—Billy & Zoé—You're my checkmate
J’observe ma femme qui s’acharne après un de ses tableaux. Si elle continue à lui donner des coups de pinceaux aussi violents, elle va finir par déchirer la toile. J’arrive vers elle et lui retire des mains, mais la gifle qu’elle m’envoie me colle sur place tant je ne m’y attendais pas. Je la fixe alors avec des yeux ronds de surprise et pimentés d’une pointe de colère. Elle a les larmes aux yeux et je n’y comprends rien. « Qu’est-ce qu’il te prend… » « Tu es un enfoiré ! » Je hausse un sourcil à sa remarque avant de poser le pinceau et de remarquer dans la vitre que la gifle a laissé des traces de peinture sur ma peau. « Tu me trompes avec cette pétasse ! » Mon cœur manque un battement et je la regarde incrédule. Comment pourrait-elle savoir et même… Le traiter de pétasse ? « De quoi tu parles ? » Elle s’éloigne et jette une de ses toiles plus loin avant de me regarder. « Cette Zoé !! Pourquoi il faut que j’apprenne par une amie qu’une rumeur dit que tu vas l’accompagner à une première ??? HEIN ! » Je ferme mes yeux, elle doit croire que c’est de la culpabilité, mais en vrai, c’est un soulagement. « Il n’y a rien entre elle et moi. On est devenus très amis à cause du boulot, c’est tout. » Je crois mes bras dans un air pseudo-consterné. Il ne faut pas qu’elle remarque la première faille. « Elle vient à peine de me demander de l’accompagner à la soirée et j’ai dit que j’irai avec plaisir pour être son cavalier, rien de plus. » Je lui montre alors la bague à mon annulaire. « Elle ne me quittera pas une seule fois, je te promets, les gens verront bien que nous sommes juste amis. » Je viens l’enlacer pour calmer sa colère. C’est là que je me rends compte que je suis un excellent menteur et par conséquent, un bon manipulateur. Je m’en veux de lui faire ça.
Après un câlin d’amoureux un peu rapide, je prends une douche et me prépare pour sortir rejoindre Zoé. Dire qu’en plus, on doit se voir pour shopinguer et trouver les tenues de la soirée. Grumpf, il fallait vraiment que ça arrive maintenant. Je sens que ma femme n’est pas rassurée et je la comprends parfaitement. Si seulement c’était LUI que je pouvais voir à la place. Il me manque terriblement en ce moment. Je secoue ma tête, referme ma chemise blanche, enfile ma ceinture sur mon jean noir avant de retirer ma chemise pour passer un t-shirt noir et une veste/gilet effet cuir. Chic sans trop l’être, c’est ce qu’il faut je crois. Un dernier baiser à ma moitié et je pars avec du retard pour rejoindre la belle blonde dans une des boutiques de luxe de 5th Avenue. « Pardon pour le retard. » Je l’embrasse sur le front avant de lui sourire doucement. « Ma douce… femme avait des choses à me dire… » Autant ne pas l’impliquer dans cette querelle de couple. « Alors, on doit se faire beau comment ? »