Me parcourent tranquillement son corps, sans aucune gêne, puisqu’après tout, si une femme se fait belle, c’est bien pour être regardé, non ? Alors moi je le fais, et je n’ai jamais honte de rien, alors ça tombe bien. « Merci. » Je ne crois pas qu’elle avait besoin de le dire, parce qu’on ne peut rien répondre à cela. Alors je me contente de sourire et de prendre le regard qu’elle me lance pour me juger à son tour. Je plisse un peu les paupières afin de tenter de comprendre ce qu’il peut se passer dans sa tête, si je lui plais toujours, si sa langue est autant « pendue » que lorsque nous nous sommes rencontrés. Oui parce que, faut dire, qu’elle ne l’avait pas dans sa poche hein, bien au contraire. Quand je lui demande si elle a trouvé quelqu’un ce soir-là, elle me répond tout d’abord par un sourire, et elle vient s’installer à côté de moi. « Non… Ils ont tous tendance à prendre peur lorsqu’ils se trouvent face à une femme qui aime avoir les choses bien en main ! » Elle rit, alors comme un idiot, je ris aussi. Je ne sais même plus s’il faut que je prenne cette phrase au premier où au second degré, parce que je peux tout de même affirmer qu’elle aime avoir les choses en main. Après tout, ne suis-je pas devant la fille qui m’a proposé de toucher sa poitrine, juste comme ça, après seulement quelques secondes à s’être « rencontré ». Bon je ne vais pas dire que ça m’avait déplu, hein, je ne suis pas un eunuque, mais quand même, faut avouer que c’est troublant. M’enfin, ça m’avait troublé en tous les cas, fin je crois, je me souviens plus, ça fait trop longtemps. « Dommage pour toi … Faut donc que tu trouves quelqu’un capable de te tenir tête. » Je lui lance un clin d’œil, complice, clairement, avant de me remettre à rire. Si la soirée continue sur ce ton-là, elle pourrait clairement me plaire beaucoup plus que prévu. « Et toi ? Dans l’hypothèse où j’aurais par exemple envie de t’emmener chez moi après avoir bu un verre ou deux est-ce que je devrais endosser le rôle de la salope qui pousse un mec à tromper sa copine ? » Plus directe, tu meurs. Automatiquement je relève les sourcils, si j’ai trouvé quelqu’un, moi ? C’est une question piège ça, et je sens qu’il faut que je réfléchisse à ma réponse. Lisa, c’est quelqu’un ? Enfin, ce que je veux dire, c’est ; C’est quelqu’un que j’ai trouvé ? A l’évidence, je passe mon temps à courir après, alors non, je l’ai pas trouvé, tout ce que je fais c’est galérer. « T’auras envie de m’emmener chez toi. » Si elle est sûre d’elle, qu’on ne se trompe pas, je le suis encore plus. « Puis ça tombe bien, parce que j’ai personne dans ma vie. » Ni dans mon lit, en résumé. J’enchaine ensuite en lui demandant si elle veut boire, en bon gentleman quoi. Le problème c’est que je n’ai surement pas encore réalisé qui se trouve à côté de moi. « Non non… Je suis venue dans un bar uniquement pour observer le décor ! » Une peste, une vraie. Bordel, je suis maso mais ça me plait. Ses petites taquineries me donnent encore plus envie de la découvrir comme il se doit. « Je ne dirais pas non à un Sex on the beach ou… Ou a quelques shots de vodka ! » Je la quitte du regard afin de commander ce qu’elle veut, c’est-à-dire un Sex on the beach, si je dis que le nom du cocktail me donne des idées, je passe pour un obsédé ? Ouais, surement, de ce fait, je me tais. Par la même occasion j’en commande un autre pour moi, le même que celui que je suis en train de boire. Puis je retrouve ses prunelles et je lui explique, finalement que « Ce que je voulais dire c’est que je t’invitais à boire, petite maligne. » Non, parce que je suis pas con, je sais encore ce qu’on vient faire dans un bar, merci bien, je n’ai pas besoin d’un dessin. « Mais apparemment avec toi, la galanterie est en option. » Apparemment ouais, mais il me semble qu’à présent le ton est donné pour le restant de la soirée.