Voilà peut être des semaines, voir des mois que je n’ai pas reçu de ses nouvelles. Aucun appel, aucun signe de vie de sa part. Peut-être par orgueil ou peut-être pour lui faire comprendre que je n’ai pas besoin d’elle, je n’ai pas essayé de la contacter, ni de la retrouver. Mais je suis surpris, surpris par cette fille qui est venue me chercher et qui m’ignore complètement aujourd’hui. Surpris et préoccupé. Soit ses crises lunatiques ne connaissent pas de limites, soit les rumeurs qui courent chez les étudiants ne sont pas totalement fausses. JJ dans un hôpital psy. J’ai encore du mal à y croire. Ouais, cette fille n’est pas claire sur tous les points. Mais de là à la foutre dans un hôpital psy. Ma gorge se serre et je ne perds pas une minute pour attraper mes clés et chevaucher ma moto jusqu’à ce foutu hôpital. Peu importe qu’elle y soit ou non, je veux juste en avoir le cœur net. Garer sous ce qui s’apparente au cuisine, je me dis que c’est peut-être culoté d’être venu en plein jour. Mais tant pis, j’entre par la porte principale et demande à voir la patiente me présentant comme son père. Je suis presque choqué et vexé à la fois que l’infirmière y croit mais je ne m’attarde pas et me dirige vers le numéro indiqué. A travers un hublot je la vois. « Putain ». Je frappe contre le hublot pour qu’elle me remarque moi et ce regard mi-interrogé, mi-troublé qui l'observe. « Qu’est-ce que tu fou là ? ».