Elle semblait si concentrée sur mes paroles que ça en était presque perturbant. Elle me laissait parler sans me couper… Elle aurait pu crier, pleurer, me détester vu que certains de mes propos étaient « forts » et que je savais que ça pouvait la blesser, mais je disais cela pour elle et malgré sa détresse elle semblait le comprendre. Je l’admire vraiment, peu de personnes dans ce genre de moment aurait si bien réagi, moi le premier et RJ en a eu les frais tout le long de l’année dernière.
Je lui faisais désormais un câlin, j’avais ses cheveux qui chatouillaient mon nez et ça me faisait sourire et j’adorais respirer son parfum qui m’en était tant enivrant. Ca me faisait du bien de la prendre dans mes bras et ça me faisait plaisir qu’elle me l’y autorise malgré mes paroles et ce dur moment à passer dans sa vie. C’est fou ça, j’étais heureux alors qu’elle était si malheureuse… Mais je pense, qu’elle a commencé à comprendre que ce Vlad ne lui donnait pas autant d’attention qu’elle méritait d’avoir. Une part de moi me détestait maintenant, j’étais contente du malheur de Zoé, enfin cet abruti de mec était parti de sa vie et je pouvais l’avoir rien que pour moi. Je m’en voulais d’être si égoïste à cet instant précis mais je ne pouvais pas me mentir à moi-même.
Je la serrais fermement dans mes bras, on ne parlait pas, on se faisait un câlin… Amical. Pour moi, certes, cela représentait plus pour elle mais je ne voulais pas lui mettre la pression ou qu’elle comprenne quelque chose vu mes paroles maladroites à certain moment de notre longue conversation. Mon cœur battait la chamade, mon corps tout entier s’était réchauffé en moins d’une minute et j’aimerais que cet instant dur tout simplement à jamais.
Elle était là, blottie dans mes bras, elle semblait aimer cela et s’était fait une sorte de « boule » autour de moi, elle était si mignonne…. Je lui caressais ses longs cheveux blonds, qui était tout ébouriffés et la douceur de son pyjama me faisait sourire. A mes yeux, elle était magnifique au naturel comme maquillée, en pyjama ou réellement habillée, même avec les habits les plus moches au monde je la trouverais magnifique car Zoé n’est pas qu’un physique à mes yeux.
Notre étreinte durait depuis quelques secondes voire minutes à peine, j’étais tellement bien que j’aurais aimé que ça dure davantage mais sans trop que je ne comprenne pourquoi, Zoé se recula légèrement, elle me regardait et waw… Elle ne pleurait plus et elle me souriait. Je lui souriais aussi et je vis ses joues se rougir ce qui me fit davantage sourire. Elle avait chaud ou c’était moi qui lui faisait cet effet là ? Non, Swann, arrête de croire en tes rêves, elle vient de pleurer son amour envers Vlad, elle ne peut pas penser à toi et te voir « comme ça » si rapidement. Ca, ça marche que dans les films. Je lui remis délicatement une de ses mèches derrière son oreille pour dégager son visage et on restait là à se regarder, sans dire un mot et mon cœur et ma respiration s’accélèrent rapidement, encore plus et ça me perturbait.
Je me grattais discrètement la gorge et le regard de Zoé sur moi était si prenant, intense, que ça m’en perturbait réellement puis là, sans trop que je ne comprenne pourquoi, elle posa sa main sur mon torse et ses lèvres vinrent se déposer sur les miennes, là, tout doucement, timidement… Tandis que son autre main vint se placer dans ma nuque, je restais là, tout bête, les yeux ouverts… Comme un imbécile, je ne répondis pas de suite à son si doux et délicat baiser, il m’a fallu 5 bonnes secondes de réaction… Mais là, mon cœur parla pour moi. Ma main droite vint se placer sur son bras tandis que l’autre se posait sur sa joue et je répondais à son baiser… Enfin je savais quel goût avait ses lèvres et je l’embrassais avec tant d’amour et de douceur… Je ne voulais pas la braquer et l’embrasser comme un pauvre mec embrasse sa « proie » dans une boîte de nuit. Je respectais trop Zoé pour la traiter tel quel.
Je prolongeais ce baiser, mon doigt caressant sa joue encore humide tandis que ma main faisait des petits aller-retour sur son bras. Je semblais rêver, j’étais dans un autre monde, complètement ailleurs, perdu… C’était si… bon, si bien. Ca faisait tellement longtemps que je n’avais pas ressenti cela et ça me faisait un bien fou.
On restait là, à s’embrasser, je ne saurais dire combien de temps, j’avais arrêté de compter… J’avais du mal à respirer au bout d’un moment, j’essayais à peine de me reculer, juste même que deux secondes mais Zoé ne semblait pas vouloir arrêter et moi non plus… Je repris notre baiser et tout doucement, je vins chercher la langue de Zoé de la mienne, pour un baiser plus… amoureux. Je m’enflammais vraiment, je le savais et là au bout de 3 malheureuses minutes, ma voix intérieure vint me rappeler à l’ordre. «
Zoé t’embrasse car elle est désespérée, elle t’embrasse toi vu que tu es là, comme si elle aurait pu embrasser le premier mec venu en boîte. Si tu ne veux pas la perdre comme amie, stoppe le baiser pour pas qu’elle se sente utilisée. Elle va mal, elle est perdue et elle ne sait pas ce qu’elle doit faire pour aller mieux, c’est trop récent pour Vlad, elle pense encore à lui que tu le veuilles ou non et c’est uniquement dans tes rêves qu’une fille si merveilleuse que Zoé pourrait réellement s’intéresser à toi. » Ca m’arrachait le cœur de me dire ça, mais je savais qu’il y avait une part de vraie dans tout cela…
Soudain, je me reculais à contre cœur, je mis mon doigt sur les lèvres de baiser qui avait l’air de vouloir rester plongée dans cette illusion mais je ne voulais pas que demain elle s’en veuille et me rejette et me dise « il faut arrêter qu’on se voit, je ne veux pas te faire du mal ou te perdre en tant qu’ami. »
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Zoé…Disais-je en susurrant près de ses lèvres. J’avais tellement envie de continuer à l’embrasser, de sentir son parfum, la chaleur de son corps contre le mien, mais je ne voulais pas être le pauvre gars qui profite d’une fille dans un dur moment de sa vie.
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Zoé, s’il te plaît…J’ouvrais enfin mes yeux, et je me reculais en lâchant doucement son visage… Elle ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait.
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Je… Euh… On fait quoi là ?Je me sentais très bête sur le coup alors que quelques secondes plus tôt j’étais au paradis.
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Tu es perdue, je suis… Je ne veux pas abuser de toi dans ce genre de moment, tu es… Perdue.Je me répétais, mais j’étais tout aussi perdu qu’elle à cet instant même.
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Je… Je peux aller te faire une boisson chaude si tu veux et… On fera genre que rien ne s’est passé… Je ne veux pas te perdre ou que tu te sentes utilisée. Je te respecte bien trop pour être ce genre de gars.Je parlais presque d’une voix tremblante tant la situation en elle-même me faisait trembler de tout mon être. Je me sentais comme un gros con sur ce canapé, si proche de Zoé et si loin à la fois. Je ne voulais pas qu’elle me déteste, je ne le supporterais pas et je m’en voudrais jusqu’à la fin de ma vie.
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