Let's me be your antidote.
Teru & Madison.
C’était inconcevable que l’on puisse toucher à Teru et je savais qu’il n’avait rien pu faire face à ce couteau pressé contre sa gorge, personne n’aurait pu faire quelque chose en étant aussi désarmé. Je sentais bien que Teru était choqué de mon geste, qu’un baiser puisse le surprend à la vue de cette nouvelle mais mon désir dans cela, n’était pas le même désir que je pourrais ressentir pour un autre homme. C’est simplement la volonté d’effacer, d’espérer. Effacer le souvenir et espérer que mes lèvres guérissent sa douleur. Je ne pourrais jamais comprendre totalement ce qu’il ressent en ce moment, ni même ce fameux jour mais je comprends sa douleur et j’essaie de l’apaiser. La distance se faisait finalement entre nous, par Teru. Je me demandais si mon acte n’était pas de trop, pour lui ? Pour moi, il n’était pas suffisant, ni même rien du tout. Je pose ma main sur sa joue pour le réconforter :
«
Je ne comptais pas le faire… » Le dire aux gens, sérieusement ?
J’aimerais même pouvoir l’aider à faire quelque chose. J’observe le japonais dans l’espoir de l’aider mais pour l’instant, je me retrouve désarmer. Mes mains sont siennes, mais je me sens mal. J’aimerais faire plus, j’aimerais guérir son esprit. Il me dit que je n’ai pas à me faire pardonner mais se rend-t-il compte de ce que je ressens ?
«
Je n’ai pas été là pour toi ce soir-là, je n’ai même pas été là pour toi après, je n’ai rien vu, je me suis enfermée dans mon bonheur qui commençait à se créer, j’ai été égoïste. »
Dans ma tête, une réflexion inconsciente se faisait. Comme si c’était moi la responsable de ce qu’il a vécu, que c’était de ma faute. Que c’était moi qui avais tenu ce couteau dans sa gorge, dans cette ruelle. Si j’avais été là…
«
Viens… »
J’attire Teru contre moi alors que je posais mon dos, ma nuque contre les coussins, je le tiens contre moi, son visage contre ma poitrine, je le tenais dans mes bras dans l’espoir de le réconforter. Mes doigts se glissent dans sa chevelure, sa nuque, caressent sa peau dans l’espoir d’apaiser le jeune homme.
«
Tu sais… quand on va pas bien, je me rends compte que la chose qui nous rend bien, c’est… l’amour. Je parle pas de l’amour avec un grand « A » mais ce sentiment d’être aimé par quelqu’un pour une quelconque raison… »
Oh bien sûr, je ne pensais pas à moi, même si en soi, ce serait une chose à faire pour me faire pardonner, je me disais que la contre-partie agréable de la chose, je ne la méritais pas même si mon amour pour Teru est fort, parce qu’il est mon âme sœur, mon meilleur ami, un tout incroyable pour toutes choses, je ne pouvais pas… Je glisse mes doigts sous son menton pour lever son regard vers le mien :
«
Je vais te trouver une chérie, elle va te guérir de son amour, et en tatouer ton corps pour effacer "ça". Promis, je m’occuperais de toi, Teru. Je ne te lâcherais plus... »
Je me penche, je tends les bras pour le serrer contre moi et déposer mes lèvres sur ses pommettes. Un tendre câlin dans l’espoir qu’il se sente un tout petit peu mieux, même si je savais que ce n’était qu’un grain de sable dans un désert.