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    time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Lun 24 Nov 2014 - 16:11
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    Oxanna Sterling-Woods
    Oxanna Sterling-Woods
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    Nationalité/origines : américaine
    Orientation & situation : razowski (chacha)
    Métier/occupation : héritière
    Études & fraternité/sororité : Sociologie + 4e année
    Résidence : westwood


    Les épaules d'Oxanna frissonnent sous la mince couverture qu'est son gilet. La nuit vacille sous ses yeux, comme les ondes d'une musique sans son. La lumière des lampadaires danse avec les ombres. C'est peut-être l'alcool, c'est peut-être le joint, c'est peut-être qu'elle n'a pas vraiment dormi depuis une bonne semaine. Les dalles du trottoir ne sont plus illuminées par les enseignes insomniaques du centre-ville. Oxanna vacille sur la pointe de ses pieds, rêvant des pointes de sa mère et des ballets sur film. Elle tourne et tourne les bras en croix, visiblement perdue dans ce quartier, visiblement perdue dans sa tête.

    Des murmures s'accrochent aux ombres comme de la vigne à la brique, s'insinuant pour ne jamais lâcher prise. Les ombres n'ont pas de visage, mais leur corps est bien réel. Ils sont quatre monstres aux longs bras qui tirent et qui ricanent, comme si c'était drôle d'abuser des jeunes femmes, comme si c'était une blague qu'elle ne comprends pas. Le cœur d'Anna n'est plus à sa place. La voix de son père grogne qu'elle n'est qu'une menteuse, qu'elle invente des histoire, pourtant, ils sont bien là, prêts à creuser son mal, à la tuer un peu plus.

    Anna s'élance à bout de jambes, tombant sur le pavé, s'écorchant les genoux, s'en foutant que sa robe remonte, que son sac soit resté sur le sol. Elle court après sa vie, sans savoir qu'elle va tomber sur Lola.

    Peut-être qu'Oxanna a cogné à une porte, peut-être qu'elle lui a foncé dedans dans la rue, ses neurones oublient des morceaux. On lui caresse les cheveux, disant que tout ira bien, que c'est terminé, qu'elle est en sécurité. Dit par la voix de Lola, Anna y croit, ailleurs et ici, tombant dans cet état d'éveil endormi où l'un se fait miroir de l'autre. Ses mots sortent en conneries qui ne font aucun sens, ses amis s'en foutent, encore dans une fête comme toutes les autres à se manger le mal-être sans penser aux autres. Il fera soleil, il y aura des demains. Et ça, Anna le sait parce qu'une petite présence improbable le lui crie en silence. Anna ne le sait pas encore, mais elle s'appelle Lola.
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    nothing scares me anymore
    ⊹There she was my new best friend. High heels in her hands, swayin' in the wind While she starts to cry, mascara runnin' down her little Bambi eyes (by anaëlle)

    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Lun 24 Nov 2014 - 23:01
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    Lola C. Sandstrøm
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    Avertissements contenu : dans le passé de Lola:
    homophobie intériorisée
    dépression et psychophobie
    mentions de bipolarité
    violence conjugale
    fausse couche
    chats merveilleux mais nommés d'après des criminels de guerre

    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
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    Tu traines sur le trottoir, sous un portique, dévorée d'ombre, les genoux remontés sous le menton. Tes yeux sont des soleils noirs. Pas de larmes sur ton visage, non… C'est tout ton corps qui tremble et pleure.

    Je t'ignore.

    La nuit m'engloutit, moi aussi. Je suis en retard.  Ma paie en poche, la fatigue au coeur, le besoin de dormir, la peur de rentrer. Et puis… Pourquoi j'irais te parler? Comment? Tu me détesterais… Tu te moquerais… Pourquoi je te dérangerais? Mes pas se sont égarés, ils veulent tromper le temps ou la colère. Cette sourde colère qui me tapisse le ventre… Je te dépasse, je te jette un coup d'oeil. J'ai à peine relevé le visage… Jeune, autant que moi, seule et tremblante… Que fais-tu là?

    Leur chemin, aux monstres, aux minotaures qui te cherchent croise mon errance. Une main emprisonne mon poignet, me tire sous un lampadaire. Je tremble. Mes genoux et mes dents cognent… Je n'ose croiser le rire de leurs yeux. Est-ce le noir sur mes paupières? Mes vêtements trop larges ou ma rousseur triste? Mon visage anguleux sous ses cheveux courts?… Je ne sais ce qui les a découragés. C'est à ta peau de brune, à tes formes, à ta vivacité qu'ils en veulent. Ils parlent de toi sans douceur: tu n'es qu'un morceau de viande, une poupée, une salope.

    Non.. Non, je n'ai croisé aucune fille… non. Promis… Je n'ai vu personne. Laissez-moi... Laissez-moi, s'il vous plait. je n'ai vu personne...

    Les monstres se sont perdus dans les ombres de la nuit. J'hésite. Je fais demi-tour. Viens. Viens à l'abri. Viens, je t'emmène. Viens, il fera chaud… Viens… on avisera demain. Je parle tout bas, sans te regarder. Je te parle des monstres à tes trousses, d'un lit à partager, à défaut de place, de couvertures, de sécurité. Si tu veux. Tu peux refuser, je comprendrais… Je le vois bien, que tu es habituée à mieux…Et tu te détaches de ton abri de pierre. Ta main est glacée et tout ton corps oscille, comme ma décision.

    Le lit est étroit, ton corps chaud, mes parents fâchés.


    Deux semaines plus tard


    Je n'ose rien dire. Je n'ose pas refuser, je n'ose pas acquiescer et tu prends mes silences pour… je ne sais pas. Je crois que tu penses me faire plaisir.

    Je me perds sous tes assauts. Je me perds loin de mes vêtements larges et sombres… le sol se dérobe sous mes pas, même lorsque tu ne me fais pas essayer de chaussure à talon. C'est tout mon univers qui vacille, quand ton armée de couleurs et de tenues ajustées s'attaque à ma timidité.

    Je me dissous face aux marées de ton enthousiasme. Mes falaises s'effritent. ET moi, là haut… j'ai peur de tomber, de me noyer. Ne vois-tu pas combien je suis ridicule, dans cette robe verte? Ne vois-tu pas que je suis maigre, pâle et osseuse… Que je suis mal à l'aise? On en voit que ma peau blanche et mes jambes trop longues, trop minces… des allumettes…

    Mais je n'ose pas protester, je me tais, je te regarde, je te supplie des yeux.. Tu ne comprends pas. Tu dis que je suis jolie, ainsi… Tu te moques? J'ai l'air d'un grand insecte malade, tue ne le vois pas?

    J'ai peur. Pas de toi. Pas vraiment. Pas de tes doigts qui papillonnent pour arranger un pli, pas de mon reflet, pas de cette montagne de vêtements à essayer. J'ai peur de mes certitudes que tu pilonnes à coup de sourires et d'insistance.

    Je pensais que plus jamais je ne te reverrais, après ce matin là…

    Nos mondes ne se ressemblent pas, Oxanna…
    Dans le tien, moi, je ne peux que sombrer.

    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Mer 26 Nov 2014 - 20:07
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Anna lance ses insécurités par la fenêtre, jetant de son autre main des vêtements aux pieds de Lola. L’accumulation de satin, de néons, de paillettes, serait assez pour donner mal au coeur à une licorne. Les lèvres d’Oxanna jouent à cette guerre en rouge et rose, débitant les mots comme le ferait une machine, passant d’une marque à l’autre, comme pour se prouver à elle-même qu’elle vaut mieux que Lola. Qui aurait cru, qu’une demoiselle en noir aux cheveux trop courts et au regard fuyant pourrait l’intimider autant. Qui aurait cru que ça pourrait tant effrayer Anna, d’avoir une amie à qui elle doit quelque chose.

    La chambre d’Oxanna est pleine d’échos, laissant l’impression que quand elle parle, on lui répond. Anna décide et délibère, pas ce haut, non plutôt cette jupe, essaie donc ces talons, tu ne peux pas marcher, on s’en balance, c’est seulement pour parader, trop serré, non, tu rigoles, c’est parfait, repousse un peu tes cheveux qu’on voie si t’es une fille, un garçon ou un gobelin, bouge pas, bariole tes lèvres de rouge, fais quelques pas, tourne et tourne encore, on ne saura pas que ça n’et pas toi. La satisfaction de mademoiselle Sterling est palpable, alors qu’elle prends sa création par la main, refusant de laisser la petite voix en elle la faire arrêter pour réfléchir. Les orteils d’Anna veulent crever, écrasés, mais ça n’est rien comparé à ce mal qu’elle sent dans son coeur. Lola n’a jamais dit non, mais elle n’a jamais dit oui.

    Anna enfile une petite robe qui lui colle à la peau, qui lui cache si bien le coeur, atteignant en quelques secondes l’effet désiré. Une touche de noir aux yeux, juste assez, jamais trop. Une couche de rouge aux lèvres, une de plus, pour mettre en cage les cris qu’elle voudrait pousser. Ses yeux brillants de contradiction, rien ne semble affecter Oxanna.

    [ . . . ]


    La main d’Anna trouve celle de Lola et la tire dans l’ascenseur, rigolant pour un rien, pour avoir l’air amusée. Les portes s’ouvrent sur une fête bien entamée. Les verres ont été remplis avant d’avoir touché le fond, la musique est trop forte pour que les présentations soient nécessaires. Oxanna forme un hey, de ses lèvres, saluant l’hôte, le fils de quelqu’un d’important, pas que ça ait une quelconque importance pour elle.

    Glissant un verre de champagne dans les mains de Lola, Oxanna avale le sien d’un trait. L’effervescence dans sa gorge lui donne des frissons. Ça l’aide à placer temporairement ses maux dans un tiroir fermé à clé. Un nouveau verre à la main, Anna se glisse entre les gens sans leur toucher, étrangement rassurée par le fait de savoir Lola là, juste dans son ombre, probablement trop timide pour papillonner à travers les garçons qui la regardent. Les doigts d’Oxanna glissent dans ses cheveux, séparant les boucles, hypnotisant les proies faciles.

    On la complimente en posant une main dans le creux de son dos, on lui demande de danser, on lui offre un autre verre. Les engrenages de ce genre de fêtes roulent comme ils le devraient, accouplant peu à peu les jeunes dans une promesse sans lendemain, dans une connerie prévisible, dans un pacte d’ébriété. Tirant sur le poignet de Lola, Anna les enferme toutes deux sur la terrasse, les laissant seules avec les lumières de la ville.

    Elle parle un peu. Laissant sortir les mots sans qu’ils n’aient besoin de faire du sens. T’as vu ce type, il t’a pas quitté des yeux depuis qu’on y est, mon verre est vide, tu crois que si je claque des doigts, il viens me le remplir, t’as vu le vide, on dirait que la ville nous appartient. Je suis contente que tu sois là, Lola.

    On les rejoint à l’extérieur, les assourdissant de musique, laissant Anna se lever, chambranlante, pour se diriger vers la salle de bain. Son monde lui donne envie de vomir. C’est peut-être les bulles dont elle aurait du faire overdose il y a de cela quelques heures. C’est peut-être que les distractions ne suffisent plus. Devant son reflet, Anna voit la honte qui perce sa peau, la souillure de l’abus qui creuse ses os. Ça ne suffit plus. Elle sors de la salle de bain et tombe dans un bain d’alcool fort, tentant encore une fois d’anesthésier ce cancer qui la gruge. Lola est peut-être là, peut-être pas. Anna s’en fout. Elle se fout de tout, incluant d’elle-même.
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    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Jeu 27 Nov 2014 - 14:02
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    Lola C. Sandstrøm
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    Une avalanche de musique, une cascade de lumière, une tempête de danse, un maelström d'exigence. Le vent s'abat sur moi. Me pousse de tous côtés. Le vent de cette soirée, de ce monde, de sa vie. Elle semble si à l'aise, elle sourit, elle marche, elle échange une plaisanterie. Moi… Moi j'ai tellement mal aux pieds que j'en ai les larmes aux yeux. Moi j'ai tellement peur d'être bousculée que je ne distingue aucun visage. Moi, j'ai tellement de mal à la suivre que je me perds…

    Même la terrasse n'est qu'une illusion, même là ils nous poursuivent. Aucun havre de paix. Il ne me quitte pas des yeux, a-t-elle dit? A présent… A présent, elle m'a laissée seule et son regard m'épingle, comme un insecte sur un bout de liège. Son regard me prend au ventre et me paralyse. Belle. Il me trouve belle?

    Il ne le dit pas. Il me parle de son père, de ses affaires, de son ennui, de sa révolte. Il voudrait être poète, mais ça ne paie pas et c'est difficile, alors il ne le sera pas. Mais il a le talent, il le sait. S'il voulait vraiment…

    Sa main dans le creux de mes reins. Il me tend un verre pour remplacer le mien, vide. Je l'écoute, je le contemple, je rougis. Il sourit. Il s'amuse. Il se pavane. Pour moi? Tout ça pour moi? … Il doit mentir…

    ... je ne suis qu'une amie d'Oxanna. une amie d'où? Oh… de LA… Non, mon père n'est pas dans les affaires. non… je… Il travaille aux archive sde la bibliothèque. Et ma mère… ma mère ne travaille pas.

    Il est surpris. Je suis.. je ne suis qu'une fille normale, pauvre, même? C'est la première fois qu'il en croise une aussi jolie. Je ne comprends plus. Il n'a pas l'air dégouté ou… Il se rapproche un peu plus.

    Sa petite amie s'interpose. Toute rose et blonde, sourire colgate et grands yeux bleus… Voix de crécelle tendue, regard de haine.
    Elle me regarde de haut en bas.
    Elle me hait.
    Je fuis.

    Je cherche Oxanna… Elle rit, elle me tend un verre. Ce n'est pas grave. Je dois juste me détendre. Rien n'est grave…

    Un mois plus tard


    Je me regarde dans le miroir. Pas de noir sur mes yeux, juste un peu de mascara, juste un peu de blush sur mes joues… Je…je ne suis pas sure d'oser sortir ainsi. Je tire sur mon t-shirt noir, jusqu'à ce qu'il couvre mes hanches, sur mon pantalon… Personne ne verra la différence. Personne ne me condamnera… C'est juste un peu moins..moins noir. Elle a dit que ça ne m'allait pas. Pas en journée.

    "Maman… j'y vais."

    Je sors de ma chambreet la croise. Peignoir informe, cheveux en bataille, clope à la main et regard sombre.

    "Et où est-ce que tu vas encore te fourrer, Lola, hein? Tu crois que je le vois pas, hein, quand tu vas faire ta salope avec n'importe qui? Tu crois que je le sais pas? Je le sens, c'est sur ta peau…"

    "Maman… Je vais juste passer un après-midi avec Oxanna… Tu l'as dit toi-même, elle est bien élevée et gentille…"

    Elle souffle un nuage de fumée en s'approchant, le pas lent et tortueux, le regard critique.

    "Tu as vu ses jupes? Ca m'étonnes pas que vous vous entendiez bien, toutes les deux…"

    Je détourne le regard, rentre les épaules, me tais. Elle continue sur sa lancée. Sur tout ce que je suis. Tout ce que je ne suis pas. Tout ce que je vais devenir. Sur ma méchanceté, ma cruauté. Je veux l'abandonner pour une étrangère, pour une richarde, pour une illusion qui m'abandonnera dès qu'elle aura fini de s'amuser avec moi. car c'est ça, les gosses de riches, hein. Tous des salauds. Elle élève la voix, elle s'enflamme, elle s'énerve, elle supplie. reste. Reste avec moi. Pardon. Bien sur que non, ma chérie, tu n'es pas une salope. J'étais en colère. Pardon, je ne recommencerai plus…

    A l'entrée, on presse la sonnette. J'hésite. Reste, supplie-t-elle. Fais comme si tu n'étais pas là. Comme si tu avais oublié. Je suis plus importante qu'elle, non? Reste…

    "Pourquoi hésites-tu? Tu la préfères? C'est elle que tu aimes le plus? VA-T-EN! VA-T-EN!!!"

    un verre s'écrase dans mon dos, alors que je me précipite dans le couloir, sans mon sac à main. Je plaque un sourire sur mes lèvres, je tente de ne pas trembler. J'ouvre la porte, je me glisse dehors. Je l'entraine. Loin. très loin.

    Ce ne sera jamais assez loin.
    Emmène-moi, Oxanna. Emmène-moi loin…
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Ven 28 Nov 2014 - 20:31
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    Oxanna Sterling-Woods
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    « Oxanna, c’était qui cette fille que tu as emmenée à la maison l’autre jour ? » Demande Jeremy Sterling, avec une idée claire derrière ses yeux d’acier. Anna relève à peine la tête du miroir face auquel elle applique une généreuse couche de mascara, blindant chaque partie de son corps, même ses cils. Ses doigts tremblent, parce qu’elle sait trop bien ce qui suivra et cette conversation en est une dont elle pourrait se passer pour le restant de ses jours. Les secondes s’enfilent lentement alors que la patiente de Mr Sterling décline. « Oxanna ? » Répète-t-il, attendant clairement une réponse. Il ne parle jamais pour rien, elle ne le sait que trop bien. Les doigts d’Anna sont glacés par sa seule présence. « C’est Lola. » dit-elle, comme si ça expliquait tout, comme si ça voulait dire quelque chose pour son père. Il ne trouve pas ça amusant ce jeu où elle fait semblant de ne rien comprendre. Ça l’irrite, cette rage silencieuse, ce montre aux traits fins de sa fille.

    N’ayant jamais perdu une argumentation de sa vie, Jeremy Sterling ne compte pas arrêter là. Ses longs doigts s’enroulent autour de la confiance d’Oxanna, lui coupant petit son oxygène. « Et tu l’as rencontrée où, cette Lola ? » Laisse-t-il tomber, révélant peu à peu ses motifs. Anna sourit à son reflet, plus belle que jamais, prête pour le combat, armée d’un visage de porcelaine blindé. « Oh, je me promenais complètement saoule dans un quartier de L.A. dont t’as probablement jamais entendu parler, tu sais, là où il y a les gangs de rue et les prostituées sur les coins de rue, et heureusement que je suis tombée sur Lola, j’étais un peu perdue et elle habite dans le coin. » Débite Anna, les yeux bien plantés dans ceux de son père. Les doigts de Jeremy Sterling se serrent en un poing. Jamais il ne frapperait sa fille, mais l’envie de la gifler pour lui faire reprendre ses esprits lui passe parfois par la tête. « Je ne veux plus que tu vois cette fille. » Ordonne Mr Sterling. Ses mots plantent des couteaux dans le coeur d’Oxanna, le détestant de lui enlever ce qu’elle a qui se rapproche le plus d’une vraie amie. Oui, Lola ne vient pas du même monde, mais elle a un coeur, elle est quelqu’un, autre chose que ces enfants qu’Oxanna côtoie depuis la naissance. Lola est intéressante, Lola ne lui appartient qu’à elle. « Si ce que tu voulais avait de l’importance . . . » dit Anna, hésitant à continuer. « . . . Et bien peut-être que Maman serait encore là. » Termine mademoiselle Woods, copie conforme de sa mère en cet instant, allant jusqu’à émuler la rage de ses yeux.  Rien ne vient couper le silence.

    Se toisant depuis trop longtemps. Possédant chacun leur moitié de la chambre. Père et fille attendent celui qui lancera la première pièce. « Cette fille n’est pas ton amie, elle en a après ton argent. » Coup bas. Mr Sterling est venu avec l’artillerie militaire alors qu’Anna se défends au couteau. « C’est mon amie! Et tu devrais surveiller les tiens avant de venir me dire qui fréquenter . . . » Dit Oxanna, le coeur en miettes, son père ne comprenant pas un mot de ce qu’elle veut lui dire. Il parle un autre langage, celui de l’argent, celui des sans coeur de haute hiérarchie. « Encore tes mensonges. Tu crois que ça marcher sur moi ? »  Nie son père, imperméable à la vérité. Sa fille laisse tomber les armes, défaite. Elle balance un rouge à lèvre dans son sac, où il rejoint la carte de crédit de Mr Sterling subtilisée de son bureau. De quoi lui faire des sueurs froides à la fin du mois lorsqu’il recevra le compte. « Je vais chercher Lola, ton chauffeur m’attends en bas. Oh, et pour ton information, j’ai ta carte de crédit. »

    [ . . . ]

    Anna cogne à sa porte, armée d’une résolution à s’amuser comme jamais, voulant repousser le moment de rentrer. Lola est sortie en moins de temps qu’il en faut pour enfiler des souliers. Le coeur d’Anna se sent plus léger. Rien ne l’atteint. Les cris de son père sont continués par ceux de la mère de Lola, dans une harmonie troublante de ressemblance. Les doigts d’Oxanna trouvent ceux de Lola, l’emmenant à sa suite, dans une poursuite vers ailleurs. La porte de la voiture est claquée, les enfermant dans ce nouvel univers duquel elles dictent les règles. « Lola, Stanley. Staley, Lola. » Introduit Anna, préférant souvent Stanley à son propre père. Elle peut l’appeler à toutes les heures du jour ou de la nuit et il y sera, présent pour la ramener en sureté. « Thrid Street Promenade, s’il te plait, Stan. » Ordonne Oxanna comme elle a toujours vu son père le faire. Ses doigts agrippent dans son sac à main la carte mythique de son père. « Regarde ce que j’ai piqué. On vas faire les magasins. J’ai envie de souliers, peut-être d’un chemisier. Et il faut quelque chose à porter pour ce soir. Je sais pas encore où on ira, mais il y a toujours quelque chose à fêter le samedi soir, ça devrait pas être un problème. » Anna regarde Lola, rassurée par sa simple présence, retrouvant avec elle la confiance que son père avait déchirée en morceaux.

    [ . . . ]

    « Le penthouse est libre ? » Demande Oxanna à la réceptionniste de l’hôtel. « Oui, Mademoiselle Sterling. » Anna lance un sourire à Lola, le sourire mystérieux d’une jeune femme prête à faire des folies. « Je vais le prendre pour la nuit. » Dit l’héritière en tendant la carte de crédit de son père. « Je peux aussi le charger au compte de compagnie de votre père. » Suggère la réceptionniste. « Encore mieux. » Approuve Anna.

    Une petite montée en ascenseur plus tard, Oxanna et Lola se retrouvent dans la plus grande chambre de l’hôtel. Terrasse privée, bain tourbillon au beau milieu du salon avec vue sur les lumières de la ville. Les doigts d’Anna déposent ses paquets à la porte, ses orteils rejettent ses escarpins qui vont se chevaucher dans un coin. Elle s’avance vers le bain tourbillon pour en ouvrir les robinets, versant tout le contenu d’une bouteille de savon, attendant avec impatience la mousse. Sa robe se retrouve sur le carrelage de marbre. Mademoiselle Sterling agrippe une poignée de petites bouteilles dans le mini-bar, son corps rejoignant ensuite l’eau bouillante. « Tu veux bien me donner mon téléphone ? » Demande Anna à Lola « Et ramène tes fesses, il y a assez de place ici pour la moitié d’une équipe de football. » Laisse tomber Oxanna, soufflant un nuage de mousse vers Lola. Une petite bouteille s’écrase au sol, première d’une longue lignée. Le téléphone d’Anna se fait le messager d’une invitation. Une petite centaine de personnes sont conviés, sous la condition d’arriver avec de quoi abreuver quelques invités.
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    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Dim 30 Nov 2014 - 20:17
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    Lola C. Sandstrøm
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    Je la regarde se glisser dans l'eau chaude. La lisère de l'eau absorber ses longues jambes, ses hanches, son ventre… Je la regarde sombrer dans la mousse et les bulles. Je ne parviens ni à détacher le regard ni à parler.

    Son téléphone, je le prends, mécaniquement. Et j'approche. Je le lui tends. Je contemple l'eau… J'hésite. Oserais-je, moi aussi, plonger, en sous-vêtements?… C'est…

    Je croise son regard. Je souris un peu. Elle semble… Si libre. Ni vêtements ni souci, de l'argent et tant d'amis… Je l'envie un peu. Je ne comprends toujours pas son amitié pour moi.Parfois, j'ai peur que Maman ait raison… Maman… Je ne veux plus y penser.

    J'hésite, toujours. Elle, elle est belle, elle n'a pas honte de son corps. Moi…Elle m'a déjà vue à moitié nue, essayer mille vêtements. Cet après-midi, même… Elle sait. Elle sait ma maigreur, les angles de mes coudes, le dessin de mes hanches...

    Je laisse le tissu doux et chatoyant de la robe qu'elle a exigé de m'offrir glisser sur mes jambes. Je n'avais pas vraiment protesté, je n'avais pas tenté de refuser. Même si je me trouvais un air de perruche colorée, même si je n'étais pas à l'aise… Le tissu était si agréable sur ma peau, il me caressait…

    Je me penche, délace mes chaussures, sans la regarder, embarrassée d'être ici, loin de tout vêtement à essayer, en simples sous-vêtements. Ensemble aux couleurs tendres, au dessin joli, qu'elle m'a aussi payé… Elle avait insisté, elle n'avait pas écouté, elle…

    Elle était dans mon dos, dans cette cabine exiguë, et me regardait des cheveux aux orteils. Sa main avait joué avec une bretelle, pour la serrer. Pivoine, j'avais hoché la tête. Oui. Oui… elle avait raison… Oui. Oui. Tout ce qu'elle voulait… Ca m'allait. C'était joli. Ca tranchait sur ma peau, mais pas trop, ça… Tout ce qu'elle disait, que je n'entendais pas. Je hochais la tête, je tentais de penser à autre chose.

    L'eau est si chaude qu'un frisson me parcours lorsque, assise sur le rebord, je plonge les jambes dans le bouillonnement furieux. Je lui jette un regard du coin de l'oeil. Une autre bouteille vidée qu'une main languide rejette.

    "Je peux?"

    Je tends la main vers une bouteille. J'ai si rarement bu…

    […]

    "Alors, c'est toi, Lola?"

    Une brune, jolie, regard bleu amusé, peau dorée. Je hoche la tête. Elle sourit, s détourne, retourne à ses amis. Je soupire, soulagée, je replie mes genoux sous moi, dans le fauteuil moderne où je me suis nichée. Le menton appuyé dans la paume, je les regarde évoluer. Oxanna, ses amis, son monde. cet univers auquel je n'appartiens pas. Je ne parle pas beaucoup, je danse quand on me le propose. Je ne bois plus, j'ai trop vite la tête qui tourne, je les observe. Je la regarde sourire, boire, babiller. S'amuser comme une forcenée. Je n'y parviendrais pas, je crois, même si je me forçais.

    J'y arrive un peu, quand elle est là. Mais elle a tant d'autres amis que je ne connais pas. Elle m'oublie.

    Je l'envie.

    Trois semaines plus tard
    "Oxanna?"

    Je déglutis, tente un sourire, par dessus mon verre de soda. Il fait beau dehors, je voudrais être assise dans le parc. Nous sommes dans le centre commercial. A nouveau. J'ai trop de vêtements, elle aussi et… elle m'offre trop, trop de choses.

    Je lui dois… trop.
    Je n'ose pas même porter les tenues qu'elle m'offre…
    Je n'ose pas dire non. Elle est si gentille…

    Je préfère ne pas penser à son père. A son offre. A ce comportement absurde. Je n'ai pas osé dire non, je n'ai pas dit oui, j'ai rougi, j'ai baissé les yeux, je suis partie. J'ai promis de réfléchir, pour qu'il n'insiste plus. Une fille comme elle ne devrait pas me fréquenter, moi… Je le sais...

    Je porte une jupe bleue qu'elle a choisi.
    Pour lui faire plaisir, pour la voir sourire…

    "Phil… Tu sais? Le grand blond?… Tu pourrais ne plus l'inviter? S'il te plait?"

    Je rougis affreusement. Ma voix s'étrangle un peu. Je baisse les yeux, triture mes doigts.

    "Il… Je ne veux pas sortir avec lui. Il… il s'intéresse juste à moi parce que je suis pauvre et que je ne veux pas… et il vient sans cesse me parler, et il veut danser. et aller au ciné. Et m'embrasser et…"

    Je crois que mes joues vont exposer tant j'ai chaud.

    "… Ca l'amuse. Mais… je … je ne veux pas… sa pitié. Ou sa curiosité ou… je ne sais même pas pourquoi il insiste."

    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Mar 2 Déc 2014 - 18:44
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    Oxanna Sterling-Woods
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    Les tympans d’Anna reconnaissent son propre nom. Un petit hochement de tête, un petit je t’écoute, tu peux continuer. Les pieds d’Anna enfilent une nouvelle paire de souliers fraîchement sortis de la boîte, ils miroitent sous la lumière encore vive du soleil qui s’étend à l’horizon. La chambre d’Oxanna donne sur un balcon qui fait face à l’océan, quelques rues seulement plus loin. Ses yeux ne touchent pas au paysage, ses yeux sont obnubilés par le jeu de lumières que ses escarpins font sur le plancher immaculé. « Phil… Tu sais? Le grand blond?… Tu pourrais ne plus l'inviter? S'il te plait? » Demande Lola, sortant Oxanna de ses rêveries, de ses échappatoires anodins. C’est vendredi et bientôt, les amis de son père feront leur entrée, un à un, par la porte de côté, cigares et scotch à la main, cultivant entre eux un élitisme désuet. On les dirait d’un monde en noir et blanc, accrocher leurs chapeaux, piétinant de leurs souliers vernis, leurs complets trois pièces repassés par une domestique immigrée. Le gros cliché des anciennes années, la grosse connerie se dit Anna. Les rideaux sont poussés par le vent. Ils dansent un moment, suspendus dans le temps. Les secondes s’étirent en l’attention de mademoiselle Woods revient vers Lola. Les escarpins sont poussés sous le lit, petits diamants oubliés par une princesse qui n’a jamais existé. « Il… Je ne veux pas sortir avec lui. Il… il s'intéresse juste à moi parce que je suis pauvre et que je ne veux pas… et il vient sans cesse me parler, et il veut danser. et aller au ciné. Et m'embrasser et … Ca l'amuse. Mais… je … je ne veux pas… sa pitié. Ou sa curiosité ou… je ne sais même pas pourquoi il insiste. » Anna cesse de jouer à l’héritière. Elle pose l’écharpe avec laquelle ses mains tentaient de faire du sens. Ses genoux recroquevillés se posent près de ceux de Lola sur le lit trop grand, sur le lit trop doux, trop glissant, trop, beaucoup trop. Les mains d’Oxanna prennent celles de Lola, la regardant bien dans les yeux, pour la première fois. Ça lui tord les veines de savoir ce que son amie pense d’elle-même. Anna n’est pas la meilleure des amies, toute sa vie on l’a entouré de gens qui se pliaient en quatre pour ses faveurs, pour lui plaire. Anna sait seulement que Lola est vraie et que ça ne s’achète pas. « Premièrement, il t’aime bien parce que t’es différente, et tu ne sais pas à quel point c’est rare ici. Deuxièmement, je l’inviterai plus, si t’as pas envie. » Parce que mademoiselle Sterling, fille de son père, sait ce que ça fait de ne pas avoir envie. De ne pas vouloir, de ne pas vouloir, de ne pas vouloir.

    Les voix du rez-de-chaussez se font écho et glissent sous la porte de la chambre d’Anna. Ses paupières se ferment, pour ne pas que Lola voie à travers le bleu de ses yeux, pour ne pas qu’elle voie son âme. La mascarade prends une pause, une grande respiration à travers le temps, un soupire à travers les lèvres d’Oxanna.  

    [ . . . ]

    Lola est là, elle est son armure, sa force. Un film joue sur la télévision un peu trop grande, le son un peu trop fort. C’est encore vendredi, au grand déplaisir d’Anna. Après les folies de la dernière fois, la chambre d’hôtel saccagée, la carte de crédit bien entamée, les révoltes coupantes, la sentence prévisible. Quatre murs pour la retenir d’alerter les médias, pour que le journal du dimanche ne soit pas intitulé de ses frasques. Lola est là, avec elle, enroulée dans une couverture trop douce, toutes deux feignant d’écouter les dialogues niais d’un film romantique. Privée de sa liberté, Oxanna attends que le monstre émerge des entrailles enfumées, sa langue brûlante goûtant le scotch.

    On cogne à la porte de mademoiselle Sterling. On y cogne deux petits coups insinueux.

    « Quoi ? » Lance Anna, sa voix bardée de dards. Le silence la tue. Elle fixe l’écran, n’osant pas regarder Lola. L’autre côté de porte grince, piétinant le bois du plancher. Le coeur d’Anna voudrait sauter par la fenêtre. Quelque chose en elle se rattrape à la présence silencieuse de Lola. « Oxanna, ton père veut te voir en bas. » Crache la voix ancienne en ouvrant la porte. Le corps entier d’Anna tremble de le savoir si proche. Elle ne peut pas se forcer à le regarder. Elle ne peut pas voir. Elle ne peut pas. Les secondes sont des morceaux de verre sous sa peau, déchirant ses organes, marquant ses os. Ses yeux sont secs, sa peine coulant de l’intérieur. Ses petites agonies se fusionnent en une peur plus grande que son corps. Elle veut répondre, mais sa langue est perdue, ses lèvres sont cousues.

    Ses doigts trouvent ceux de Lola sous la couverture. Elle ancre son corps à la présence de Lola, résistant aux courants. « Il a qu’à venir lui-même s’il veut me parler. » Lance la voix sans émotions d’Oxanna. Elle sera plus forte, cette fois. Elle n’est pas seule, maintenant.
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    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Ven 5 Déc 2014 - 15:06
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    Lola C. Sandstrøm
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    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
    Métier/occupation : styliste d'une marque high end de prêt à porter (LuxaLuxa)
    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
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    Je l'aime punie. Je suis égoïste. Je suis heureuse d'être là. Rassurée qu'elle me veuille près d'elle, même sans fête, même sans achat.

    Il y a la douceur de la couette, celle du matelas, celle de son parfum qui traine dans cette chambre trop grande, trop claire, trop lumineuse, trop riche. Il y a la dissonance de ce film qui nous parle d'amour, de prince charmant, de happy end. Il y a notre quotidien et les obstacles qui nous compliquent la route. Il y a elle, moi, notre silence peuplé de nos souffles, nos corps repliés sous les couvertures, notre ... solitude. Nous sommes seules à deux. Seules. Isolées du monde. Seules, sans la foule de ses amis, sans le bruit incessant des dépenses. Seules. A deux. Ensemble. Nous partageons le lit, ce film, nos silences. Nous partageons notre compagnie. Une même couverture, un même désintérêt pour le film.

    Seules ensemble.

    Je ne suis pas sure que ce me soit déjà arrivé. Il y a toujours du monde, des émotions, des attentes, de la violence sur la ligne, dans ma vie. Il y a toujours des parasites entre moi et le monde. Entre moi et Oxanna, il y a ... la distance sociale, la distance économique... la distance physique. Un peu de glace, un peu de velours, des silences. Des montagnes de cadeaux, des éblouissements, des gouffres. Tant de parasites...

    Mais plus ce soir.

    ... Comme un gong, comme un viol, comme une bombe: on frappe à la porte. Je sursaute. La voix d'Oxanna, comme une arme. Un fouet. Une injure. Un simple mot, des litres de mécontentement. Et la voix, derrière la porte, en réponse. Son père, qui veut la voir. Je soupire, prête à me lever, prête à la laisser partir... à l'attendre.

    Je sursaute à nouveau: sa main sur la mienne ou son refus? Je ne sais ce qui m'a surprise. Peut-être le vide dans sa voix, la façon dont ses doigts agrippent les miens? Les yeux écarquillés, je la contemple, estomaquée. Jamais, jamais je n'aurais osé refuser, à sa place. Je n'y aurais pas même songé...

    La tension de sa main, son visage inexpressif. Je ne comprends pas. Est-elle nerveuse? Pourquoi le cache-t-elle? Après un instant d'incertitude, je pose ma deuxième main sur la sienne. Je serre un peu. Je ne comprends pas. Mais je veux bien être là, si elle le veut.

    [...]
    Parfois, l'hiver s'installe. Pas ici, pas vraiment, pas dans cette ville. Mais dans les vies. La mienne se couvre de neige. Des flocons brouillent ma vue. J'ai froid. Le givre sur ma peau, dans ma chair, sur mes os. La tristesse. L'hésitation. L'indécision.

    Quand maman va mal, je goute toujours à la morsure du froid, aux pas qu'il faut poser avec toute la douceur du monde pour éviter les avalanches, aux chuchotis qu'il faut écouter. Tout tourne au ralenti, son humeur, nos vies, notre famille. C'est l'automne, l'automne avant l'hiver.

    Maman ne va plus mal. Maman ne pleure plus, ne se plaint plus, ne nous reproche plus rien. Maman se tait. C'est l'hiver. Son silence, son sommeil, sa lassitude neige sur nous. Sans cesse, couche après couche, jour après jour.

    J'ai envie de la réveiller.
    Je n'ose pas.
    J'ai envie de hurler.
    Je me tais.

    Je n'ose plus même faire de détour, avant de rentrer des cours. Je n'ose plus m'attarder, regarder une fleur, profiter du soleil. J'ai prévenu Oxanna, un simple sms. Je ne suis pas libre, pas cette semaine. Désolée. J'espère que tu vas bien?

    Nous échangeons par ce biais.

    J'ai envie de pleurer.
    Envie de supplier.
    Je n'ose pas.
    J'ai envie de hurler.
    Sors-moi de ce cauchemar!

    Je me tais.

    Je n'ose pas.
    Envie de la secouer.
    Ca te suffit, quelques sms?
    Moi, je meurs...
    Je meurs, loin de la douceur de notre amitié.

    J'ai soif de printemps.

    Mais il neige dans ma vie, il neige sur ma famille, et l'hiver ne fait que commencer. Je n'ai pas assez de couverture, pas assez de laines, pas assez de courage. Je me sens m'engourdir.

    Il faudrait hurler, frapper, me rebeller.

    Je n'ose pas.
    J'ai trop froid.
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Lun 8 Déc 2014 - 16:42
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    Quelques lettres digitales qui ne remplacent pas la présence de Lola. Un misérable petit message lu tellement de fois que les mots en ont perdu leur sens. Les jours sont lents, trop brillants. Les nuits sont une chute infernale sans issue. Oxanna est amorphe dans ses draps, morte-vivante dans son existence. Sa détermination s’est glissée par l’ouverture sous la porte laissant le passage ouvert aux monstres et aux créatures édentées qui grattent et creusent sous sa peau. Le vide autour d’Anna la tue lentement. Au moins, avec Lola, elle avait une raison de faire semblant, de crier plus fort, d’essayer jusqu’à s’écorcher, de maintenir les apparences au coût de sa vie.

    Les soirées sont diluées de toute substance. Les mains d’Oxanna n’ont plus rien à qui s’accrocher, ses yeux dérivent sur les murs, ses yeux dansent dans ses orbites sans se fixer. Les gens ont tous le même visage. Ils portent ce masque hideux qui la hante une fois le noir venu. Les fins de soirées sont une accumulation de regrets. De grosses conneries avec Andreas, quelques mensonges à Charly, un regard vide pour son père. L’horizon ne s’éclaircit pas, la lumière lui échappe. Mademoiselle Woods pense sans cesse à sa mère. Elle se demande pourquoi elle est partie, si cette vie l’a tuée, si c’est la faute de son père, si c’est parce qu’elle n’en valait pas la peine. L’idée une fois pensée devient la pousse d’une plante carnivore qui la dévore de l’intérieur pour se libérer de la terre, de son crâne.

    Vendredi s’approche à pas de loups, sans jamais montrer son visage. Anna veut courir, mais elle n’a plus nulle part où aller. Ses doigts touchent à une paire d’escarpins, mais se brûlent au contact du satin. Elle agrippe deux souliers plats qu’elle ne se rappelle pas avoir achetés. Elle dégringole par la fenêtre, son téléphone en poche, quelques billets dans son sac. Ses jambes sont gantées de denim, son torse drapé d’un t-shirt de coton. Les mains d’Anna se râpent contre la brique de sa demeure, tant mieux, ça la distrait de ce qui lui gobe l’âme.

    Pour la première fois de sa vie, Oxanna Sterling-Woods mets les pieds dans un autobus publique. Elle glisse quelques billets au chauffeur, puis s’installe à droite, le nez collé dans la fenêtre. Une petite heure s’écoule, laissant les grandes villa d’Orange County, dévoilant les grandes rues de L.A., quittant le centre-ville pour les allées étroites. Sautant sur le trottoir, reconnaissant le quartier de Lola, les pieds d’Anna foulent la poussière, déterminés à demander pourquoi elle se fait distante, sachant que si elle la trouve, tout sera pardonné. La demeure de son amie se dessine entre quelques maisons qui semblent faites de carton. Les rideaux sont tirés, les lumières sont inexistantes, on pourrait croire que l’endroit est abandonné. Le poing d’Oxanna cogne avec violence contre la porte où la peinture s’écaille. Rien, toujours rien. Elle cogne toujours, saignant ses jointures pour les harmoniser à la paume de ses mains. Un voisin ouvre la fenêtre, demandant qu’elle cesse ce bordel. Le vieil homme informe brusquement mademoiselle Woods que la jeune fille qui habitait là n’a pas été vue depuis un moment, qu’elle doit avoir déménagé ailleurs avec sa mère parce qu’il n’y a plus que l’homme qui reste encore dans cette maison.

    Anna ne bouge pas, réalisant maintenant d’où sortent ces souliers qu’elle a enfilés. C’étaient ceux de sa mère.

    [ . . . ]

    Stanley pose la valise d’Anna sur le palier, muet. La jeune femme voudrait qu’il la serre dans ses bras un instant, mais ça ne serait pas convenable. On ne se fait pas consoler par le chauffeur, pas quand on est une Sterling. Les grands murs froids, les escaliers interminables. Anna désire seulement être laissée à elle-même. On lui a pris son téléphone, on lui a donné son uniforme. Loin de ce château aux murs qui chuchotent sa honte, le coeur d’Anna pourra peut-être guérir.

    Après avoir visité la maison de Lola, Oxanna a pris un taxi vers toutes les erreurs possibles. Ses pensées mises en quarantaine, elle a poussé ses conneries au niveau supérieur. Il lui manque la fin de la soirée, le réveil brutal, attendu, dans une chambre d’hôpital. Une dernière tentative, elle a supplié d’être libérée. Elle se laisse maintenant tomber sur un lit montagneux dans une chambre à partager. Le pensionnat ne peut pas lui faire du mal, pas plus qu’elle ne peut s’en faire à elle-même.

    Les amis se sont effacés dans le néant dans les rumeurs. Elle a revu Charly avant de partir, histoire d’entendre sa voix de lui dire quelques futilités sur leur supposé mariage, de le garder frais dans sa mémoire, lui qu’on lui a collé au bras sans son consentement. Pourtant, c’est l’absence de Lola qui est la plus difficile à supporter. Elle a probablement fini par accepter les propositions monétaires de Jeremy Sterling, se dit Anna, certaine qu’on a profité d’elle. Ça semble si étrange que Lola ait disparu de la sorte, que la terre l’ait engloutie. Pourtant l’impression d’avoir été trahie a démoli Anna qui se retenait depuis trop longtemps pour ne pas perdre pied. Elle enferme à clé les souvenirs de cette fille, refusant de se souvenir d’elle comme d’une amie. Lola qui ? C’est ce que dira Oxanna, se découvrant une rancune vorace. Personne ne pourra plus toucher son coeur à travers l’armure d’acier qu’elle se construit. Les murs blancs lui permettent de ne penser à rien, de ne rien ressentir. Les cours se ressemblent, les livres sont secs, sans vie. Les filles sont une entité unique qui vogue dans les escaliers se découpant en morceaux une fois la nuit venue. La nuit est agréable, les lits craquent, on entends tousser, les tuyaux se plaignent, le plancher grince, les chuchotements gobent le silence. Étrangement, Oxanna dors mieux qu’elle ne l’a fait durant la dernière année. Elle tue ses démons un à un, accumulant les cadavres pour ériger ses murs.

    Anna ne pense plus à Lola, l’ayant rayée de son coeur comme si elle n'avait jamais existé, ne pouvant pas prendre la chance d'être blessée à nouveau. Ça la tuerais.
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    Re: time turns flames to embers - LOLA&OXANNA

    Jeu 11 Déc 2014 - 0:56
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    Il y a l'hiver. Et puis il y a le blizzard. Ma vie y a basculé, en plein coeur, en plein centre. Ca ne suffisait plus, le froid, al neige. Il fallait la tempête et la glace pour mordre ma chair. Il fallait le tourbillon pour s'emparer de moi et m'emmener loin, très loin, si loin de chez moi. Si loin de mon univers…

    J'ai mis du temps à comprendre. J'ai mis du temps à accepter. Perdue dans des couvertures trop douces, une chambre trop belle, des bras trop compatissants. Je ne parvenais pas à comprendre, pas réellement. Les tentatives de suicide, c'est pour les adolescents, pas les adultes, pas les mères. Les tentatives de suicide, c'est pour rire, c'est pour faire peur, c'est pour appeler à l'aide.

    Nous l'aidions déjà… De toutes nos forces, de tout notre temps? Qui pouvait-elle encore appeler?

    Pour résister aux vagues de colère, il n'y avait que l'indifférence, l'oubli, la douceur de cette chambre. Et malgré tout… malgré tout il restait la tempête. Le départ précipité. Les affaires oubliées. Les cris. Le père fantomatique, vidé de toute vie. L'Absence de la mère.

    Ce sont les yeux morts du père qui reviennent sans cesse, et la façon dont il m'a tourné le dos, sans me serrer dans ses bras, sans un mot d'encouragement. A peine quelques paroles au rival autrefois haï, mon parrain: "ce n'est pas pour elle".

    Ce n'est pas pour moi. Non. Affronter l'angoisse, l'hôpital, l'attente, faire les repas, s'occuper du ménage, aller en cours. Ce n'est pas pour moi…

    Comme si ma vie n'avait pas déjà souvent consisté en cela.
    Je les hais. Je les hais tous. Elle pour ce geste ridicule, lui parce qu'il se laisse manipuler…
    Je suis contente d'être partie, loin d'eux… Loin de leurs soucis.

    Je ne pleure pas. Je n'ai pas versé une seule larme.
    Je voudrais parvenir à les haïr vraiment...

    C'est l'hiver, c'est le blizzard. mais je suis à l'abri. Ici, plus rien ne peut m'arriver. Et, peut-être, bientôt, je pourrai ressentir quelque chose?

    Elle ne rappelle pas. Mon nouveau portable est sur la table de nuit. J'ai tout perdu, nos messages, son numéro… mais internet m'a livré le numéro de téléphone de son fixe. J'attends qu'elle rappelle… Ca ne fait que deux jours.

    Elle doit être occupée.
    Elle va rappeler…

    On est amie. Pour de vrai. Elle comprendra…
    Quand elle appellera, peut-être, je vais me réveiller.
    Ressentir, à nouveau, hurler, pleurer, expliquer…
    Même de ne rien sentir, on se fatigue…

    Elle va appeler...
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