Putain ! Putain ! Je suis en retard ! Poussez-vous ! S’il vous plait ! Bougez de mon chemin ! Plus vite que ça ! Non, mais vous ne voyez pas que vous êtes en plein milieu du passage et que vous êtes en train de me gêner ? Argh ! Allez, on dégage de là ! Je pousse toutes les personnes qui me gênent et pour tout vous dire, il y en a un sacré paquet, des dizaines et des dizaines que je pousse sans ménagements. On règlera ça plus tard si vous avez un problème avec le fait que je vous pousse. Je cours sans réfléchir ni même en faisant attention à ce qui m’entoure. Dix minutes de retard. Je vais me faire jeter si ça continue. Je cours toujours, m’arrachant les poumons dans ce dernier sprint. Allez, j’y suis presque. Encore un dernier effort et j’y serai. J’esquive un groupe de jeunes au milieu du couloir puis saute au-dessus d’un mec en train de ramasser une feuille. Ouais, là je suis grave en retard pour en venir à ce point-là. Tout ça parce que je me suis dit qu’aujourd’hui j’allais venir en voiture et vous savez quoi ? Dans ma poisse du moment, plus aucune place sur le parking de l’université. Le truc improbable, qui n’arrive jamais, je vous l’accorde que d’ordinaire c’est impossible. Et pourtant. J’ai dû me garer à une centaine de mètres de là, ben forcément, ça pose problème après. Demain je viens en moto, c’est décidé ! Hors de question que je me fasse avoir deux fois d’affilé.
Je cours toujours et arrive enfin à la salle de classe. Je m’arrête d’un coup devant la porte, reprenant mon souffle juste quelques instants puis je frappe à la porte et ouvre lorsqu’on me le propose. « Excusez-moi d’être en retard. » « Non ! Dehors ! » « Mais Monsieur, j’ai à peine deux minutes de retard. » « Je m’en contre fou Norton, dehors, tout de suite ! » Il me jette une craie en pleine tête que j’esquive sans peine en refermant la porte. Génial. Voilà, je viens de me taper un marathon et un sprint ultime, tout ça, pour me faire virer de cours sans même y avoir participé. Génial. Bon, et maintenant je fais quoi ? Je suis dégouté d’avoir fait autant d’efforts pour avoir espéré arriver à l’heure. Je regarde les gens qui marchent dans le couloir comme si de rien n’était. Eux au moins, ils ne viennent pas de se faire jeter comme des malpropres. Han, mais c’est Luann là-bas ? Je rêve ou quoi ? Elle marche comme si de rien n’était. Elle ne m’a peut-être pas encore vu. J’ai une chance de dingue d’avoir enfin des explications. Je vous explique vite fait le topo. La dernière fois, on a couché ensemble, juste une nuit, une seule fois, mais au lieu de rester comme le font la plupart des filles, elle a préféré se barrer sans même me dire au revoir. Du genre, voleuse du coin. Encore, si c’était le mec qui se barre sans rien dire, ça pourrait limite passer pour un truc normal, mais là, c’est la femme qui est partit et en plus sans n’avoir rien dit. Et bien, elle ne va pas s’en tirer comme ça. Autant que ce renvoi de cours serve à quelque chose ! « Luann, viens par-là toi ! » Sans lui demander son avis je me rapproche d’elle et la saisit par le bras en l’emmenant dans un couloir perpendiculaire. Les toilettes pour handicapés. Bonne idée. J’ouvre la porte et m’y engouffre à l’intérieur sans relâcher la belle jeune femme. Je prends le soin de refermer la porte derrière nous. « Cette fois, tu vas bien devoir me donner des explications. » Je la regarde curieux de savoir ce qu’elle va pouvoir dire, sans même la saluer ou lui demander comment elle va. Non. Je pose les questions. Et elle répond. Voilà.
FRAT LOVE :
Quand Kai essaie de convaincre qu'il est un bon père ...
... Mais que la réalité est tout autre :