Do it like a dude
Novembre 2007
Le Love, Campbell, tu ne sais pas ce que tu loupes. C'est de la bonne, de la qualité. Voilà ce qu'avait dit James à Aaron, il y a quelques semaines de cela, après que le second lui ait ri à la figure au sujet des maisons closes. Après tout, déjà à l'âge de vingt-quatre ans, l'étudiant en art était assez confiant en sa capacité à séduire pour ne pas ressentir le besoin et encore moins l'envie d'aller dans ce genre d'endroit. Néanmoins, ne jamais dire jamais. En ce jeudi soir d'automne, Aaron s'était mis en tête d'oublier les dégâts qu'il avait lui-même causé un peu plus tôt dans la journée. Il y avait cette fille, Anna, dont il s'était amouraché il y a déjà quelques mois, le genre de fille plutôt sérieuse, qui ne s'engage avec un homme que lorsqu'elle est pleinement conquise. Aaron la voulait pour lui bien sûr, il s'était mis en quête de la séduire jour après jour, à l'aide de belles paroles, de regards charmeurs, de bonnes attentions. En somme, son coeur tombait un peu plus elle au fil du temps et celui d'Anna également, pour son plus grand plaisir. Cependant son corps lui restait indomptable, gourmand et curieux. Il avait fallu qu'Anna le surprenne bouche contre bouche avec une autre étudiante dans une salle de cours ce jour-là pour qu'il anéantisse tout espoir de l'avoir, elle, cette fille qu'il désirait plus que tout. Elle lui avait craché au visage qu'il n'était qu'un salaud, comme tous les autres dans son genre, et ses paroles avaient longtemps résonné dans son esprit. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de l'amour et encore moins celui d'un coeur brisé. Le soir, il s'était noyé l'âme dans quelques verres de tequila, de vodka ou encore de bière et il s'était finalement rendu au Love, sans trop savoir ce qu'il faisait. « Veuillez me suivre s'il-vous-plaît. » Il avait payé, avec cette petite sensation amère d'être infect et sale, puis il avait suivi sans rien rajouter de plus cette personne dans l'établissement...
Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant