Re: INTRIGUE DE NOËL ❊ (TG) Le bal de Noël.

Je savais bien que Charly ne réagirait pas bien. Personne ne peut bien réagir si on lui roule sur le pied avec un fauteuil roulant qui pèse tout de même pas mal, en plus de mon poids à moi. Je ne suis pas gros, mais je suppose qu’une balance afficherait au moins 75 kg voire 80. Mais de là à ce qu’il me traite vraiment comme une merde… ? Non, je n’aurais jamais juré que même Charly Von Brodman réagisse de la sorte. M’enfin. Il me fusille du regard, me demande si je pense sincèrement qu’il va bien sur un ton féroce. Je ne fais qu’incliner la tête sur le côté et le regarde d’un air mir sérieux mi ennuyé et m’apprête à répondre avant qu’il ne me demande –et avec sincérité en plus- s’il devait me rouler dessus à son tour afin que je sache ce que ça fait. J’arque un sourcil puis rigole doucement et hausse les épaules.

« Tu peux toujours hein, mais je ne suis pas sûr que je puisse te dire sérieusement ce que ça fait, tu sais ?» je lui offre un sourire joué « Être paralysé des jambes ne signifient pas seulement ne plus pouvoir les utilisés mais aussi ne plus avoir aucune sensation –dont la douleur- à ce niveau » j’affiche une moue désolé « tu m’excuseras hein»

Bon, je ne compte pas les douleurs fantômes qui me réveillent encore assez souvent la nuit et qui m’empêchent de dormir ensuite. Enfin, ce Charly n’a pas besoin de savoir ça non plus. Soit. « Enfin, tu peux toujours essayé si tu veux hein. Quoique j’ai bien peur que ce ne seront pas seulement 90 kg qui me passeront dessus » reprenais-je en l’observant de la tête aux pieds. Ok, j’exagère. Charly n’est pas gros, bien au contraire. Il semble même carrément bien foutu. Mais n’empêche que voilà, je n’ai pas envie de me laisser faire. Et avec tout ça j’en ignore carrément la pauvre jeune femme aux côtés de Charly.

Naturellement, c’est ainsi que s’est construite ma relation avec ma fille quand cela n’avait encore rien de naturel dans mon esprit … Naturellement, j’ai su trouver les gestes pour l’apaiser, les tonalités pour l’éveiller. Moi qui n’a jamais imaginé vivre une maternité, je m‘y accroche autant que mes craintes m’en séparent. Des craintes d’une jeune mère et des craintes beaucoup plus enfouies et personnelles. Celles de devenir elle. Cette statue d’une beauté bouleversante, sensible aux plaisirs de la vie mais aveugle aux souffrances de sa fille … Elle, ma mère. Et cet homme, celui qui m’entraîne à travers la foule, quelle place pourrais-je lui donner dans tout ça ? Dans ces moments de doutes ou de bonheur ? La meilleure, je l’espère. La meilleure Aaron. Mais pour l’instant nous ne sommes plus seuls et par courtoisie, j’offre un sourire à une élégante brune et un homme dont le regard clair suffit à faire éclater mon univers. Peter me met mal à l’aise depuis le début d’une relation contrainte par les variantes familiales. Quelque chose dans son regard, dans ses phrases motivées par la politesse contient une sorte de défiance. Peut-être qu’Aaron lui a parlé de moi, de cette femme que j’ai pu être, que je suis. Peut-être ne m’apprécie-t-il simplement pas, on dit parfois que c’est physique … Je souris avec entêtement, jamais à l’aise dans les relations personnelles. Les présentations s’amorcent. La compagne serre des mains et répond aux banalités qu’il s’est senti obligé de lancer : « Je me porte bien et Valentina aussi vu l’énergie dont elle dispose pour nous épuiser. ». D’un regard, je cherche le soutien d’Aaron dans les quelques mots que je viens de lancer, un regard qui se repose sur l’inconnue qui n’en est plus une à présent, Arwen. « Enchantée. ». Une femme qui semble connaître Aaron de renommée et nous félicite pour ce mariage qui n’a pas eu lieu. « Vous l’ignorez parce que nous ne sommes pas mariés. C’est toujours un exercice de style de mettre un nom sur une relation à notre époque. ». J’accorde un regard à Peter comme pour le rassurer malgré tout, sur son entreprise et me tourne vers Aaron un faux air vexé au visage. « Tu vois chéri … Il est grand temps que tu me passes la bague au doigt. ».

Des nuages de fumées foulaient les lèvres d'Adam pour percer la nuit noir qui avait recouvert les rues californiennes. Peu à peu sa cigarette se consumait, plus, lorsqu'il tirait dessus. Son regard vaquait çà et là sur les femmes apprêtées, les hommes coincés dans leurs costumes. Il ne regrettait pas son choix vestimentaire … Tout du moins, il ne le regrettait pas avant d'apercevoir la jeune femme au loin (Emma), vêtue d’une robe longue qui se dévoilait à chaque pas qu'elle posait vers lui. D'un geste précis il jeta le mégot qui s'écrasa contre le sol en un millier de fragments incandescents et attendit qu'elle n'arrive à sa hauteur. « J'aurais pu, mais je ne me voyais pas entrer sans ma cavalière au bras. ». Et comme pour accompagner ses mots, il lui tendit son bras pour qu'elle s'y accroche, comme son regard s’accrochait à cette robe qu'elle portait et qui la sublimait … littéralement. Une robe élégante et raffinée qui dévoilait juste ce qu'il fallait pour attiser son regard et sa curiosité. Il aurait presque pu lui en vouloir d'avoir choisi cette robe après les derniers évènements qu'ils avaient vécus ensemble. « Cette robe te va à ravir … Tu vas faire tourner des têtes. ». Il lui en voulait peut-être un peu … A l’entrée, il déposa une enveloppe qui contenait un chèque d’une certaine somme qu’il ne voulait dévoiler, par pudeur. Le quarantenaire attendit qu’Emma en fasse de même. Il aurait pu être gentleman et couvrir sa présence mais il savait qu’elle accordait de l’importance à ces causes et qu’elle préférerait sûrement apporter sa contribution. Une fois fait, ils entrèrent ensemble dans la salle presque bondée. « J’espère que tu n’as pas prévu de me faire danser ce soir ».

Il ne voulait plus rester là. La soirée l’ennuyait, les autres étaient aussi invisibles que s’ils n’avaient jamais existé. Il n’y avait que Gia blottie dans ses bras et l’ombre de Peter qui semblait apparaitre ça et là au milieu de la foule. Lysander le détestait davantage de s’être ainsi montré, souriant et fier, une femme au bras. C’était censé être sa soirée à lui, celle durant laquelle il pourrait tout oublier dans les bras de son amie une fois de plus. Et tandis que son âme était ailleurs, la jeune femme contre lui se rappelait toujours à son bon souvenir, l’enrobant de compliments, de taquineries toutes plus délicieuses les unes que les autres. Le visage à moitié dissimulé dans sa nuque, il esquissa un sourire : « Disons que ces derniers temps j’ai eu l’occasion de m’entrainer. » Cependant ce ne fut pas des souvenirs partagés avec Gia qui refirent brutalement surface mais d’autres bien plus fragiles... Ils continuaient de danser, sans se préoccuper des regards extérieurs. Lys bougeait lentement, timidement. Il était bien plus rassuré de l’étreinte que de la danse. Il avait peur de la lâcher, qu’elle puisse lire dans son regard son angoisse. Enfin avant de l’embrasser, de le sauver, Gia lui proposa d’exécuter sa proposition du début de soirée. Il profita de ses lèvres quelques minutes, de sa chaleur avant de finir par dire d’une voix presque éteinte : « Pas tout de suite... » Il laissait sous-entendre qu’il voulait profiter du bal un peu plus mais au fond, l’envie n’y était pas. Il déposa un autre baiser sur ses lèvres avant de se contenter de la regarder. Pouvait-elle sonder son âme ? Pouvait-elle comprendre à quel point il étouffait de plus en plus ici et dans ce corps ? D’un geste nerveux, Lys desserra légèrement sa cravate. « J’ai soif. » Il s’échappa rapidement d’elle pour se réfugier dans une nouvelle coupe de champagne qu’il avala d’une traite. Pourquoi à cet instant la présence de Gia ne suffisait plus ?

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feeling blue(s)

Bal de Noël

topic de groupe.

fiche par ©century sex  

Je me sens presque rougir quand il me répond. L’occasion de s’entrainer ? J’y suis sûrement pour beaucoup, je l’espère. Je n’en sais pas plus. Je me laisse guider par le rythme tout en guidant le jeune homme. Je sens qu’il a besoin de rester contre moi, je reste ainsi. Pourquoi était-il soudain faible ? A-t-il besoin de moi à ce point-là ? J’ai toujours ressenti cela de sa part mais là plus que jamais, je sentais la différence. Peut-être que si nous allions nous détendre, si nous allions nous retrouver tous les deux en tête à tête, il pourrait se retrouver fort à nouveau. Il veut rester un peu, chose que je ne comprenais pas après ce qu’il m’a dit tout à l’heure. Je scrute son regard et sens au fond de lui qu’il y a quelque chose qui le perturbe. Que s’est-il passé entre temps ? Je ne peux lui demander, il fuit en prétextant la soif. Il l’étancha dans une traite d’une coupe de champagne. Je me rapproche de lui, posant mes doigts fins sur son bras : « En réalité, l’alcool déshydrate plus qu’elle ne désaltère. » Je sors ma science deux secondes pour essayer d’en rire. J’enserre son bras pour attirer son attention, plaque celui-ci contre mon buste pour finalement poser ma main sur sa joue, avec tendresse, j’attirais son regard : « Qu’est-ce qu’il ne va pas, Lys ? Tu peux me le dire, tu sais… » Je me rapproche, happe ses lèvres pour un baiser. Mes lèvres se séparent des siennes dans l’attente d’une réponse, une confession.

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Je les écoute échanger des piques. Le regard de Yannick accroche parfois le mien, rieur, plein de complicité. Je souris. J'écoute. Je… ne me sens pas vraiment concernée. Je me lasse. De son attitude de pimbêche à elle. De son attitude de coq à lui. De cette façon qu'il a de la provoquer. de la tension entre eux.

Bien entendu. une autre victime d'Absolem. Un autre ensorcelé… Oh, il de débat, mais elle a déjà planté ses ongles et ses crocs dans sa chair pantelante. Il ne le sait juste pas encore.

Mon sourire se fige un peu? Je contemple la salle, aperçoit Charly, monté sur ses grands chevaux, pour une raison inconnue.. Alice, un peu plus loin, éblouissante… Riley… Riley et cet inconnu. Mon sourire s'élargit. Il capte un peu d'amertume, il la dissimule. Mon regard se détourne de la complicité de leurs regards…

"Yannick… Je vais me chercher une boisson. On se retrouve après?"

Je te laisse l'haranguer. Je te laisse lui tourner autour. je te laisse flirter brutalement… Je te laisse t'amuser. Tu ne me défends pas. Tu te sers de moi pour la mettre hors d'elle, pour l'agacer, pour qu'elle ne t'oublie pas.

Je souris, je n'attends pas sa réponse. Je me faufile dans la foule, vers les boissons, choisis un verre, m'adosse à un mur et les contemple. Tous. Le visages familiers et les autres. Cette chevelure blonde, près de l'Aristo à deux balle… On dirait…

Je papillonne des cils. Charlotte. Et Charly. Mince. Elle ne l'a sans doute jamais rencontré avant ce soir ou elle ne serait pas là, à ses côtés, elle aurait compris qu'il faut s'éloigner…

Peut-être devrais-je aller a sauver?

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Lola, quand elle voit une fille sexy

De suite, le ton jovial de Peter réchauffe l'atmosphère. J'adresse un petit coup d'oeil à la dénommée Arwen quand nos mains se joignent en une poignée convaincante et lui adresse un sourire tout aussi assuré. « Enchanté Arwen. » Mon cousin fait preuve d'un léger flottement quant à la présentation de sa partenaire, ce qui m'amuse discrètement ; les dires d'Arwen, en guise de correction, ont au moins le mérite d'être plus clairs. Quand vient le tour de ma présentation, je ne peux cacher mon appréciation de la réponse de la trentenaire. Voilà mon ego renfloué pour les minutes à venir. « Flatté d'entendre cela. » Répondé-je avec une modestie toute relative en croisant le regard d'Arwen. Peter se renseigne ensuite sur l'état de Shaé et cette dernière, dont je reconnais facilement les émotions, répond de but en blanc à la question posée. A son regard, je souris faiblement et lui adresse un rapide clin d'oeil qui je l'espère l'aidera à passer autre chose. J'ai bien conscience qu'entre elle et mon cousin ça n'a jamais été l'entente totale, mais cela ne devrait pas nous empêcher de passer un moment ensemble. Je retrouve donc le regard du grand brun avec assurance. « J'ai du faire un peu de forcing pour l'entraîner jusqu'ici, il semblerait que je ne sois plus sa priorité numéro 1 depuis une semaine. » Je parle de Shaé, bien évidemment, mais qui s'étonnerait de mes paroles ? Certainement pas Peter qui a vécu cela aussi, ni Arwen qui est une femme et peut-être mère, elle aussi. C'est avec un sourire encore présent sur les lèvres que je l'entends ensuite se méprendre à propos de ma relation avec Shaé. “Compagne” peut laisser place au doute, je ne peux pas lui en vouloir … Mais je mentirais si je disais que cela ne m'embarrasse pas, sur le moment. C'est la jeune femme à côté de moi qui se permet de rectifier les choses. J'en aurais été complètement satisfait si elle n'avait pas ponctué cela d'une pointe de regret avec ses derniers mots. Le mariage … Un sujet auquel je pense parfois, oui mais surtout un sujet duquel je préfère m'échapper. J'ignore réellement pourquoi. Mes prunelles se posent sur les siennes et je ris légèrement, presque coincé. « Le bébé et le mariage dans la même année … A cette allure-là, tu serais la mère d'une famille nombreuse rapidement. » Ma main vient se glisser dans son dos et je l'attire vers moi, dans un geste presque machinal, signe que le sujet de discussion n'est pas le meilleur qui soit à mon goût et que ce serait bien qu'on en change. Quand mon regard s'éloigne un peu plus loin, il tombe sur une blondinette en train de danser, plutôt bien d'ailleurs. J'observe ses jambes vaguement, cette robe qui … se rehausse et puis, quand je vois qu'il s'agit la même fille (Jane) que celle rencontrée dans l'avion quelques mois auparavant, je crois être victime d'une hallucination. Mon coeur se met à cogner dans ma cage thoracique et aussitôt je décide de déloger mon regard d'elle, pour me reconcentrer sur les trois individus qui m'entourent et plus précisément sur Arwen et Peter. « Cela ne vous dérange pas si j'emmène ma … future femme danser ? » Demandé-je avec malice, avant d'entraîner Shaé au milieu de la piste, en vue de la faire tournoyer en toute quiétude …

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Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant

Morgan était presque choqué de l’attitude jalouse et possessive de Lewis. Il ne connaissait pas ce petit côté-là, mais il ne lui déplaisait pas, bien qu’incompréhensible à ses yeux. Si l’un des deux devait être jaloux, c’était bien lui, non au chanteur. « T’as pas intérêt à me mentir hein ! ». L’Italien retint un sourire. Cette attitude lui donnait envie de rire, de le taquiner. Mais avant, il devait lui avouer quelque chose de sérieux. Il n’avait encore rien dit à sa famille. Il se fichait qu’ils l’apprennent à l’autre bout de la planète, mais là c’était un peu diffèrent, son oncle était à Los Angeles. Il détestait le leur cacher. Morgan se sentait coupable de ne pas oser leur dire, mais les mafieux n’étaient pas connus pour être tolérants. Son oncle était le stéréotype même de l’Italien macho avec des idéaux strictes en ce qui concernait la famille, et l’attitude à adopter. Il se souvenait encore de sa réaction quand il avait appris que le fils de l’un de ses amis était gay. Les critiques avaient plu sur Oscar. Heureusement, Lewis semblait comprendre sa situation, et promit de se tenir correctement. Morgan posa une main contre sa joue et embrassa doucement le coin de ses lèvres avant d’esquisser un sourire taquin. « Pas trop sage non plus… ». L’Italien lâcha un petit rire et laissa sa main descendre le long de son torse, devinant ses muscles sous cette chemise blanche qu’il aurait aimé déboutonner. Mais il interrompit son geste en entendant la porte s’ouvrir. La musique, jusque-là étouffée derrière les vitres, perça brutalement leur bulle et le fit redescendre sur terre. Morgan se retint de lancer un regard noir à la nouvelle venue (Tess). Il reprit sa coupe de champagne et en but une gorgée pour masqué son mécontentement. Mais que croyait-il ? Qu’ils allaient pouvoir rester tranquillement ici sans être dérangés ? Les autres invités commençaient à réaliser qu’il y avait un balcon, et bientôt il serait envahi.

Morgan leva les yeux vers Lewis et haussa un sourcil lorsqu’il lui proposa d’aller danser. Seriously ? C’était qu’il le lui proposait avec sérieux en plus ! Il avait oublié ce petit détail, Lewis savait, et aimait danser. Pas lui. Il était plutôt le genre de mec scotché au bar, à faire des concours de shooter servi sur le ventre d’une fille,  ou à jouer au bière-pong en fumant des trucs pas toujours licites. Il fallait vraiment qu’il ait un coup dans le nez avant de se risquer sur une piste de danse pour se déhancher sur du rock. Malheureusement, ce genre de soirée ne se prêtait pas à ce genre de folie. « Moi ? Danser ? » Répéta-t-il, incrédule. « Je te ferai honte ». Morgan lâcha un rire, mais consentit à le suivre à l’intérieur. Il lâcha alors un juron, et tâta ses poches à la recherche de son téléphone. Il avait complètement oublié Raphaëlle ! Devant le regard interrogateur de Lewis, l’Italien esquissa un sourire penaud. « Bon, j’ai peut-être un peu menti… J’attendais quelqu’un. Mais t’as aucune raison de t’en méfier ! » Il n’avait pas vraiment menti, mais il l’avait peut-être laisser entendre qu’il était venu seul. Mais alors qu’il trouvait enfin son portable dans la poche intérieure de sa veste, il répéta sa meilleure amie qui patientait près d’une fenêtre. Elle avait dû les voir dehors. Morgan se tourna vers Lewis, tout sourire et attrapa sa main sans vraiment réfléchir. « Il faut que je te la présente ». L’Italien fit un signe à sa meilleure amie lorsqu’elle leva les yeux vers lui. Une fois près d’elle, il la serra brièvement dans ses bras. « Excuse-moi, j’étais…. Occupé » Morgan passa une main dans ses cheveux, une manie qu’il avait prise quand il avait quelque chose à se faire pardonner. Il couvrit Lewis d’un regard complice, plus vraiment certain de vouloir tenir ses distances. « Raphaëlle, je te présente Lewis. Lewis, Raphaëlle. » Il n’avait pas besoin d’en dire plus, il avait déjà parler de l’autre à l’autre. Morgan était ravi de les présenter enfin. Et puis ça lui faisait une excuse pour échapper à la piste de danse…

A partir des mots qui s’échappent des lèvres de mon frère, je peux me remémorer des scènes du passés, des scènes joyeuses caractérisées par des éclats de rires et des regards chaleureux. Des scènes qui font du bien, qui me rappellent qu’on a été heureux, vraiment, que ma famille ne m’a pas que détruite, qu’elle m’a construite aussi sur le pilier le plus solide qui puisse exister, l’amour. Un amour qui avait atteint ses limites mais qui rayonne encore en moi, en nous. Ma main vient trouver l’épaule de mon frère pour le pousser gentiment. « Tu ne peux pas maîtriser cette stratégie aussi bien que lui ! ». Tu vois Owen, ce n’est pas si douloureux. Mon sourire tient bon, mes lèvres ne tremblent pas. Mon cœur se serre, mais ça personne ne le voit. « Je demande une démonstration ! ». Je ris, je n’arrête pas de rire, comme toujours, mon frère est la personne la plus drôle du monde à mes yeux. Même dans ses lourdeurs, même dans ses excès.

J’attrape deux coupes de champagne qui me passent sous le nez et en tend une à mon cavalier qui l’accepte sans rechigner. Je suis consciente qu’il aurait été plutôt séduit par un verre de bière. Malheureusement pour lui, les pintes ont mauvaises réputations dans les soirées mondaines. « A nous ! ». Je trinque, un regard doux et fier ancré dans le sien. Et puisque j’ai pris l’alcool, Owen se charge d’attraper une poignée de canapé sur un plateau sous le regard effarés de quelques personnes. De ma main libre, je cache mes lèvres qui s’animent dans un rire silencieux, avant de l’abaisser pour attraper entre mes dents le petits fourrés qu’Owen dandine devant mes lèvres comme il le ferait pour un enfant. « Tu es vraiment insortable ! J’aurais mieux fait de t’emmener dans le pub du coin, regarder un match de foot ! ». Ce qui ne m’aurait pas déplu en réalité peut-être parce que j’ai vécu toute mon enfance et mon adolescence entre deux garçons et que je me suis peu à peu imprégnée malgré moi des loisirs et des lubies masculines. « Allez fini ton verre et emmène-moi danser ! ». Pour ma part, je le finis d’une traite devant les regards médusés des invités qui s’éloignent de nous, apparemment aussi dérangés que bouleversés par nos comportements. Puis je tends ma main à Owen pour qu’il la saisisse et m’emmène valser …

A ses mots, je souris faiblement, sans même essayer de me défendre. Je suis coupable sans appel de ce dont il m’accuse. Coupable de devenir mère. Tout en sachant que sa condamnation n’en est pas réellement une. Qu’il ne me reproche rien, au pire me demande peut-être quelques ajustements, me rappelle de ne pas l’oublier dans ce bonheur duel dans lequel il serait si facile de s’enfermer et de l’exclure. Ce que je m’attache déjà à faire et cette soirée qui nous est entièrement réservée pour la première fois depuis neuf mois en est la première preuve. Même si avant d’en profiter ensemble, Aaron avait tenu à aller saluer des têtes connues qui nous amènent au fil de la discussion sur un terrain glissant. Le mariage. Je plaisante, parce que le thème est beaucoup trop difficile à aborder pour l’instant, je le sais bien. Mais Aaron ne semble pas l’entendre dans sa légèreté. Sa main vient se glisser dans mon dos et me presser contre lui, alarme silencieuse qui m’intime de ne pas en rajouter plus. Ce que je fais, je me tais et acquiesce lorsqu’il décide de me mener au milieu de la salle pour quelques pas de danse. Mes mains trouvent ses épaules larges et finissent par s’enrouler autour de sa nuque. Mon regard vagabonde lentement sur la salle où j’aperçois Lisa, la jolie blonde qui m’a fait comprendre le sens profond de la jalousie, puis Snow, accompagnée d’une jeune femme qu’il regarde avec des yeux différents de ceux que je lui connais. C’est loin derrière moi, comme si l’arrivée de Valentina m’avait projeté en dehors des rancœurs passées,  m’avait fait prendre une certaine distance. « Tu n’as pas pris ça trop au sérieux ? ». Ça. Ce sujet sur lequel il est si frileux quand je reste indécise. Partagée entre les traditions familiales et mes réelles envies … Ou plutôt réticences à un engagement inscrit sur la pierre.  Bien sûr que je rêve de la robe de princesse, de l’église surdimensionnée, des larmes chaudes de ma grand-mère, mais en dehors de ça, les papiers, l’engagement jusqu’à ce que la mort nous sépare c’est trop, beaucoup trop pour moi. Et face à ses vives réactions, face à cette relation qui prend de plus en plus d’ampleur en moins en moins de temps, je veux qu’il sache que ce n’est pas dans mes projets les plus proches. Ni même les plus lointains.

Ce soir, Charly s’était senti proche de son amie, plus proche que jamais et c’était un sentiment qu’il n’avait presque jamais ressenti à ses côtés, comme si ce bal était leur première vraie soirée ensemble. Ils n’étaient pas d’un monde différent, pas vraiment. L’Allemand aurait très bien pu profiter de soirées aux coupes dorées et aux petits fours hors de prix avec Charlotte, mais il réservait ce privilège à Oxanna qui, comme chacun sait, était automatiquement associée à ce rôle de demoiselle gantée, au titre si précieux et à l’avenir radieux. Comme Charly, Mademoiselle Sterling-Woods détenait un empire, une fortune et le jeune homme ne pouvait s’empêcher de penser que ce monde pleins d’allusions, ce monde en réalité très fade, ferait fuir son amie française. Après tout, qui de nos jours savourerait une vie pleine de règles et d’obligations ? Personne, car personne ne peut réellement comprendre ce que cela fait de respecter des engagements inviolables, des promesses qui dépendent de deux individus avec qui tout un avenir pourrait se jouer. Oxanna et Charly étaient promis l’un à l’autre uniquement pour l’entente de deux millionnaires et c’était encore une facette de cette vie si réglementaire dont l’Allemand était le principal comédien et qu’il ne souhaitait pas dévoiler à sa meilleure amie.  


Sans s’étendre sur des envies de vengeance qui n’engageaient que lui, Charly préféra jouer profile bas en suivant les conseils de son amie. Pourtant, il n’admettait pas le fait que cet attardé en fauteuil n’avait « pas fait exprès ». « Pourquoi est-ce qu’on est toujours en train de plaindre des personnes telles que lui hein ? » Charly s’adressait à Charlotte, mais sa voix se portait suffisamment loin pour que Thomas puisse l’entendre. Le jeune homme soupira alors lentement, son regard jonglant entre ce perturbateur de Winchester et Charlotte. Il ne pouvait s’empêcher de penser que cet idiot n’avait pas eu ce qu’il méritait et que de toute façon, cette histoire ne s’arrêterait certainement pas là. Thomas connaissait-il vraiment Charly ? Pensait-il vraiment que sa seigneurie en resterait sagement à quelques insultes ? Son accident lui avait probablement fait perdre toute notion de la réalité, c’était la seule explication possible. Il lui manquait quelques neurones. « Tu t’es jamais demandé si t’avais pas mérité ce qui t’était arrivé ? Le bon dieu a forcément voulu te punir, dommage Winchester t’as été un très vilain petit garçon. » Charly s’adressait à Thomas de la façon la plus méprisante qu’il soit et tant pis si cela pouvait choquer Charlotte, il se rattraperait. Si elle le connaissait un tant soit peu, elle savait parfaitement que Charly était souvent « victime » de quelques pulsions… peu convenables.  « Je crois que j’ai vraiment besoin de prendre l’air t'as raison. » soupira-t-il avant d’attraper la main de Charlotte. S’éloignant de Thomas en boitillant et en soupirant une seconde fois, il n’était pas sans ignorer que sa cavalière aurait probablement son mot à dire sur ce qui venait de se dérouler sous ses yeux.

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Ka Pua Maila I Ka Mauna


There is pleasure in the pathless woods, there is rapture on the lonely shore, there is society where none intrudes. By the deep sea and the music in its roar. I love not man the less, but Nature more.endlesslove

Je fronce les sourcils lorsque Charly s’adresse à Charlotte, assez fort pour que je puisse l’entendre moi aussi. Plaindre des personnes telles que lui ? Des personnes à mobilité réduites ? Il n’a quand même pas osé là, non ? Bon, certes, ce n’est que pure vérité, mais ce que je ne supporte pas, là, c’est le fait qu’il parle de moi en m’ignorant. Un lâche. Un putain de lâche. Ce n’est, pourtant, pas, pour me déplaire. D’ailleurs, j’espérais sincèrement qu’il fasse profil bas comme le lui indiqué Charlotte, mais non. Il reprend la parole et ce qu’il dit est juste ignoble.

D’après lui, j’aurais mérité de me retrouvé dans cette situation. Je me redresse, entre ouvre la bouche et le fixé, quelque peu choqué. Mes entrailles se tordent brusquement et je déglutis, déviant le regard lorsqu’il reprend que le bon dieu à forcément voulut me punir. Comment ose-t-il ? Sérieusement. Je ne crois pas que j’ai forcément mérité de me retrouver en fauteuil roulant. Je n’ai, à ma connaissance rien fait de mal. Oh certes, je me suis souvent engueulé avec mes parents, j’ai traité mon père de tous les noms, mais de là à devoir ‘être puni’ ? Je me redresse lorsque je remarque que Charly tourne les talons et, disant qu’il a besoin de prendre l’air, nous laisse seul, Charlotte, Lisa et moi. Je le suis du regard puis agrippe mes roues.

« Désolé Lisa » soufflais-je simplement en poussant sur mes roues pour suivre Charly.

Cette fois-ci j’en ai rien faire des gens qui me barrent le chemin. J’écrase peut-être encore quelque pieds, peu importe. Je n’ai juste pas envie de laisser passer ça ! Je sors de la salle, m’immobilise un instant, aperçois Charly un peu plus loin et pousse à nouveau sur mes roues. «Von Bodman » l’interpellais-je avant de le rattraper et me placer devant lui, lui barrant ainsi le chemin « Je veux bien que tu sois énervé mais je ne t’autorise pas à dire ça !» je le fixe durement « Et rien à battre que tu en ais envie, tu n’as juste pas le droit de dire que j’ai mérité ça. On ne se connait pas putain !» je le fusille du regard puis prends une profonde inspiration et tente de me calmer un peu « T’es un vrai enfoiré. Un salaud égoïste qui mérite tout le malheur du monde, mais jamais je ne te souhaiterais de te retrouver en fauteuil roulant et avoir à vivre ce que j’ai vécu» je relâche doucement mes roues et déglutit « Et c’est quoi ton problème avec moi, hein ? Je ne t’ai rien fait à ce que je sache. Tu m’as détesté dès le premier jour avant même qu’on ait put se dire bonjour. Alors explique toi là, maintenant » Je bloque la roue droite et pousse sur la gauche lorsque Charly tente de se frayer un chemin pour passer à côté de moi « Joue pas au lâche maintenant et reste là, putain. »

Échappant de justesse à un sujet de conversation assez délicat, pour ce qu'il représente à mes yeux, j'embarque donc ma partenaire au beau milieu de la piste, au centre de tous ces couples de danseur déjà lancés. N'étant pas spécialement reconnu pour un talent en danse, je me contente du minimum pour le moment, de ses bras enroulés autour de ma nuque et des miens autour de sa taille. Contre elle, j'abaisse mon regard vers le sien qui semble d'abord vagabond. Je le devine même se poser sur une ou deux personnes et m'interroge silencieusement, admirant par la même occasion sa mise en beauté de ce soir. Des détails qui n'échappent pas à mes yeux experts. Je sais qu'elle a fait un effort ce soir, pour rester un peu plus de temps dans la salle de bain afin de se préparer pour cette soirée. Ces derniers mois et tout particulièrement cette dernière semaine n'ont pas été synonymes d'une quelconque séduction entre elle et moi, ce qui a contrasté fort avec le quotidien qui nous unissait auparavant mais il faut croire que nous étions bel et bien obligés de passer par là. Désormais, j'espère petit à petit la retrouver comme avant … un tant soit peu en tout cas, et c'est donc le coeur léger que j'observe ce visage qui m'a toujours semblé parfait, esquissant un sourire quand elle vient retrouver mon regard. Je ne m'attendais néanmoins pas à sa question qui réussit à m'arracher un rictus en coin de lèvres. Les sourcils légèrement froncés, je tente de relativiser. « Non, bien sûr. » Ou peut-être un peu, juste un peu. Après tout, ce n'est pas comme si nous en avions discuté plein de fois, bien trop préoccupés par le sujet “bébé à venir”. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle envisage de ce côté, ni même ce qu'elle désirerait, et je reste réservé sur le sujet, peut-être par peur de remuer trop de choses, bouleverser un quotidien pourtant déjà bien assez chamboulé avec l'arrivée de Valentina. Peut-être aussi parce que la simple image du mariage ne m'évoque rien de bien confortable, au fond. Après avoir laissé mon regard s'évader sur le côté pendant un court instant, je le retourne sur elle. « Enfin, je ne devrais pas … si ? » Un sujet sur lequel je n'ai jamais eu à réfléchir avant elle, évidemment. Un sujet sur lequel elle est donc la première à pouvoir me rassurer. Je le crains, sans être capable de savoir exactement ce qui me met mal à l'aise dans tout ça. Et si elle tenait vraiment à enfiler une robe blanche et à passer devant l'autel ? Je suis peut-être le plus grand des inconscients, pour croire qu'une relation comme la notre peut s'en sortir sans passer, un jour, par un contrat symbolique. Enfin, il n'y a qu'elle qui peut m'éclairer.

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Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant

Eviter le conflit... Oui, c'est ce qu'elle voulait, avant de réaliser que c'était trop espérer de la part des deux hommes, autant de celui en chaise roulante que de Charly. Alors elle doit prendre son mal en patience, plantée là entre ces deux individus qui se vouent une haine visible à des kilomètres à la ronde pour une raison qu'elle ignore. Quand l'inconnu relance son meilleur ami en soulignant le fait que quoi qu'il fasse, il n'en ressentirait pas la douleur, la Française le maudit en silence. Non pas l'individu en lui-même, plutôt cette manie de toujours vouloir continuer la provocation, oubliant qu'elle ne résoudra absolument rien. Et comme l'on pouvait s'y attendre, la réponse de Charly à cela est retentissante ; à vrai dire, elle bat des records de méchanceté. La jeune femme connait bien son ami, elle le sait capable de vilenie sans la moindre vergogne dès lors que l'on s'en prend à sa dignité. Le résultat est là, suffisamment violent pour la rendre nerveuse. Elle ne veut simplement pas que toute cette effervescence soudaine prenne en ampleur devant autant de monde car ceux qui connaissent Charlotte savent qu'elle déteste plus que tout se montrer en public. Encore plus lorsqu'il s'agit de ce genre de rendement de comptes. Alors qu'elle s'apprête à ré-attirer l'attention de Charly, son regard lui se pose un peu plus loin, sur Lola qui les observe. Elle s'essaye à un bref sourire – un brin embarrassé – mais ne laisse pas ses yeux trop longtemps posés sur la jeune femme car Von Bodman s'adresse à elle cette fois, attrapant même sa main pour l’entraîner un peu plus loin. C'est une bonne initiative, oui, mais c'est sans compter sur la hargne de l'autre homme qui les suit et les arrête avant même que le couple d'amis n'ait atteint l'une des portes menant à l'extérieur. Tout ce qui s'en suit heurte les oreilles de Charlotte qui n'adhère aucunement aux mots employés par le brun pour décrire son ami, quand bien ce dernier ait pu faire preuve d'égoïsme. Elle est partagée, forcément, entre ces paroles douloureuses et l'apparente sympathie que lui inspire malgré tout cet homme. Quand il en vient à demander à l'Allemand quel est son problème vis-à-vis de lui, la jeune Henry regarde le principal concerné (Thomas), puis à nouveau son interlocuteur dont elle ignore toujours le prénom. « Vous ne pourriez pas laisser vos différends de côté pour le reste de la soirée ? On fête Noël bon sang, votre cinéma là ça ne rime à rien. » Elle aussi est un peu remontée pour le coup, et cela s'entend car son accent français ressort davantage. Ne pas prendre parti dans les disputes est souvent son credo mais dans cette situation elle subit contré son gré la haine de l'un et la rancœur de l'autre. C'est pourquoi elle prend une décision radicale, s'adressant désormais à Charly. « Je vais dehors, rejoins-moi quand t'es calmé. » Et elle pèse ses mots. A l'évidence, le Charles Von Bodman qu'elle aime le plus n'est pas celui qui crache sur des handicapés. La voici donc qui se dirige jusque sur la terrasse, se confrontant aussi à la fraîcheur de la brise.

Le bal de Noel était en train de tourner au cauchemar. Il avait suffi d’une brève apparition, d’une ombre parmi les ombres pour que Lysander ne se sente perdre pied. Il avait cru être suffisamment fort pour l’affronter publiquement mais c’était plus fort que lui. Désormais, il avait la désagréable sensation que sa faute était écrite en capitales sur son front. Il pensait que tout le monde pouvait apercevoir les suées le long de sa colonne vertébrale ou la perte de contrôle sur ses mains qui tremblotaient. Gia ne pouvait pas manquer ça. Tôt ou tard Gia comprendrait et elle aussi l’abandonnerait parce que c’était plus facile que de se battre pour une cause perdue. Au fond il ne pouvait blâmer personne de ne pas persévérer à se heurter contre un mur. Il quitta les bras de la belle italienne pour s’octroyer quelques bulles. Mais rien n’apaisait ses nerfs. Le champagne sembla dessécher sa bouche plutôt que de l’hydrater. Il voulait partir maintenant. Ne plus jouer les hommes fringants auprès d’inconnus qu’il exécrait déjà. Evidemment, Gia ne baissa pas les bras si facilement. Elle avait toujours la niaque et surtout trop de curiosité. A sa remarque plutôt pertinente, il haussa les épaules : « T’as raison c’est pas ça qu’il me faut. » Ce qu’il lui fallait ici et maintenant se pavanait dans les bras d’une autre. Merde. Il réajusta son costume qu’il trouva soudainement incroyablement ridicule. Ou était son cuir, ses jeans cintrés, ses chemises colorées ? Lys fut obligé de poser ses yeux bleus sur Gia qui força son attention détruite. Plutôt que de risquer une réponse qui ferait du mal à chacun, il savoura ce baiser qu’il écourta avant de répondre : « Tout va bien, tout va mal. Je suis dans un état à peu près normal. » Elle avait rarement assisté à ses crises de nerfs, à la manifestation de sa personnalité instable. Glissant un index dans une mèche blonde échouée sur son front, il déposa les armes. « Tu veux rester ici ? »

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