we all live in a yellow submarine
Jules & Aurore
Music is a higher revelation than all wisdom and philosphy. Music is the electrical soil in which the spirit lives, thinks and invents. ▬ BEETHOVEN
Avec le temps, certains jours avaient fini par gagner l'estime d'Aurore. Comme celui-ci. En soit, il n'avait rien de particulier. Ce n'était ni le week-end, ni les vacances, ni la Fête Nationale, ni Thanksgiving, ni rien. Rien de particulier. Seulement, c'était le jour où Aurore devait retrouver Jules au magasin de musique où celle-ci travaillait, et ça, c'était un rendez-vous qu'elle n'aurait manqué pour rien au monde.
Elle adorait la musique. Et elle adorait plus encore le Jody's Music Store. Il avait quelque chose qui lui plaisait. Peut-être l'apparence un peu vintage et britannique, ou l'atmosphère chaleureuse qui régnait dans le magasin. S'y aventurer donnait toujours à Aurore le sentiment d'être de retour chez elle, et de s'être enveloppée dans une épaisse couverture, avec un chocolat chaud et un bon CD. Un truc du genre. Au tout début, elle s'était littéralement interdit d'y aller, estimant qu'il valait mieux jeter Isabel et tout ce qu'elle aimait à la poubelle, que ce serait plus facile. Avec le temps, elle avait fini par comprendre que ce n'était pas le cas. Mais elle avait craqué et était entrée dans ce temple dédié à la musique. Avant d'y passer des heures. Ahem.
Désormais, elle retrouvait Jules toutes les semaines. La plupart du temps au Jody's. Parfois ailleurs. Et ce jour-là était celui de leur rendez-vous hebdomadaire, et Aurore était en retard. Et elle détestait être en retard. Elle aurait pu prendre sa voiture, sauf qu'elle était en révision, et la jeune femme avait dû se résoudre à faire le trajet en métro. Pas que ça la dérange en soi. Elle adorait prendre le métro et voir toutes les strates sociales se mélanger dans un même monstre d'acier, mais, depuis qu'elle était à Los Angeles, ce n'était plus pareil. Elle n'arrivait toujours pas à se sentir intégrée à la vie Californienne. Même si elle supposait que ça finirait bien par venir.
Même si, ce jour-là, ce n'était pas sa préoccupation. Elle traversa presque la station terminus en courant, remonta à l'air libre, et cligna des yeux, éblouie par le soleil - parce que même en plein hiver, le temps pouvait être magnifique, à LA - et suivit aisément une succession de rues d'un pas rapide, avant de s'arrêter devant la devanture colorée qu'elle aimait tant. D'en pousser la porte. Et d'entrer dans le magasin. Elle laissa ses yeux s'adapter à l'obscurité relative, et chercha Jules du regard.
Puis, sans se presser, elle laissa ses pieds la guider dans les rayonnages, appréciant l'odeur du papier des partitions et l'éclat particulier des cuivres. Le rêve.
Elle adorait la musique. Et elle adorait plus encore le Jody's Music Store. Il avait quelque chose qui lui plaisait. Peut-être l'apparence un peu vintage et britannique, ou l'atmosphère chaleureuse qui régnait dans le magasin. S'y aventurer donnait toujours à Aurore le sentiment d'être de retour chez elle, et de s'être enveloppée dans une épaisse couverture, avec un chocolat chaud et un bon CD. Un truc du genre. Au tout début, elle s'était littéralement interdit d'y aller, estimant qu'il valait mieux jeter Isabel et tout ce qu'elle aimait à la poubelle, que ce serait plus facile. Avec le temps, elle avait fini par comprendre que ce n'était pas le cas. Mais elle avait craqué et était entrée dans ce temple dédié à la musique. Avant d'y passer des heures. Ahem.
Désormais, elle retrouvait Jules toutes les semaines. La plupart du temps au Jody's. Parfois ailleurs. Et ce jour-là était celui de leur rendez-vous hebdomadaire, et Aurore était en retard. Et elle détestait être en retard. Elle aurait pu prendre sa voiture, sauf qu'elle était en révision, et la jeune femme avait dû se résoudre à faire le trajet en métro. Pas que ça la dérange en soi. Elle adorait prendre le métro et voir toutes les strates sociales se mélanger dans un même monstre d'acier, mais, depuis qu'elle était à Los Angeles, ce n'était plus pareil. Elle n'arrivait toujours pas à se sentir intégrée à la vie Californienne. Même si elle supposait que ça finirait bien par venir.
Même si, ce jour-là, ce n'était pas sa préoccupation. Elle traversa presque la station terminus en courant, remonta à l'air libre, et cligna des yeux, éblouie par le soleil - parce que même en plein hiver, le temps pouvait être magnifique, à LA - et suivit aisément une succession de rues d'un pas rapide, avant de s'arrêter devant la devanture colorée qu'elle aimait tant. D'en pousser la porte. Et d'entrer dans le magasin. Elle laissa ses yeux s'adapter à l'obscurité relative, et chercha Jules du regard.
Jules? Tu es là?
Puis, sans se presser, elle laissa ses pieds la guider dans les rayonnages, appréciant l'odeur du papier des partitions et l'éclat particulier des cuivres. Le rêve.
© Gasmask