J’étais actuellement en train de trainer le carton le plus lourd de ma vie le long du couloir principal de mon appartement. En le tirant, puis en le poussant, il me fut possible de l’amener jusqu’à la chambre du fond que j’avais fini de débarrasser il y a seulement une heure de ça. Jusqu’à présent, elle m’avait servi de fourre-tout en complément de la cave, mais c’est vrai que j’avais quand même beaucoup de choses inutiles à jeter dans le tas… y compris des emballages de chips. Eux-mêmes emballés dans des boîtes et tenant compagnie aux livres d’école. Oui… je devais être un peu ailleurs le jour où j’avais fais mes rangements, moi. Passons. Maintenant que la marchandise était arrivée à bon port, je me suis dépêché de tout ouvrir et commençais à monter les pièces qui se trouvaient à l’intérieur jusqu’à ce que le tout ressemble au cadre de lit présenté sur le schéma de base. Et non, contrairement à ce que vous pourriez penser, ça ne m’a pas prit plus d’une demi-heure à moi tout seul. J’étais un garçon très manuel, vous savez… un de mes talents cachés qui s’avérait fort utile en tant que célibataire vivant seul chez lui. Enfin, seul… plus depuis quelques jours. En apprenant que ma sœur avait été abandonnée par son mec, récemment, je n’avais pas hésité à lui dire de venir chez moi, lui forçant presque la main jusqu’à ce qu’elle accepte. Nous avions vécu ensemble pendant longtemps, à l’époque, donc il n’y avait pas eu de problèmes de cohabitation particuliers depuis qu’elle était là. Certes, j’avais quelques habitudes à revoir, mais dans l’ensemble, tout se passait bien. Et puis j’étais heureux d’avoir quelqu’un à la maison. Surtout October. Du coup, je m’étais décidé à lui faire une surprise pour quand elle rentrerait du travail et avais pris l’initiative de lui acheter un lit ainsi que de lui libérer une pièce pour qu’elle s’y installe. J’étais plutôt content du résultat, mais à force d’avoir passé mon temps avec le dos courbé, celui-ci me faisait un peu souffrir en cette fin d’après-midi… sale vieux. Ouais, bah le sale vieux s’est laissé tomber sur son œuvre tout fraîchement terminée et n’a pas eu le temps de râler au sujet de sa douleur avant que ses deux chats se ramènent sur son dos, tel des conquistadores.
« Ah ouais… c’est facile de squatter quand y’a plus rien à faire, bande de… »