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    Rancœurs du passé || Scar'

    Ven 18 Avr 2014 - 23:32
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    Rancœurs du passé


    Il se faisait tard et nombreux étaient les clients qui prenaient peu à peu congé pour laisser place aux noctambules accoudés au bar. Je peinais à respirer tant l’air se faisait presque absent de par la fumée qui encombrait les locaux pour le grand plaisir des fumeurs. Ces derniers comme le reste de la clientèle peinaient à écouter le groupe qui se donnait en spectacle sur l’estrade. Sentiment que je partageais, jetant un coup d’œil aux musiciens bien trop accaparés par leur musique pour se rendre compte du calvaire qu’ils offraient à nos oreilles. Un verre à la main, planqué sur le côté de la scène, j’attendais avec une certaine appréhension le moment où il me faudrait les remplacer, moi qui n’avait pas touché une guitare depuis plusieurs années maintenant. Ma gorge se resserrait, s’asséchait si bien que je goutais une nouvelle fois au délicieux breuvage que le gérant m’avait offert en guise de remerciement. Comme ci ma présence se trouvait être le fruit de ma volonté, lui qui m’avait réclamé à mon patron dans l’espoir de m’accaparer le temps d’un soir pour pallier à une absence. Une aide qu’il ne pouvait refuser au frère de son épouse ! Me voici donc là, à attendre mon tour, presque anxieux de jouer pour des gens qui n’ont que faire de la musique. C’était stupide, il fallait bien le reconnaitre. Pourtant je sentais mon cœur chanceler chaque fois que mon regard se portait sur cette guitare, abandonnée et n’ayant que pour vocation celle de faire naitre dans les cœurs, un peu de chaleur.
    «  Oh Lawrens ! » Je levais la tête après quelques minutes d’absence, cherchant du regard celui avait osé me sortir de mes songes. « Qu’est ce que tu attends ? Que je te tienne la main ? » Bon sang ! Que je pouvais le détester, lui et son air suffisant. L’envie de lui faire mordre la poussière en lui dévoilant le fond de ma pensé me brulait de l’intérieur, mais je devinais que trop bien ce que seraient les conséquences d’un tel acte. Je ne pouvais me permettre de perdre mon emploi, de faire une croix sur l’argent que l’on m’avait promis pour gratter quelques notes de musique. Frustré dans l’âme, ce fut non sans  un soupir que j’en vins à rompre les derniers mètres qui me séparaient de l’instrument. Je l’effleurais de mes doigts sous le regard agacé de mon responsable, flirtais avec ces cordes que je longeais sans qu’un sourire ne vienne s’emparer de mon visage. Le cœur battant je dû me résoudre à m’en emparer, à la porter au devant de mon corps pour finalement y jouer les premières note d’une mélodie que je connaissais que trop bien. Soudainement je me trouvais plongé dans le passé, me revoyant enfant, assis sur le bord de mon lit guitare à la main dans l’espoir de masquer les cris qui résonnaient dans tout l’appartement. De quoi faire renaitre les fantômes du passé, mais aussi des angoisses que j’avais jusque là tenté d’oublier. Il fallait me raccrocher au présent, à ces personnes à qui je devais offrir une once d’émotion, un sentiment de bien être. Mon regard parcouru alors l’ensemble de la salle, cherchant ainsi à jauger l’intérêt que pouvait bien me porter la salle. Du moins telle était mon attention jusqu’à ce que je remarque une silhouette pour le moins attrayante mais aussi familière. Intrigué je l’observais avec attention, jouant presque par automatisme. Scar…comment était-ce possible ? Si bien évidemment j’étais heureux de la revoir, d’observer combien le temps lui avait réussi, il m’était impossible de lui adresser le moindre sourire, d’exercer la moindre note plus haute qu’une autre dans l’espoir qu’elle me remarque. Si cela n’était pas déjà fait. Je l’ignorais, mais la rancune qu’elle pouvait me nourrir à ce jour était quant à elle, une certitude. Je l’avais abandonné, quitté au petit matin après avoir déposé sur l’une de ses joues un ultime baiser en guide d’adieu. Comment donc pouvait-elle accourir à ma rencontre, se blottir dans mes bras comme elle en avait pris l’habitude chaque fois qu’elle en ressentait le besoin ? Je la quittais du regard, m’étant impossible d’affronter plus longtemps encore, les nombreux souvenirs qui m’assaillaient.

    Les minutes passèrent et l’heure de fermeture fut annoncée au reste de la clientèle. Quelques minutes encore et me voila délivré de toute emprise, de ce boulot mais aussi de la présence de Scar qui étrangement se faisait toujours présente. N’avait-elle donc personne qui l’attendait avec impatience ? J’achevais mon ultime mélodie, descendant l’estrade avec entrain avant de retrouver mon responsable le temps d’une soirée. «  Bon et bien il est temps pour moi de vous quitter… » « Tu rigoles j’espère ! Tu n’as pas encore nettoyé le bar. » Assurément il se moquait de moi, du moins j’en avais l’intime conviction si bien qu’un rire en vain à s’échapper de mes lèvres. « Vous n’êtes pas sérieux ! »   « J’ai l’air de plaisanter ? » Le bougre me zieutait d’un regard froid, pour ne pas dire autoritaire et sans le moindre sourire. Il était plus que serieux si bien que le fin sourire que je m’étais efforcé de lui offrir en guise d’amabilité s’en était allé. «  Ce n’était pas ce qui était convenu » A son tour il se mit à rire, me donnant l’impression d’être pris le dindon de la farce. « Je suis seul décisionnaire ici, j’ordonne, tu exécutes tu piges ?! Tu partiras quand le bar sera propre. Laisse les finir leurs verres et remets toi au boulot ! Je reviens d’ici deux ou trois heures, je veux que tout soit nickel à mon retour. C’est à cette unique condition que tu toucheras ton fric. » L’impatience me gagnait, tout comme mon envie de lui présenter les planches du bar dont il me confiait la garde le temps de s’offrir une partie de jambe en l’air. Quel homme présomptueux ! Je fulminais, marmonnait d’innombrable insultes tandis qu’il quittait l’établissement aux bras de sublimes créatures. Je priais pour une nuit d’impuissance, d’une MST transmise et qui m’offrirait la joie de lui retirer ce sourire narquois qui semblait refuser de quitter son visage. «  Connard » Mécontent, j’en oubliais la présence de Scar, me glissant derrière le bar pour amasser les verres des clients déjà envolés…

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    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Jeu 24 Avr 2014 - 22:14
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    Elle ne travaille pas, elle sait prendre du temps pour elle, parfois. Elle soupire parce qu’il lui semble que même lorsqu’elle n’est pas dans l’ambiance du Red zone, les instants qui se déroulent devant ses yeux paraissent comme le reflet de tout ceux qu’elle vit lorsqu’elle bosse, justement. C’est troublant, il y a toujours une fille pour se faire draguer, toujours un homme pour se laisser tenter, et puis arrive celui qui tente de l’avoir elle, et même si elle n’est pas payée, ni les autres, le schéma est le même, les sourires aussi, tout est mensonge et ça lui donne envie de rire, comme jamais. Parce qu’elle au moins sait se l’avouer que la vie tout entière est une véritable comédie. Elle s’accoude au bar, commande un verre, n’importe lequel, elle sort le nom d’un cocktail qu’elle a appris par cœur et dont elle est à peu près sure d’aimer le gout. Elle se concentre sur tout et n’importe quoi, sirote son verre sans y penser, remercie le ciel parfois, de savoir paraitre si froide et de ne pas devoir se justifier sur ce qu’il peut se passer dans sa tête au fil des minutes qui défilent. Elle observe le bar, quelques instants, y entend une voix, un son qu’elle connait, elle en est persuadée. Mais elle n’a pas le temps de vérifier, de s’attarder plus sur celui qui a pu prononcer ces mots futiles qu’elle aurait pu entendre sortir de sa bouche à lui. L’attention de la foule présente dans l’habitacle est soudainement retenue par un homme qui monte sur scène, alors ses iris se posent sur lui. Son souffle en est coupé. Surement qu’elle a l’impression de rêver. Elle ne se demande que quelques secondes si c’est vraiment celui qu’elle croit, comme si elle avait pu l’oublier, et de toute l’honnêteté dont elle sait faire preuve, elle ne mentirait pas, si on lui demandait, parfois, souvent même, elle pense à lui, à ce qu’est devenue sa vie. A ce qu’il a vécu, à toutes ses envies qu’il lui a confié, à ses rêves d’enfants inavoués, inachevés. Elle ressent une gêne à l’intérieur d’elle, comme quelque chose qu’elle a contenu trop longtemps. Elle se plait à se dire qu’elle a su le voir avant même qu’il ne remarque sa présence dans la pièce, elle aime la façon dont ses doigts parcourent l’instrument, offrant une mélodie à ceux qui veulent bien se laisser le droit de l’entendre, stopper pour quelques secondes leurs discussions pour l’écouter, elle se mord la lèvre quelques secondes et se laisse prendre au jeu, l’observe tout entier, se demande si elle trouve qu’il a changé, elle ne saurait le dire, elle n’a pas vraiment la notion du temps, depuis combien de jours ? Combien de mois elle n’a pas vu Tylian ? Non, elle ne sait pas, et elle s’en veut d’avoir été trop emporté par le tourbillon de sa vie pour ne pas avoir pu se poser cette question-là. Elle se devrait d’être en colère, de ne pas penser qu’il a manqué à son quotidien, elle se hait vraiment de ne pas savoir réagir de cette façon, cependant elle tente, du mieux qu’elle le peut, de se dire que c’est la surprise qui lui fait cet effet-là, que lorsqu’il aura terminé et qu’elle ira à sa rencontre, parce qu’elle le fera, la rancœur ressortira. Et elle lui crachera, ce qu’elle pense de ce qu’il a fait, au visage sans pouvoir s’arrêter. Son abandon, alors qu’ils étaient si proches, sa perte de lui alors qu’elle-même était en train de descendre vers les enfers, tout doucement, avec la grâce suprême qu’elle possède en elle. Elle n’est pas certaine qu’il aurait pu y changer quoi que ce soit, mais ce soir, pour la première fois, elle s’en veut d’être ce qu’elle est, et elle ne pensait pas que cela puisse se produire, en réalité. Alors cette façon nouvelle qu’elle a de se détester, elle la retourne contre celui qui joue encore à la perfection, et les minutes passent, et les regrets se font plus présents, elle se déplace dans la salle pour essayer de ne pas rester stoïque à simplement le regarder, l’idée la dérange, la perturbe aussi, elle a pu vivre sans lui, jusque-là, et peut-être qu’il ne veut toujours pas la voir, après tout, c’était lui qui avait décidé, elle ne devrait pas vouloir autant lui parler, lui faire avoir des remords aussi … Non, et c’est pour cette raison qu’elle avance, qu’elle ne regarde plus que la foule, son verre à la main, sa colère au bord des lèvres, au bord du cœur si elle en a encore un. Puis la mélodie s’arrête, son image disparait, le bar se vide, et elle n’ose pas bouger un peu plus. Elle le voit, de loin, elle ne peut pas s’empêcher de le regarder, retourner vers le bar, et elle est soulagée sur le coup de l’avoir fui, ce bar et tout ce que ça aurait pu donner de se retrouver à ses côtés. Elle pose son dos contre le mur du bâtiment, elle croit qu’elle tremble un peu, elle se demande pourquoi, toutes ses années passée à vouloir contrôler ses émotions, parties en fumée. Elle le voit passer derrière le bar, maugréer, oui, elle sait qu’il le fait, malgré son absence, elle sait le comprendre même à distance, ou tout du moins elle le croit. Depuis le temps, cela ne doit plus être le cas. C’est non sans un soupir qu’elle s’approche à nouveau, jouant clairement au yoyo. Elle y va, elle n’y va pas, elle ose, ne le peut pas. Mais elle se retrouve assez vite face à lui, complétement attirée, il faut l’avouer. Alors qu’il a le dos tourné, elle murmure à moitié « Alors c’est le moment où je te demande des explications ? » Elle en a besoin, tout comme elle comprend qu’il ne puisse pas forcément envie de lui en donner. Elle sait ce qu’il a fait, connait, si elle ose le dire, le moindre de ses secrets, ou plutôt des anciens qu’il doit encore porter, ça la rend malade, dans le fond, et elle ne sait plus de quoi il est question. « Tu as changé, je crois. » Elle croit, oui, elle n’arrive pas à l’affirmer, parce que peut-être que ce qu’elle aurait voulu prononcer, c’est un « Tu m’as manqué. » trop honnête pour être vrai, pour être le synonyme parfait de ce qu'elle ressent dans l'instant. Elle le hait tant, et l'affectionne comme avant.  

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    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Dim 18 Mai 2014 - 15:42
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    Rancœurs du passé


    Je ne comptais plus les verres lavés, rincés et rangés, prêts pour une nouvelle tournée dés la réouverture du bar. Fort heureusement je ne serai plus là pour en apprécier les ravages, pour ne plus avoir à subir l’éternelle arrogance de celui qui fut mon patron le temps d’une soirée. Je pouvais entendre les derniers clients s’apprêter, quitter l’établissement sans même un ‘au revoir’. Je ne m’en souciais guère, espérant simplement ne pas avoir à croiser son regard, à ne pas avoir à entendre cette voix qui avait pour pouvoir celui de me toucher en plein cœur. Bien des années s’étaient écoulées et pourtant, nul doute qu’elle saurait faire fondre ce monstre de glace si notre amitié renaissait de ses cendres tel un phénix. Oui…je craignais tout autant d’affronter sa rancune, ses reproches, ce passé que je tentais de fuir, en vain, mais aussi de la perdre à nouveau, d’entendre ses pas l’emporter au loin pour de nouvelles années faites de silence. Elle l’ignorait certainement, faute de ne jamais lui avoir dit et montré combien elle m’importait, combien son soutien lui avait offert une place de choix dans mon cœur. J’ignorais donc ce qui était la meilleure chose à faire, fuir ou courir, me saisir de cette main que le destin semblait me tendre sous les lettres de son prénom qui résonnait encore dans mon esprit.  
    « Alors c’est le moment où je te demande des explications ? » Ma tête se fit soudainement plus lourde, s’abaissant tandis que mon regard se portait sur toute une rangée de verres qu’il me fallait encore disposer sur les étagères du bar. Je pouvais sentir une pointe de soulagement m’envahir, mais aussi les regrets, la culpabilité prendre peu à peu possession de mon être sous ce murmure qu’elle m’imposait et ce, sans que l’émotion ne vienne traduire le moindre signe d’un bonheur retrouvé. Comment pouvait-il en être autrement ? J’étais celui qui l’avait trahit, abandonné alors que je n’étais pas sans savoir combien elle avait besoin de ma présence à ses côtés. Je n’étais pas digne confiance, pas digne de son amitié. « Si explications il y a. Laisse moi donc résumer, ca nous fera gagner du temps à tous les deux. Tu m’appréciais et je t’ai abandonné quand tu en avais le plus besoin. Je suis un salaud dans toute sa splendeur, tu le sais, je le sais, il n’y a rien à ajouter, fin de l’histoire. » Que de courage, je résumais notre histoire à une banalité sans lendemain, ne prenais même pas la peine de me retourner pour affronter son regard, m’occupant ainsi des derniers verres pour finalement jeter un coup d’œil au reste de la salle. «  ON FERME, DERNIER RAPPEL ! » Mon humeur était plus qu’entachée, mais Scar’ devait que trop bien savoir que ce détachement n’était en rien véritable. Je la fuyais, elle et les sentiments qu’elle m’insufflait rien qu’en se tenant à mes côtés. « Tu as changé, je crois. » Je pouvais sentir son regard suivre chacun de mes mouvements, m’épier, me comparer à la seule image qu’elle pouvait encore avoir dans son esprit en guise de souvenir. Je me décide enfin à lui adresser un regard, un fin sourire sur le coin des lèvres face à cette conclusion qui ne me surprenait guère. « Qui ne change pas ? » La réalité était pourtant toute autre. Je tentais de changer, de faire bonne figure en devenant une personne plus responsable, loyale, un homme de bien. Pour autant tout ceci n’était qu’apparence, un moyen de masquer les blessures du passé, ce cœur fêlée et rafistolé dans l’espoir qu’il tienne au jour le jour.

    A mon tour je m’attardais sur ses traits ô combien ravageur, cette féminité qui s’était accentué avec les années et qui bien évidemment, lui allait que trop bien. Sa beauté n’était en rien comparable, mais je ne pouvais m’y attarder, me laisser attendrir par nos souvenirs communs, par cette nuit où elle s’était endormie dans mes bras, où pour la première fois, j’avais eu la chance de ressentir ce que l’on appelle la sérénité. J’attrapais une éponge ainsi qu’une serviette, marchait d’un pas rapide vers l’une des tables que j’entrepris de nettoyer, il fallait que je m’occupe l’esprit, d’autant plus que le responsable de l’établissement ne tarderait pas à revenir. « Tu sembles différente toi aussi. Mais on sait tout autant l’un que l’autre que les apparences sont bien souvent trompeuses. Les sourires, cette confiance en soit, à l’époque on était de véritables maîtres de l’illusion.» Je marquais une pause, passant le chiffon sur la table, balayant ainsi toutes traces de mon passage, mais aussi celles d’un passé que je tentais en vain de réduire à néant. « J’ose espérer que tu me répondra franchement en me disant comment tu vas depuis….» Que quoi ? Que je l’avais abandonné ? Que j’avais mis fin à toute amitié en la quittant à l’image de la clientèle, sans un ‘au revoir’ digne de ce nom ? « Depuis tout ce temps. » Je me savais sans gêne, exigeant une totale honnêteté de sa part alors que le mensonge, la trahison se reflétait depuis toujours dans mon regard.
    CODE BY APACHE.

    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Dim 8 Juin 2014 - 21:59
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    Des explications. Elle en veut autant qu’elle les refuse, elle a peur de lui, peur de l’impact qu’il pourrait encore avoir sur sa vie. Peur de son jugement, de la couleur de ses prunelles qui pourrait changer s’il savait seulement ce qu’elle est devenue, s’il voulait bien se retourner afin de l’affronter. Mais le fait est que Tylian ne l’a jamais affronté aux moments importants, et c’est pareil maintenant. Elle a mal à l’intérieur, à l’endroit où elle s’était promis de ne plus jamais avoir de cœur. Elle pince ses lèvres, non, les mord un peu finalement, jusqu’au sang, elle attend, et ça bat en elle, ça bat si fort qu’elle en a le tournis, qu’elle a l’impression de sombrer en patientant pour qu’il laisse sa sentence tomber. Pourquoi il est parti, alors qu’elle avait l’intime conviction qu’ils étaient amis ? Qu’ils étaient plus que ça, pas amoureux mais quelque chose du genre en tous les cas … Il était si important ce garçon pour elle, cet homme en devenir qui a choisi de l’abandonner, sans même la toucher. Une exception à présent, elle pourrait en pleurer tant c’est vrai. « Si explications il y a. Laisse moi donc résumer, ca nous fera gagner du temps à tous les deux. Tu m’appréciais et je t’ai abandonné quand tu en avais le plus besoin. Je suis un salaud dans toute sa splendeur, tu le sais, je le sais, il n’y a rien à ajouter, fin de l’histoire. » Fin de l’histoire. Ça sonne comme un glas. Ça retourne son estomac. Ce n’était donc rien de plus que cela, elle et lui, eux … Rien de plus qu’une simple histoire aussi facilement résumée. Elle regrette de ne pas avoir la force de bouger, de ne pas s’avancer vers lui afin de faire claquer sa main sur son visage, afin de laisser s’envoler toutes traces d’affection. Parce qu’elle en ressent encore, voilà, elle ne peut plus nier, si ses mots viennent d’avoir un tel impact sur elle, c’est bien pour une raison. Cela faisait longtemps, que la confiance qu’elle a en elle ne s’était pas effacée de la sorte, depuis leur nuit quand elle y réfléchit. « ON FERME, DERNIER RAPPEL ! » Elle devrait partir, elle devrait le laisser, il n’a pas envie qu’elle soit là, ce n’était pas prévu, non calculé et l’effet de se sentir indésirable ici lui donne la nausée, habituellement, les hommes ont toujours envie de se trouver à ses côtés, toujours le besoin de lui promettre la lune alors que cela ne dure à chaque fois qu’une nuit, rien que ça. Alors qu’elle se décide intérieurement à filer, à le laisser, elle ne peut pas s’empêcher de lui préciser qu’il a changé, qu’elle a l’impression de le connaitre sans le faire réellement, et c’est après cette phrase qu’il se décide enfin à lui faire face. Ses yeux la brûlent, son sourire aussi, il a changé oui, il a surement aussi oublié ce qu’il était, ce pourquoi ils étaient attachés l’un à l’autre. Cette idée la perturbe, elle la refuse, parce que si elle est vraie, elle se sentira idiote, elle, de ne pas avoir réussi à le faire. « Qui ne change pas ? » La véracité de ses paroles la troublent quelques secondes, parce qu’une chose est certaine elle-même est bien loin à présent de la fille qu’il a connu et qu’il, elle le pensait en tous cas, avait appris à apprécier. Elle ne sait pas quoi répondre, elle a perdu tous ses mots et elle se trouve à la limite de la fragilité, de ce fait elle se hait, encore un peu plus, elle sombre à cause de lui, comme la dernière fois, ce n’est pas juste tout ça … Et lorsqu’il la détaille longuement, lorsque ses prunelles s’attardent sur elle sans aucune pudeur, elle a l’impression de se retrouver nue face à lui, plus encore que lorsqu’elle se trouve face aux hommes qui hantent ses nuits. Alors de sa main elle remet en place ses cheveux, nerveuse, parce qu’elle ne sait pas quoi faire d’autre, elle se maudit d’être autant muette, non pas qu’habituellement elle parle beaucoup, mais elle en a des choses à lui dire, elle en a tellement que ça lui brûle la gorge, la langue, ça endolorit son corps, comme si elle était spectatrice d’une scène que pourtant elle a vécu une petite centaine de fois dans son esprit. Elle hurlait, dans un premier temps, elle le frappait, oui vraiment, elle lui disait qu’on n’abandonne pas ses amis, parce que c’est ce qu’ils étaient ? Elle ne sait plus et franchement elle préfère ne plus chercher à savoir. Ni même imaginer la scène une nouvelle fois, à l’évidence la réalité est bien différente de ses pensées, ça lui apprendra à vouloir croire en des choses qui ne sont pas véritables. Alors elle se promet de ne plus se laisser prendre à espérer, et lui attrape une éponge et continue son travail, pourquoi elle est toujours là ? Elle n’est pas du genre à s’accrocher, à tenter les choses plusieurs fois. C’est bon, Scarlett, va-t’en, va te morfondre chez toi. C’est tout ce qu’il te reste à faire, et surement qu’elle devrait l’écouter la voix qui lui dit ça. Le problème c’est que, de toutes ces fois où elle se voyait le retrouver, elle avait presque envisagé de l’embrasser. Elle se sent si naïve, bon sang, du coup, elle choisit de le haïr lui, plutôt que de s’en prendre à elle-même, parce qu’elle l’a trop fait, il ne fera donc pas partir des hommes qui l’ont fait souffrir, il va s’effacer de son âme, rester un tendre souvenir dont on a jamais besoin. « Tu sembles différente toi aussi. Mais on sait tout autant l’un que l’autre que les apparences sont bien souvent trompeuses. Les sourires, cette confiance en soit, à l’époque on était de véritables maîtres de l’illusion.» Elle écoute ses mots, elle ferme même ses paupières pour ne se concentrer que sur ça. A l’époque. Cela semble si loin ces moments-là, depuis le temps, elle a sombré, elle n’a pas honte, elle se contente juste de constater. Comment il le prendrait, lui, s’il savait ? Elle tente de ne pas décortiquer chacun de ses mots, elle se dit que cela ne ferait que la torturer un peu plus. Elle soupire, soudainement épuisée, elle aurait voulu se battre, mais elle ne sait plus comment on fait, elle n’est plus qu’une poupée, un pantin offert tous les soirs à des yeux, à des hommes qu’elle oublie le matin. Des maitres de l’illusion, alors leurs vies en est une aussi ? Le monde ne tourne donc réellement pas rond. Ce n’est que ça ? Un mélange de mensonge dans lequel elle, il, eux se perdent à la perfection. « J’ose espérer que tu me répondra franchement en me disant comment tu vas depuis….» Elle réalise qu’elle n’a pas encore parlé, depuis quand elle a donné sa langue au chat comme ça ? « Depuis tout ce temps. » Depuis tout ce temps, c’est ça. Une nouvelle fois, elle soupire, elle craque un peu, parce qu’elle s’avance vers lui, sans le comprendre, ou plutôt sans se comprendre, son regard cherche le sien, tente d’y trouver ce qu’elle y voyait lorsqu’ils étaient assez proches pour s’affectionner, parce que même si elle a horreur de se le dire, c’est ce qu’elle ressentait pour lui, de la véritable affection. Et elle ne le juge pas sur ce qu’elle sait de lui, ce qu’il a fait, ce sur quoi il a tiré un trait, surement qu’elle devrait lui en parler, mais elle n’ose pas, elle a en elle, l’intime conviction qu’elle doit l’apprivoiser une nouvelle fois avant de s’attaquer à ce sujet-là. Et l’idée de l’apprivoiser lui donne le sourire, et le courage dont elle a besoin, normalement, c’est elle qu’on dompte, mais peu importe pour lui, elle veut bien échanger les rôles. Pour lui elle veut bien oublier la colère même si les mots qu’il a prononcés ne l’ont été que pour la faire réagir négativement. Elle ne va pas lui donner cette satisfaction, pas maintenant. « Je vais … étrangement bien. » Dans le fond c’est vrai, elle n’est pas à l’agonie, supporte ce qu’on lui fait subir la nuit. « Et toi ? » Elle trouve que c’est plus important de s’attarder sur ce sujet-là. Elle n’est ni colère, ni frustrée, ni perdue ou quelque chose du genre, bien au contraire, elle croit que sa voix n’a jamais été aussi douce que ça. Ses doigts, sa main se pose sur celle de son ancien ami, presque amant. L’obligeant à stopper le mouvement qu’il effectuait afin de nettoyer la table, et peut-être, qui sait, certaines de ses pensées. « Tu sais, je suis allée chez toi, après ton silence. » Après son abandon, après la déception. « Je pensais qu’on ne pouvait pas en rester là, toi et moi, qu’on valait mieux que ça. » Elle tremble un peu, alors elle éloigne finalement son bras, ne veut plus le toucher, leur histoire elle était fini avant même d’avoir commencée, c’est lui qui l’a décidé. « Mais vu tes paroles, je me suis simplement trompée. » Maitres de l’illusion. Promis Tylian, tu ne verras pas à quel point elle a mal de se tenir devant toi. 

    © EKKINOX

    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Lun 23 Juin 2014 - 22:23
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    Rancœurs du passé



    Il m’était impossible de lui fournir la moindre explication. Comment pouvais-je y parvenir ? Lui faire comprendre que je n’étais plus ce petit garçon qu’elle avait connu, adoré si j’en croyais ces lettres que j’avais précieusement conservées dans une boite et au plus profond de ma mémoire. Mon âme s’en était allée, brisée par les épreuves de la vie, par ce geste que j’avais commis et qui pourtant, se trouvait insuffisant pour que le regret ne vienne entacher ma vie. Je n’étais tout simplement plus le même, devenant presque un danger pour mon entourage, pour elle.  Ainsi donc il valait mieux qu’elle m’oublie, moi ce salaud qui lui avait fais une promesse, celle d’être toujours présent, pour le meilleur et pour le pire. Elle avait toutes les raisons de m’en vouloir, j’étais et continuais d’être lâche, de ne pas assumer mes choix en n’affrontant aucunement son regard. Je lui tournais le dos, une fois encore. Scar…pourquoi avait-il fallut que nos chemins se croisent à nouveau ? Sa présence a elle seule parvenait à me tourmenter, à me plonger dans un passé que j’essayais de fuir depuis plusieurs années déjà. Je pouvais d’ores et déjà sentir mon cœur s’emballer, bien trop heureux de ses retrouvailles, me plongeant ainsi dans une contradiction parfaite. Je ne pouvais faiblir, lui laisser l’opportunité d’entrer à nouveau dans ma vie, dans mon cœur même si mon inconscient me suggérerait fortement l’idée qu’elle ne l’avait jamais vraiment quitté. Il me fallait réagir.
    L’occasion me fut finalement donnée, lui faisant face lorsqu’elle en vint à la conclusion que le temps avait bel et bien fait son œuvre, que je n’étais plus véritablement le même. Comment ne pas sourire, croiser à nouveau son regard, mais aussi en tirer les mêmes conclusions à son égard.  Car si je reconnaissais certains traits de son visage, son corps, ses formes, mais aussi et surtout l’assurance qu’elle dégageait faisait d’elle une toute autre femme…plus affirmée, plus femme tout simplement. Elle était sublime, à en faire pâlir bien des hommes sur son passage. Un battement de cil de sa part, cette douceur avec laquelle elle remettait une mèche de cheveux rebelle en place, son sourire, un rien qui suffirait à vous faire connaitre les méandres de la folie. J’en avais conscience, n’était en rien à l’abri si je n’étais pas trop préoccupé par nos retrouvailles, par cette gêne qu’elle m’affichait ouvertement en glissant ses doigts à travers sa magnifique chevelure. Je la connaissais que trop bien, en connaissait les dangers et là était peut-être mon seul avantage.

    L’éponge en main je pris mes distances, poursuivant ce pourquoi j’étais payé tout en affirmant que les apparences étaient parfois, pour ne pas dire souvent trompeuses à notre sujet.  Elle resplendissait oui, mais allait elle vraiment bien ? Avait-elle finalement réussit à reprendre le contrôle de sa vie comme je l’avais toujours espéré pour elle ? Etait-elle…heureuse ? Et si je n’étais aucunement en droit d’obtenir une réponse, non que dis-je, de l’exiger, le culot fut de mise, lui posant simplement la question dans l’espoir qu’elle daigne y répondre.  Le regard rivé sur la table, frottant encore et encore des traces imaginaires, mon cœur ne pu qu’être en alerte lorsqu’elle vint à ma rencontre. Je pouvais sentir son regard sur ma personne, se faire insistant comme ci elle espérait que je me retourne, que nous retrouvions cette complicité que j’avais lâchement abandonné. Je ne pouvais pas, je ne devais pas…. « Je vais … étrangement bien. » Sans lui adresser le moindre regard, je pris la direction d’une nouvelle table, nettoyant encore et toujours sans véritablement me rendre compte qu’elle ne pouvait pas être plus propre et pour cause, j’y faisais mon second passage. Maladroit que je suis ! Qu’importe au fond, je devais m’occuper l’esprit, affronter mon passé sans y laisser paraitre le moindre doute, le moindre remord au sujet de notre…amitié ? Je ne saurais le dire. Sa réponse me laissait septique, ne sachant dire si je devais la croire, m’en réjouir ou bien au contraire, m’alerter d’un mensonge.  Assurément je payais ces années d’absence, cette faculté que j’avais de lire en elle comme dans un livre ouvert.. « Et toi ? »    Moi? Je me retrouvais en pleine tempête, vacillant de droit à gauche, perdant tout mes repères sans pouvoir y faire grand chose. Scarlett, un magnifique ouragan de force 4, imprévisible et capable de bouleverser votre monde tel un coup du destin. «  Bien…je vais parfaitement bien » Difficile de dire avec quel degrés de sincérité j’étais parvenu à extirper ces mots de ma bouche. Je l’ignorais moi-même, bien que je n’aie clairement aucune raisons de me plaindre. Après tout j’étais en forme, étudiais, bien que sans grande conviction, avait une petite amie, Jersey, sublime et que je fréquentais depuis plusieurs mois déjà. Au fond qu’importe l’avenir qui s’offrait à moi, il était assurément meilleur que celui auquel j’étais prédestiné.
    L’une de ses mains vint finalement prendre refuge sur la mienne, me stoppant dans mon activité, brulant ma peau par ce contact charnel que je ne pensais plus connaitre un jour. Instinctivement mon regard prit le chemin du sien, l’interrogeant quant à ses intentions qui me paraissaient de plus en plus flous, mais aussi dangereuses pour le peu d’équilibre que j’avais réussi à établir dans ma vie. « Tu sais, je suis allée chez toi, après ton silence. »  Chez moi… ? Non…c’était impossible, je ne pouvais, refusais d’y croire. Comment était-ce possible ? Pourquoi ?! Etait-ce la raison pour laquelle sa main tremblait si fort ? Craignait-elle ma réaction ? De croiser cet homme qui ne connaissait que violence ? « Je pensais qu’on ne pouvait pas en rester là, toi et moi, qu’on valait mieux que ça. »  Si je comprenais ses motivations, ou du moins en apparence, je n’en restais pas moins perturbé par une telle nouvelle…j’en avais le gorge nouée, le cœur broyé à l’idée qu’elle ait pu mettre un pied dans cet univers qu’était le mien. N’était-ce pas le but de ma fuite, de ce silence que je lui avais imposé ? J’en oubliais tout, comme perdu dans mes pensés, absorbé par l’idée que ses souvenirs se trouvaient dorénavant tronqués par la colère, la haine que nourrissait certainement ma famille à mon égard. Sa main me quitte, attirant mon regard, m’extirpant de ma hantise bien que je la sais encore présente, logée dans le plus profond de mon être. « Mais vu tes paroles, je me suis simplement trompée. »  Ces paroles me blessent encore un peu plus, bien que justifiées. C’était de bonne guère…le fait est que mon cœur me hurlait de faire un pas vers elle, de me saisir de sa main, de la retenir, de m’excuser pour le mal que j’ai bien pu lui causer par mon absence, par une promesse faite de sincérité et pourtant brisée. « Attend » Si ma main s’en était bel et bien allé à la conquête de la sienne comme l’avait imaginé mon cœur, mon esprit lui, n’avais qu’une seule obsession. « Tu ne quittera pas ce bar… » Je marquais une pause, retrouvant son regard sans qu’un sourire n’égaye mon visage…ignorant quoi dire, que faire, qui écouter. Le cœur, celui qui ne demandais qu’à la faire de nouveau entrer dans mon existence, ou mon esprit, plus tortueux, mais sans doute ô combien plus réaliste, plus prudent ? La folie me guettait…Retiens la Tylian, retiens la… « Sans que tu m’ai fais la promesse de ne rien dire. De tout oublier… jusqu’à mon existence » Si je ne tenais pas fermement sa main dans la mienne, je jurerai me poignarder en plein cœur, m’infligeant ainsi le plus mortel des coups, perdant une nouvelle fois celle qui assurait autrefois mon équilibre, un brin de bonheur dans ce monde tout sauf idyllique. Il m’était d’ailleurs impossible d’affronter son regard plus longtemps, retrouvant avec difficulté nos mains liées, sans aucun doute pour la dernières fois de notre existence « Promet le moi Scar’, promet le moi… ne me force pas à faire de ta vie un enfer, à devenir ton bourreau alors que seul ton bonheur m’apporte. »
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    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Sam 12 Juil 2014 - 13:41
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    Elle soupire quelques secondes, se donnant du courage, peut-être bien du répit, elle a peur de sa réponse, comme elle s'est toujours inquiétée pour lui. Et si les mots qu'il s’apprête à lui dire étaient négatifs ? S'il lui disait que dans sa vie il est en train de couler ? Elle pourrait y faire quoi ? Si ce n'est avoir mal, rien que ça ... Pourtant cela fait quelques années déjà que Scarlett n'a pas eu mal, quelques mois qu'elle apprend à oublier, qu'elle se dit que de toutes les façons, rien ne compte vraiment, que rien ne peut atteindre son cœur si elle le désire, si elle a assez de force pour le faire taire son cœur, qu’elle fasse semblant, qu'après tout, ce n'est juste pas important. Ses prunelles sont toujours posées sur lui, elle a l'impression que quelque chose à l’intérieur d’elle fait battre son sang bien trop fort dans ses veines et que cela fait bien longtemps que son corps n’avait pas était vivant comme ça. Ce n’est pas juste cet impact qu’il possède sur elle, alors qu’il l’a quitté, alors qu’elle devrait le haïr plus que de raison. «  Bien…je vais parfaitement bien » Soit. Elle se satisfait de sa réponse, sans se soucier que s'il lui avait dit cela avant qu'il ne la laisse sans rien dire, elle ne l'aurait pas cru, elle lui aurait souri, en lui disant qu'il ne faut pas mentir à ses plus proches amis. Mais le fait est qu'elle s'était simplement trompée, que de l’amitié ou quel que soit la chose qu’il y avait entre eux ça n’avait jamais existé, elle avait été naïve avec lui et ce fut d'ailleurs, sa dernière erreur. Plus jamais un homme n'a réussi à s'infiltrer en elle, dans son esprit, elle a refusé, tout bêtement, de leur donner le pouvoir de la blesser une nouvelle fois. Après tout, elle n'aurait pas supporté, l’abandon, Scarlett, elle a horreur de ça. Alors elle s'énerve, elle se déteste, elle le déteste aussi, d'avoir toujours ce pouvoir étrange sur elle alors que dans le fond il ne fait plus partie de sa vie, tout n'était que mensonge, qu'illusion, c'est lui qui l'a dit, lui a fait comprendre que c'était d'une chimère dont elle s'était amourachée, puisque oui, elle l'aimait. Comme on aime un frère, un ami, un confident, un futur amant, inconditionnellement. A se dire que pour lui, elle en aurait fait bien des choses, mais sa naïveté l'a perdue, là est toute la vérité ... Et quand sa main se pose sur la sienne, quand elle essaie de s'accrocher encore alors que tout en lui, lui murmure de fuir, elle est encore victime une nouvelle fois, de cela, de croire en lui, juste ça. Ca la perdra, elle n’en doute pas. Lorsqu’elle lui avoue qu’elle est allée chez lui, elle ne peut s’empêcher d’être à moitié choquée par sa réaction, par la surprise qui se trouve sur son visage un peu trop parfait. Elle aimerait qu’il puisse comprendre qu’elle connait son secret que c’est son père qu’il fuyait, elle voudrait, oui, avoir la force de poser des mots sur tout ça, sur le fait que dans le fond elle ne lui en veut pas, que s’il lui avait expliqué les choses elle aurait pu l’accompagner, le soutenir, lui dire que ce n’était pas grave et que ses sentiments étaient toujours là, malgré ça. Mais elle se contente de lui murmurer qu’elle pensait qu’ils ne pouvaient pas en finir, qu’il était trop important pour elle, bien plus important qu’elle ne l’était pour lui surement. C'est idiot tant c’est vrai, elle n’a jamais réussi à faire de demi-mesure, et lorsqu’elle aimait, elle le faisait sans y penser. Comme une gamine qui ne sait pas se contrôler. Alors elle se résigne, elle ne le touche plus, parce que le contact avec cet homme lui fait trop mal et trop de bien à la fois, comment elle pourrait lui expliquer qu’elle a juste envie qu’il la prenne dans ses bras ? S’il te plait, Tylian, pour elle, une dernière fois. Ce serait trop demandé, elle le sait, beaucoup trop compliqué. De ce fait elle lui avoue qu’elle s’est trompée, qu’eux deux, ce n’était que du vent, quelque chose qui aurait pu être bien trop grand pour ces gamins qui pensaient que la vie était simple, ou tout du moins elle le pensait, le genre de choses qu’elle déteste encore, avoir cru que tout était possible parce qu’ils n’étaient pas vraiment seuls, étant donné qu’ils étaient deux. Elle se souvient encore de toutes ces lettres qui lui a envoyé, de tous ces mots qu’elle a lu et qui ont fait grandir cet adoration spéciale qu’elle nourrissait pour lui. Pourquoi c’est si différent maintenant ? Ne reste que la souffrance et l’ignorance, l’indifférence. Alors pour moins souffrir, puisque c’est ce qu’elle fait depuis qu’elle l’a aperçu, elle vit et meurt à la fois, elle se décide à partir, à sortir de sa vie, une nouvelle fois, comme s’ils ne s’étaient jamais recroisés. Comme si rien entre n’existait. Elle s’apprête à retourner à sa vie, celle qui est faite que de nuit. Que de soupirs calculés, que de mains sur elle bien trop mal placées. Des corps à corps qui meurtrissent son cœur. Des entrevues qui brisent son être nu. Oui, elle va retourner à sa vie de prostituée, celle qu’elle a choisi afin de se sauver, ou de sombrer, face à Tylian elle ne sait plus. « Attends » Bon sang, c’est son cœur qui vient d’en louper un battement. Sa main, son corps. Elle croit que tout en lui l’appelle mais le fait que tout la rejette aussi. Elle est perdue, et pour cette sensation elle le déteste un peu plus. Elle allait partir, Tylian, elle allait le faire, alors pourquoi tu la retiens ? Il n’y a plus rien entre vous, et elle l’a bien compris, ne t’en fais pas. Elle va sortir de ta vie, parce qu’elle fait ce que les hommes désirent, à chaque fois. C’est sa façon de fonctionner, n’est-ce pas ? « Tu ne quitteras pas ce bar… » Ses yeux se perdent dans les siens, elle tente d’y lire quelque chose, mais elle réalise bien vite que l’hésitation qui peut s’y trouver est bien vite effacer par un désir plus profond du jeune homme, la voir s’en aller, à son tour de la quitter. Elle ne le veut pas, elle s’y refuse, et pourtant … « Sans que tu m’ai fait la promesse de ne rien dire. De tout oublier… jusqu’à mon existence » Sans qu’elle ne le contrôle elle a un mouvement de recul, troublée par ses mots, par sa volonté qu’elle oublie tout, mais comment elle le pourrait ? Le fait est que la vie, sans lui, c’était un gouffre incessant. Chaque jour un peu plus grand. Et se retrouver face à lui, lui renvoie tout en plein visage, tous ses mots, ses promesses, leurs envies qui ne formaient qu’un, leur monde qui paraissait être le même et maintenant qui scindés en deux, deux planètes qui semblent être éloignées de plusieurs galaxies. Cette promesse qu’il lui demande, elle ne peut pas lui faire. « Promet le moi Scar’, promet le moi… ne me force pas à faire de ta vie un enfer, à devenir ton bourreau alors que seul ton bonheur m’apporte. » Dans un automatisme, elle fronce ses sourcils, n’étant entièrement pas d’accord avec lui. S’il y a quelques secondes, quelques minutes elle le voulait, s’en aller pour ne pas se retourner, maintenant elle est contre cette idée, et si elle parait lunatique à cause de cela, le fait est qu’elle s’en moque parce que dans sa tête, ne reste que Tylian et ce qu’ils ont vécu, rien que ça. Alors de sa demande de promesse elle s’en fiche, elle ne la fera pas, et c’est un sourire qui prend naissance sur ses lèvres pulpeuses bien trop dessinées. Ce sont ses doigts qui s’entrelacent aux siens, comme ils ont pu le faire souvent, avant ça. Avant le silence, le néant. Tout ça. Elle s’approche de lui, à petit pas, comme si elle avait peur qu’il s’éloigne si elle le fait trop vite, comme le ferait un animal apeuré qu’elle essaierait d’attraper. En soupirant un peu, elle pose sa main libre sur le menton du jeune homme, afin de le redresser vers elle, de croiser son regard à nouveau, de se perdre dans ses prunelles foncées qu’elle a un jour apprécié. Non qu’elle apprécie encore, toujours plus fort. Et la main qu’elle tient encore de la sienne, elle s’en va la poser sur sa hanche, doucement. « Prends-moi dans tes bras. » Elle lui murmure, son visage trop proche du sien. « Prends-moi dans tes bras au lieu de me dire de t’oublier. » Parce qu’elle n’en a pas la force, parce que sa colère s’est transformée en besoin, besoin de lui, proche d’elle, de son cœur, qui elle l’espère, bat un peu pour le sien. « Parce que j’ai jamais réussi à le faire et ce n’est pas aujourd’hui que je vais y arriver. » Et qu’elle n’a jamais été aussi sincère que maintenant. Elle le veut, comme avant.  

    © EKKINOX

    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Lun 28 Juil 2014 - 20:05
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    Rancœurs du passé



    La confusion ne cessait de m’envahir, comme perdu dans l’air du temps, dans ce passé qui n’avait de cesse de me tourmenter alors que mes efforts pour l’oublier étaient des plus remarquables. J’avais tout quitté, fait de mon cœur une forteresse à l’abri ou presque de toute invasion. Et pourtant, seule sa présence suffisait à l’effriter, à faire ressortir chacune de mes faiblesses, chacune de mes peines sans me laisser l’ombre d’une opportunité pour les repousser. Paradoxalement, une part de moi se réjouissait de la retrouver, de découvrir cette femme dont les traits, bien qu’affinés, me restaient familiers. Je regrettais depuis toujours de l’avoir abandonné, de ne pas avoir eu la force de lui expliquer. Bien évidemment je pouvais voir en cette occasion le moment idéal pour réparer mes erreurs, tenter tant bien que mal de mettre des mots sur les raisons qui m’avaient soudainement poussé à devenir un fantôme à ces yeux. Oui, je pourrais, devrait…mais le fait est que mon cœur se fit une nouvelle fois défaillant lorsqu’elle en vint à m’annoncer sa rencontre avec mes parents. J’en étais plus que perturbé, presque en colère de ne pas y avoir pensé. Après tout, nous étions proches, presque fusionnels si l’on en croyait nos lettres échangées, mais aussi et surtout cette nuit qui resterait gravée à jamais dans mon esprit. Nous avions parlés des heures durant, ris de tout et de rien avant de s’endormir dans les bras de l’un et de l’autre. Une soirée passée dans la plus grande simplicité mais qui de toute évidence, manquait cruellement à notre existence. L’idée que ce souvenir lui soit entaché par ce qu’elle avait bien pu apprendre en rencontrant mes parents me donnait la nausée, scindait mon cœur en deux dans une douleur que j’aurai cru ne jamais connaitre.
    Aujourd’hui elle savait, connaissait chacun de mes secrets, même les plus sombres...Comment donc pouvait-elle se tenir encore à mes côtés ? Se saisir de ma main en me disant combien elle avait espéré que nos chemins restent étroitement liés ? Je ne pouvais être sauvé. Mais alors qu’elle s’apprêtait à m’offrir satisfaction en quittant l’établissement, du moins en apparence, je ne pu m’empêcher de la retenir dans son élan. J’en devenais contradictoire, presque tenté de la prendre dans mes bras afin de l’inclure dans cette nouvelle vie que j’avais su me construire.  Un choix déraisonnable, je le savais que trop bien. Ainsi j’optais pour la facilité, comme toujours.

    La repousser une nouvelle fois m’était plus que difficile. Plus que je ne l’aurais cru, faute de l’avoir déjà fait par le passé. C’était me leurrer que de croire que le temps aurait rendu les choses plus facile, m’efforçant tant bien que mal de la mettre en garde, lui intimant le silence sur ce qu’elle avait apprit à mon sujet. Voir d’en oublier jusqu’à mon existence.  Si je regrettais chacune de mes paroles une fois que ces dernières se soient extirpées de mes lèvres ; je savais tout autant qu’il me fallait être convaincant, ne quittant pas un seul instant son regard afin d’ensevelir l’espoir d’une amitié retrouvée. Il le fallait, il en allait de sa survie, de son bonheur, de cet équilibre qu’elle avait visiblement acquis au cours de ces dernières années…Elle prit ses distances, reculant d’un pas, presque choquée, meurtrie par de tels propos. J’en étais plus que désolé, sentant mon cœur se fendre un peu plus encore, bien trop faible pour lui résister. Elle était l’une de mes faiblesses, l’une des rares personnes à pouvoir m’influencer, à détenir un pouvoir contre lequel je ne pouvais clairement pas lutter. Elle devait me quitter, m’oublier et cela, sans se retourner, sans me laisser l’opportunité de la retenir, de trouver les bons mots qui sauraient la convaincre de s’éterniser. Je ne voulais que son bonheur et non le briser.
    Visiblement pas de cet avis, Scar’ vint à nouveau à ma rencontre, lentement, mais aussi dans un sourire dés plus énigmatique. Qu’avais-je bien pu dire de si…. amusant? Pourquoi me regardait-elle de la sorte ? Pire encore, pourquoi ne prenait-elle pas la fuite, profitant de nos mains liés pour entrelacer nos doigts ? N’avait-elle toujours pas compris ? J’étais nocif, nocif pour le reste du monde, nocif pour mon entourage le plus proche comme me le répétait si bien mon père. Tant, que mon cœur se mit en alerte à mesure qu’elle réduisait le peu de distance qui nous séparais encore. Je peinais à conserver mon regard dans le sien, sentant mon cœur vaciller tandis que je cherchais un point d’ancrage dans la salle, quelque chose auquel me raccrocher, quelque chose qui me donnerait suffisamment de courage pour lâcher sa main. Trop tard, sa peau vint se heurter à la mienne avec douceur, se logeant sous mon menton dans l’espoir de me ramener parmi les Dieux en croisant à nouveau son regard. Instinctivement mes sourcils froncèrent, conservant mon regard dans le sien d’un air semi réprobateur bien que ô combien docile quand elle en vint à déposer ma main sur ses hanches.   « Prends-moi dans tes bras. » A quoi jouait-elle bon sang ? Je devais la repousser, trouver un moyen pour qu’elle me raye à jamais de son existence. « Prends-moi dans tes bras au lieu de me dire de t’oublier. » Où était passé toute sa colère, cette jeune femme qui s’était avancée jusqu’à mon bar pour en découdre sans prendre la peine d’entendre la moindre excuse de ma part ? Perdu, ma seconde main vint se poser sur ses hanches, s’y agrippant presque sans véritablement me rendre compte de la légère remontée de son haut. « Scar… » il ne fallait pas… « Parce que j’ai jamais réussi à le faire et ce n’est pas aujourd’hui que je vais y arriver. » Dépourvu de tout mots, le silence en vint a régner sur l’ensemble de l’établissement, observant simplement la jeune femme tandis que mon front vint lentement à la rencontre du sien.  Nous en avions pris l’habitude, front contre front, ne faisant plus qu’un face a des passés qu’on ne parvenait plus à gérer. Ma respiration se faisait plus forte, plus longue, signe d’un trouble, d’une souffrance que je ne parvenais aucunement à exprimer. Je m’en voulais de ces années de silence, de ces flashs qui n’avaient de cesse de me poursuivre et d’entacher ce bonheur de la retrouver. «  Je…je peux pas. » Avec douceur, je pris l’initiative de prendre mes distances, reculant d’un pas, puis d’un second, glissant ma main dans la nuque tant je m’en retrouvais déstabilisé. « Je…j’ai besoin d’un verre et toi…toi…tu as besoin de retourner à ton existence. Celle où je n’y ai pas de place tu comprends ! » D’un pas relativement rapide je pris la direction du bar, attrapant un verre dans lequel la vodka s’y fit une place avant de retrouver mes lèvres. «  Je ne suis plus celui que tu as connu Scar. Tu les as vu, tu sais de quoi je suis capable, ce que j’ai fais. Et si ca recommençais hein ? Et si je te blessais toi aussi ? » J’en étais malade, me rappelais pourquoi j’avais fais le choix de m’en aller, de quitter cette ville maudite, mais aussi le peu de personnes qui comptaient encore pour moi…
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    Re: Rancœurs du passé || Scar'

    Dim 17 Aoû 2014 - 21:23
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    Et dans sa supplique, elle se perd, clairement, elle a l’impression de couler, de ne plus savoir comment fonctionner, depuis des années pourtant elle a appris, elle est devenue celle qu’on veut qu’elle soit, une poupée de chiffon, désarticuler et faite pour donner ce qu’on lui demande de délivrer. Les clefs d’un plaisir jamais partagé, toujours surjoué, mentir comme on respire et mourir sans y penser, en continuant de sourire. Mais aujourd’hui, ce soir, devant lui, tout est différent, elle se dit même que tout pourrait être comme avant. Alors oui, elle voudrait ses bras, se sentir faible, fébrile parce qu’il la tiendrait contre lui, comme quelqu’un à protéger, cette personne à qui souvent il a parlé. Elle a oublié le passé, elle a oublié qu’elle avait eu mal, elle a décidé de tout laisser de côté, et surtout sa fierté, pour lui demander ce câlin qui est si vite devenu un besoin. Enveloppés dans un silence qui ne la dérange pas, elle attend, elle attend qu’il réponde positivement à sa demande, qu’il la garde proche de lui, qu’ils s’accordent un moment à deux avant qu’elle ne cède à sa demande et qu’elle fasse comme si elle ne l’avait jamais connu. Après tout, elle a réussi jusque-là, alors il n’y a rien de différent à présent. Non, son visage, son expression, elle arrivera à s’en passer, sa voix, ses rires, tout ce à quoi elle a déjà dit adieu une fois. Elle saura recommencer et faire comme si elle n’en souffrait pas. Oui, Scar sait toujours faire semblant quand elle se doit de le faire. Puis leurs fronts s’entrechoquent, délicatement, et elle prend le temps de fermer ses paupières, de se rassurer grâce à cette respiration dont elle connait le rythme par cœur, un murmure qui lui prend les tripes de l’intérieur. Et si le temps s’arrêtait maintenant ? Elle s’en satisferait, bien évidemment qu’elle le ferait. Elle s’apaise sans même le voir, elle se dit que c’est leur moment, celui qu’ils attendent depuis si longtemps, celui qu’elle a attendu, qu’elle a vécu des centaines de fois dans son esprit les nuits qu’elle passait à regarder la pluie. « Je…je peux pas. » Un soupir de surprise, de déception, peu importe, un savant mélange d’émotions prend possession de son corps alors qu’il s’en éloigne parce qu’il le veut, parce qu’il ne veut plus d’elle, tout bêtement. Je peux pas. C’est bien ce qu’il vient de prononcer. Elle se sent comme obligé de se le répéter plusieurs fois en tête. Elle sait qu’il est brisé, elle sait parfaitement ce qu’il a fait, et pourtant elle est toujours devant lui, elle a l’impression qu’un vide prend place au creux de son ventre, et elle se retient de ne pas trembler. Elle ne devrait pas être aussi faible que cela, elle le sait, et malgré cela, elle est persuadée que c’est l’enfer qui est en train de poindre en elle en chuchotant, lui signifiant à quel point elle peut être stupide parfois, naïve. « Je…j’ai besoin d’un verre et toi…toi…tu as besoin de retourner à ton existence. Celle où je n’y ai pas de place tu comprends ! » Sa main dans sa nuque, son air gêné, presque dépité, Scarlett le connait si bien que ça fait encore plus mal à présent. Si elle osait elle lui dirait, que jamais un homme ne s’est refusé à la prendre dans ses bras. Mais le fait qu’il n’est pas comme les autres, qu’il ne l’a jamais été et c’est bien pour cela que cela la dérange autant ce qu’elle est en train de ressentir, elle qui se pensait stoïque à jamais, ne plus rien ressentir pour avoir un certain contrôler sur ce que la vie peut vous faire endurer. Il s’approche du bar sur lequel il sort bien vite un verre afin de le remplir. Elle voudrait avoir la force de lui signifier qu’elle a besoin d’un verre elle aussi, mais elle n’est plus capable de rien, même parler semble inapproprié. C’est son cœur qui est meurtrit, c’est son âme qui s’abime, c’est la colère qui est en train de la gagner une nouvelle fois. Elle le hait, ou elle s’en persuade en tous les cas. La vérité, si elle devait lui dire, c’est que son existence ne ressemble à grand-chose, ô elle s’en convient, elle s’y est habitué, elle lui plait, presque, mais face à lui ? Elle lui parait bien fade, en manque de saveurs, de couleurs qu’il est capable de lui apporter. Alors sa place, Scarlett la voit très bien, l’imagine même, se permet d’être au point d’en rêver. « Je ne suis plus celui que tu as connu Scar. Tu les as vu, tu sais de quoi je suis capable, ce que j’ai fait. Et si ca recommençais hein ? Et si je te blessais toi aussi ? » Elle se voit s’avancer vers lui, lui dire que ça n’a pas d’importance, qu’après tout, tout le monde traine un passé, tout le monde a fait des erreurs, qu’elle a compris, elle ce qu’il pouvait ressentir à ce moment-là, qu’elle sait ce que cela fait de vouloir blesser quelqu’un à ce point-là. Après tout, elle aurait voulu pouvoir le faire face à son beau-père, elle aurait voulu avoir la force de lui dire d’arrêter, alors elle n’est pas la meilleure des personnes pour juger. S’il traine un passé, Scarlett traine un présent et c’est tout aussi compliqué. Alors elle baisse les yeux, elle regarde le sol quelques secondes sans savoir quoi ajouter, elle sait qu’elle ne veut pas lui dire au revoir, que se passer de lui, lui a toujours paru complétement impossible. Mais ce rejet, ce dédain, elle n’est pas certaine de pouvoir le supporter bien longtemps, Scarlett elle a besoin de plaire pour pouvoir continuer à respirer normalement. Et si lui, ne la veut pas, alors à quoi cela sert de se torturer comme ça. Ouais, elle est dépitée, comme elle ne l’a pas été depuis des années. Oui, elle sait parfaitement ce dont il est capable et dans le fond, c’était ce qui faisait qu’elle se disait qu’un jour tous les deux ils se comprendraient, en un regard, en un sourire, en quelque chose qui aurait pu les faire vivre. Pourquoi elle est toujours là ? Vite, Scarlett, laisse-le, maintenant, avant de paraitre encore plus ridicule. Puis elle relève le regard vers lui, et tout son courage s’en est une nouvelle fois allé, elle n’arrive pas à lui tourner le dos, elle n’a jamais voulu le faire, c’est lui, après tout, qui avait décidé pour eux deux. « Mais je n’ai pas peur de toi. » Si quelques fois elle peut redouter les pensées et les yeux des autres hommes pour elle, avec lui c’est différent, quoi qu’il ait pu faire avant. « Je me moque de ce que tu as fait. » De son père, des coups qu'il a pu donner. Elle ne devrait pas se justifier, tenter de le convaincre, c’est l’inverse qui devrait se dérouler, l’inverse, il devrait la supplier de le vouloir encore dans sa vie. Il devrait s’excuser, se repentir, de ses anciens mensonges et de ceux à venir. Si quelqu’un doit le juger, ce ne sera pas elle, non, loin de là. Ce qu’il s’est passé avant ne l’importe pas. « Je sais très bien que tu ne me toucheras pas. » Jamais il ne la blessera physiquement, non et puis, de toutes les façons son corps ne ressent plus rien. Rien. Vide de toutes sensations. « Tylian … Je … » Devrais partir, oui, c’est bien la continuité logique de sa phrase, mais le problème c’est qu’elle ne s’en sent pas capable. « Tu veux vraiment que je parte ? » Réellement ? Faire une nouvelle fois comme si il n’y avait rien entre eux. Comme si jamais ensemble ils ne pourraient être heureux.  

    © EKKINOX

    Re: Rancœurs du passé || Scar'

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