talya + it's too cold for you here and now so let me hold you

Talya & Riley
it's too cold for you here so let me hold you

« La chambre de Mademoiselle Adams s’il vous plaît ». Mes forces, mon énergie me quitte chaque seconde qui passe un peu plus. J’arrive encore à articuler quelques mots mais je ne rêve que d’une chose, m’effondrer. Alors lorsque le garçon de l’accueil un peu surpris par ma présence à cette heure tardive de la nuit pour rejoindre la chambre d’une femme m’indique la direction, je me dirige lentement vers l’ascenseur sans même demander mon reste. Les portes se ferment sur une sonnerie stridente et je laisse mon dos glisser contre la paroi. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, je ne sais pas comment Talya m’accueillera mais c’est la seule vers qui je peux me tourner, la seule vers qui je veux aller ce soir, paradoxalement. Parce qu’un fossé de huit années nous sépare, mais qu’elle semble être la seule personne à ne pas me juger … Moi celle qui a plaqué l’homme parfait pour des aventures sans lendemain, celle qui a fait du mal à la star montante de L.A. Peu importe qui en parle, j’ai toujours le mauvais rôle, personne ne me comprends et personne ne cherche réellement à le faire. Je n’ai plus qu’à assumer mon nouveau statut, ma nouvelle réputation, ma nouvelle popularité … Mes pas s’étouffent sur le tapis en velours de l’allée. J’avance, lentement. Scrutant les numéros à gauche et à droite du couloir jusqu’à ce que je trouve celui que je cherche. J’hésite encore, le temps de quelque seconde et je toque tout en murmurant : « Talya ? C’est Riley … ». Il est tard, je ne veux pas la surprendre dans son sommeil et je ne veux pas non plus réveiller tous les autres occupants curieux de l’hôtel. La brune se trouverait peut-être dans une position délicate si tout le monde apprenait qu’elle recevait de la visite féminine à une heure pareille de la nuit. Je ne voulais surtout pas l’embarrasser. Mes doigts fins glissèrent sur le tissu de mon débardeur que je tirais un peu vers le bas histoire de le remettre en place. Mais ce n’était certainement pas la chose la plus importante à faire pour paraître correcte. Une bonne touche de maquillage pour effacer la fatigue, la lassitude et la tristesse aurait été de mise …

Talya & Riley
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Mes paupières sont lourdes, mon corps endolori. Cette journée fut rude. Il n'a pas fait très beau. On se rapproche petit à petit de l'automne et de la fin du festival, cela se sent. Je sens mes forces m'abandonner peu à peu et je perds peu à peu conscience au fond de mon lit. Il pleut. j'entends les gouttes d'eau frapper contre les fenêtres de ma chambre d'hôtel telles de millions de cliquetis. Je suis fatiguée. Je me laisse bercer par la bruine. Mes yeux se ferment. Il est l'heure pour moi de me reposer... Un bruit me tire de mon sommeil. Au beau milieu de la nuit. J'ai beau me dire que c'est sans doute mon imagination, je suis éveillée. J'ai dormi un peu. Peut-être que c'était quelqu'un qui tapait à ma porte? Mais à une heure pareille? Je n'avais personne en tête qui prendrait l'idée de venir me voir sous une pluie diluvienne, dans la nuit noire, à cette heure-ci. Je ferme les yeux. J'ai du rêver. Ca toque. C'est à ma porte. Tant pis. Quelle idée d'ennuyer les gens comme ça à de telles heures nocturnes? « Talya ? C’est Riley … ». Mes yeux s'ouvrent sous la surprise. Riley? Riley comme dans Riley Clarke? Malgré la fatigue et ma puissante envie de rester dans les bras de Morphée, la présence de la sublime blonde devant ma porte m'interpelle. Je commence à avoir peur. Pourquoi venait-elle me voir, moi? Je croyais que sa meilleure amie était au festival? Et son copain Joshua? L'idée me prit qu'elle pouvait avoir un problème, aller mal, et mon sommeil se meure. Moi et ma nuisette en satin nous extirpons de mon lit avec dureté. Je titube un peu en descendant de mon couchage et bute dans un meuble, laissant échapper un léger juron d'entre mes lèvres. Je me faufile jusqu'à la porte d'entrée dans le noir complet, ne rencontrant par chance pas d'autres coins de meubles dans mes orteils. Je défais les deux loquets de la porte, après avoir sacrément galéré pour les trouver dans le noir et j'entrouvre la porte. La lumière du couloir de l'hôtel m'aveugle brièvement, ma main cache mes yeux pour leur éviter la torture. Je frotte mes yeux, et lentement je parviens à les ouvrir. Elle est bien là. « Qu'est-ce que tu fais là, Riley? » Oui, enfin, surtout chez moi. Il ne me semblait pas lui avoir dit où j'avais élu domicile. Et surtout je ne voyais vraiment pas ce que je pouvais lui apporter, encore moins à cette heure présentement. Son doux visage, que je connaissais si souriant avait bien triste mine. Elle était cernée, un peu trempée, blanche comme un linge et ses yeux rougis. J'ai ressenti un vigoureux pincement au coeur.. Ca n'allait pas. Ca n'allait pas du tout. Je l'ai fixée bêtement, et ma mine s'est déconfite d'elle même en imaginant Riley souffrir. « Qu'est ce qui... s'est passé?... » c'était délicat. Je barrais l'entrée de ma porte en posant ma main contre l'encadrement de la porte, décidée à ce que la langue de la demoiselle se délie. Je lui ait offert mon regard le plus compatissant, tout en sachant que ça ne suffirait pas à la consoler... Mais qu'est ce qu'il y a Riley?...

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I’VE LOVED AND I’VE LOST

Talya & Riley
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Les secondes qui s’écoulent derrière cette porte, au beau milieu de ce couloir désert et silencieux me paraissent être des heures. Talya n’ouvrira pas la porte et pourquoi le ferait-elle après tout ? Nous ne sommes pas particulièrement proches, nous n’avons presque rien vécus ensemble. Si ce n’est cette soirée huit longues années en arrière, perdue dans notre adolescence … Je me sens idiote, prête à rebrousser chemin, résignée, quand un juron m’interpelle et que la porte s’entrouvre sur une silhouette encore dissimulée par l’obscurité. « Je … ». Sa question est si directe qu’elle me laisse sans voix. Autant que cette petite nuisette de satin que je distingue à la faible lueur des lumières jaunâtres de l’hôtel qui ne laisse aucune imagination sur les lignes affolantes de ses courbes. Je respire. Pour me donner du courage, pour me donner la force d’avouer mes faiblesses mais les mots ne sortent pas. Mes lèvres entrouvertes ne laissent aucun son s’échapper des mes poumons malgré moi. Malgré mes efforts. Alors j’abandonne la bataille, je déclare forfait. « Je suis stupide, je n’aurais pas du venir te réveiller si tard pour des bêtises … ». Ma faible voix s’étrangle et je me mords la lèvre pour ne pas fléchir devant la brune. « Désolée … Je vais y’aller … ». Un pas en arrière, puis deux. Je me dirige de nouveau vers l’ascenseur me sentant plus stupide que je ne me suis jamais sentie. Et pourtant, à chaque pas que je fais, j’espère que sa voix me rappellera, que sa main me retiendra. S’il te plait Talya. Même si je ne sais pas le dire. Même si je ne sais pas l’exprimer … J’ai besoin de toi. Juste pour ce soir, juste pour faire passer cet incendie dans mon coeur et dans mon âme.

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Elle ne dit mot. Ses lèvres s'écartent, un filet d'air y passe mais aucun mot. Je l'observe pour l'inciter à me fournir une réponse, mais cette réponse n'arrive pas. Mes yeux insistent, inquiets. Je ne sais pas ce qu'elle peut bien me vouloir. A vrai dire. Je ne suis pas sa meilleure amie, je ne suis pas sa confidente. Elle a des tonnes de gens mieux placés que moi pour parler. Pourquoi moi? Je suis inquiète. Pour qu'elle en soit à venir me voir elle doit vraiment avoir épuisé toutes ses ressources. Elle se défausse, elle recule, elle disparaît. Mes yeux mettent un certain temps avant de comprendre qu'elle est en train de partir. Je ne suis pas vraiment bien réveillée. Je pourrais la laisser. Je pourrais la voir prendre cet ascenseur et la laisser vivre sa vie. Je pourrais la laisser partir en sachant qu'elle était mal. Oui. Je pourrais. En théorie. En pratique, mon coeur s'était pincé à l'instant même où j'avais vu sa mine déconfite. J'ai secoué la tête. J'avais du être trop abrupte. Je pince mes lèvres gênée de l'avoir potentiellement blessée et j'effectue quelques foulées pour rattraper l'avance qu'elle avait prit, afin de revenir à sa hauteur en murmurant : « Riley ! Attends moi! » mes doigts enlacent son poignet avec une certaine fermeté pour la stopper dans sa course.. « Riley... », je l'oblige à me faire face. J'ai l'air désolé d'un cocker. Je ne sais pas si elle a envie d'en parler, mais si elle va si mal alors... mes doigts repoussent une de ces mèche humides qui barrent son front derrière son oreille et je tente de lui sourire, même si c'est délicat... elle a besoin de réconfort, pas de compassion. Pas de moi, avec mes yeux tristes. Elle avait besoin de vêtements secs et chauds et d'un bon gros câlin. « Viens là... tu dois être gelée ma belle... » je tend mes bras vers elle, lui laissant le libre choix. Après tout, comme ça elle ferait ce qu'elle veut.

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I’VE LOVED AND I’VE LOST

Talya & Riley
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Mes pas résonnent dans le couloir, mon cœur dans ma poitrine. Je suis sur le point d’imploser, de m’écrouler. Ma peau me brûle, j’ai envie de retrouver la pluie battante, le vent glaçant juste pour éteindre cet incendie dans mon corps tout entier. Et ses pas derrière moi, ses murmures derrière mon dos, ses doigts qui s’accrochent à mon poignet et me retiennent, finalement, je n’aurais peut-être pas besoin de la pluie. Contrainte mais pas forcée, je lui fais face. Mon regard s’ancre dans le sien. Lui lance la dernière occasion de rebrousser chemin, de me laisser. Mais ce n’est pas ce qu’elle fait. Au contraire. Ses doigts viennent s’égarer sur mon visage pour repousser une mèche de cheveux humides, ses lèvres tentent un sourire … chaleureux et enfin ses mots. Mon corps entier semble perdre un poids, le poids de la solitude. Et lorsque ses bras se tendent vers moi, je n’hésite pas une seconde à m’engouffrer dedans. Mon corps se plaque contre le sien, mes bras l’enserrent, la serre fermement contre moi, comme si elle pouvait encore me rejeter … Mon visage se réfugie contre son épaule, dans ses longs cheveux bruns. Oui je suis gelée, je suis trempée. J’en tremble. Mais mes bras ne sont pas prêts à relâcher leur étreinte. Des larmes chaudes s’évadent pour la première fois de mes yeux pour venir se confondre à l’eau de pluie sur mes joues. Quelques minutes, juste quelques minutes de douceur, de répit. Merci Talya. Merci …

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Elle s'engouffre dans mes bras comme le vent frais par une fenêtre en hiver. Mon corps se colle au sien, mes bras la serrent. Elle est trempée, elle va me mouiller aussi, mais je m'en fiche. Rien n'est plus important qu'elle en ce moment précis. Mes doigts caressent son dos, ses cheveux. Ma voix se veut rassurante. « c'est fini Riley... tu n'es plus seule... ». J'entends sa gorge se nouer et cette femme si forte, si indestructible venait d'éclater en morceau contre mon épaule. Elle pleurait... Riley Clarke... pleurait... Mon cœur se serra. J'aimais tant son sourire que de voir son visage ravagé par les larmes me faisait un pincement au cœur. Mais elle ne pouvait pas sourire tout le temps, non, elle ne pouvait pas tout le temps aller bien... Et c'était moi qu'elle avait choisi pour la soutenir en ce creux de vague. Alors je serais là. « Tu te rappelles la dernière fois qu'on s'est vues.. Quand tu m'as tirée hors de la foule au festival? Tu te rappelles? Je t'ai promis quelque chose, je t'ai promis que si je pouvais faire quoi que ce soit pour t'aider je le ferais... j'ai pas menti Riley. Je t'ai promis que je serais toujours là pour toi, que tu en aies besoin ou non. Tu peux compter sur moi d'accord? Tu peux compter sur moi...» mes narines respirent la délicieuse odeur de ses cheveux. Même trempée jusqu'à l'os et brisée, Riley trouvait le moyen d'être magnifique... J'ai desserré légèrement mon étreinte progressivement pour ne pas qu'elle croit que je voulais la lâcher. Mes lèvres s'approchent de son oreille avec douceur. « Princesse.. allez viens tu vas attraper la crève. On va juste dans ma chambre d'accord? .. Allez. » Mes doigts se posent sur son épaule et ma tête se penche vers ma chambre d'hôtel pour lui faire signe de me suivre. « Je vais te passer des vêtements chauds, je dois avoir un ou deux gros pulls.. Tu veux peut-être prendre une douche? Si tu veux ma couette est très chaude, tu pourras te mettre en dessous... » mes yeux l'encouragent. Bon sang... Je ne sais pas qui l'a mise dans cet état, mais je lui en veux...

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Talya & Riley
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Flancher, s’écrouler, relâcher … Des actes que je ne me suis jamais autorisée. Parce que j’ai un nom et une image à conserver et à soigner. Parce que j’ai fauté et qu’on ne peut être à la fois victime et bourreau … Mais ce soir, je ne suis plus rien, je ne suis plus personne. Juste une inconnue qui s’effondre dans les bras d’une autre au beau milieu d’un couloir. Juste une inconnue dans un moment éphémère qui n’aura jamais existé … Doucement, je reprends mon souffle, essaye de calmer ses sanglots qui m’affolent. Mais ce sont ses mots bien trouvés, choisis, qui me permettent de mettre un terme à ses larmes, qui me permettent de voir un sourire apparaître sur mes lèvres alors que j’hoche la tête comme pour confirmer ses dires. Ses bras me relâchent, j’aurais voulu m’y accrocher mais je la laisse se détacher pour m’indiquer le chemin à prendre à présent. Celui de sa chambre. J’hésite, mais finit par faire un pas en avant, puis deux et me retrouve dans la pièce. Immobile, je croise les bras pour me réchauffer, ressentant la fraîcheur de ma peau quand le feu de mon âme commençait à se perdre en ampleur. Avec son autorisation, je décide de me diriger vers la salle de bain. Je ne pense même pas à fermer la porte derrière moi quand j’ôte un à un mes vêtements pour me mettre sous la douche. Le jet est brûlant et j’y reste de longues minutes pour retrouver une température normale. Quand j’arrête l’eau, c’est pour m’enrouler dans l’une des grandes serviettes blanches mise à disposition. Mes longs cheveux blonds et humides collent sur ma peau. Dans cette tenue, je fais quelques pas pour retrouver Talya. « Je veux bien l’un de tes gros pull … ». J’hésite, je me sens un peu honteuse d’abuser de sa gentillesse mais demande quand même accompagné d’un timide sourire. « Talya … ça ne te dérange pas si je reste avec toi ce soir ? ». Mes mains se serrent autour du tissu éponge de ma serviette. Ma demande peut paraître étonnante, on ne s’est pas vu depuis des années et l’on vient à peine de se retrouver. Mais j’ai toujours partagé cette sorte de connexion avec la brunette et je n’ai pas peur de partager une nuit avec elle. Sa présence est presque naturelle.

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Mes yeux la suivent discrètement alors que Riley disparait dans ma salle de bain. Disparait? Pas vraiment. Je remarque qu'elle n'a pas pris soin de fermer la porte derrière elle. Ses vêtements rejoignent un à un le sol. Je regarde au loin, l'air vague. Je me frappe mentalement. Ce n'est vraiment pas le moment de laisser mes yeux trainer sur ses belles courbes. Je détourne les yeux, et j'entends l'eau couler. Je fais quelques pas et ferme silencieusement la porte comme pour me déculpabiliser. Mon esprit rêvasse encore légèrement, repensant à la peau de Riley que j'avais aperçue, puis je passe à autre chose. Je range un peu la chambre, rassemble mes affaires dans un coin,  farfouille dans mon placard pour en extraire quelques gros pulls,  puis je les remets. Comme ça elle ne se sentira pas obligée de choisir ce que je lui ai proposé si ça ne lui plait pas. Je m'assieds au petit bureau disposé dans un coin de l'appartement et j'entreprends de mettre          à profit cette heure avancée de la nuit pour relire mes cours de droit.  Mes yeux lisent les mots, mais ma tête refuse de leur donner un sens. Mon esprit est trop occupé. Occupé à savoir que faire pour Riley, que lui proposer, comment lui venir en aide. Une voix douce certes, mais soudaine dans mon dos me surprend. Je tressaille sans le vouloir. Je n'avais même pas entendu l'eau se couper et son pas léger sur le parquet n'avait pas vraiment éveillé mon ouie. Je me lève et me retourne en un mouvement. « Tiens, prends ce que tu veux... » avec un mince sourire je désigne mon placard du bout de l'index. Je lui ouvre pour qu'elle ne se sente pas en train d'abuser. A l'intérieur, un peu de tout, des pulls, t-shirts, chemises, débardeurs, sous vêtements, jeans, jupes, jogging et une bonne odeur de Soupline mêlée à celle de mon parfum. J'adorais que mes habits sentent bon. Elle semble hésiter puis finalement... « Talya … ça ne te dérange pas si je reste avec toi ce soir ? » ma mâchoire manque de se décrocher. Mes yeux se font ronds comme des billes. Dormir ici? Il y avait la place, hein, c'était pas la question, le lit deux places ferait l'affaire, mais à vrai dire, je n'aurais jamais imaginer Riley Clarke demander une faveur à quelqu'un et encore moins à moi... J'hoche la tête avec un mince sourire, pour corriger un peu ma surprise. « Oui oui !! Evidemment que tu peux Riley.. Je t'ai dit que ma porte serait toujours ouverte, je peux bien faire ça, ne t'en fais pas.. » . Je m'assieds dos au placard, et dos à elle sur le lit pour lui laisser de l'intimité comme si elle en avait quelque chose à faire, elle avait bien plus important que ça à penser mais je ne voulais pas la mettre mal à l'aise, et moi avec en fait.. « Si on m'avait dit un jour que tu dormirais dans le même lit que moi haha, je n'y aurais pas cru... »  

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Talya & Riley
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Parce que je lui demande, Talya abandonne rapidement les livres disposés sur son bureau qu’elle avait eu le courage d’étudier à cette heure tardive de la nuit et me désigne un placard qu’elle finit par ouvrir elle-même. Une petite attention qui me met à l’aise, qui me fait déculpabiliser un peu sur ma présence ici en pleine nuit et sur les demandes que je ne cesse de lui faire depuis ... Sans y prêter vraiment attention j’attrape un pull puis un sous-vêtement tout en formulant ma dernière requête. Celle qui consiste à passer ma nuit ici, avec elle, dans cette chambre d’hôtel. Et à en croire son visage confus, elle ne s’attendait pas à une demande de la sorte. Je me mords la lèvre mais ne démords pas. Je sais que j’abuse Talya, je sais que je ne devrais pas, qu’on se connaît à peine mais j’ai besoin de ça … D’une inconnue, juste pour une fois. Mon regard insiste, même devant son hésitation et sa surprise. Et lorsqu’elle accepte, c’est un nouveau poids qui disparaît de mes épaules. Elle se retourne pour me montrer son dos et je glisse les vêtements sur et sous ma serviette que je délaisse finalement étendue sur une chaise. Son regard ne me dérange pas, à vrai dire, je n’y prête même pas attention, je suis bien trop épuisée, bien trop fatiguée … Et la douceur du coton sur ma peau, l’odeur de soupline qui chatouille mes narines, il n’y a qu’à ça que je veux penser. Je souris d’un petit bonheur retrouvé et vient me glisser sous les draps quand elle prononce sa dernière remarque. « Tu n’aurais pas cru à quoi ? ». Mes sourcils s’arquent sur mon front quand je m’allonge de tous mon long entre ses draps blancs. « Qu’on puisse se retrouver dans le même lit ? ». Mon regard s’arrête sur ce dos qui me cache encore son visage. « Ou que je m’intéresse un tant soit peu à toi ? ». Un regard qui se trouble sur ces derniers mots. Je n’ai jamais eu l’impression d’être insaisissable même si je n’ai cessé d’en véhiculer l’idée. Et le drame dans cette histoire réside dans le fait que ça marche, peut-être trop bien, si bien qu’elles refusent de m’approcher, d’imaginer m’atteindre quand je ne rêve que de ça. Etre touchée et atteinte, être découverte et apprivoisée …

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J'entends les frottements du tissu contre sa peau. L'idée seule de me retourner et de risquer d'apercevoir plus de peau qu'a l'accoutumée me mettait dans tous mes états. C'est pourquoi, par précaution, j'ai attendu de sentir sa présence dans mes draps avant de daigner recroiser son regard. Je perçois sa démarche féline dans mon dos et lorsqu'enfin ses lèvres me répondent, je m'autorise à échanger un regard. Lentement, mes yeux viennent se poser sur cette beauté froide, digne d'un tableau. Ses yeux pourtant d'un bleu glacial, me paraissent de braise. Est-ce que je suis en train de rêver? Oui, je me fais des idées, n'empêche qu'il y a encore quelques instants, elle me suppliait presque de rester ici. Ses phrases comportaient toujours minimum 4 sens. Et à vrai dire, je commençais un peu à être perdue... Mon regard la détaille. Que dois-je répondre? Mon regard l'interroge à présent. Comme si c'était elle qui devrait répondre à sa propre question si on voulait avancer. Nerveusement, je glisse mes doigts contre ma nuque en la massant légèrement au passage. Je me retourne franchement, ramenant mes jambes du bon côté du lit. Mes doigts quittent mon cou pour se poser sur les draps. Je tente. « Je dois t'avouer... Un peu des deux, Riley. J'ai jamais rien compris à ce sujet.. » Je soupire doucement, les sourcils froncés. Je ne veux pas la contrarier. Mais que ce soit dormir avec moi, ou me désirer un tant soit peu, j'y avais jamais cru des masses. Je regarde avec tendresse Riley, en me radoucissant, même si je ne m'étais pas franchement rebellée. « J'aurais aimé que ce soit le cas... Crois-moi.. mais j'aime pas me faire de fausses idées.. ». Je ne savais pas bien où j’allais et quelque chose me disait qu'elle non plus. Elle était triste, mal, quasi au fond du gouffre, demandait l'aide d'une quasi inconnue rencontrée il y a quasi 10 ans dans une quasi boîte de nuit gay. Mes doigts s’aventurent timidement sur ses jambes, recouvertes du fin lin blanc. Qu’est-ce que je fous. « Je sais d’expérience que les filles populaires comme toi s’intéressent pas vraiment aux filles… comme moi. ».

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Talya & Riley
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Les mots s’échappent un à un de ma gorge pour former dans les airs, des phrases, des questions que je n’arrête pas de lui poser depuis mon arrivée dans cette chambre d’hôtel … Et c’est au fil de ces questions que son regard brun, encore fuyant quelques minutes auparavant, vint enfin se poser dans le mien. Un regard brun, aussi intense que confus quand elle me répond … Un peu des deux. Une réponse honnête et que je ne suis même pas étonnée d’entendre. Depuis notre première rencontre et celles que l’on a faites dix ans plus tard, cette timidité, cette réserve qui la caractérise ne l’a jamais quitté. Mais étrangement, malgré la lourdeur des mots qu’elle souffle et qui ne font qu’affirmer ce manque de confiance en elle, son visage s’adoucis. Une sorte de contradiction qui nait aussi de ses gestes, de ses doigts qui viennent, qui osent se poser sur le tissu blanc au niveau de mes jambes. Les mots restent ancrés dans mon esprit et je ne veux plus qu’une chose, les balayer. Alors je me redresse sur mes avant-bras et plonge mon regard dans le sien. « Une fille comme toi ? ». Mes sourcils se froncent. « Qui es-tu Talya ? Qui penses-tu être ? ». Et mes doigts viennent rejoindre les siens. « Moi quand je te regarde, je vois une jeune femme … Une belle jeune femme ». Pour des caresses que je veux tendres. « Une jeune femme déterminée, une gagnante … avec des convictions ». Des caresses que je prolonge sur son poignet, son avant-bras. « Qui a su s’en sortir, qui a su se construire … Malgré ... ». J’arrive à sa clavicule que je découvre des yeux quelques secondes avant de reporter mon regard sur elle et de continuer : « Malgré les épreuves qu’elle a traversé ». Effleurant doucement la peau de son cou, mes doigts encerclent son fin menton. « C’est ça que je vois quand je te regarde et tu n’as pas à être la fille la plus populaire de l’UCLA, je t’aurais tout de même remarquée … ». Et sans savoir pourquoi, si je veux lui redonner confiance en elle ou si je crève d’envie de le faire, mes lèvres viennent retrouver les siennes pour un baiser. Un baiser doux durant lequel je glisse ma main sur sa nuque comme pour l’empêcher de m’échapper, comme pour donner plus d’ardeur à ce baiser ...

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Je me rends compte de l'ambivalence totale dans laquelle je suis plongée lorsque je suis autant paniquée que conquise. Je ne pensais pas que le simple contact de sa peau avec la mienne pouvait être si agréable. Plus douce que du velours, que de la soie. Mes yeux suivent sa main qui remonte sur mon bras pour s'assurer que je ne rêve pas. J'ai du m'endormir. J'ai du finir ma nuit. Et là je fantasmais totalement sur Rileyi. Ou bien... Ou bien elle était vraiment en train de me fixer, avec ses yeux clairs diaboliquement sexy. Je l'entends, mais je crois rêver. Mes prunelles brunes fixent ses lèvres. Je mords la mienne. Je rêve. C'est clair. Soudain le silence. Ses lèvres ne remuent plus. Je lève les yeux doucement. Ses yeux... Je me noie. Je rêve. Je pourrais me pincer, me frotter les yeux, me réveiller.. Ou accepter le fait que cela puisse être la réalité, que Riley était bien face à moi en train de m'embra- quoi? Ses lèvres posées sur les miennes, j'avais l'impression de goûter le paradis. Le sentiment de voler, la chute libre. Comme si on venait de me jeter du haut de la statue de la liberté. Mais positivement, l'adrénaline, tout ça. Des papillons dans le ventre. Ses doigts à elle gisent ma nuque, mes doigts viennent se glisser dans ses cheveux blonds. Je n'ai pas envie de penser que je profite d'un instant de faiblesse, pas envie de penser qu'elle me fait une faveur, juste envie de profiter. Profiter de cet instant suspendu. Je m'autorise le luxe de retenir un instant sa lèvre inférieure entre mes dents. C'est peut-être la seule fois de ma vie que j'embrasserais Riley. Ou plutôt l'inverse en fait. J'y mets toute mon envie, toute ma ferveur, toute cette rancoeur contre les années passées sans la voir, tout ces non dits, tous ces moments où le destin nous a séparé. Je ferme les yeux. J'oublie tout. J'oublie Coachella. J'oublie mes rencontres, j'oublie ma famille. Il n'y a plus qu'elle et moi. Mais malheureusement comme dit le proverbe, les bonnes choses ont une fin. Et là, vous avez l'impression de sauter d'un avion sans parachute direct sur une carrière de pierre. Le réveil est brutal. Je n'ai qu'une envie. Recommencer. Ne plus arrêter en fait. « whouah... ». J'ouvre les yeux lentement. Elle est bien là. Devant moi. « Riley c'était.. ». J'écarquille les yeux. « Waw... ». Oui je ne trouve plus les mots. Maintenant j'ai envie de lui dire que c'était une belle connerie, que c'est parce qu'elle est mal et que je suis une vraie plaie de profiter de son état. Mais bizarrement rien de négatif n'arrive à sortir de ma bouche.. Je reste bloquée. En fait, je la regarde. Au milieu de mes draps blancs, avec la fraicheur du soir. Elle est sublime. Elle l'est toujours. Mais ce soir, elle l'est encore plus. Je souris, un peu béatement sans doute. J'ai envie de recommencer, envie de la serrer contre moi. Encore. Mais je ne sais pas ce qui l'a poussé à faire ça, ni ce qu'elle en a pensé alors... Je m'en remets à elle, tel un enfant qui attend sa note à un contrôle vachement dur. Timidement, je glisse. « merci pour ça.. ».

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