Les cours divertissent Oxanna plus qu’elle ne l’aurait cru. Les connaissances jouent avec ses neurones, dansant avec son ennui. L’éducation a toujours été une priorité pour Jeremy Sterling, et sa fille a toujours été promise à un avenir trop grand pour elle. Il a poussé pour qu’elle se dirige en marketing ou en administration, mais jamais Oxanna n’aurait survécu à ce monde où la compétition et l’argent dirigent comme des dictateurs sur toute la division. Peut-être que Charly héritera un jour de deux empires, Anna n’ayant pas le coeur de soutenir les ambitions de son père lorsqu’il ne sera plus apte à diriger. Quelques livres dans un sac qui se balance au bout de ses doigts, elle arpente les couloirs vers un autre bâtiment, voulant étudier un peu entre deux cours.
Ses escarpins rouges brillent sous les néons, vernis comme les ongles d’une harpie. Une jupe à pois lui couvre les cuisses et danse avec ses genoux, alors qu’un gilet de grosse mailles lui couvre le torse, les épaules, les bras, dans un toucher moelleux. Les casiers crient au meurtre, grinçant sous les agressions des universitaires en manque de temps. Anna trace son chemin en ligne droite, laissant les autres s’écarter sur son passage. La tête haute, elle ne pose les yeux que sur son but, préférant oublier les gens qu’elle n’estime aucunement.
Son coude accroche celui d’une autre personne. Mademoiselle Sterling lève les yeux au ciel, déposant son regard le plus hautain à celui ou celle qui a osé la toucher.
Le coeur d’Anna manque un battement. Elle se mord la langue pour ne montrer aucune émotion. Elle inspire bruyamment, ayant besoin de tout l’oxygène possible pour arriver à parler. Devant elle se tient Lola. Cette fille qu’elle a accueilli dans sa vie, dans son monde, dans son coeur, et qui est partie sans un mot. L’abandonnant à elle-même, l’esseulant avec ses démons. Anna voudrait l’ignorer et continuer son chemin, faire comme si elle n’avait jamais existé, comme si elle était morte le jour où elle l’a blessée. Pourtant, la fierté s’empare de ses lèvres, voulant faire croire à Lola qu’elle est intouchable et que jamais elle ne lui a manqué. « Tiens, t’es vivante, toi. » La toise Oxanna.
nothing scares me anymore
⊹There she was my new best friend. High heels in her hands, swayin' in the wind While she starts to cry, mascara runnin' down her little Bambi eyes (by anaëlle)