IT'S ALL ABOUT
LOVE AND TRUST
Sonnerie de téléphone.
« Emrys ? »
Emrys, ou le père d'Adelaïde. Il y a quelques années je l'appelais encore monsieur Sullivan, mais avec le temps notre considération commune a gagné en ampleur, notamment grâce à la relation que j'entretiens avec sa fille. Si j'apprécie le voir chez lui, ses appels ne me rassurent néanmoins que très rarement.
« Andreas, excuse-moi de te déranger... Ecoute, Adelaide vient de faire une nouvelle crise et j'aurais besoin de toi. »
Voilà ce que je craignais. Ma réponse ne se fait pas attendre.
« Oui, bien sûr. J'arrive. »
De retour d'une course, je me mets à courir jusqu'à mon appartement pour y déposer les quelques sacs en plastique et me précipite ensuite jusqu'à l'entrée pour attraper mes clés de voiture, et filer prendre celle-ci au garage.
Sur la route, je pense à elle, à tous ces états dans lesquels elle peut se mettre quand une crise ou un trouble survient. Les symptômes ne sont pas toujours les mêmes mais dans certains cas, cela peut vite devenir dangereux. J'ai pris le temps de me renseigner ces derniers mois, comprenant de plus en plus la maladie d'Adelaïde, s'il n'y en a qu'une... Elle est encore une énigme pour moi mais mes sentiments envers elle sont assez forts pour que je sois sérieusement inquiet, au point de dépasser les limitations de vitesse sans aucun scrupule. Quand j'arrive devant chez elle, je gare ma voiture et me dépêche d'aller retrouver Emrys. Je contourne la luxueuse propriété et rentre par l'une des grandes baies vitrées. Mon regard croise celui de l'homme imposant et la première chose que je remarque c'est son angoisse.
« Elle est dans sa chambre ? Je te suis. »
Jusqu'à elle oui, et vite.
Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger