Ce qui nous tue pas, nous rend plus fort.
Victoria & Ezechiel.
Je pensais terminer ma vie avec ma femme, mon secret mais surtout ma famille complète. Que le bonheur apparent continuerait mais non… Je ne suis plus ce que j’ai toujours voulu être. Car même si j’ai réalisé mon rêve au début, je n’ai pas su le garder. Avoir une vie paisible, j’ai totalement foiré cet objectif.
Je te hais.
Il te hait encore plus.
Magdalene ne veut plus me voir, mon fils, je crois bien qu’il préférerait dire que son père est mort que de dire que ses parents divorcent parce qu’il leur a menti durant des années. Ce que je comprends mais ça reste tellement douloureux.
Il n’y a qu’une seule chose qui aide vraiment à rendre les choses plus légères, moins douloureuses. Parce qu’on les oublie tout simplement au bout de troisième verre. On regarde la télévision qui passe les informations entre les attentats français ou les remises de prix. On a le droit à tout.
Moi qui pourtant voulais me donner du courage pour avancer, je n’y arrive pas. A chaque fois, j’y pense. Je tente de me retenir mais aujourd’hui, c’est plutôt délicat. Dans trois semaines, je recevrais les papiers à remplir pour les premières étapes du divorce.
Je serais seul.
Sans famille.
Puisque ma propre famille m’en veut.
Je regarde la bouteille, encore vide et propre… je pourrais. Honorer cette nouvelle bouteille. Je pourrais mais quelqu’un la sauve. La sonnette résonne dans l’appartement. D’un pas las et avec le regret de ne pas être lavé et encore en pyjama, je traversais le couloir.
Une petite blonde me faisait face. Je la connais bien et j’aimerais ne pas savoir qu’elle était aussi la sœur d’Emma. Je redoutais de la voir, je me demandais ce qu’elle me dirait. Emma lui a peut-être dit ce que j’ai fait, les mensonges que j’ai eu. Je reste impassible physiquement mais à l’intérieur, j’avais mal à cause de la peur.
Si quelqu’un me crache encore dessus, je n’en pouvais plus. Mais… je ne dois pas me hâter dans mon jugement, Victoria n’est pas méchante.
«
Bonsoir, Victoria. Je t’en prie, Entres. »
Je m’écarte un peu pour la laisser entrer. Je me gratte cette barbe de quelques jours en l’observant. Que fait-elle ici ? Elle a sûrement mieux à faire que de parler à un homme comme moi. Vous savez… un salaud. Que Dieu me pardonne pour mes pensées si sombres…
«
Je suis désolé pour la tenue mais j’ai pas le courage… Que me vaut le plaisir de ta visite ? Il est arrivé quelque chose de grave à Emma ? » - et pourquoi pas les autres sœurs ? Peut-être parce que de perdre mon amitié avec sa sœur me faisait du mal.
Comme perdre la sienne m’en ferait. J’ai l’impression de perdre pied. Malgré le réconfort de certaines personnes qui me soutenaient quand même. Je tente de rester droit et d’afficher un air naturel, la tristesse, c’est pour les faibles… ou pas.