Une fois de plus, je me retrouvais devant la porte de la colocation avec les mains pleines de nourriture. Je ne sais pas ce que pensaient les gars qui vivaient avec Madison de ma présence récurrente et certes, ça me gênait un peu de m'incruster si souvent dans la chambre de la jeune femme, mais je ressentais profondément le besoin d'être là pour elle depuis les problèmes que ce salaud de blond lui avait posé. Je n'étais pas naïf au point de penser qu'elle pouvait se remettre d'une telle histoire en quelques semaines, sans compter le fait que sa situation en Amérique était plus que précaire au niveau financier, alors qu'on le veuille ou non, je ne voulais plus la lâcher des yeux jusqu'à ce que je sois certain qu'elle pourrait « marcher seule »... s'il lui arrivait d'autres embrouilles, je m'en serais voulu à mort.
Après avoir toqué à la porte, je m'étirais un coup et m'appuyais sur le cadre de la porte en attendant qu'on vienne m'ouvrir. À vrai dire, je n'étais pas certain que Mad's était là, mais même si ce n'était pas le cas, je patienterais jusqu'à son retour, puis-ce qu'elle m'avait proposé de passer. De toute façon, pour éviter d'embêter les mecs, j'avais pris mes feuilles de partition vide et je pourrais ainsi avancer dans l'écriture de mon morceau. Le squelette était déjà en place, j'avais posé les percussions et il était question de m'attaquer aux instruments à corde à présent. Ca demandait certes du travail, tout ça, mais j'étais tellement passionné par ce que je faisais lorsque je m'y mettais que je n'y voyais pas la difficulté... et puis ça me permettait de me couper du reste et d'être focalisé sur la tâche au lieu de divaguer. Lorsque je trouverais des musiciens pour donner vie à ces centaines de bouts de papier sur lesquels je griffonnais sans arrêt, je trouverais enfin le moment de souffler un peu. Et puis que je mettrais à autre chose.
La porte finit par s'ouvrir et je me retrouvais non pas face à mon amie Madison, mais à l'un de ses camarades masculins. Je n'étais pas surpris, c'était aussi chez lui, ici, et honnêtement, le contact était rapidement passé entre nous, donc bon. Quand je pense qu'à la base, Hiroki et Mady se connaissaient pour la même raison que moi : une question de perfectionnement de la langue. J'aurais presque pu être jaloux qu'elle ait un autre correspondant si c'était dans mon caractère, tiens, ahahaha.
« Hey, salut ! Ca va ? »
Ouais, tiens... comment est-ce qu'il allait, depuis le mois d'aout... ?