Just to get you, I'm doing whatever works.
Owen & Gia.
Il faut dire les choses telles qu’elles sont. Je suis déprimée, à bout. Je n’ai plus la force de me battre pour les gens, pour ceux envers qui je ressens un minimum d’amitié. Tôt ou tard, les gens vous plantent un couteau dans le dos ou alors dans le cœur.
Boire… c’est une chose si délicieuse quand on a besoin de réconfort. Parce qu’en buvant, on sait comment ça se finira, on sait comment on sera dans notre tête. Parce qu’il n’y a jamais des résultats différents. Mais on ne sait jamais quand est-ce qu’on commencera à bien se sentir. Un verre… le corps se grise d’une sensation étrange, prenante. Les muscles se détendent un peu mais l’esprit est encore tourmenté.
Alors, pourquoi pas un second... ça fait toujours du bien. Là, l'esprit se dévoile un peu, commence à se libérer tel un cygne que l'on avait emprisonné. On se sent presque nous-mêmes. Enfin, pas tellement. J'ai envie de jouer. De m'amuser. Cette voix au loin éveille de nombreuses idées amusantes, saugrenues. Et pas forcément les plus belles de ma part. Mais je m'en moque.
Mes yeux sont posés sur cet homme, Ô combien je pourrais le trouver charmant. Je pourrais... je peux même maintenant. Mais il y a en moi l'envie profonde de ne pas l'apprécier, de ne pas l'accepter parmi les personnes que je veux à mes côtés. Au début, c'était simplement viscéral, je me contente de quelques mots après je l'ignore. Mais depuis près de deux semaines, j'ai encore plus envie de lui faire mal.
Il semble habituer à ce bar, la jeune femme avait fait une pinte rien que pour lui, sans lui poser de questions. Je le jauge sans me gêner de le regarder, de le regarder tel un vautour attendant que sa proie soit à sa portée. Nos regards se rencontrent, mes lèvres s’étirent encore plus.
« Toujours aussi charmante, Leonetti. » Un petit rire s’échappe d’entre mes lèvres. Je pourrais apprécier le compliment si je le sentais sincère. Je sais que ce n’est simplement pour répondre plus gentiment que ce que je peux faire. Ce qui m’énerve au fond, il ne se laisse pas atteindre. Et c’est ce que je veux, l’atteindre, le torturer de différentes façons. Je pose mes mains sur le bar et croise les jambes lentement.
«
Je te retourne… le compliment. » J’ai un peu de mal à lui retourner, en réalité.
Je suis une femme appréciant la mode, la classe. S’il vous plait, un jean et un tee-shirt. Sans parler du reste, c’est juste banal, pas du tout rechercher. Je quitte du regard la vision de l’ouvrier. Il nuit à ma santé « oculaire ».
…
…
Bon d’accord, je ne veux pas admettre que les hommes peuvent être simple et assez séduisant. Mais pas Owen. Je ne peux pas. Lui, il restera toujours l’homme que je déteste, que je ne supporte pas. Mon sourire se transforme en une moue plus… ennuyée.
« Souris, un jour les travaux seront terminés, et t’auras plus à me voir tous les jours. » Je lève les yeux sur lui. Un sourire… quel presque beau sourire si je ne montrais pas mes dents blanches avec ironie, écœurement. Je ne veux pas lui sourire, je veux le détester. Je veux haïr chacun des hommes que je peux connaitre pour me préserver de leur pouvoir.
«
Un jour bien trop lointain, oui… Ton absence de talents ralentit nettement tes collègues, je vais encore souffrir longtemps ! »
Je fais signe à l’un des serveurs de s’approcher. Je sors un billet bien plus conséquent et il pose la bouteille et un petit bol de citron sur le bar. Il garde la monnaie à ma demande, le service quoi ! Puis je regarde le verre d’Owen. Une pinte, précisément. Je ne peux pas m’empêcher de commenter, bien évidemment. Je trouve toujours quelque chose à redire.
«
Une bière, hm ? C’est plutôt pour les petits joueurs. Je suis déçue. Moi qui pensais que tu relevais quand même le niveau sur un point, tu es si imparfait. Pas une seule qualité ! »
Mes yeux ne quittent pas Owen alors que je me sert un verre de Tequila. Remplis aux ¾, je le bois d’une seule traite et mord cette tranche de citron avec avidité. Je frémis, c’est bon, ça fait du bien et surtout… ça détend encore plus.
«
Je penserais mieux dans quelques verres, peut-être même tu disparaitras… Quoi que… » Je regarde sa pinte. «
ça risque d’être terriblement long. » Je ris et hésite. Un autre ? Non pas encore. Je laisse mes papilles savourer le mélange tequila et citron dans ma bouche.
«
Je pourrais boire la même quantité en Tequila et tenir encore debout. Et toi, Owen, tu peux faire quelque chose de cool dans ta vie ou tu restes toujours aussi ennuyeux ? »
Bizarrement, je me demandais si Owen était capable de me suivre dans ce petit jeu. Boire… Shot par shot, à celui qui tient le mieux. On dit que ce sont les hommes… mais j’ai pas mal de ressources.