Together, we can. - Jersey & Ezechiel

Together, we can.

Jersey & Ezechiel.

fiche par ©century sex  

Les choses se sont passées si vite. En réalité, je ne m’attendais pas à ce que ça arrive. Au fond, je me sens à la fois délivré par mon secret mais aussi, anéantis par la solitude. Aïssa est partie loin de moi, elle m’a quitté. Elle laisse dans mon cœur un gouffre immense, douloureux. Quand je pense à elle, ma poitrine me fait mal et c’est presque des larmes qui essaient de couler sur mon visage. Si seulement, je devais me battre pour elle, je pense que j’arriverais à m’en remettre mais Magdalene a su, je ne sais comment, elle m’a découvert, elle a découvert ce secret que je traine depuis deux ans, sans parler de ses six années où j’ai compris que mes sentiments n’étaient pas aussi forts que je le pensais pour elle. Elle a parlé de divorce, que notre fils vivrait avec elle et bien des choses. Et malheureusement pour moi, elle refusait tout mon argent. Parce que je veux qu’elle s’en sorte malgré qu’elle ne veuille plus vivre avec moi. Je veux qu’elle assure la vie de notre fils mais elle ne veut pas. Elle voit avec notre avocat pour les papiers du divorce, elle voit avec lui pour ne plus rien avoir en commun avec moi hormis la génétique de notre enfant. J’ai confessé mon désespoir à un de mes confrères, parce que ça fait toujours du bien de pouvoir parler à quelqu’un, comme l’on fait à un psychologue. Nous étions sur un entretien purement amical, il m’a dit, il m’a conseillé, le divorce, c’est le mieux pour moi et ma femme. Mais c’est aussi un échec en tant que Révérend. Parce que je n’ai pas été honnête envers mon engagement envers Dieu. Partir… Quitter les ordres était une demande faite par mon supérieur face à cette annonce. Je n’étais pas un exemple mais un homme faible. Il fallait que je paie. Un départ que j’annonçais au lendemain de la fête du Nouvel an. Au premier Janvier, je serais succédé par un autre révérend. Je n’annonce pas les raisons de mon départ, simplement des raisons importantes et personnelles qui font que je dois partir. Un discours particulièrement difficile à écrire. J’en étais à ma dernière phrase quand on frappa à ma porte. « Entrez… » criais-je pour lui demander de le faire alors que je refermais le dossier. Je lève les yeux pour voir Jersey. Je lui souris avec tendresse. Ça me fait plaisir de la voir. « Bonjour, Jersey. Ça me fait très plaisir de te voir. » Je me lève et la rejoins pour la serrer dans mes bras afin de la saluer. Je m’écarte légèrement. « Tu es en beauté. Que me vaux le plaisir de ta visite ? »

JERSEY ∞ EZECHIEL

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Je me pointe à l’improviste, comme souvent ces derniers temps. Ce n’est pas faute d’avoir envie de prévoir à l’avance ce genre de visites mais mon agenda est déjà tellement rempli qu’il me parait impossible de m’ajouter des obligations supplémentaires. J’opte donc pour des moments choisis au hasard, lorsque le temps me parait suffisamment présent pour que je puisse m’investir à fond dans ce que je vais prévoir sur le court terme. Il est hors de question que je commence à me disperser, à m’investir à moitié car je ne serais plus du tout la même dans ce cas. Lorsque je commence quelque chose je ne m’arrête que lorsque tout est achevé avec succès, je me donne à cent pourcent et c’est bien pour cela que j’ai remis à plus tard jusqu’à maintenant mes actions pour mon association. Il est loin le temps où nous étions deux à nous occuper de cette association qui a déjà permis de soulever suffisamment de fonds pour moderniser un hôpital en Afrique dans un petit village, le taux de mortalité a chuté de quarante pourcent suite à cela et j’en suis très fière. C’est d’ailleurs pour une nouvelle collecte de fonds que je me rends à l’Église aujourd’hui, ce n’est pas un endroit que j’apprécie plus que cela, je suis athée depuis que j’ai eu l’âge suffisant pour comprendre ce qui m’entourait. Pourtant je dois admettre que l’aide des paroissiens est très utile, ils sont investis, généreux et se lancent dans des luttes sans rien espérer en retour, ce sont des actions comme celles-ci qui font chaud au cœur et qui permettent des évolutions salutaires. Je n’ai pas à attendre très longuement à l’entrée du bureau d’Ezéchiel, le révérend de cette église, il me somme d’entrer et je m’exécute immédiatement. « Bonjour, Jersey. Ça me fait très plaisir de te voir. » J’entre et referme la porte derrière moi, un sourire naissant très naturellement. « Bonjour révérend, je suis désolée, je viens à l’improviste ! » Je le salue d’une brève accolade très classique et lui fait à nouveau face. « Tu es en beauté. Que me vaux le plaisir de ta visite ? » J’ai beaucoup à dire mais je ne sais paradoxalement pas par où commencer. « Je viens pour l’association, je désirais savoir si tu étais partant pour me donner un coup de main, j’aimerais organiser un événement pour récolter des fonds supplémentaires ! »

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Dans ma tête, je me demandais si je n’avais pas oublié ci ou ça dans mon discours. Je me serais bien vu citer quelques extraits d’évangiles mais aux vues de ma situation, je n’ai pas osé le faire. Mes supérieurs savent parfaitement la situation, je ne suis pas un ange. Je ne le suis plus depuis un moment et je serais une honte. Cependant, je devrais y réfléchir un peu plus tard car une personne désirait me voir. Un sourire s’étirait sur ma bouche, avec ce que je vis, ça me faisait du bien de voir quelqu’un et apparemment, ce n’était pas pour se confesser. Ce n’est pas l’endroit pour ça…

« Bonjour révérend, je suis désolée, je viens à l’improviste ! »

Je souris, une fois en face de la demoiselle, je ne peux m’empêcher :

« Et c’est même un plaisir. » sans parler du fait que je la complimentais sur sa beauté.

Après tout, c’est prévenant de montrer à une femme que l’on voit qu’elle est radieuse aujourd’hui ? Chose que je bénissais aux vues de ce qu’elle a pu vivre ces derniers mois. Une main dans le haut de son dos, je l’accompagnais au niveau du petit salon en coin pour qu’on puisse discuter tout en l’interrogeant sur la raison de sa venue.

« Je viens pour l’association, je désirais savoir si tu étais partant pour me donner un coup de main, j’aimerais organiser un événement pour récolter des fonds supplémentaires ! » Ah oui !

Je me souviens de son association, elle m’en avait parlé et j’étais même impressionné de voir tout ce qu’elle a pu faire. Je dois avouer que ça fait plaisir de voir des résultats pour une association et même honorifique. Je me sens en confiance de l’aider.

« Bien sûr, je pourrais en parler durant le sermon de tout à l’heure. Histoire de l’introduire, il faudrait qu’on voit tous les deux ce que tu comptes organiser. »

Au passage, je prenais un livre, une feuille et un crayon pour pouvoir prendre des notes alors que nous allions nous asseoir. Je posais ma cheville sur mon autre genou pour pouvoir poser le livre fin sur ma cuisse afin de prendre des notes. Je pourrais aller sur le bureau mais… ce n’est pas pareil. Trop formel.

« ça ne te dérange pas si je prends des notes ? Je ne serais plus le Révérend de la paroisse d’ici la fin de l’année. Pour des raisons assez personnelles, je dois quitter les ordres et donc… quitter mon poste au sein de la communauté et je tiens à ce que mon successeur puisse continuer avec toi. Mais ça ne m’empêche pas d’être présent pour toi si tu as besoin de me parler. » expliquais-je calmement.

Je n’attends pas de la compassion de sa part, je refuserais qu’elle se montre ainsi, je ne mériterais pas cela. Je regrette aussi de ne pas pouvoir rester longtemps sur ce projet mais c’est ma punition d’avoir été aussi malhonnête et je suis bien obligé de payer cela. Je commence à écrire quelques notes pour présenter la jeune femme, l’association mais aussi ce qu’ils y font.

« Alors… dis-moi, tu avais des idées pour récolter des fonds ou pas ? » demandais-je en levant mes yeux bleutés vers elle.

Au cas où, je pense avoir quelques idées mais c’est elle l’initiatrice de ce projet alors je préférais lui laisser les rennes dans la discussion.

JERSEY ∞ EZECHIEL

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Je ne suis pas très croyante, les églises j’ai pris l’habitude de m’en tenir le plus éloignée possible. Je n’ai jamais compris, et je ne comprendrais probablement jamais, comment on peut remettre sa vie entre les mains d’une entité dont on ignore tout, ne serait-ce que l’existence. Quand on vit que la population n’a pas confiance en la médecine, comment peuvent-ils se tourner vers quelque chose d’aussi peu concret ? Non, je me trouve face à une question qui me dépasse et je n’ai jamais non plus cherché de réponses. A vrai dire je m’en fiche, je n’ai jamais eu besoin d’un quelconque « Dieu » pour justifier mes actes, j’assume tout ce que je fais et je ne mets pas la faute sur quelqu’un d’autre, personne ne guide mes actes, je prends mes décisions toute seule, comme une grande. Je dois néanmoins reconnaitre que l’aide de croyants est parfois vraiment utile pour se battre contre la précarité et les problèmes qui frappent l’Afrique. Aimez-vous les uns les autres n’est-ce pas ! Hypocrite de profiter de leur bonté ? Non puisque je le fais pour venir en aide à des personnes dont la détresse est réelle. Le révérend m’accueille et je lui souris bien volontiers. « Et c’est même un plaisir. » Je le remercie d’un sourire sincère, je lui demanderais bien de ses nouvelles mais ce n’est pas le sujet de ma venue, pas pour le moment en tout cas. Mon projet, voilà pourquoi j’ai fait le déplacement, il est important d’en parler et de voir ce qui faisable ou non. « Bien sûr, je pourrais en parler durant le sermon de tout à l’heure. Histoire de l’introduire, il faudrait qu’on voit tous les deux ce que tu comptes organiser. » Il attrape une feuille, un livre et un crayon, s’assied, prêt à prendre des notes. « Je ne sais pas vraiment ce que l’on pourrait faire, peut-être un grand vide-grenier ? Une vente de gâteaux ? Un bal ? » Je propose du tac au tac, en plein brainstorming. « ça ne te dérange pas si je prends des notes ? Je ne serais plus le Révérend de la paroisse d’ici la fin de l’année. Pour des raisons assez personnelles, je dois quitter les ordres et donc… quitter mon poste au sein de la communauté et je tiens à ce que mon successeur puisse continuer avec toi. Mais ça ne m’empêche pas d’être présent pour toi si tu as besoin de me parler. » Je relève un sourcil, surprise par cette nouvelle. Pas que je sois attristée par sa situation, ne le suivant pas vraiment dans son travail, mais plutôt étonnée, il m’avait l’air d’être bon… Aussi bon qu’un religieux puisse l’être ? « Je t’en prie, prends note. » Je commente, amusée. « Tu quittes ta place volontairement ? » Je le questionne, pas gênée à l’idée d’être indiscrète.

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C’était une bonne idée mais à voir comment elle voulait organiser cela. A vrai dire, si elle voulait surtout avoir le plus de sous pour son œuvre, il va falloir faire plus qu’une vente de gâteaux comme elle le proposait mais c’est vrai que c’est bien plus simple que d’organiser une kermesse, par exemple. Et puis, le Bal risque d’être surfait avec celui de Noël, impossible de concurrencer ce genre d’évènement. A vrai dire, je suis en pleine réflexion moi aussi pour lui apporter des idées même si mon esprit n’est pas trop là, préoccupé par ma vie personnelle qui m’en impose trop. Je me rends compte que je devrais lui expliquer les notes. Après tout, je pourrais bien me rappeler de tout mais ce n’est pas pour moi. Fort heureusement, je sens qu’elle est compréhensive. Je continue d’écrire quelques notes pour ne pas oublier toutes les idées que l’on a pu avoir. Je lève la tête quand elle continue et me pose cette fameuse question. Elle ne semble pas se sentir trop curieuse, elle a envie de savoir. Je mets du temps à réfléchir pour une réponse correcte. Les raisons sans trop en dire, je crois… J’espère qu’elle ne cherchera pas à savoir plus que ça. « Je suis en… pleine procédure de divorce, avec ma femme. Même si c’est triste de ne pas être un exemple, on m’a demandé de faire ma démission car les raisons ne sont pas en accord avec la religion. C’est tout ce que je peux te dire, Jersey, c’est assez délicat, personnel… et douloureux. » J’inspire avec difficulté, je repense à tout ce qui me tombe sur la tête à cause de mon erreur : le divorce, la perte de mon poste au sein de l’église, mon fils qui me déteste encore plus, ma femme dont l’estime ne remontera sûrement jamais, ma famille qui m’en veut d’avoir gâcher l’union de nos deux riches familles, bref… tellement de choses que je regrette parce que j’ai été trop… j’ai été égoïste tout simplement. Je lève les yeux vers Jersey pour la regarder et malgré ma tristesse, je lui souris : « ça va aller, ce sont des choses qui arrivent. Ce n’est pas comme si je finissais à la rue. » Juste dans un appartement de Westwood grâce à l’argent de mes actions dans la société familiale. Je tousse avant de chercher à concentrer la discussion sur l’œuvre de charité plutôt que moi. Je préfère être celui qui écoute que celui qu’on écoute. J’ai peur que les avis puissent changer à mon égard : « Pourquoi pas un marathon ? Il y aurait une buvette à la fin avec des ventes de panier repas. Ça peut être sympa, non ? »

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Nous cherchons ensemble un moyen de récolter efficacement des fonds pour mon association. En temps normal j’aurais organisé une soirée mondaine avec quelques œuvres d’arts achetées à prix fort et une vente aux enchères de ces derniers… N’est-ce pas ainsi que procèdent la plupart des responsables des associations caritatives ? Je n’ai jamais été très friande de ce genre d’événements, j’ai donc envie de me tourner vers une plus large partie de la population, pas uniquement des riches qui n’ont que faire de dépenser une centaine de milliers de dollars. Les dons risquent d’être moins importants mais paradoxalement plus nombreux. Je tâcherais de contacter mes relations plus aisées pour faire augmenter le montant du chèque que je pourrais placer sur le compte de l’association pour agir au plus vite. Pour l’heure, je dois réellement mettre la main sur un concept, quelque chose d’original pour faire déplacer les foules. Je pense à haute voix, énumère les idées qui me viennent en tête tandis qu’il prend des notes. Attendez, quoi, ce n’est plus lui qui sera en possession de ce poste bientôt ? Mais pourquoi ? « Je suis en… pleine procédure de divorce, avec ma femme. Même si c’est triste de ne pas être un exemple, on m’a demandé de faire ma démission car les raisons ne sont pas en accord avec la religion. C’est tout ce que je peux te dire, Jersey, c’est assez délicat, personnel… et douloureux. » J’acquiesce, déglutis, gênée. « Toutes mes excuses, je ne pensais pas que c’était si… Personnel, je ne voulais pas être indiscrète. » Oh que non, bon, je pensais que les prêtres, révérends et autres curés célibataires. Il est vrai cela dit que certains peuvent se marier, avoir des enfants, heureusement pour eux. « Malheureusement la religion évolue de moins en moins avec son temps. » Je ne peux m’empêcher de faire remarquer, avec ma franchise habituelle. Je ne crois en rien, je me considère comme athée alors la religion en temps normal, très peu pour moi, mais face à de telles situations je suis encore moins attirée par la pratique. « ça va aller, ce sont des choses qui arrivent. Ce n’est pas comme si je finissais à la rue. » Ma main glisse contre la sienne, je le regarde, l’air désolé. « Tu as déjà des plans pour la suite ? Si tu as besoin, n’hésite pas à me le faire savoir, je pourrais t’aider, notamment par le biais de l’association à avoir un peu de travail supplémentaire. » On ne sait jamais, je pourrais utiliser un ou deux représentants supplémentaires pour s’investir à mes côtés. « Pourquoi pas un marathon ? Il y aurait une buvette à la fin avec des ventes de panier repas. Ça peut être sympa, non ? » En voilà une idée. « Un marathon avec un repas le soir et un petit bal à la fin ? »

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