I can't breathe but I still fight while I can fight.
Charly & Ren.
J’ai envie de me défouler totalement sur Charly mais je n’ai pas envie de le frapper. Je n’ai pas envie de lui faire du mal physiquement même s’il le mériterait grandement. Je jette tout sur le sol, tout ce qui me passe sous la main et ne me gêne pas pour y poser mes pieds pour les froisser avec plaisir. J’ai envie de lui faire payer tout ce qu’il m’a dit. C’est tellement horrible de me dire ça après tout ce que j’ai fait, après la souffrance que j’ai enduré durant des années.
Chaque jour, se sentir sale et être incapable de se regarder dans le miroir avant d’avoir pris une douche. Parfois ne pas pouvoir s’asseoir ou manger avec ses proches pour cacher la souffrance. Avoir peur de l’amour pour protéger sa famille.
Je regrette encore plus d’avoir des sentiments pour cet enfant de riche, pourri gâté. Pourquoi est-ce ainsi ? Est-il devenu un monstre ? Le garçon de 16 ans qui m’a aimé a vraiment disparu ? Je n’y crois pas. Encore au Coachella, je sentais son attirance, son désir pour moi. Il a été plus que troublé quand mes lèvres et ma langue ont attisés sa peau.
Je ne suis pas le genre de fille qui s’avance sur les sentiments d’un homme, qui y croit trop. Mais Charly… sérieusement ? Notre histoire est bien plus belle et forte que ça, non ?
Plus forte que le garçon qui semble vouloir ne rien comprendre de la fille que je suis. Celle que j’ai toujours été avec lui. Il s’applique à voir une femme différente. Qu’est-ce qu’il cherche à prouver, honnêtement ?
Il me parle, il continue et je ne l’arrête pas. Il me parle d’une fille. Je ne la connais pas et en réalité, je m’en moque d’elle. Puis il me parle d’une cravate, là je dois avouer que je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’il veut avec sa cravate ? Je ne suis pas Christian Grey au féminin.
Je manque de m’étouffer. Un salaire ? Quel salaud. J’ai envie de le frapper. Je l’aime mais j’ai envie de lui rendre sa monstruosité en plein visage. Je ferme les yeux, baisse le visage. Ces mots me font tellement mal. J’ai beau essayé de le cacher, Charly est la personne la plus capable de me faire du mal. Il me demande de partir, j’en ai envie depuis l’instant où je lui ai tout dit. Mais je ne sais pas pourquoi, je n’y arrive pas.
J’ai mal à la poitrine quand je respire. Je rouvre les yeux, déterminée, le fixant sans ciller une seconde face à lui : «
Parce que tu ne te sens pas ridicule ? A jouer les gosses de riches alors que tu ne vis que sur l’argent de ton père ? Tu n’es que le petit toutou de ton père, son jouet qu’il utilise pour des fins purement financière ! Contrairement à moi, il se joue réellement de toi ! T’es juste incapable de mûrir et prendre ton indépendance pour le comprendre ! »
La respiration toujours plus douloureuse et saccadée, je le regarde. Il m’avait dit de m’en aller mais j’ai une dernière chose à faire. Une seule chose. Parce que je suis trop bête. J’agis comme si tous les mots qu’il avait pour moi n’étaient pas pensés. Simplement la réponse face à la vérité si éreintante.
«
Une dernière chose… »
Je n’ai jamais eu beaucoup de forces. Le sport et moi, ça fait deux. Mais j’en trouve assez pour pousser Charly contre cette baie vitrée, plaquant sous l’impulsion mon corps contre le sien. Je ne peux nier que ça me provoque des sensations intenses dans mon corps mais jamais je ne l’avouerais à Charly. Ce que je veux, c’est lui faire payer ses mots. Et cette façon que je trouve de le faire, c’est en l’embrassant.
Mes lèvres s’écrasent sur les lèvres charnues de l’Allemand. Je tiens sa nuque entre mes doigts pour l’obliger à ne pas bouger, à ne pas détourner son visage, de mes lèvres qui le dévorent. Et plus je l’embrasse, plus les sensations crispent mon corps d’un désir inassouvis. Tant d’années loin de lui et je ne compte pas les prochaines maintenant qu’il me renie totalement.
J’aimerais tellement pouvoir intensifier ce baiser, glisser mes mains sur sa peau. Retrouver cette sensation de nos corps nus. Même si je suis surtout plus passionnée que sexuelle, je ne peux nier cette attirance que je ressens au plus profond de moi. Et ce, malgré que ce soit pour l’être qui se conduit le plus abominablement du monde.
Je finis cependant à m’écarter de lui, le regarder toujours aussi franchement : «
Voilà, Monsieur est satisfait ? Je suis bien plus saine que les vraies putes que tu te tapes. Je te rappelle qui fait Médecine ici. » Je lui jette sa cravate au visage. Puis je tourne les talons dans l’espoir de trouver la sortie. Je suis écœurée de la richesse, de l’argent, des mondanités.