Ardentes mésententes.
Si je pouvais tuer rien qu’en regardant une personne, Morgan serait mort mille fois ! Je ne le supporte pas et aujourd’hui, je suis obligée de me battre intérieurement pour continuer à ne pas apprécier sa présence, ce qu’il est et surtout, à ne pas prendre à la rigolade tout ce qu’il me fait vivre ! Je le toise sans gêne, espérant qu’il explose par la force de la pensée !
Mais une pensée si forte, si grande, elle grandit à chaque fois qu’il parle. C’est simple, il parle, et j’ai envie de l’étrangler avec sa propre langue ! Mais je ne peux pas, je ne suis pas en position de force pour l’instant. Il ne paie rien pour attendre, je rumine en moi bien des plans pour me venger : elles peuvent avoir lieu dans quelques secondes ou dans plusieurs mois, il ne paiera pas qu’une seule fois !
Pourquoi autant de haine ? Parce que j’en ai envie ! Il m’a toujours pourri la vie et je ne peux pas laisser passer ça ! Et quand il parle de profondeur, c’est égal à l’immensité de ma rage pour lui !
Et je vais me défouler.
Je le guettais, il était sous mes yeux et il ne bouge pas. Pendant quelques secondes, j’ai cru qu’il savait ce que j’allais faire. Qu’il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Son regard sur moi était insistant, je me sentais à la fois gênée, énervée et … troublée ? Sensation contradictoire que je me forçais à oublier pour mettre à bien mon plan !
Le premier étant plutôt simple : lui rendre la monnaie de sa pièce ! Ce n’était pas son doigt aussi long que son membre qui allait me dissuadait. Oh, quel rebelle ! Même si je lui trouvais ce côté sexy dans sa façon d’être, je m’évertuais à faire semblant d’être outrée, agâcée. Au fond, comme lui, je cherche à y tasser mon envie de rire.
D’ailleurs, je me pose la question : aucune remarque sur mon corps ? Longtemps, il s’est moqué de moi, il a profité de ma puberté pour m’enfoncer. Ce que je n’ai jamais apprécié mais aujourd’hui, je ne suis plus sa victime mais sa rivale.
Et tel un chat sautant sur sa souris – plutôt un gros rat dans mon cas ! - , je saute dans l’eau et me prends en joute avec Morgan. Dans la précipitation, je posais mes mains sur les épaules de l’italien, je forçais malgré ma faiblesse masse corporel à le faire couler.
J’appuie, je tente quelques frappes. Pas de griffures, je ne veux pas qu’il ait des preuves de ma violence ! Et finalement…
Génial ! Miracle ! Bizarre ?! Il coule à pic ! Comme si ma force avait augmenté en quelques années ! Pourtant, j’en faisais depuis bien avant de partir d’Italie du cheerleading ! Mon corps était musclé comme il faut pour me défendre, autant avant que maintenant !
Avant, je n’y arrivais pas ! Peut-être l’alcool, qui sait ! Ce qui augmente mon audace et diminue presque à zéro mon inquiétude, c’est bien cette substance qui coule encore dans mes veines !
Un «
Yeaaaaaah !!! » Victorieux s’échappe de ma bouche. Mais il se transforme en un cri, une plainte, une surprise à laquelle je ne m’attendais pas recevoir ! Il était plus vif que dans mes souvenirs, plus fort… et ho…
Quand il me soulève, tel un sac à patates sur son épaule. Ce sont des protestations qui s’élèvent ! Ce sont des mots insultants, allant même au-delà de ce que je pense véritablement de lui. En gros, bref, comme d’habitude quoi ! Les mots ne changent pas en deux ans ! Mais au fond, très loin dans le fond, pour ne pas citer une personne, on sait tous ce qui a changé… mais qu’on est incapable d’admettre.
Et il n’y a qu’intérieurement que je m’autorise à apprécier mes mains sur son dos. Officiellement, je ne fais que me tenir pour ne pas avoir trop de sang qui monte à la tête. Je sens ses muscles dorsaux. Sa carrure est plus forte qu’avant.
C’est quand je vois la naissance de son maillot de bain, j’ai une idée plus que lumineuse en tête ! Je vais me délivrer, coute que coute ! «
Je pense… au contraire, mon cher Morgan, que tu sous-estimes la femme que je suis devenue. » Lentement, sans montrer la moindre once de précipitation, je tente mes bras dans son dos pour les descendre petit à petit.
Je ressens une sensation tenace dans le ventre. J’explose autant que je fonds. C’est … étrange mais agréable. Cette tension crée un blanc, quelques secondes à peines. J’aime ça, de glisser mes mains dans son dos. Et les emmener si loin que j’en touche presque l’ensemble de ses fesses.
La réalité me frappe. Je comprends que je suis en train de faire une énorme bêtise. Là, il pouvait vraiment me reprocher de l’avoir tripoter. Mais je veux sauver mon honneur ! Je ne veux pas qu’il finisse par s’imaginer que j’ai baissé ma garde avec lui ! Il pourrait en profiter ! En une fraction j’exécute mon plan diabolique.
Mes doigts se saisissent de son vêtement et je tire le plus fort possible. Je voulais qu’il ait assez mal pour que je puisse me faufiler entre ses bras. Je plonge la tête la première dans l’eau, me rattrapant de justesse pour ne pas me cogner la tête. Je vérifie que tous est en place et notamment mon pauvre string que j’ai cru disparaitre !
Je mets un coup de pieds aux fesses de l’Italien. «
J’espère que ça t’a fait du bien ! Pour le peu qu’il y a à calmer là-dedans ! Je te dominerais toujours, Vanderbilt. » Je me mords la lèvre et je nage pour m’éloigner. C’est un repli stratégique pour reprendre mes esprits. Il faut que ce fût une rude épreuve. Elle parait rapide vu comme ça, mais j’ai mille sensations qui parcourent mon corps en ce moment.