laissant Julian et Shaey totalement seuls. La  jeune femme rigole de plus belle et se laisse glisser le long de la paroi avant de s’asseoir par terre. « C’est ça l’endroit surprise ou tu souhaitais m’emmener ? » Demande Shaey en plaisant. La lumière se coupe, les plongeant dans le noir. « Ok, je t’accorde que tu es franchement surprenant pour le coup ! »

Seuls, bloqués et dans le noir, il semble qu’ils vont avoir le temps de parler… « Je t’ai vu sur les photos d’une amie qui enterrait sa vie de jeune fille. » Finit par avouer Shaey une fois son calme retrouvé. « Il m’a semblait te reconnaître mais j’en n’étais pas certaine.  Du coup j’ai appelé, j’ai demandé un rendez vous avec le jeune homme qui s’était occupé de l’enterrement de vie de jeune fille de mon amie, et tu es arrivé… »

lumos maxima

« Nous mettons tout en place pour vous permettre de sortir de cet ascenseur mais ça risque de prendre un certain temps. Nous ignorons pourquoi mais il y a une panne d’électricité général dans l’ensemble du quartier. Un générateur de secours a pris le relais de façon à ce que vous ne soyez pas dans le noir mais sa durée est limitée. Gardez votre calme et tout ira bien. » Il grogne en entendant ça, donnant un petit coup dans la porte avant de soupirer longuement et de se poser à son tour le long de portes de l’ascenseur en ayant des envies de meurtre considérables. Ma foi, il n’a personne a achevé sous la main, alors comme elle, il n’a qu’à prendre son mal en patience et se contenter d’attendre en priant pour que le générateur de secours tienne assez longtemps alors que Shaey se paye des fou-rires toute seule, ce qui, admettons-le, a le don de faire sourire Julian. « C’est ça l’endroit surprise ou tu souhaitais m’emmener ? » Il veut ouvrir la bouche mais la lumière s’éteint rapidement dans un petit « chklong » qui fait presque froid dans le dos. « Ok, je t’accorde que tu es franchement surprenant pour le coup ! » « De mieux en mieux… » Il le murmure pour lui-même avant de rire doucement, ramenant une de ses jambes vers lui afin de poser son coude sur son genou, puis de passer sa main nerveusement dans sa chevelure. « Tu ne savais pas encore que j’étais un homme plein de surprise ? » Il lui offre un sourire presque hypocrite avant de penser à sortir ses deux téléphones, forcément, plus de réseaux. Il éteint le personnel afin de conserver de la batterie avant d’allumer le mode : flash, du professionnel et de pouvoir les éclairer un peu. « Je t’ai vu sur les photos d’une amie qui enterrait sa vie de jeune fille. » Il grimace, les photos sont interdites pourtant pendant ses shows, il le demande à chaque fois dans le contrat. Ça le fait royalement chier de savoir ça. Mais bon, il ne pouvait pas vraiment l’éviter non ? Il fait une petite moue, posant le téléphone entre eux, la lumière tournée vers le plafond afin de ne tuer la vue de personne. Il se masse la nuque doucement avant de poser l’arrière de son crâne sur la paroi fraîche tout en soupirant faiblement. Il sait qu’il la déçoit, mais il n’avait pas le choix. Ou peut-être que si, mais sur le moment, il ne l’a pas vu. « Il m’a semblait te reconnaître mais j’en n’étais pas certaine. Du coup j’ai appelé, j’ai demandé un rendez-vous avec le jeune homme qui s’était occupé de l’enterrement de vie de jeune fille de mon amie, et tu es arrivé… » Il se passe à nouveau la main dans les cheveux avant de se mordre l’intérieur de la joue en rageant monstrueusement. Etre face à elle est une épreuve pour lui et elle n’en a même pas conscience. Il ne peut même pas lui mentir. Elle peut se renseigner, demander à leur manager qu’elle connait très bien et qui n’a pas changé. Il ne se gênera pas pour descendre Julian, il le sait parfaitement. « Ils m’ont viré Shaey… » C’est la première fois qu’il le dit, qu’il l’avoue. A part avec sa famille, il n’a jamais été capable de dire cette putain de phrase. « Un soir en boite… J’ai dansé collé-serré avec une jeune fille et comme… elle me chauffait vraiment, j’ai voulu l’embrasser. Elle m’a collé une gifle, puis une autre est venue la chercher en me disant que j’allais le regretter, j’ai rien compris. Deux jours après, j’avais une plainte au cul pour harcèlement sexuel sur une mineure. » Il serre ses dents, il a la rage, il n’a toujours pas digéré. « Les parents ont accepté de retiré la plainte si j’me faisais virer… et que je donnais de l’argent en dédommagement. » Il baisse la tête. « ça m’a bouffé une partie des gains gagnés en deux ans et pour ma ‘’dignité’’ selon le boss, j’ai dû faire un communiqué disant que je quittais le groupe de moi-même pour poursuivre mes études. » Il serre la mâchoire, cachant son visage dans ses mains quelques secondes avant de soupirer et de les retirer. « Mes parents peuvent pas m’aider financièrement, entre ce qui a été pris, plus la nouvelle année à payer à la fac et le reste, fallait que je trouve des boulots. Je sais que j’ai choisi la facilité, mais au moins, j’peux continuer à vivre comme avant et à donner l’illusion. » Elle peut bien dire ce qu’elle veut. Il n’est pas parfait, il ne le sera jamais, mais il a été humilié et blessé dans cette histoire et malgré tout, il avance et essaye de s’en sortir. Il sait qu’il y arrivera. Entre le concours de danse, le festival, le clip de Lewis, il prouvera à tout le monde qu’ils ont eu torts.

Julian & Shaey


What’s the hell...

Un homme plein de surprise ? Shaey doit admettre que sur ce point-là il est loin d'avoir tort. Lorsque Julian avait cessé de lui donner des nouvelles, elle s'était dit que la vie était ainsi faite et que parfois, la distance terminait d'éloigner les gens. Avec le temps, elle s'était fait une raison mais à présent tout semblait être remis en question.

Assise à proximité du jeune homme, Shaey ne peut s'empêcher de sourire. Non seulement la situation est des plus rocambolesque, mais elle se trouve enfermé avec Julian. Elle a tellement de chose à lui dire et de question à lui poser... La vie est parfois bien faite... Ou pas, selon le point de vue. En effet, il semble évident que Julian ne tient pas spécialement à aborder certains sujets avec elle, mais Shaey pense être en droit d'avoir quelques explications.

Finalement il se lance et elle l'écoute. Silencieusement, elle encaisse une vérité dont elle ignorait tout jusqu'à ce soir. Elle réalise ce que fut le parcours du jeune homme et les raisons qui l'ont poussé là où il se trouve aujourd'hui. Elle comprend certaine chose mais pas les choix qu'il a pu faire et encore moins son silence vis à vis d'elle pendant tout ce temps. Elle sent sa colère et réalise que malgré le temps, la douleur ne s'est pas estompée. Shaey se rapproche de Julian et pose une main sur le bras du jeune homme. Elle n'est pas en colère contre lui. Seulement contrarié qu'il ne lui ait pas parlé plus tôt. S'il lui avait dit ce qu'il se passait, alors peut être aurait-elle pu intervenir et l'aider à gérer la situation.

"Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ?" Finit par demander la jeune femme d'une voix calme. "Pourquoi tu es resté tant de temps sans me donner de nouvelles de toi ?" Continue Shaey. "J'aurais pu essayer de t'aider ou ne serait-ce que t'apporter mon soutien vis à vis de toute cette histoire..." Julian ignore-t-il que son amie aurait été présente à ses côté ? Shaey ne comprend pas pourquoi il a choisi de lui tourner le dos plutôt que de lui dire ce qu'il vivait à cette époque-là. Elle ne comprend et en même temps ce choix la déçoit. Elle se demande si finalement elle ne s'est pas trompée à leur sujet. Sont-ils réellement amis ? A-t-il eu un jour confiance en elle ? Quoi qu'il en soit il a fait le choix de ne rien lui dire et il ne leur ait pas possible de revenir en arrière.

Shaey pose un instant sa tête sur l'épaule du jeune homme, essayant d'assimiler et de comprendre ce qui est arrivé à son ami. Elle a mal pour lui et aurait préféré que les choses se passent autrement. Il a un talent énorme et il le gâche à jouer les gigolos. Il vaut tellement mieux que cette vie qu'il s'est choisi. "Est-ce-que tu as renoncé à tes rêves ou c'est juste une façon de repartir de zéro ?" Finit par demander Shaey. Elle relève la tête tout en réalisant l'ampleur de la situation. "Il se passera quoi le jour ou une chance se présentera à toi mais que des rumeurs commenceront à circuler ? Parce que ce boulot que tu fais en ce moment, il ne restera pas secret longtemps. Tu le sais pour l'avoir déjà vécu. Il suffit de pas grand-chose pour ruiner une carrière..." Shaey reste convaincue que malgré ce qu'il a pu endurer par le passé, cela n'explique en rien qu'il soit devenu escort ou bien même streaptiseur. "Je sais que tu peux t'en sortir, mais pas comme ça... Pas de cette façon... Et puis tu vaux tellement mieux que ça... Ne te cloisonne pas à ce job alors que tu as d'autres opportunités. Surtout si c'est au péril de ton avenir." Bien que la demande ne soit pas formulée directement, Shaey lui fait comprendre qu'elle souhaite qu'il arrête ses conneries

Elle pose à nouveau sa tête contre l'épaule de Julian et ferme les yeux un instant. Pendant tout ce temps elle ne s'est doutée d'absolument rien. Son ami avait des ennuis sans qu'elle ne le sache

lumos maxima

« Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? » « Tss... » Il ne le dit pas pour la dédaigner, mais parce qu’à ses yeux c’est évident, il avait bien trop honte pour ça, il a encore trop honte pour ça. Tout détruire pour des beaux yeux. Il faut vraiment être con et aveuglé par ses hormones. « Pourquoi tu es resté tant de temps sans me donner de nouvelles de toi ? » Il lève son regard sur elle, soupirant doucement en se passant la main dans les cheveux. « J'aurais pu essayer de t'aider ou ne serait-ce que t'apporter mon soutien vis à vis de toute cette histoire... » « J’avais trop d’orgueil pour te le dire… et comment te mailer comme si de rien n’était hein ? Tu m’aurais forcément demandé ce que je faisais et je t’aurais menti pour avoir la paix. J’ai préféré passer sous silence. Je sais que c’est vexant, mais à ce moment-là, c’était le mieux pour toi, comme pour moi. Et surtout pour moi. » Il ne s’en cache pas, il est honnête, il n’a plus envie d’être sans détours maintenant qu’elle connait la vérité, autant l’assumer jusqu’au bout. Mais tout cela montre qu’il a confiance en Shaey, il sait qu’elle n’ira rien dire. Elle le rejoint, il ne bouge pas, elle pose sa tête sur son épaule, il ne frémit pas, restant au contraire dans une bonne position, aussi bien pour elle que pour lui. « Est-ce-que tu as renoncé à tes rêves ou c'est juste une façon de repartir de zéro ? » « Jamais j’abandonnerai… » C’est suffisant comme réponse. Il serre son poing, se demandant presque comment elle a pu oser lui poser ce genre de question. Il vit une période difficile, certes, mais il n’a renoncé à rien pour autant. Il sait qu’un jour, il retrouvera les chemins des coulisses et de la scène. « Il se passera quoi le jour ou une chance se présentera à toi mais que des rumeurs commenceront à circuler ? Parce que ce boulot que tu fais en ce moment, il ne restera pas secret longtemps. Tu le sais pour l'avoir déjà vécu. Il suffit de pas grand-chose pour ruiner une carrière... » « Je sais. »

Il est sec, il en a conscience, mais voilà, il est au courant de tout ça. Il a longuement pensé aux pours et aux contres avant de démarrer tout ça. Il l’a fait, du moins, il a pensé à tout pour que son identité ne soit jamais réellement dévoilée. « Je sais que tu peux t'en sortir, mais pas comme ça... Pas de cette façon... Et puis tu vaux tellement mieux que ça... Ne te cloisonne pas à ce job alors que tu as d'autres opportunités. Surtout si c'est au péril de ton avenir. » Il soupire un long moment alors qu’elle se remet contre lui tandis qu’il laisse sa tête se tenir contre la paroi fraîche de l’ascenseur. « Je dévoile jamais mon visage pendant les strips. Dans celui où tu m’as vu, je crois que la mariée m’avait arraché mon masque. » Il soupire un peu. « Et les photos sont interdites aussi, mais visiblement ça y va quand même. » Il grogne dans sa barbe inexistante. « J’ai pensé à trouver des boulots moins dérangeant. Mais j’arrive pas. Je sais que tu comprends pas, que pour toi s’est dégradant, mais pas pour moi. J’assume mon corps, j’ai juste à danser et à me dénuder et honnêtement, en Corée, je faisais la même chose, on finissait souvent torse-nu sur scène tu l’avais remarqué aussi, mais c’était normal, il fallait en donner aux fans selon le manager, je suis parti dans la même optique ici. » Il croise ses bras, fixant son téléphone qui continue de les éclairer. « Quant au métier de gigolo… foncièrement, l’agence ne m’oblige à rien. J’ai juste à être élégant, sourire et accompagner des femmes ayant, la plupart du temps, entre quarante et cinquante ans. Elles ont souvent le bras long et en traînant avec elle, je me fais remarquer, je participe à des soirées, on se souvient de mon visage. Je couche uniquement si j’en ai envie et ça personne n’est obligé de le savoir. » Il préfère être clair sur ce sujet, il n’est pas un prostitué même s’il se fait payer parfois pour les extras, c’est surtout qu’il veut bien finir dans un lit et qu’il n’a pas de scrupules à recevoir de l’argent pour ça et continuer à vivre comme il l’entend. « Tous les moyens sont bons. » Elle devrait connaître cette phrase, c’est ce qu’on leurs répétait sans cesse là-haut. « C’est temporaire, un jour je quitterai tout ça et t’auras plus à être déçue. »

Julian & Shaey


What’s the hell...

Shaey ne comprend pas le choix de vie de Julian. Elle ne le juge pas car elle-même est loin d'être parfaite. La jeune femme n'est que bien placée pour comprendre que dans la vie, des choses inattendues viennent parfois tout bouleverser. Elle en a fait les frais le jour où elle est tombée enceinte. A l'époque, Adam venait tout juste de partir et elle avait dû faire face à sa grossesse seule. Au sein de sa famille, tomber enceinte sans être mariée et sans que le père ne soit présent, avait été considéré comme une véritable honte. Shaey s'était vue dans l'obligation de mener sa grossesse à terme pour au final devoir abandonner son enfant. Cachée de tous, elle avait mené sa grossesse à terme mais ne s'était jamais résolu à renoncer à sa fille. Elle avait fait son choix et aujourd'hui elle n'éprouvait pas le moindre regret. Si elle avait la possibilité de revenir en arrière, elle ferait les même choix, sans rien changer car elle était heureuse de sa vie telle qu'elle était à l'heure actuelle.

"Comment est-ce que tu réagirais si la situation était inversée ?" Demande Shaey au jeune homme. "Tu me dirais quoi si tu venais de découvrir que je suis devenue escort-girl dans le but de subvenir aux besoins de ma fille, qu'accessoirement je couche avec de parfaits inconnus pour arrondir mes fins de mois et que quand l'occasion se présente je fais des streaptises pour des enterrements de vie de garçon ?" Précise la jeune femme intriguée par la réponse de Julian. "Réponds-moi en toute objectivité s'il te plait." Ajoute  la jeune femme désireuse que son ami lui réponde sincèrement, sans prendre en compte le fait que c'est lui qui se trouve dans cette situation.

Shaey ne peut s'empêcher de sourire lorsque Julian ajoute qu'il assume son corps et le métier qu'il fait. "Si mes projets à Los Angeles n'aboutissent pas, je me tournerais vers toi. Tu me donnera les tuyaux pour entrer dans la même boite que toi." Shaey veut le faire réagir, le pousser à voir les choses différemment en inversant les rôles. Accepterait-il de la voir à sa place à lui ?

"Je suis pas d'accord... Du moins je ne suis plus d'accord..."  Répond Shaey au jeune homme lorsque ce dernier lui répète une phrase qu'elle ne connait que trop bien. Si la vie lui a appris une chose, c'est que non, tous les moyens ne sont pas bons. La jeune femme sent sa patience commencer à battre de l'aile. Rester enfermés dans le noir quelques minutes peut passer, mais le temps commence à devenir long. Elle avait imaginé la soirée différemment. Finalement elle se lève, et commence à faire quelque pas pour se dégourdir les jambes. "Ne dis pas ça Julian. Ne vas pas croire que tu me déçois."  Certes, sa situation ne l'enchante guère, mais elle ne le juge pas. "Je suis juste triste du choix de vie que tu as fait."  Finit par avouer la jeune femme.

La lumière revient pour aussitôt s'éteindre et ce plusieurs fois d'affiler. "Qu'est-ce qui se passe ?"  Demande Shaey à voix haute. La cage d'ascenseur fait un soubresaut, obligeant la jeune femme à s'accrocher. Les lumières s'éteignent de nouveau, les laissant encore une fois dans l'obscurité. "Bon, j'espère qu'ils vont trouver une solution et vite !"   S'exaspère Shaey sans pouvoir cacher une pointe d'inquiétude dans le son de sa voix. Bien qu'elle ne soit pas claustrophobe, les ascenseurs n'ont jamais été sa tasse de thé.

lumos maxima

« Comment est-ce que tu réagirais si la situation était inversée ? » Il soupire, il sentait bien ce genre de questions stupides arriver. Il a l’impression d’être face à une sœur ou à une mère qui lui fait de la morale cachée sous des belles paroles. Aish. « Tu me dirais quoi si tu venais de découvrir que je suis devenue escort-girl dans le but de subvenir aux besoins de ma fille, qu'accessoirement je couche avec de parfaits inconnus pour arrondir mes fins de mois et que quand l'occasion se présente je fais des stripteases pour des enterrements de vie de garçon ? » Il soupire à nouveau sans vraiment réfléchir à tout ça, sachant parfaitement ce qu’il compte lui dire. « Franchement ? Tu fais bien ce que tu veux. » Il croise ses bras. « J’accorde. J’accorde que le striptease, c’est pas le mieux. Et je t’avoue que j’ai assez hâte de le quitter, j’attends de mettre de l’argent de côté et d’avoir vraiment de nouvelles opportunités. Mais pour le métier d’Escort, c’est pas si terrible. J’me fais beau et j’accompagne des femmes en soirée. Beaucoup ont le bras long, y’en a une qui m’a obtenu un rendez-vous avec le PDG d’une grosse boite de production. Je sais que tu comprends pas Shaey, mais c’est pas si grave ! » « Si mes projets à Los Angeles n'aboutissent pas, je me tournerais vers toi. Tu me donnera les tuyaux pour entrer dans la même boite que toi. » « Rêve, c’est que des mecs dedans, tu te débrouilleras ailleurs. » Il lui offre un beau sourire de pétasse qu’elle doit à peine remarquer à cause de la pénombre. « Je suis pas d'accord... Du moins je ne suis plus d'accord... » Qu’elle le soit ou pas, ça ne change pas grand-chose à la situation à vrai dire. Il sait que pour le moment, il doit continuer comme ça. Il la sent se lever, il la laisse faire et ne bouge pas. Il déteste être enfermé de la sorte à vrai dire, mais s’il commence à remuer, il va se sentir comme un lion en cage, alors que là non, il supporte le tout plutôt bien. Il parle de déception, parce qu’il sait bien qu’il décevra tout le monde quand ils sauront. « Ne dis pas ça Julian. Ne vas pas croire que tu me déçois. Je suis juste triste du choix de vie que tu as fait. » Il hausse une épaule comme s’il s’en fiche, mais au fond, c’est loin d’être le cas et le fait qu’il baisse la tête et une bonne preuve de sa culpabilité naissante.

Quand les lumières reviennent, il met sa main devant ses yeux, mais elles se coupent à nouveau, pour recommencer ce cirque à la con plusieurs fois d’affilé. Finalement, il se redresse aussi en se tenant à la paroi quand l’ascenseur fait un soubresaut qu’il n’aime pas du tout. Il sent la panique de Shaey grimper rapidement et il essaye de maîtriser la sienne tant bien que mal. « Le problème de panne est plus sérieux que prévu, les techniciens ont pu ouvrir les portes à l’étage au-dessus du vôtre, mais ils ne sont pas équipés pour descendre vers vous, de plus, ils veulent éviter de surcharger la cabine. Vous pouvez essayer de monter ou attendre encore, mais vous pouvez attendre durant une heure encore voire plus. » Julian ramasse son téléphone, s’approchant du haut-parleur. « Vous nous prenez pour Spider-man ou quoi ? » Il grogne un coup avant de soupirer et d’illuminer la trappe. « Okay, viens-là. » Il attrape Shaey dans ses bras et la soulève. « Pousse juste la trappe, j’vais jeter un œil. » Il voit son regard inquiet. « Fais-le Shaey allez ! » Il la repose quand il voit la trappe s’ouvrir. Rapidement, il retire sa veste, remonte ses manches et dans un bon agile, il s’accroche au bord avant de se hisser sur le toit. Heureusement qu’il a des muscles. Il arrive sur le toit et pousse un léger soupir en se massant les bras avant de regarder vers le haut et de voir les portes ouvertes et les techniciens avec. « Je les vois. » Il s’allonge sur le cabine, tendant ses bras à la belle chinoise. « Allez, attrape mes mains, j’vais te hisser, ensuite tu t’accrocheras à mon dos et j’nous monterai jusqu’à la sortie. » Il sait bien que tout ça semble fou et dangereux et qu’elle va flipper, mais il n’est pas prêt à moisir ici comme une vieille croûte de pain.

Julian & Shaey


What’s the hell...

« Franchement ? Tu fais bien ce que tu veux. » Une réponse qui ne manque pas d’honnêteté et Shaey se demande comment elle est censée le prendre. N’est-il pas logique qu’elle s’inquiète pour son ami ? Pourtant il semble complètement détaché…  Sa réponse l’oblige à se demander si finalement ce n’est pas elle qui est dans l’erreur. Peut être ne devrait-elle pas s’inquiéter pour lui. Il a l’air satisfait de la vie qu’il mène… Après tout il est habitué à exploiter ses charmes. Que ce soit sur une scène ou au bras d’une femme, qu’est ce que ça change ? Shaey se pose la question mais pour elle la réponse reste la même. Julian vaut mieux que ce boulot qu’il s’est choisi. Peut être est-ce son éducation qui refait surface… « Ils feront bien une exception pour moi. » Elle le regarde en souriant. « Ils élargiront leur clientèle. » Elle plaisant mais il est évident qu’elle ne se sentirait pas capable de faire ce boulot. Elle se connaît. Elle serait tellement gênée qu’elle en deviendrait probablement maladroite. Et puis ce n’est pas un monde qu’elle a eu l’habitude de côtoyer.  De toute façon il est inutile d’en parler et elle le sait. Ce qu’elle pourra dire ne changera rien au choix de Julian, elle en a parfaitement conscience et préfère clore le sujet.

« Le problème de  panne est plus sérieux que prévu, les techniciens ont pu ouvrir les portes à l’étage au-dessus du vôtre, mais ils ne sont pas équipés pour descendre vers vous, de plus, il veulent éviter de surcharger la cabine. Vous pouvez essayer de monter ou attendre encore, mais vous pouvez attendre durant une heure voire plus. » A l’entente de ce nouveau message, elle se fige avec l’impression d’être dans un mauvais film d’horreur. C’est une blague ? Un canular ? Dans quelques minutes un homme va sortir de nulle part pour leur dit que c’est une caméra cachée ? Qu’est-ce qu’elle aimerait qu’il en soit ainsi… Comment les techniciens peuvent envisager une seule seconde qu’ils prennent le risque de jouer les cascadeurs… Ils sont inconscients… « Okay, viens là. » Elle le regarde un instant, pas certaine qu’il s’adresse à elle, mais il lui attrape dans ses bras avant de la soulever. « Pousse juste la trappe, j’vais jeter un œil. » Il est malade… « Fais le Shaey, allez ! » Absolument pas rassurée, elle joue tout de même le jeu. Dans les bras de Julian, elle tend les bras et fait glisser la trappe sur le côté, dégageant ainsi le passage.

De nouveau à terre, elle le regarde retirer sa  veste et retrousser ses manches. « Soit prudent Julian. » Elle l’observe s’accrocher aux parois de la trappe avant de se hisser sur le toit de la cabine d’ascenseur. Elle préfère nettement sa place à elle que la sienne à lui. A l’idée de se retrouver la haut, un désagréable frisson la parcourt. « Je les vois » Oui et ? La situation reste la même. Ils sont tout de même bloquer. « Allez attrape mes mains, j’vais te hisser, ensuite tu t’accrocheras à mon dos et j’nous monterai à la sortie. » Elle le regarde lui tendre les mains. « C’est une blague ? Parce que là, je trouve pas ça marrant. »  Elle attend un signe de lui qui indiquerait que tout ceci est juste un canular de mauvais gout, mais il reste sérieux. « Cette soirée est en train de virer au cauchemar… » Résignée, elle pose son sac à main par terre et retire ses escarpins. Sa tenue n’est pas idéale pour jouer les cascadeurs, mais elle n’a pas le choix. Absolument pas rassurée, elle se hisse sur la pointe des pieds et attrape les mains du jeune homme. Ce dernier se met à la hisser avec force. Lorsqu’elle atteint finalement la trappe, elle prend appuie sur les rebords pour aider Julian à terminer de la faire monter là haut. Les pieds dans le vide, elle se dépêche de s’asseoir sur le rebord.

« C’est la dernière fois que je monte dans cet ascenseur… » Quelque peu essoufflée, elle regarde son ami qui semble déjà absorbé par la façon dont ils vont regagner l’étage du dessus. Bizarrement, maintenant qu’elle est assise ici, elle ne tient pas à monter tout là haut. Certes, il n’y a pas plusieurs étages qui les séparent de la sortie. Mais la hauteur les séparant de leur liberté reste tout de même conséquente. Elle observe avec attention ce nouvel environnement dans lequel ils se trouvent. Tout est sombre et sale. Un réseau de câblages rend le tout peu rassurant, voir pesant. Son regard se pose finalement sur une échelle qui semble donner accès à l’étage du haut. Elle n’est pas très accessible à cause des câbles mais s’y faufiler a l’air possible. « Regarde, y’a une échelle juste derrière ses câbles. Elle donne accès à l’étage du dessus. » Elle lui montre l’échelle du doigt avant de se lever en faisant attention à là ou elle pose ses pieds nus. Doucement, elle se faufile entre les câbles. L’échelle est à présent toute proche mais sa robe s’accroche, la forçant à s’arrêter. « Les câbles sont coupant. » Bloquée, elle n’a pas d’autre choix que d’arracher le bas de sa robe, qui désormais lui arrive à mi-cuisse. Elle adorait cette robe… Finalement, elle parvient à atteindre l’échelle mais ce qui les attend reste tout aussi fastidieux. Certes, l’échelle mène à l’étage au dessus, mais le passage est étroit. Un long câble coupant à souhait la fait hésiter. Elle regarde en arrière et croise le regard de Julian. « On aurait peut être mieux fait d’attendre… » Mais aucun retour en arrière semble possible à présent…   « Bon, et bien j’ouvre la marche… » Elle n’a pas vraiment le choix. Ils sont à l’étroit et avancer est la seule option qui s’offre à eux. Prenant son courage à deux mains, elle commence à monter à l’échelle.

Le passage est encore plus étroit que ce qu’il lui avait semblé, les ralentissant dans leur ascension. La chaleur est étouffante et la peur grandissante. Elle a du mal à rester concentrée mais se force à avancer. Pas à pas, barreau par barreau, elle avance. L’échelle ne doit pas beaucoup servir et à cause de la chaleur, de la condensation rend certains barreaux extrêmement glissant. A plusieurs reprises elle dérape et se heurte au câblage qui vient meurtrir sa peau mais elle ne s’arrête pas et continue d’avancer. Elle sent la présence de Julian juste derrière elle. Il veille  constamment à l’aider des quel dérape et sa présence la rassure. Finalement, deux mains inconnues se tendent vers elle lorsqu’elle atteint la cage d’ascenseur.  Sans chercher à comprendre, elle tend à son tour les mains et se laisse hisser en dehors de cet enfer.

lumos maxima

« C’est une blague ? Parce que là, je trouve pas ça marrant. » Il lui affiche sa tête des mauvais jours. Non, il ne plaisante pas, pas du tout même et elle a intérêt à se remuer le popotin parce qu’il ne va pas rester comme ça toute la soirée. « Cette soirée est en train de virer au cauchemar… » « Non tu crois ? » Il soupire longuement, c’est un cauchemar pour lui depuis le début, étonnant qu’elle ne se réveille que maintenant. Finalement, elle se résigne, alors il peut l’attraper et la tirer avec autant de force qu’il peut en avoir dans les bras. C’est un effort assez important, certes, elle n’est pas grosse, mais elle reste un poids mort d’au moins 50 kilos à hisser jusqu’à lui. Il se félicite d’avoir des muscles tout d’un coup. Heureusement, quand elle arrive vers la trappe, elle s’en saisit et comme ça, il peut aller chercher sa taille pour l’aider à mieux remonter pendant qu’elle continue de se monter. « C’est la dernière fois que je monte dans cet ascenseur… » Il rit doucement alors qu’elle est sur la cabine et que lui cherche comment remonter jusqu’à eux. Il a bien vu l’échelle, mais il a aussi remarqué le vide qui pèse sous leurs pieds et risque de fortement les attirer. « Regarde, y’a une échelle juste derrière ses câbles. Elle donne accès à l’étage du dessus. » « Oui, je l’ai vu. » Mais justement, les foutus câbles ne lui donnent pas envie d’avancer parce que contrairement à elle, il est loin d’être fin. Il se gratte la tête doucement, malheureusement, elle semble être seule ici cette pauvre échelle, ils ne vont pas avoir le choix. Et puis…. Shaey ne lui donne pas le choix non plus. Téméraire, elle avance et se faufile entre eux jusqu’à l’échelle. Il soupire un peu alors qu’elle déchire sa robe, il va se faire couper, c’est obligé… Il la suit malgré tout et gémit quand il sent sa peau se faire lacérer, il regarde son bras et le frotte contre sa chemise, tant pis, elle ira à la poubelle même si elle vient de chez Dior. Il fait une petite moue en restant bien derrière elle. « On aurait peut-être mieux fait d’attendre… » Il hausse une épaule tout en faisant son maximum pour garder son équilibre mais surtout, il ne regarde JAMAIS le vide… Il continue de fixer la paroi et d’avancer en se disant que tout ira bien. « Bon, et bien j’ouvre la marche… » « Au moins si tu tombes, je pourrais te retenir… et ça me fait une belle vue. » Bah quoi, faut bien plaisanter un peu quand c’est catastrophique non ?

Le passage est étroit, il se sent étouffé, oppressé. Heureusement qu’il n’est pas claustrophobe, il aurait fait une crise depuis longtemps autrement. Mais non, il doit agir en homme. « Namja dapgae (be a man)… » Il se le dit pour lui-même à vrai dire, et ce n’est pas grave si elle ne comprend pas, mais dans ses souvenirs, elle parlait bien le coréen. Il s’agrippe à un barreau et retire ses chaussures, l’une d’elle tombe jusqu’en bas, mais en entend le PAF de fin qu’au bout de plusieurs secondes. « Flippant… » En effet… c’est effrayant. Il soupire alors et suit la belle chinoise dans son ascension, se collant souvent à elle pour l’aider à se reposer un peu contre lui et en même temps pour pouvoir la protéger même s’il ne peut pas faire grand-chose vu qu’il a tout simplement sa tête au niveau des fesses de Shaey. La montée est difficile, il doit y aller lentement à cause d’elle… et ça lui demande encore plus d’efforts que prévu, ce qui le crève deux fois plus vite, mais enfin, la sortie arrive. Il regarde les mains se tendre et Shaey les attraper. D’un geste se voulant aidant, il plaque sa main sur le fessier de son amie et la pousse pour l’aider un peu. Il fait chaud, il en peut plus. Il grimpe à son tour, mais son pied se fait trancher par le barreau un peu usé. « Aaah… » Il perd l’équilibre et chute un peu avant de se rattraper de justesse, les jambes pendante dans le vide. Il s’accroche avec ses bras et ramène ses jambes à bon port avant de poser son front sur un des barreaux et de reprendre son souffle, yeux clos. Quelle frayeur. Il a vu toute sa vie défiler en peu de temps. Finalement, il arrive se remettre en marche malgré son pied qui souffre. « Si j’attrape le tétanos ou une connerie du genre, je vous poursuis en justice. » Toujours aussi précieux. Bien sûr, il est vacciné contre tout, mais il a besoin de râler. Il attrape une main, puis deux et grimpe jusqu’à l’étage où il rejoint la belle chinoise dans un soupir de soulagement avant de s’allonger au sol, puis de jeter un œil à son pied. Sa chaussette se teinte de rouge sous ses orteils, il n’a pas dû se louper. Il la retire doucement et tourne de l’œil quand il voit la plaie (qui n’est pas immense, mais un peu profonde). Il ne supporte pas la vue du sang depuis longtemps et se rallonge avant de vomir ou de faire un malaise.

Julian & Shaey


What’s the hell...

Shaey n’est que trop soulagée d’atteindre la terre ferme. Elle n’arrive pas à croire ce qu’il vient de se passer. Julian et elle en train de grimper un escalier au cœur d’une cage d’ascenseur pour regagner l’étage du dessus… Un scénario digne d’un véritable film de catastrophe… A croire que d’être aux Etats-Unis transforme son quotidien en véritable blockbuster… Une chose est certaine, elle privilégiera les escaliers à l’avenir… C’est une promesse qu’elle se fait. « Si j’attrape le tétanos ou une connerie du genre, je vous poursuis en justice. » Elle entend la voix de Julian raisonner dans la cage d’ascenseur et le reconnais bien là. Inquiète pour son ami, elle s’approche de la porte et aperçois le jeune homme qui sort enfin de cet enfer. Tout comme elle, il paraît être en assez piteuse état. Elle le regarde s’allonger au sol et s’assoit à ses côtés. Elle a ressent des picotements à plusieurs endroits de son corps mais préfère ne pas y prêter attention de peur de voir l’ampleur des dégâts. « Nous avons appelé les pompiers, ils vont vous prendre en charge et vous conduire à l’hôpital pour soigner vos blessures. » Elle regarde l’inconnu qui, de toute évidence, paraît gêné par la situation. « Merci. » Elle le regarde rejoindre un groupe d’hommes avant de reporter son attention sur Julian. Il a une vilaine plaie au pied et semble préférer ne pas trop regarder. « Tu ne t’es pas loupé… » La plaie saigne abondement. « Bouges pas, je vais chercher de quoi faire stopper le saignement. » Tant bien que mal, elle se lève pour aller récupérer de quoi envelopper le pied de son ami. Elle n’a pas grand-chose à disposition et se contente donc de prendre un bout de tissu que lui tend un employé de l’immeuble. Sans rechigner elle le prend et retourne auprès du jeune homme. « On va faire avec les moyens du bord… » Elle lui adresse un petit sourire de réconfort avant de délicatement envelopper le pied de son ami dans le bout de tissu en serrant le tout dans l’espoir de faire cesser le saignement. « Désolée si c’est pas très agréable… » Elle lâche le tout qui semble plutôt bien tenir. Voilà qui suffira comme pansement de fortune. Elle retourne s’asseoir à se côtés. Il est un peu pâle mais reprend des couleurs au fur et à mesure. Elle sent un étrange picotement sur sa joue droite et y passe sa main pour atténuer le grattement. Une traîner de sang sur le dos de sa main lui indique qu’elle a du se faire mal dans l’ascenseur. « On s’est pas loupés… » Voilà qui confirme à quel point la soirée est désastreuse. « J’espère au moins que la vue était agréable. » Elle le regarde en souriant, préférant plaisanter un peu pour adoucir l’atmosphère pesante.

Elle ne saurait dire combien de temps s’est écoulé lorsque les pompiers finissent par arriver, mais il lui semble attendre depuis une éternité. « Excusez nous pour le retard. La panne d’électricité a provoqué un véritable désastre dans le quartier. » La jeune femme hoche la tête, comprenant parfaitement que leur soirée ne doit pas être de tout repos. Elle regarde un pompier examiner Julian pendant qu’un autre l’examine à elle. Il vérifie ses pupilles, prend son pouls avant de jeter un œil à ses écorchures. « Rien de bien méchant mais certaines coupures risquent de nécessiter des points de sutures. On va vous conduire à l’hôpital, vous et votre ami. » Elle acquiesce sans rien dire et accepte l’aide du pompier pour se relever. « Ca va aller pour marcher ? » Elle lui fait signe que oui et suit tout le monde à travers l’escalier pour regagner le rez-de-chaussée. Deux pompiers aident Julian à descendre les marches avant de monter dans le camion. Shaey en fait tout autant et s’assoit à côté de son ami. Les portes se ferment et le véhicule bouge, signe qu’ils sont enfin partis. « On va s’en rappeler un moment de cette soirée, non ? » Demande la jeune femme en souriant. Elle se doute que Julian ne doit pas être franchement ravi des évènements et tente de lui changer les idées. « Tu me dois quand même un resto ! » Elle sent son ventre gargouiller, signe que malgré les évènements, elle n’en reste pas moins affamée. « Et c’est même pas la peine de songer à m’inviter à la cafétéria de l’hôpital ! » Hors de question qu’ils aillent se rendre malades avec leur nourriture infâme.

lumos maxima

« Bouges pas, je vais chercher de quoi faire stopper le saignement. » Elle peut bien faire ce qu’elle veut, pour le moment, il a juste envie de couiner tout en hurlant contre tout le monde. « On va faire avec les moyens du bord… » « Heureusement que mes vaccins sont à jour… » Il grogne quand elle enveloppe son pied. Ça lui arrache un peu de douleur malgré tout. Il soupire longuement en posant ses mains sur son visage pour étouffer ses lamentations avant de l’entendre s’excuser. « C’est pas ta faute… » Il soupire un moment avant de regarder le plafond, puis elle et sa joue blessée. « On s’est pas loupés… J’espère au moins que la vue était agréable. » « C’était le seul point positif pour tout dire. » Autant être honnête après tout. Il ne dit plus rien et se contente de rester allongé sur le sol en fixant le plafond. Il espère que son pied se remettra rapidement, il a des engagements niveau danse et blessé ou pas, il ira les faire. Ne serait-ce que pour Lewis et le Coachella. Il ne lui parle vraiment plus non plus, préférant se mettre dans une bulle de mutisme loin d’elle et de sa morale. Il n’a pas envie de lutter. Elle a ses opinions, d’accord. En attendant, trouver les deux boulots là l’ont bien aidé jusqu’à présent. Il somnole jusqu’à ne plus faire attention à rien et quand les pompiers débarquent, il sursaute comme un crétin avant de bailler faiblement et de les observer en soupirant. « Oui bah bougez-vous le cul maintenant. » Il a un regard des plus sombres et lève sa jambe pour montrer sa blessure au jeune homme censé l’examiner. Il voit bien leur façon de se regarder en mode : non mais quel chieur, et honnêtement, il n’en a rien à cirer. « Rien de bien méchant mais certaines coupures risquent de nécessiter des points de sutures. On va vous conduire à l’hôpital, vous et votre ami. » Il soupire longuement. « Je suis danseur, j’ai besoin de mon pied et de pas être bloqué pendant 150 ans. » « Vous verrez avec l’urgentiste Monsieur. » Il le fusille du regard avant de se redresser tant bien que mal. Une jambe solide, l’autre à moitié en l’air, il se tient après l’épaule d’un gringalet plus grand que lui à sa gauche et d’un nain costaud à sa droite. Tout pour être déséquilibré. De toute façon, quoi qu’il arrive, il va continuer à râler. Le camion arrive enfin dans son champ de vision. Heureusement qu’il est sportif et endurant, mais plus le temps passe et plus il devient ronchon pour un rien. Une fois installé, on lui nettoie correctement la plaie avant de lui faire un rappel pour le tétanos au cas où. Il soupire à la piqûre avant de mieux s’installer, puis de la regarder elle quand le véhicule commence à bouger. « On va s’en rappeler un moment de cette soirée, non ? » « T’es un porte-poisse… » Il croise ses bras dans une moue boudeuse. « Tu me dois quand même un resto ! » Il hausse un sourcil en la fixant. « Et c’est même pas la peine de songer à m’inviter à la cafétéria de l’hôpital ! » « Je suis désolé Shaey, mais on va à l’hosto, on se fait soigner et j’appelle un taxi pour nous ramener chez toi point barre. J’aurais sûrement des béquilles, j’ai aucune envie d’aller au resto. On ira un autre soir. » Elle aura beau dire ce qu’elle veut, il ne changera pas d’avis et le fait de se faire recoudre une petite partie du pied n’arrange rien à la situation d’ailleurs. Pour des retrouvailles, il aurait espéré mieux malgré tout.