Seul le bruit lié à mon agitation vient troubler la quiétude de ce quartier résidentiel de L. A. Je dépose mon sac sur les sièges arrières de ma vieille Ford, presque devenue une voiture de collection pourtant prête à dévorer fièrement des kilomètres de bitume. Un goût pour les américaines pur sang que je tiens de l’influence des hommes de ma famille, pour la majorité, passionnés de grosse mécanique et de moteur rugissant.
Je ferme la portière, met le contact et enveloppe le cuir frais du volant entre mes doigts fins. Mon regard clair se pose sur la route qui s’érige comme une évidence devant moi, mais je ne démarre pas. L’idée, l’angoisse qu’elle puisse avoir changé d’avis s’introduit dans mon esprit.
Parce qu’elle est cette substance instable qu’aucun être humain n’est jamais parvenue à contrôler. Parce qu’elle m’a toujours échappé …
Si elle n’est pas là, si tu n’es pas là, je crois que je ne m’en remettrais pas, je crois que j’en crèverais …
Malmenée entre l’allégresse et l’angoisse, je me décide courageusement, rageusement à rejoindre ce carrefour où je dois là retrouver.
A travers la nuit, je suis les grandes artères, contourne par de petites rues. Je suis un chemin que je connais bien puisqu’elle réside sans le savoir dans le même immeuble que ma meilleure amie, peut-être sans l’avoir jamais croisé …
Le monde est petit … étriqué.
Le clic clac du clignotant résonne avec entêtement dans mon esprit, comme le tempo de mon cœur dans ma poitrine. Mes yeux cherchent, courent sur la rue qui a revêtue son manteau noir. Et une silhouette longiligne, une brindille résistant au vent se tient là.
Les muscles se détendent, le sourire s’étire et le cœur ne cesse de battre la même mesure.
Je m’arrête juste devant elle, me penche pour ouvrir la portière côté passager comme une invitation à monter. « Pose ton sac à l’arrière ». Je m’adresse à elle comme on s’adresse à un ami, à quelqu’un de proche. Je ne veux pas nous piéger dans des politesses qui mettraient de la distance entre nous, une distance que nous n’avons cessé de combattre … Je veux son sourire, sa confiance, son affection. Je ne veux plus du souvenir de ces mois de déchirement.
On repart à zéro.
« Grimpe, je t’emmène loin d’ici ». Je lui souris d’un sourire doux et rassurant, un sourire qui efface les craintes et les doutes. Puis j’attends qu’elle soit correctement installée pour m’engager à nouveau sur la voie.
« On en a pour six heures de route, si tu es fatiguée tu n’as qu’à essayer de dormir un peu ». Je ne veux plus perdre de temps, je veux partir loin, loin d’ici. Loin de tout ce que cette ville représente, enferme, détient.
Je veux partir pour être libre. Pour réécrire l’histoire de Thelma et Louise, les sentiments en plus, l’agitation en moins.
A cinq cent kilomètres au Nord, en suivant la route numéro un, celle qui longe la côté brumeuse entre mer et montagne. Tu verras Lola, c’est sublime, nous sommes sublimes …
Je ferme la portière, met le contact et enveloppe le cuir frais du volant entre mes doigts fins. Mon regard clair se pose sur la route qui s’érige comme une évidence devant moi, mais je ne démarre pas. L’idée, l’angoisse qu’elle puisse avoir changé d’avis s’introduit dans mon esprit.
Parce qu’elle est cette substance instable qu’aucun être humain n’est jamais parvenue à contrôler. Parce qu’elle m’a toujours échappé …
Si elle n’est pas là, si tu n’es pas là, je crois que je ne m’en remettrais pas, je crois que j’en crèverais …
Malmenée entre l’allégresse et l’angoisse, je me décide courageusement, rageusement à rejoindre ce carrefour où je dois là retrouver.
A travers la nuit, je suis les grandes artères, contourne par de petites rues. Je suis un chemin que je connais bien puisqu’elle réside sans le savoir dans le même immeuble que ma meilleure amie, peut-être sans l’avoir jamais croisé …
Le monde est petit … étriqué.
Le clic clac du clignotant résonne avec entêtement dans mon esprit, comme le tempo de mon cœur dans ma poitrine. Mes yeux cherchent, courent sur la rue qui a revêtue son manteau noir. Et une silhouette longiligne, une brindille résistant au vent se tient là.
Les muscles se détendent, le sourire s’étire et le cœur ne cesse de battre la même mesure.
Je m’arrête juste devant elle, me penche pour ouvrir la portière côté passager comme une invitation à monter. « Pose ton sac à l’arrière ». Je m’adresse à elle comme on s’adresse à un ami, à quelqu’un de proche. Je ne veux pas nous piéger dans des politesses qui mettraient de la distance entre nous, une distance que nous n’avons cessé de combattre … Je veux son sourire, sa confiance, son affection. Je ne veux plus du souvenir de ces mois de déchirement.
On repart à zéro.
« Grimpe, je t’emmène loin d’ici ». Je lui souris d’un sourire doux et rassurant, un sourire qui efface les craintes et les doutes. Puis j’attends qu’elle soit correctement installée pour m’engager à nouveau sur la voie.
« On en a pour six heures de route, si tu es fatiguée tu n’as qu’à essayer de dormir un peu ». Je ne veux plus perdre de temps, je veux partir loin, loin d’ici. Loin de tout ce que cette ville représente, enferme, détient.
Je veux partir pour être libre. Pour réécrire l’histoire de Thelma et Louise, les sentiments en plus, l’agitation en moins.
A cinq cent kilomètres au Nord, en suivant la route numéro un, celle qui longe la côté brumeuse entre mer et montagne. Tu verras Lola, c’est sublime, nous sommes sublimes …