Le taxi le dépose devant l’immeuble, il observe la rue qui est à la fois remplie et plutôt calme. Il hausse une épaule avant de rouler ses yeux comme pour se dire à lui-même : au fond, t’en as rien à foutre mon grand. Il attrape sa sacoche et un paquet avec des desserts dedans ainsi que des donuts pour la voisine. Rapidement, il parcourt le hall avant de s’engouffrer dans l’ascenseur pour aller à son étage. Il frappe à la porte de la voisine et comme prévu, c’est sa grenouille qui lui ouvre et lui saute dans les bras. La tenir, la porter, il souffre, mais il ne lui montre rien et la bisoute pendant qu’elle lui fait un câlin. Gentiment, il donne les gourmandises à la jeune femme avant de la remercier, puis de s’éloigner pour aller chez lui, juste en face. Une fois là, Lilo redescend bien vite de ses grands bras pour pouvoir aller voir son Stitch. « Daddy, je peux lui donner une carotte ? » Il hoche la tête et va en prendre une dans le frigo avant de lui tendre. « On peut aller au Macdo ? » Humpf, lui qui pensait se reposer après avoir enseigné toute l’évolution de l’écosystème marin à des étudiants à moitié endormis pendant quatre heures. « T’as vraiment envie d’y aller ? » « Ouiiiii ! » Il hoche la tête doucement avant de pousser un petit soupir et de remettre sa chaussure à son pied. Autant profiter des moments avec elle. Il aura tout le temps pour se reposer quand il sera mort non ? Il lui enfile une petite veste, ses chaussures, la laisse prendre une de ses barbies alors que lui attrape un sac avant de repartir avec elle pour attendre un taxi et s’en aller jusqu’au fast-food favori de la petite. Comme toujours, elle se prend un happy meal, il s’achète un mcChiken, des nuggets, des potatoes en se disant que les glaces viendront après. Lilo part à leur table favorite, juste à côté d’une fenêtre pour regarder les jeux dehors. Une fois installée, elle prend son jouet, son burger et ses frites avant de commencer à manger quand elle remarque la belle blonde à la table voisine. Elle la fixe un moment à l’en dévisager, ce qui ne manque pas d’interpeler son père. « Lilo, c’est impoli de regarder les gens comme ça. » « Mais papa, t’as vu comme elle est belle ? Elle ressemble à ma barbie ! » Elle lui montre sa poupée tout en continuant de fixer la demoiselle. Tom’ soupire doucement en la voyant faire tout en se disant qu’elle tient bien de lui pour ça et en même temps que ça doit lui manquer d’avoir une présence féminine à la baraque. « T’es pas possible Aloha ! » Elle lui tire la langue avant de rire et de continuer son repas, mais son regarde furète toujours vers la droite pour observer la demoiselle.
Yuann était très occupé avec le Ryokan, je ne le voyais plus tant que ça mais après tout, c’est tant mieux dans un sens. Il vit dans un monde qu’il apprécie, son pays. Pour ma part, je vivais aussi dans le mien même si les apparences ne le montraient guère. Ils sont tous dans la voiture, l’un est dans le MacDonald à être un client comme les autres. On m’apporte ma commande à table et je mange les frites unes à unes. Je me sens pensive, je ne fais même pas attention qu’une personne me regarde à l’intérieur de MacDonald de façon insistante. Peut-être aurais-je senti son regard s’il y avait eu danger. Mais comment peut-on reprocher à une enfant de nous regarder ? Une discussion me sort de mes pensées, je me sens… concernée. « Lilo, c’est impoli de regarder les gens comme ça. » « Mais papa, t’as vu comme elle est belle ? Elle ressemble à ma barbie ! » Je manque de m’étouffer. Elle est sérieuse ?! Non mais en ce moment, j’en entends des belles à mon sujet mais jamais je n’ai entendu par quelqu’un que je ressemblais à une barbie. Même si je l’accorde que ma blondeur s’en approche. « T’es pas possible Aloha ! » Aloha ? Hm, moi qui m’attendais à une phrase plutôt … « asiatique », je suis surprise d’entendre un Aloha. M’enfin, il est sûrement un savoureux mélange. Je regarde la petite fille autant qu’elle me regarde, ce qui a le don de me faire beaucoup rire. Je fais un petit coucou à la demoiselle. Je ne m’attendais cependant pas à ce qu’elle se barre de la table avec son papa pour venir me rejoindre. « Oh… euh… Coucou ? » dis-je en rougissant un peu. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle vienne. Mes yeux se lève à son père, un peu perdue. « Je ne pensais pas qu’elle viendrait. » dis-je en levant mes mains en l’air dont une main prise par un burger.
Il observe sa fille qui se barre avec son burger en main pour rejoindre la table de la jeune femme. En toute honnêteté, ça ne l’étonne pas. Lilo est un esprit libre et indomptable qui ne connait pas vraiment les barrières ou les frontières. Elle n’est pas méchante pour autant ou mal élevée, elle est simplement trop spontanée pour ça et c’est sans doute pour ça qu’il ne la reprend pas vraiment, parce que contrairement à lui et aux trois quarts des adultes de cette planète, elle ne calcule rien, elle ne fait rien par envie de blesser. Elle est pure et émerveillée d’un rien avec ses yeux d’enfant et il trouve ça beau. Il a envie de profiter de sa belle innocence tant qu’il le peut encore. « Oh… euh… Coucou ? » Il sourit en coin et continue d’avaler son burger tranquillement sans rouspéter. « Je ne pensais pas qu’elle viendrait. » Il voit bien qu’elle est un peu perdue, c’est normal, mais il ne s’en fait pas. « Oh vous en faites pas, elle adore faire ça, si elle vous gêne, je l’attacherai à la chaise. » En attendant, il ne compte pas du tout intervenir. Lilo croque dans son burger avec appétit avant de le tendre à la jeune femme. « Tu veux goûter ? » Elle sourit et la regarde encore. « Ma barbie, elle a les yeux bleus, mais pas toi ! » Elle penche son minois sur le côté en l’observant. « Elle s’appelle Julia. » Elle lui montre la « demoiselle » en question. « Parce que papa… » Elle montre son père en le pointant avec son hamburger. « Il dit qu’elle a la grande gueule de Julia Roberts. » Elle hausse ses épaules. « Je sais pas c’est qui, mais c’est beau Julia. Et toi tu t’appelles comment ? Moi c’est Lilo, comme dans le dessin animé parce que je suis née sur la même île, mais je m’en souviens pas, mais papa, il m’en parle souvent ! » Elle continue de manger et chipe une frite de la demoiselle, puis une potatoes de son père. « Daddy, il s’appelle Toma. » Elle montre encore son père. « Il a pas de chérie, toi t’as un chéri ? Sinon tu pourrais devenir sa chérie ! » Là, il avale ce qu’il avait en bouche de travers et tousse longuement pour pouvoir se reprendre. Il ne pensait pas que Lilo lancerait un truc pareil, il faut l’avouer, elle vient de totalement le scotcher. « Lilo ! ça se dit pas ce genre de chose. » « Mais… » Il lui met la main devant la bouche et la regard dans les yeux pour lui faire comprendre qu’elle ne doit pas continuer sur ça. Après une petite moue, elle hoche la tête pour dire qu’elle a compris et continue de manger en regardant la belle blonde. « Désolé pour ça. » Elle pose la moitié restante de son sandwich et file vers les jeux, comme souvent, elle reviendra manger le reste dans une dizaine de minutes.
Elle se met devant moi, comme ça. Je ne pensais pas qu’elle agirait ainsi et je suis un peu perdue. Je regarde son père, celui-ci semble être habitué par le comportement de sa fille. Comme si la demoiselle allait facilement vers les gens. Ça va que je ne suis pas une psychopathe. Je repose mes yeux sur la petite fille avant de reposer mon attention sur ce que j’ai. Elle me tend son burger mais j’ai déjà ce qu’il me faut. « ça ira. Merci. » murmurais-je à la demoiselle. Je glisse la paille de mon coca entre mes lèvres en regardant la jeune fille, le sourire aux lèvres. Elle est tellement adorable et très mignonne. J’ai l’impression qu’elle me compare à sa poupée Barbie. Je ris quand elle parlait de l’histoire du prénom de sa poupée, c’est trop mignon ! Je fonds totalement pour la demoiselle. Lilo, qu’elle s’appelle. Et assez originale, je me dis que si ses parents se sont inspirés du film de Disney pour son prénom, c’est qu’ils viennent d’Hawaï, je les envie. Je n’y suis allé que peu de fois pour quelques vacances. Je continue de regarder la jeune fille, mangeant finalement mes frites. Je jetais un petit regard au père quand elle donnait son prénom. Je lui lance un petit sourire : « Enchantée. » Mais je me sens rougir quand la demoiselle me demande d’être la petite-amie de son père. Là, c’est … gênant. Toma, le papa, semble gronder la demoiselle. Elle me fait tellement penser à moi, sauf que j’avais encore ma mère à son âge. Elle semble comprendre et je salue la relation qu’ils ont, elle comprend. Finalement, elle s’en va et je pose mes yeux à nouveau sur Toma. Je me tourne un peu en croisant les jambes. Il s’excuse mais au fond, ce n’est pas la fin du monde. « Ce n’est rien, elle est petite, je comprends qu’elle veuille le bonheur de son papa. Et c’est très mignon de sa part vous savez. » C’est vrai. Elle a compris que sa maman était « absente », que son papa est libre pour l’amour. Ça se trouve, il voit des femmes sauf qu’elle ne le sait pas. Ce serait compréhensible. Mais je ne demande pas, ça ne me regarde pas. J’essuie mes mains sur ma serviette pour finalement tendre celle-ci vers Toma. « Je ne me suis pas présentée, j’y pense. Je m’appelle Gia. » Techniquement Giuliana mais je préfère Gia, de la part de tous. Je lui souris avec tendresse avant de regarder la petite Lilo qui joue. « Votre fille est adorable. Elle a quel âge ? » demandais-je ouvertement, après tout, autant discuter un peu. Je suis plus là pour manger des mauvais repas que parce que je suis pressée. Parce que je ne le suis pas : pressée.
« Ce n’est rien, elle est petite, je comprends qu’elle veuille le bonheur de son papa. Et c’est très mignon de sa part vous savez. » « C’est une grande langue. » Il sourit un peu tout en suivant Lilo du regard avant de porter un peu plus son attention sur son repas et de continuer à la manger tout en rangeant celui de sa puce pour ne pas que ça soit trop froid même s’il sait quelle s’en fiche. Il voit la main de la jeune femme se tendre vers lui et sagement, il essuie les siennes pour lui prendre et la secouer fermement. « Je ne me suis pas présentée, j’y pense. Je m’appelle Gia. » « C’est italien ça ? » Il a rarement entendu un prénom comme ça, mais la consonance lui fait penser à l’Italie. « Ravi. » Il sourit en coin avant de continuer à manger, contrairement à sa chieuse favorite, il aime quand tout reste chaud. « Votre fille est adorable. Elle a quel âge ? » Il regarde vers Lilo avant de se passer la langue sur les lèvres pour y ramasser un reste de sauce. « Cinq ans, faut pas se fier à sa gueule d’ange, c’est une terreur. » Il sourit en coin avant de finir son burger d’une bouchée. « Hmm… » Il termine d’avaler avant de parler. « Elle est géniale, je dirai jamais le contraire, mais elle a encore un peu de mal à cerner les limites des choses. » Il est vraiment surpris que maintenant, elle lui cherche une chérie. Il ne s’attendait tellement pas à une connerie pareille. « C’est une grande bavarde, elle achève vite les gens au bout d’une heure…. » Il l’observe un peu plus. « J’ai l’impression qu’on s’est déjà croisés avant…. » Mais où, telle est la question, cependant, le minois de la belle blonde ne lui est pas étranger.
Il me fait rire. J’admire tellement sa complicité avec sa fille, j’avais la même à l’âge de Lilo sauf… que j’avais encore ma mère. Qu’elle était là et que nous étions tous ensemble avec ma sœur. Je ne peux m’empêcher de me présenter finalement à cet inconnu. Après tout, on peut bien se le permettre. J’acquiesce à sa question :
« Oui, mon accent tend parfois à disparaitre… après dix ans aux USA… » Je souris.
Il est ravi. Tant mieux, ce serait dommage qu’il ne le soit pas. Toma est un homme intéressant, je sentais qu’il tenait beaucoup à sa fille, que même il me donnait l’impression de paraitre plus fort qu’il ne l’était vraiment. Je ne sais pas… une sensation, je ne saurais l’expliquer, c’est sa façon d’être, de parler… Je pose ma mâchoire sur ma main en écoutant Toma. Il me parle de sa fille, c’est vraiment très mignon. Même s’il soulevait des inconvénients avec la petite.
« Ce n’est qu’une enfant, elle a encore beaucoup de choses à apprendre. » C’est bien culotté de ma part.
Parce que je n’ai pas d’enfants, que je rêve en voyant les enfants des autres. Je me dis qu’un jour, il faudrait que moi aussi, je me présente aussi avec ce visage, celui d’une mère, d’une femme donnant de l’amour et de l’éducation à un ou une enfant. Chose que je n’étais pas encore capable d’offrir à ma famille. Je suis cependant un peu surprise de la question de Toma… Il semble m’avoir croisé ? Je ne saurais dire…
« Je ne sais pas… J’ai été étudiante à UCLA jusqu’à mes 22 ans et j’ai travaillé pendant deux ans en tant que Coach des Cheerleaders avant de me lancer dans le business… Peut-être l’article dans le L.A Times à l’ouverture de mon complexe hôtelier ? Ou pour le début de mon mécénat à UCLA ? J’ai fait beaucoup de choses… »
Je me rends compte que je devenais une des figures importantes de la ville. Oh, on est beaucoup mais je commence à être dans cette sphère. Je suis très riche, il n’y a pas à en douter mais j’aime les plaisirs simples comme aller manger quelque chose dans un MacDo, ça ne tuera personne.
« Et vous… vous faites quoi dans la vie ? » Après tout, je viens de dévoiler un peu mon C.V …
« Je ne sais pas… J’ai été étudiante à UCLA jusqu’à mes 22 ans et j’ai travaillé pendant deux ans en tant que Coach des Cheerleaders avant de me lancer dans le business… Peut-être l’article dans le L.A Times à l’ouverture de mon complexe hôtelier ? Ou pour le début de mon mécénat à UCLA ? J’ai fait beaucoup de choses… » Son sourire s’intensifie quelque peu lorsqu’elle parle de L’UCLA, c’est d’ici alors qu’ils se connaissent ou du moins, qu’il a déjà vu la belle blonde parce qu’elle, elle ne semble pas se le remettre en mémoire ce qu’il peut bien concevoir même s’il se dit que sa tronche ne doit pas réellement passer inaperçue même dans une grande université. M’enfin, ça fait une rencontre sympa à vrai dire. « Et vous… vous faites quoi dans la vie ? » Il gobe encore une ou deux frites avant de s’essuyer bouche et mains, puis de lui sourire. « Justement, je suis maître de conférence à l’UCLA. » Un joli titre pour dire qu’il n’est pas encore un professeur certifié mais bien plus important qu’un simple assistant. A l’administration à la con, toujours à faire des différences puériles qui ne servent à rien, sauf à vous causer des maux de crâne. « Et j’ai fait une partie de mon doctorat là-bas, alors on a dû s’y croiser. En tout cas, je suis sûr d’avoir déjà vu votre visage ailleurs. » Il sourit en coin avant de terminer sa barquette de frites. Lilo revient vers eux pour continuer à manger, de temps en temps, elle regarde la jeune femme, sinon, elle s’amuser avec son nouveau jouet. « Vous avez l’air jeune et pourtant, vous semblez avoir une vie bien remplie. Le cheerleading, le complexe hôtelier, le mécénat. C’est beaucoup pour une seule femme. » « C’est comme les princesses Daddy, elles ont tout plein de beaucoup de choses à faire ! » Il sourit en coin à la remarque de sa fille avant de lui embrasser doucement la tête.
YMaitre de conférences, d’accord ! C’est le genre de mec qui fait des interventions à l’Université, le genre de personne dont je n’avais pas la chance de rencontrer étant donné que je m’étais contenté de quelques assistanats pour les cours d’italien. Je souris tendrement quand il me dit que l’on a dû se croiser, certainement… mais… « Nous sommes des milliers d’étudiants, c’est difficile à dire… J’étais une Alpha Bêta. Ça m’a peut-être accordé un peu plus de popularité. » Mais maintenant, je suis une femme d’affaires. Je gagne de l’argent pour le seul but d’en avoir encore et toujours plus. J’avais finis de manger, mais je continuais la discussion avec Toma. Je me laissais sourire à ses compliments : une vie bien remplie, et riche. Même si ça lui parait beaucoup pour moi. J’arrive à le gérer, je pourrais lui dire mais la petite était revenue entre temps et m’attendrit directement. « A vrai dire, je délègue beaucoup de choses, je prends surtout des décisions et on les mets en œuvre pour moi. Mais c’est vrai que je suis très occupée, je prends quand même le temps de savourer les petits plaisirs ! » Parce qu’après tout, j’ai bien du temps à m’accorder dans le restaurant. Je tends mon bras pour caresser les cheveux de la petite fille, la regardant avec tendresse. Dire qu’à mon âge, ma sœur était déjà mère. Je ne suis même pas en amour pour un homme de mon côté. « Vous avez beaucoup de chances de partager du temps avec votre fille. Je vous envie. Et ça m’a fait plaisir de vous rencontrer grâce à elle. » Mon regard croise celui de Lilo et on rit ensemble en se regardant. Quelle fille adorable. Aurais-je la chance d’avoir celle de Toma ? Avoir un enfant, l’élever avec amour et en parler avec la même lueur que je voyais en celle de celui-ci.
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