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    strangers yesterday (lena)

    Lun 16 Fév 2015 - 0:48
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    Andreas Klein
    Andreas Klein
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    Autres comptes : Aaron, Alice et Charlotte.
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    Nationalité/origines : Naturalisé Américain. Originaire d'Angleterre. Père allemand.
    Orientation & situation : Bisexuel et célibataire.
    Métier/occupation : Chef de publicité à Millenium Advertising.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
    Résidence : Appartement dans Eastside.


    Strangers yesterday

    Lena & Andreas




    Carsten Klein a écrit:
    Ich werde ein wenige Verspätung haben.
    Es ist viele Leute auf dem Weg.
    Warte auf mich drinnen.
    Papa. *


    Westwood m'ouvre ses bras quand je reçois ce message de mon père. Au volant de ma voiture, je reste vigilant à la signalisation et au nom des rues que je connais très peu par ici. La richesse des habitants de ce quartier est visible à vue d'œil, aux jardins soigneusement entretenus, aux berlines satinées rangées le long des allées de parking, aux villas qui s'alignent dans une géométrie presque trop propre. Je me permets malgré tout de répondre rapidement à mon père par un “OK” conciliant, puis je repense à ce qu'il vient de me dire. L'attendre à l'intérieur, sachant que je n'ai pas la clé de ce nouveau “home sweet home”. Il m'avait fait un double pour l'ancien appartement à Berlin mais dorénavant je suis en transition, moi aussi. Qui sera là pour m'ouvrir ? Sa nouvelle compagne ? Romy, si ma mémoire est bonne. Ou cette fille. Lena, et là, je suis sûr que ma mémoire ne me fait pas défaut. Il y a tant de choses que papa et moi avons en commun ; il y a entre autre cette tendance à en dire le moins possible sur notre vie privée, intime. Comme si cela pouvait ennuyer quiconque, comme s'il y avait d'autres choses à raconter, d'autres choses qui rendent plus fiers encore. Le travail, les actualités, toutes ces choses-là. Mais la fois où il m'a dévoilé ce prénom, je l'ai enregistré à vie et de façon indélébile. Lena. Le point noir dans cet éclat de lumière. Et de m'imaginer la rencontrer elle avant de pouvoir serrer mon père dans mes bras me fait froid dans le dos. Ça ne devait pas se passer comme ça, mais il paraît que c'est ça la vie, être chamboulé quand on touche de trop près au bonheur. Une question d'équilibre, certains pourraient dire. Foutaises. Ce serait surtout une malchance affreuse.

    Au bout d'une dizaine de minutes à zigzaguer d'une rue à l'autre, je gare enfin ma voiture face à la nouvelle demeure Klein. Imposante, claire, presque immaculée. Des touches de couleur ci et là offertes par quelques bacs remplis de terre et de fleurs. Une pelouse plus verte que nature, impeccablement tondue. Le jardinage n'a jamais été son truc, et pourtant il y a une image qui jamais ne s'effacera de ma mémoire ; celle de mon père tenant la tondeuse dans cette tenue qui ne reflète en rien l'homme d'affaires qu'il est au quotidien. Et cette simple image me rappelle toujours qu'une apparence de loup peut toujours dissimuler une autre nature, plus simple, plus douce. Qu'il n'y a rien de problématique là-dedans, puisque c'est là la nature de mon père. Froid de loin, chaud de près.

    Mes dossiers professionnels sous le bras, je relève mes lunettes de soleil et les place sur le dessus de mon crâne, avançant sur l'allée de ciment jusqu'à la grande et large porte d'entrée. Mon regard s'aventure sur le côté, vérifiant qu'il n'y a personne à ma vue, mais cela semble être désert. Je me décide donc à appuyer sur le bouton de la sonnette, priant pour que l'hôte soit la nouvelle épouse plutôt que la nouvelle fille. Je n'ai jamais été préparé à avoir une seconde frangine, et croyez-moi cela n'arrivera pas aujourd'hui.


    * Je vais avoir du retard. Il y a du monde sur la route. Attends-moi à l'intérieur. Papa.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Mer 18 Fév 2015 - 4:38
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    Les rouages s’entrecroisent dans un ballet répété à la perfection. Petites dents d’acier qui se mordent pour faire avancer le temps. Les heures et les jours ont perdu leur sens alors le corps d’une petite femme a été jeté d’un continent à l’autre. Son être entier brûle sous la chaleur de la Californie. Ses pensées sont calcinées, ses rêves aussi. L’air humide lui colle à la peau alors que ses cheveux sont noués au dessus de sa nuque, se révoltant contre la température inhumaine. Lena, elle ne porte qu’un vieux t-shirt à l’effigie d’un groupe obscure dont elle a l’album en vinyle. Un vieux t-shirt et une paire de boxers pour garçons. Lena, elle n’en a rien à faire de la dentelle et de la soie. Lena, tout ce qu’elle veut c’est un sous-vêtement qui ne soit pas une ficelle entre ses fesses. Ses doigts vissent un engrenage, minuscule sous ses doigts de fée des ruelles. Son âme enfermée entre quatre murs depuis des heures, Lena n’a pas réalisé que le soleil s’est levé. Elle l’ignore, celui-là, depuis qu’il ne caresse plus l’horizon d’une Allemagne adorée.

    Une sonnerie résonne contre les murs, triomphant contre le silence. Lena hausse un sourcil, fusillant du regard cette brique technologique qui la force à rester en contact avec la société. Quelques mots d’un destinataire aimé plus que de raison. Quelques mots qui fixent hors du temps sa personne. Lena, elle est pas habituée à cette appréhension qui lui gobe les intestins. Lena, elle ne sait pas vocaliser ses doutes. Lena, elle se dit qu’il est trop tôt, qu’elle sera jamais prête. Qu’elle l’aimait bien en photo cet Andreas. Mais en vrai, c’est autre chose. Elle aimait ce fils absent auquel elle a emprunté un père. Elle l’aimait loin, invisible, intouchable, inexistant. Secouant cette angoisse qui mâche ses organes, elle quitte à contre-coeur la montre à laquelle elle redonnait la vie.

    Extirpant une jupe de sa valise encore pleine, Lena l’enfile, sachant d’instinct que Carsten accorde de l’importance à tout ça, les impressions, le respect des conventions. Trouvant un soutient-gorge abandonné à la poignée de son armoire, Lena le fait passer par la manche de son t-shirt, pour l’agriffer à tâtons à travers le vêtement. Il y a des choses que Lena déteste. Les fraises. Les boissons qui pétillent. Les gens qui ne savent pas écouter. Se regarder dans un miroir. Le reflet qui lui est renvoyé lui semble celui d’une autre fille. Elle grimace un peu, avant de rentrer son t-shirt à l’intérieur de sa jupe. Lena, elle passe ses doigts à travers les ficelles de ses cheveux, incertaine de l’impression qu’elle doit donner. Elle tresse passablement la pointe de ses cheveux pour garder les noeuds en place. Lena, elle abandonne son reflet. Lena, elle cligne des yeux trois fois. Le carillon de la sonnette crie quelques notes à travers la demeure si légèrement meublée.

    Les doigts de Lena se buttent au verrou de la porte eux qui préfèrent la finesse des rouages. Elle tire la lourde porte, coincée derrière son ombre. Lena, elle ne sait pas quoi dire à cet Andreas aux airs de prince moderne. Lena, ça lui fait peur de le savoir réel. Lena, ça la terrorise d’avoir à partager Carsten. Lena, elle sait pourtant que la politesse, c’est important pour son père. « Guten Tag, tritt ein. » (Boujour, entre.) Lance Lena, dans son allemand natal, ne faisant aucun effort pour s’acclimater à ce nouveau langage. Lena, elle tire sur sa jupe qui n’est pas assez longue pour son inconfort à tout ce qui est conventionnellement féminin. Lena, elle ne se présente pas, parce qu’ils savent tous deux que la situation a quelque chose d’irréel. Ils ont le même père, mais ils ne sont pas soeur et frère. Ils ont le même père de coeur mais chacun une mère qui leur est propre. Lena peut voir l’impassibilité de Carsten dans le visage osseux de ce jeune homme. Elle le voit qu’il est son fils, elle le sent qu’il est l’image de son père. Il y a quelque chose de tragique sous le silence de Lena, sous la réalisation qu’elle n’est probablement qu’une fille d’emprunt pour Carsten, lui qui a déjà un fils et une fille de sang. « Carsten wird sich verspäten, du kannst dich setzen. » (Carsten est en retard, tu peux t’asseoir.) Propose Lena, alors qu’ils ont migré vers le salon. Elle ne dit rien, ayant envie de s’excuser telle une enfant qui préfère jouer plutôt que de divertir les invités. Elle ne dit rien parce qu’elle ne trouve rien de gentil à dire. Fuyant des yeux cet intrus dans son cauchemar, Lena pense à l’Allemagne pour s’échapper de sa vie, de sa réalité.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Dim 22 Fév 2015 - 2:25
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    Andreas Klein
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    Chaque seconde qui passe, je sens presque la trotteuse de ma montre sauter. Et mon rythme cardiaque qui lui, peine à respecter cette régularité trop stressante. Chaque laps de temps qui s'écoule, chaque pulsion, tout cela devient infernal. Tic, tac, tic, tac et le tableau reste intact. Je m'impatiente. J'ai envie de fuir, d'ouvrir cette porte moi-même. Ma main s'est dangereusement approchée de la poignée en métal noir quand, comme par magie, elle s'éloigne de moi et me laisse seul face à l'inconnu. Et l'inconnue. Alors à cet instant, le temps s'arrête, l'espace se fige.

    Je peine à retirer mon regard d'elle. Je retrouve des traits déjà observés sur une photographie, un regard farouche, ou trop calme. Impossible à définir. Indéchiffrable. Une chose est sûre, elle ne respire pas le bonheur, la nouvelle fille de mon père. Nouvelle enfant, nouvelle lubie ? Le rend-elle fier chaque jour qui passe, elle ? A-t-elle fait de cette quête un combat, une raison de vivre ? Fait-elle de son regard chaud et froid le plus grand juge de son royaume ? Le mien est dédié à mon père et ça, déjà, j'aimerais le lui crier, à la nouvelle fille de mon père. J'aimerais lui rappeler qu'elle est à la mauvaise place, que j'aurais dû ouvrir cette porte pour elle, le tout dans cet ordre là. Voit-elle la légitimité dans mon regard ? Parce que je ne la vois pas dans le sien. Je ne vois pas papa dans ses yeux comme je le vois dans celui de Cora et pourtant, Dieu sait que Cora ressemble à notre mère.

    Son t-shirt, en référence à un groupe que j'affectionne depuis des années. Rentré dans cette jupe d'une façon si désuète, et cette jupe d'ailleurs, qui ne lui va pas. Mes yeux se suffisent de cette constatation pour revenir se poser sur son visage sans chercher plus loin. Ses cheveux … Son regard, encore. Lena. Lena Klein. Et avec ça, je suis censé l'aimer comme ma nouvelle sœur ? Avec un simple nom, cinq lettres ajoutées à son prénom. Est-ce qu'on m'a demandé d'apposer ma patte pour signer quelque part ? Non. Je n'ai aucune obligation. Mais j'entre malgré tout, en réponse à sa directive. Je lève le regard, gosse que je suis, sur tout ce mobilier peu ou méconnu, sur toute cette décoration de goût, dans ce hall d'entrée. Ce n'est pas grand chose à côté de la pièce à vivre vers laquelle je m'oriente presque naturellement malgré les odeurs étrangères. Quelques pas seulement, mes dossiers professionnels qui glissent le long de mon bras et que j'amène contre mon torse. Puis je repose mon attention sur elle, qui semble trop habituée à cet environnement. Sa voix, presque trop faible, ose à nouveau fendre l'air. Je l'observe un moment, profitant de sa gêne pour étudier sa silhouette, cet air malheureux qu'elle porte sur elle parmi tant d'autres choses, sans aucun doute, à en voir ses frêles épaules légèrement courbées. Mes pas m'emmènent lentement vers un meuble d'exposition, portant lui une statuette en terre cuite que je connais bien, un guerrier de Xian, ramené de Chine il y a des années, quand je n'avais même pas dix ans. Je me souviens pourtant encore de l'histoire qu'il m'avait raconté en revenant de l'aéroport, celle liée à ce petit soldat, à son pays. Une contrée à laquelle il a toujours voué une certaine admiration, pour les plus belles valeurs qui lui sont souvent rattachées.

    Mes doigts effleurent l'objet, en apprécie la sensation retrouvée, puis je finis par me retourner, aller m'asseoir en évitant avec précaution le regard de la fille aux cheveux étranges. Je pose mes dossiers face à moi, sur la petite table, et joins ensuite mes mains entre mes jambes. Le silence total, lourd. Devant moi, au-dessus de cet écran plasma imposant se trouvent quelques photos, méticuleusement disposées. Je me vois à côté de Cora, une fois. Lena, évidemment, est présentée plus de fois dans ces cadres. Avec lui. Et ça saigne. « Gewöhnst du dich an Kalifornien? » (Tu t'habitues à la Californie ?) Que je m'entends lui demander, d'une voix presque trop calme, presque trop neutre. Et mes yeux viennent se reposer sur elle, placidement, guettant sa réaction, sa façon d'être tout court. Il y a tout un tas de choses à son propos dont je me fiche. Dont le fait de savoir si elle se fait à la vie californienne. Et pourtant je ne peux que réaliser à quel point sa vie et la mienne ont percuté, violemment, contre notre vouloir. Elle ne m'aime pas. Soit. Je ne l'aime pas non plus, avec son allure de fille écorchée. Mais si elle est arrivée là, jusque Los Angeles sous la protection de mon paternel, alors il va bien falloir que je me trouve une raison d'accepter sa présence. Pas pour elle, et encore moins pour moi. Für Carsten, noch und immer.*

    *Pour Carsten, encore et toujours.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Sam 28 Fév 2015 - 15:18
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    Lena, elle voudrait tirer sur sa jupe, se sentant dévoilée, croyant qu’il pourra voir à travers les fibres de sa peau, qu’il devinera qu’elle n’est pas assez bien pour se prétendre la fille de Carsten, pour porter le nom des Klein. Lena, elle voudrait l’aimer cet Andreas, mais un loup rode dans ses entrailles, un loup au pelage noir, un loup à la gueule en sang, un loup qui vient de planter ses dents. Ce loup, elle le connaît depuis toujours. Ce loup, il se prénomme Jalousie. Il regarde, cet Andreas, il regarde tout, il examine, il fixe, il juge, même sans le vouloir. Lena, elle se fait décor. Elle voudrait rentrer dans la peinture des murs, pour ne plus déranger l’idée qu’Andreas se fait de son père.

    Les sentiments humains sont une étrange tragédie. Des liens profonds peuvent être tissés avec le temps. Le temps, le sang, la priorité, la possession. Les lentes agonies de ces humains qui veulent simplement qu’on les aime. Lena, elle voudrait se sentir le droit de revendiquer son père, de crier qu’on le lui a laissé, qu’il fallait mieux en prendre soin. Ils se sont trouvés, Carsten, Romy et Lena, dans ce monde qui peut chavirer à tout moment. Qui aurait pu prévoir que cette femme aux lubies décapantes trouverait son bonheur avec cet homme classique de peu de mots. C’est cette belle histoire sur laquelle Lena a grandit. C’est avec cet amour là au fond des yeux qu’elle s’est construit des idéaux. Elle ne serait pas la même, sans Carsten.

    La Californie brûle les étoiles dans les yeux de Lena, alors que chaque jour depuis son arrivée, elle crève de chaud. Pourtant, jamais l’air ne lui a semblé si glacé. Entre eux se forment de dangereux stalagmites qui menacent de tomber si l’un deux respire de travers. « Gewöhnst du dich an Kalifornien? » (Tu t'habitues à la Californie ?) Demande la voix détachée d’Andreas, qui semble avoir assimilé l’art de faire la conversation par politesse. Lena, elle a beau tenter, ça lui arrache la langue, ça lui froisse les dents. Elle hausse les épaules, sachant que ça ne se fait pas de dire que si elle n’était pas aussi attachée à sa famille, elle serait dans le premier avion pour Berlin. « Gewöhnen Sie sich jemals daran? » (Est-ce qu’on s’y fait vraiment un jour ?) Le questionne à son tour Lena, maître dans l’art de ne jamais se dévoiler, médaillée d’or au renvoi de questions. Ses pensées craquent. Elle revoit ces moments, quand Carsten avait encore le coeur plein d’Andreas, quand il revenait toutes ces années et que Romy demandait comment ça avait été. Lena n’a jamais compris comment sa mère pouvait avoir le coeur de s’inquiéter des enfants d’une autre, d’un ancien amour de son homme. Et de quelques phrases, Carsten indiquait où en était rendu Andreas dans sa vie. Il a pris un bon dix centimètres. Il a été accepté à l’université. De banal à digne de mention. Le seul fait que Carsten ait mentionné ces détails, Lena savait qu’il l’aimait, qu’il était fier de son garçon. Ça n’était pas dans le ton, ça n’était pas dans les mots, c’était bien caché tout au fond de ses yeux. Lena aimerait arracher ces épingles dans sa chair pour en faire cadeau à ce Klein, premier enfant de la génération à porter ce nom. Mais elle ne dit rien, gardant sous sa peau les séquelles d’avoir eu besoin de l’amour du père d’un autre pour être enfin complète.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Mar 3 Mar 2015 - 0:30
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    Andreas Klein
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    D'aussi loin que je m'en souvienne, mon père n'a jamais affectionné les longues discussions et encore moins les “bavardages”, comme il appelle souvent ça. Il a toujours été un homme vivant dans le concret, préférant aller droit au but plutôt que de s'enquiquiner à se risquer dans des chemins sinueux. Privilégier le résultat au raisonnement. Tant que les chiffres dans les cellules des tableurs sont à la hauteur exigée alors tout va pour le mieux. Là est son exigence, depuis toujours, le résultat. Et pour cela, il sait qu'une bonne cohésion, aussi solide qu'efficace, est la clé de la réussite. Alors il mène sa barque dans cette optique, il ordonne et prend les responsabilités qu'il faut. Que ce soit dans son milieu professionnel ou dans sa famille, il a toujours eu ce même fonctionnement. Il s'est entiché de cette Allemande puis s'est pris d'affection pour sa fille ; je sais d'ores et déjà que j'ai tout intérêt à m'entendre correctement avec elles. Pour un homme vivant dans un empire où la prise de risque et l'effort sont souverains, je n'ai d'autres alternatives que de suivre le chemin déjà tout tracé. Apprécier – ou faire semblant d'apprécier – ces deux nouvelles femmes et tenter de le rendre fier, encore une fois.

    Cette fille semble assez extra-ordinaire dans sa façon d'être. Le genre difficile à cerner qui mettrait presque mal à l'aise et ce n'est pas ma veine. Je préfère ne même pas tenter d'imaginer ce à quoi elle pourrait penser, j'aurais trop peur d'y trouver des choses glauques, à moins que cela ne soit trop teinté de rose pâle. Serait-ce autant en désaccord que ces bouts de tissus qu'elle porte, tous en décalage les uns des autres ? Quoi qu'il en soit, c'est bien le mystère qui la surplombe quand j'ose enfin briser ce silence. Sa réponse est à la hauteur de sa réaction, le tout dans une nonchalance que j'imagine naturelle chez elle. Un bref rictus vient étirer le bout de mes lèvres quand je détache mes yeux d'elle pour les reposer en face de moi, sur des facettes d'elle un brin plus joyeuses. Une fille a apprivoiser, c'est de ça dont il s'agit ? Non, mieux, une demi-sœur à apprivoiser. Si l'on m'avait dit que je devrais subir ça à mon âge, j'aurais sans doute rigolé bêtement.

    Le temps passe, mais trop lentement, puisqu'il n'est toujours pas là. Je ne serai complètement zen que lorsque sa silhouette imposante aura franchi le seuil de cette maison, moment qui sera sûrement partagé par sa nouvelle fille, d'ailleurs.

    En prenant mon aise dans ce canapé sur lequel je me suis déjà assis tant de fois, je réfléchis à sa question finalement, l'une de celle qui ne m'a pas toujours été étrangère. J'avais douze ans en débarquant à Los Angeles. Douze années passées sous la grisaille réputée de Londres troquées pour le grand bleu, le soleil et une chaleur parfois assommante, mais il faudrait être compliqué pour s'en plaindre, non ? M'acclimater à cette nouvelle météo n'a pas été bien difficile, et de la même manière, apprendre et intérioriser toutes ces nouvelles normes et valeurs dans lesquelles j'ai été plongé s'est fait, je crois, plutôt naturellement. Ce qui était délicat à l'époque, c'était ce sentiment perturbant, celui d'être arraché à une vie confortable et heureuse comme si nous n'étions que des pantins insignifiants. M'éloigner davantage de mon père, celui que cette Lena a récupéré plus tard pour mon plus grand malheur. « Natürlich. Schliesslich, nur du von dir ausgehst. » (Évidemment. Enfin, seulement si tu sors de chez toi.) Réponde-je sur un ton à la fois manifeste et ironique. Être casanier dans une ville comme Los Angeles, à quoi bon ? Si elle veut se faire au pays, il va falloir qu'elle soit un peu plus avenante, mais je me retiens d'en rajouter une couche, mon ton de voix et mon regard doivent parler pour moi.

    D'ailleurs, mon regard va se poser sur cette aiguille, beaucoup plus imposante, du pendule élégant accroché au mur en face de moi. A peine une minute doit être passée depuis que je l'ai regardé pour la dernière fois. Je laisse alors mes yeux observer ce qu'ils auraient pu manquer de la décoration, un brin impatient.

    Et puis finalement, je me redresse, passe une main sur mon visage pour le ranimer – ou me ranimer. Ce silence redevient pesant, le genre de silence qui dérange quand deux personnes sont dans une même pièce à se tourner les pouces. J'inspire un bon coup avant d'aller retrouver sa silhouette du regard. « Gut, und machst du, was deiner Tage sonst? Du studierst, was? » (Bon, et tu fais quoi de tes journées sinon ? Tu étudies quoi ?) Je crois que je n'aurais pas pu faire plus bateau que ça, mais c'est bien ce qu'il faut, entre deux personnes de mondes si différents.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Mer 4 Mar 2015 - 3:50
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    Dans cette grande pièce, sont réunies deux âmes qui avancent à reculons. Une Lena aux yeux qui s’accrochent au papier-peint d’une autre vie. Un Andreas aux doigts qui creusent le silence de l’indifférence. Deux gamins à qui on a jamais appris à mettre en mots les malaises qui rongent leurs os. Ils semblent si droits, ces grands enfants. Ils semblent si froids, dans ce silence bruyant.

    Les doigts de Lena coincent un morceau de son chandail, le froissant volontairement. Faisant la guerre à cette jupe bien pressée, à ce morceau de tissus qui dévoile ses jambes décharnées. Ses pieds se tiennent immobiles dans ces petits souliers noirs vernis aux lacets noués à la perfection. Lena, c’est la fille qui ne sait pas expliquer que son silence c’est simplement la peur qui gobe ses mots. Lena, elle aime croire que rien ne la touche, mais tant de choses l’effraient. Et toutes ces choses sont invisibles à l’oeil nu.

    Entre deux doutes, il lui donne quelques mots auxquels se raccrocher, cet Andreas. « Natürlich. Schliesslich, nur du von dir ausgehst. » (Évidemment. Enfin, seulement si tu sors de chez toi.) Sa réponse provoque un froncement de sourcil chez la plus rose de tous les Klein. Lena, elle se demande ce qu’il peut bien penser d’elle, alors qu’il est celui qui a tous les droits sur son pilier, sur sa stabilité, sur son père. Les mots de ce faux frère, ils jugent Lena, ils insinuent qu’elle ne sors pas. Alors qu’au fond, elle explore à contre-coeur cette nouvelle patrie. Lena, elle se perd les yeux dans la mer. Lena, elle donne des mots en allemand aux passants. Lena, elle fixe les montres qui croisent son oreille fine. Lena, elle vient à la rescousse des moteurs échoués. Sauf qu’il est évident qu’on ne peux pas dire d’elle qu’elle soit sociable au sens classique du terme. Il n’y a rien de classique chez Lena.

    Lena souhaite de tout son coeur que Carsten interrompe cette conversation douloureuse. Entre deux silences, il fait tous les efforts, ce fils légitime, pour faire vivre la conversation. « Gut, und machst du, was deiner Tage sonst? Du studierst, was? » (Bon, et tu fais quoi de tes journées sinon ? Tu étudies quoi ?) Qu’il demande faute de la connaître, faute de n’en avoir aucune envie. Lena, elle ne sait pas ce que ça change. Ça lui semble stupide de croire que ça changera quelque chose qu’il sache sa couleur préférée ou ses rêves les plus fous. « Ich habe einige Semester von Engineering in Berlin gemacht. » (J'ai fait quelques semestres d'ingénierie à Berlin.) Conclut Lena, esquivant les questions. Ça ne se fait pas de dire à cet inconnu qu’elle passe son temps avec sa mère et ses rouages. La dernière Klein du nom voudrait taire le silence. Ce silence qui juge le mal qu’elle a à s’adapter. Ça fait plus de dix jours, dit le calendrier. Lena n’aura jamais l’ambition des Klein, l’éthique ou la fierté professionnelle de Carsten. « Ich igne, daß das jetzt für mich ist, dich zu fragen, auf welchem Gebiet dich studierst. Außer daß ich schon weiß, daß dir im Marketing an der Universität bist. » (J'imagne que maintenant c'est à moi de te demander dans quel domaine t'étudie. Sauf que je sais déjà que t'es en marketing à l'université.) Laisse tomber Lena sans grands états d’âme. Elle s’était promise de faire un effort. Elle s’était juré. Sauf qu’elle semble se frapper à un mur en discutant avec cet Andreas. Ses mouvements étudiés rappellent ceux de Carsten, sa prestance, sa solidité. Sauf que Lena ne retrouve pas l’étincelle muette qu’elle lit au fond des yeux bienveillants de Carsten. Il la glace ce fils. Il la fait douter.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Lun 9 Mar 2015 - 20:50
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    Andreas Klein
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    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Et quand on pose une question bateau, on a tendance à se sentir soi-même un peu con, ou godiche. C'est cette sensation qui m'assaille, quand elle relève son regard vers moi. Elle aussi, elle trouve ça stupide. Pas seulement mes questions, toute cette scène, tout ce qu'on s'oblige à faire comme deux forcenés. J'en suis persuadé et là doit bien être notre seule convergence, outre mon père. D'ailleurs, ce dernier a bien du me dire ce qu'elle faisait dans sa vie. Une fois où, comme tant d'autres, j'aurais feint y prêter attention alors que c'était tout l'inverse. Quand il me parle de Romy et Lena, j'écoute sans écouter. J'oublie, rapidement, parce que ça fait trop mal de l'entendre parler d'elles, des nouvelles femmes de sa vie. Une vie où ma place n'est plus qu'une vague idée, peut-être. Une silhouette dans quelques cadres photos, et encore. Oui, c'est douloureux tout ça, mais je n'aurais jamais accepté d'en souffrir si je n'avais pas su, au fond de moi, que ça en valait la peine.

    Quelques semestres d'ingénierie sont ses mots. Et aussitôt mon regard change sur elle. Je l'imagine dans une pièce pleine de systèmes techniques, ci et là, et elle au centre, accroupie, en train d'étudier la plus petite pièce d'une machine. Ou sur un bureau, en train de réfléchir sur quelques équations compliquées dans un milieu majoritairement masculin. Dans une tenue différente, aussi, assurément. Et cette vision ne m'est pas choquante ; à vrai dire elle le serait moins que celle que j'ai en face de moi, là, dans la réalité. Ces pensées occupent mon esprit pendant quelques secondes, un temps qu'elle doit trouver long puisqu'à ma grande surprise sa voix reprend pour m'interroger moi à mon tour. D'une façon peu emballée, c'est le moins que l'on puisse dire – et d'ailleurs cela m'arrache un petit rire – mais je suis le moins bien placé pour lui en tenir rigueur. J'hausse légèrement les épaules avant de répondre. « Ja, ich bin im Laufe von letztem Marketingjahr, schliesslich das, ist mehr Forschung als das reine Marketing, übrigens. » (Je suis en dernière année de marketing en effet, enfin c'est plus de la recherche que du marketing pur d'ailleurs.) Et la recherche, ce n'est définitivement pas ce que je préfère, ça c'est certain. J'aurais pu m'arrêter avant dans mes études, mais j'ai toujours considéré cette durée à l'université comme un critère de réussite alors ce simple argument, en plus de la possibilité pour moi d'être rémunéré avec mes stages divers, m'a convaincu pour y rester et terminer le plus long cursus en marketing. Le dossier qui me fait face, sur la table basse, capte mon regard un instant avant que je n'embraye sur ce qui me prend le plus de temps cette année, tous les chiffres qui sont d'ailleurs dans ce paquet de feuilles. « Ich bin oft an keiner Universität. Man hat einen kleinen Laden und ein Musikstudio, mit meinem Cousin geöffnet. Eben da verbringe ich den größten Teil meiner Zeit, seit einigen Monaten. » (Je ne suis pas souvent à l'université. On a ouvert une boutique et un studio de musique avec un cousin à moi. C'est là que je passe la majeure partie de mon temps depuis quelques mois.) Sans parler des cours de surf que je donne chaque semaine mais ça ferait peut-être un peu beaucoup, non ? Je ne suis pas là pour lui raconter ma vie, je ne suis même pas là pour elle. Elle doit s'en foutre, de ce que je fais de ma vie. Pourtant sa vie à elle, elle réussit à m'intriguer. Qu'est-ce qu'il lui trouve, mon père ? Il aime les filles féminines, qui se tiennent droites et qui possèdent cette facilité à converser. C'est ce que je croyais. La vie doit être faite d'exceptions comme celle-ci, parce que je sais qu'il l'aime cette fille, mon père. Il n'a jamais eu besoin de me le dire pour que je le comprenne. C'était dans ses yeux, dans ces petits soupirs béats faisant office de virgule à chacun des nouveaux portraits qu'il me dressait d'elle. Il n'y en a pas eu beaucoup, et c'est ça qui l'a rendue unique à chaque fois, sans qu'il ne le fasse exprès. Lena a du l'intriguer. Lena a du se laisser apprivoiser. Je ne vois aucun autre scénario possible. Toujours liées entre mes jambes, le dos décollé du canapé, je la regarde elle, à nouveau, après une dizaine de secondes silencieuses. « Du solltest dort gehen, ob du dich eines Tages langweilst. Ich errate dank deinem T-Shirt, daß du gute Geschmäcke in der Musik hast. » (Tu devrais y passer si tu t'ennuies un jour. Je devine à ton t-shirt que tu as des bons goûts en musique.) Dis-je alors en levant le menton vers elle, vers ce groupe de rock dont le symbole orne son buste. Je n'irais pas jusqu'à oser la considérer comme une fille de goûts avec le peu que j'ai vu mais ça, ce petit détail, c'est pour l'instant le minimum que je veux bien lui concéder. Ce serait presque rassurant, dans tout cet océan de méfiance dressé entre elle et moi.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Jeu 26 Mar 2015 - 14:12
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    Lena écoute distraitement les mots d’Andreas, s’accrochant aux sonorités et à la prononciation. La jeune femme se demande s’il parle tous les jours, s’il a l’allemand sur le coeur, s’il a gardé cette langue au premier plan, ou si cette ville gobe vos origines. Lena, elle ne se le pardonnerait jamais de se laisser américaniser. Les racines de cette gamine sont encore dans le sol de cette Allemagne qu’elle n’aurait jamais voulu quitter. Romy et Carsten sont partie intégrale de qui elle est, laissant Lena se demander si cette partie est plus importante que toute sa vie ancrée dans ce pays qu’elle aimait. Lena, c’est la fille qui se pose beaucoup de questions, mais qui refuse d’en attendre les réponses. Lena, c’est la grande enfant qui prend la patience par la main pour la reconduire ailleurs. Il y a des mots sous ses silences. Ses regards parlent même s’ils ne savent pas épeler. Sa constance est le plus beau des aveux. Lena, elle aime en silence en gardant ses amours proche de son corps, proche de son coeur. Les quelques exceptions à son caractère portent tous deux des noms allemands qui goûtent sucré sous sa langue. Carsten et Romy, ses deux pôles. Sauf que dans cette équation, Andreas est un aimant, faussant ses directions. Dans cette famille, elle ne sait plus où s’accrocher, tant le décor a changé. Lena, elle voudrait jouer avec le temps pour le reculer ou l’avancer. Le présent la torture à coup de sentiments.

    « Ja, ich bin im Laufe von letztem Marketingjahr, schliesslich das, ist mehr Forschung als das reine Marketing, übrigens. » (Je suis en dernière année de marketing en effet, enfin c'est plus de la recherche que du marketing pur d'ailleurs.) Lena acquiesce, se demandant ce qu’elle pourrait bien dire à propos de l’ingénérie. C’était un choix à faire, c’était ce qui se coinçait le mieux dans ses neuronnes, dans sa façon de raisonner. Les pensées de Lena, elles grincent parfois, elles font des court-circuits, elles se rebranchent autrement pour arriver à fonctionner dans ce monde aux angles obtus. Lena, c’est la fille qui mange ses mots, obèse de non-dits. « Ich bin oft an keiner Universität. Man hat einen kleinen Laden und ein Musikstudio, mit meinem Cousin geöffnet. Eben da verbringe ich den größten Teil meiner Zeit, seit einigen Monaten. » (Je ne suis pas souvent à l'université. On a ouvert une boutique et un studio de musique avec un cousin à moi. C'est là que je passe la majeure partie de mon temps depuis quelques mois.) Andreas a probablement déjà compris que s’il attend quelque chose Lena, il sera déçu, les mains vides, les yeux béants. Il lance des mots qui ne font pas de mal, ne posant aucune question, énumérant quelques faits, donnant à Lena les tournevis de son âme. « Du solltest dort gehen, ob du dich eines Tages langweilst. Ich errate dank deinem T-Shirt, daß du gute Geschmäcke in der Musik hast. » (Tu devrais y passer si tu t'ennuies un jour. Je devine à ton t-shirt que tu as des bons goûts en musique.) Lena le fixe un peu, impassible. Il y a des pourquoi auxquels elle ne trouve aucune réponse. Cette gentillesse innocente lui fait mal au ventre. Ces mots qui la devinent et qui tentent de l’ancrer à cette terre. Lena voudrait le détester. Elle voudrait le haïr dès aujourd’hui pour le jour où il reprendra son père tout entier, pour le jour où elle voudra crever. Elle voudrait lui arracher la langue pour qu’il ne puisse plus lui envoyer de gentillesses. Sa proposition est une lettre manuscrite envoyée par la poste. Il y a quelque chose chez Andreas qui blesse Lena. Elle voudrait être comme lui et donner des mots comme si c’était normal, comme si ça ne lui coutait rien. Sauf que Lena, quand elle se départit de ses mots, ils ne reviennent jamais. Elle se retrouve là, paumée, le cœur vide. « Vielleicht » (Peut-être) Consent Lena, voulant éviter de l’apprécier. Le connaître, ça serait l’aimer, elle le sait. Elle se déteste de voir Carsten en lui, sous ses manières et son allure, sous sa froideur et sa politesse. Ils ont ce charme de père en fils, ce charisme étranger qui la damnera. Lena le quitte, des yeux. Ses prunelles se fixent à la grande horloge, priant pour le temps. Voulant le faire accélérer, passer cette torture aux silences coupants. Voulant le faire stopper pour ne jamais voir Andreas et Carsten ensemble dans le même espace. Le temps, son grand amour, sa plus grande tragédie.

    Lena ose quelques mots. Voulant s’excuser. Ayant besoin de classer ses sentiments. « Du willst etwas trinken. Ich bringe dich, was? » (Tu veux quelque chose à boire. Je t’apporte quoi ? ) Ça n’est pas une question, c’est un choix. Romy a rempli les armoires comme s’ils attendaient des invités, alors qu’elle ne connait personne dans ce pays. Ce qu’Andreas voudra, il y aura.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Mer 1 Avr 2015 - 16:02
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    Une heure entre elle et moi ne suffira pas à l'apprivoisement. J'ai l'intime conviction qu'elle pourrait m'avoir plus vite que je ne l'aurai, sans doute est-ce lié au contexte. Je suis d'ici, elle est d'ailleurs. Je me lance dans une vaine tentative d'intégration, elle est encore sauvage. Seule chose positive de mon côté, la question s'étant transformée de “pourquoi faire ?” à “comment faire ?”, puisque j'accepte un peu plus l'idée que je n'ai pas le choix, maintenant que je l'ai en face de moi. Maintenant que j'ai toutes ces photos d'elle, d'eux en face de moi. Maintenant que je la vois renfermée dans ce cocon que mon père a partiellement construit. Des non-dits qui dansent entre elle et moi, frôlant une évidence que je ne me tenterais pas à aller toucher même du bout des doigts. Pas encore. C'est trop brûlant.

    C'est vrai, j'essaye d'être gentil, mais au prix de quoi ? D'une sympathie forcée ? D'un mauvais départ ... Je ne sais même pas ce que je désire au plus profond de moi. Bien m'entendre avec celle que mon père a adoptée plus que par affection pour sa mère ou rester loin d'elle pour faire taire cette jalousie déjà trop bien installée ? Et elle, qu'est-ce qu'elle veut ? Si ce n'est me voir disparaître de cette barraque dans laquelle j'essaye un tant soit peu de me sentir à mon aise. Mais cette bâtisse va aussi devenir ma maison, une dont j'aurai la clé comme ça a toujours été le cas. Notre relation à Lena et moi, cette chose tremblante, cela ne tient que sur un fil. Un fil trop long, trop fin, trop dangereux. Le risque m'a toujours plu pourtant. Il semblerait que je déchante aujourd'hui.

    Peut-être que je la verrai passer la porte du Jody's, peut-être ou peut-être pas. L'important ce n'est plus qu'elle vienne ou non, c'est que j'ai réussi à faire un nouveau pas vers elle, celui nécessaire pour pouvoir affirmer que je ne suis pas un beau-frère indigne, mal accueillant dans cette Californie chaleureuse. J'ai du mal à éloigner mon regard d'elle, comme si je m'attendais à entendre sa voix à nouveau, dès la seconde suivante. Je suis gêné, à l'aise, gêné à nouveau, pas loin de sentir ma chemise se froisser sur ma peau, ou les plis de mon jean derrière chaque genoux, puis en haut des cuisses. Une large sensation désagréable à laquelle je ne m'habituerai jamais. Et dans ce silence lourd, je me vois forcé d'imaginer ses pensées, à mon sujet, à notre sujet. Je me vois forcé de lui porter trop d'attention et trop d'intérêt. J'étouffe un peu dans ce contexte, songe à la liberté qui sera à nouveau mienne quand papa franchira le seuil de sa maison. J'ai le droit de rêver … Mais avec lui je suis toujours plus fort, cela n'a rien d'un rêve.

    Quand je cesse de l'espérer, sa petite voix s'élève à nouveau, et quoi qu'elle puisse me dire ou me demander, je la saisis volontiers. « Nicht so wichtig. Gasförmiges Getränk hast du es ? » (Peu importe. Une boisson gazeuse, tu as ?) N'importe laquelle fera l'affaire. Et tandis qu'elle s'échappe de la pièce, je me redresse légèrement pour prendre une grande inspiration et passer une main dans mes cheveux. Cette dernière reste bloquée dans ma nuque un moment, moment pendant lequel mes yeux s'accrochent encore à mon dossier face à moi, sur cette table basse. Je deviens la victime d'une espèce de vague de chaleur dont je ne suis pas sans ignorer la source et décide que c'est le moment pour me lever. Ma tête se tourne vers l'endroit où s'est dirigée Lena, je m'y rends en supposant évidemment qu'il s'agit de la cuisine. Encore une pièce qui aurait pu être très claire, presque immaculée s'il n'avait s'agit que de mon père, mais qui au lieu de ça se trouve décorée de plusieurs touches colorées pleines de douceur et de chaleur. Appuyé contre l'encadrement de la porte, je laisse mon regard voyager sur chaque angle arrondi de cette cuisine, chaque chose que j'imagine signée de Romy. D'une voix peut-être un peu désenchantée que je ne cherche nullement à déguiser, je déclare : « Mein Vater soll deine Mutter viel schätzen, um so Schnörkel in seinem Hause angenommen zu haben. Mit der meinen wäre das niemals verbracht, damals. » (Mon père doit grandement apprécier ta mère pour avoir accepté autant de fioritures. Avec la mienne ça ne serait jamais passé, à l'époque.) J'omets de dire que ma mère et la décoration, ça a toujours fait deux. Avec cet esprit scientifique trop carré et trop fermé, elle m'a plus habitué à l'ordre complexé qu'à l'ouverture libérée au fil des années. Par chance la Californie m'a fait voir la vie un peu autrement. Quoi qu'il en soit, chacune de ses rares tentatives artistiques avec mon père autrefois ratait immanquablement. Cela dit, il semble avoir trouvé en cette nouvelle femme la touche zélée et colorée qui lui a toujours manqué et ça, même moi je suis capable de l'apercevoir. Déjà.
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    Re: strangers yesterday (lena)

    Ven 22 Mai 2015 - 18:46
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    Les ongles de Lena creusent sa paume, petites dents dans sa chair, petite auto-mutilation de rien du tout. Lena, c'est la fille qui ne sait pas dire qu'elle a mal, c'est la fille qui préfère rester stoïque que de flancher. Elle ne sait pas si ça lui est naturel ou si c'est quelque chose qu'elle a calqué de Carsten. Il y a des moments où cette petite amputée du coeur ne sait pas qui elle serait devenue sans lui. Andreas aurait-il été le même avec l'influence quotidienne de son père. Lena se torture de questions sans réponses. On ne refait pas le passé, on ne remonte pas le temps. La vieille horloge antique du salon, on peut lui reculer les aiguilles, mais ça ne changera jamais ce que les années ont construit. « Nicht so wichtig. Gasförmiges Getränk hast du es ? » (Peu importe. Une boisson gazeuse, tu as ?) Lena grince des dents. Si Andreas pouvait se montrer difficile, hautain, désagréable, Lena aurait une raison de lui en vouloir. Sauf que ses gênes, il n’y peut rien. Pas plus qu’elle ne peut se débarasser de celles d’un père qui ne voulait pas en être un.

    Lena hante la cuisine, ne sachant pas quel breuvage préfèrerais Andreas. Les cannettes colorées aux marques inconnues se succèdent dans une ribambelle de choix qui ne fait qu’exaspérer la jeune femme. Sa main tremble contre la porte du réfrigateur. Il lui fait quelque chose, cet Andreas, ce faux frère. Il bouscule des années de conditionnement à ne rien laisser parraître. Il bousille sa couverture avec ses manières de Klein. Lena voudrait crier, mais rien ne perce sa contemplation. Ça l’étouffe. Elle veut plus tenter d’être parfaite, jamais elle n’y arrivera aussi bien qu’Andreas. Son coeur se brise et elle abdique, choisissant une boisson au hasard.

    Il est là, partout, dans son élément, dans la maison de son père. « Mein Vater soll deine Mutter viel schätzen, um so Schnörkel in seinem Hause angenommen zu haben. Mit der meinen wäre das niemals verbracht, damals. » (Mon père doit grandement apprécier ta mère pour avoir accepté autant de fioritures. Avec la mienne ça ne serait jamais passé, à l'époque.) Lena perce la canette de cette petite goupille pareille à toutes les autres. Son bras s’étire avec automatisme vers l’armoire où sont enlignés comme de petits soldats tous les verres. Les doigts de Lena s’agrippent à l’un deux, avant d’y verser le contenu de la canette. Quelle bonne maîtresse de maison, pense ironiquement Lena. Le commentaire d’Andreas fait son chemin jusqu’aux sens de Lena. Leurs mères. Il y a quelque chose d’étrange aux yeux de Lena, à qualifier ces petites choses comme des fioritures. Avant Carsten, Lena se souvient d’une petite maison dont le papier peint des murs était entièrement recouvert de tableaux, de dessins d’enfant, de photos et de tout ce qui inspirait Romy. Lena aime se rappeler de sa mère comme elle était avant, bohème, insaisissable, dans ses longues jupes, les cheveux coiffés de fleurs et de breloques. C’était un autre temps. Romy s’est assagie et Lena en remercie Carsten. Sa mère avait besoin d’une ancre pour enfin de poser, se calmer. Romy, elle était effervescente, et c’était épuisant pour une gamine comme Lena. « Meine Mutter soll es genausoviel schätzen, um ihm nach Ablauf von der Welt zu folgen. » ( Ma mère doit tout autant l’apprécier pour le suivre au bout du monde. ) Gromelle Lena, omettant qu’elle aussi est embarquée dans cet avion pour ne pas quitter l’homme qu’elles aiment maintenant toutes les deux. Ça ne s’explique pas, ce petit quelque chose entre elles et lui. C’est une famille improbable et Lena est terrifiée à l’idée que son petit triangle tente de se morpher en quadrilatère, voire en pentagone. Elle n’a pas assez d’espace dans son coeur, elle en est persuadée, pour aimer quelqu’un d’autre que ses deux piliers. Sans coeur, que lui ont dit deux garçons et une fille. Sans coeur d’accepter l’amour des autres sans vouloir donner le sien en échange. Lena pousse le verre encore pétillant vers Andreas, ne sachant pas comment parler des mères. Ça n’a jamais semblé être un problème entre Romy et Carsten, le sujet des enfants. Ils en avaient déjà tous deux, c’était bien, c’était assez. Lena se mord la langue, ne sachant pas où commencer, ne voulant pas parler. Elle crèvera avant d’avouer qu’elle envie de fils de Carsten. Elle crèvera de les voir ensemble. « Bleibst du, zu Abend zu essen? » (Tu restes à souper ?) Questionne enfin Lena, sachant que Romy ne tardera pas non plus à arriver et qu’elle le fera rester, prétextant qu’ils n’ont pas encore eu la chance de passer du temps tous ensemble, qu’il faut remédier à tout ça. Et elle le fera de bon coeur, pas parce que c’est ce que Carsten attends d’elle, pas par politesse, parce que c’est Romy et que pour elle, la famille, même aussi improbable soit-elle, c’est sacré.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Dim 24 Mai 2015 - 23:04
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    Toujours appuyé contre l'encadrement de la porte, je me perds un peu dans la contemplation d'une existence encore étrangère mais qui pourtant me captive, irréversiblement. C'est vrai, je peine à déloger mes prunelles d'elle, de ces gestes frêles qu'elle effectue, semble-t-il, au prix d'efforts surhumains. Lena, nouvelle fille qui s'ajoute à ma vie. Lena, que moi aussi je devrais apprendre à aimer. Pourtant, quand je réussis à accrocher mon regard ailleurs, je n'ose plus … ou ne veux plus la regarder, convaincu que cela m'aidera peut-être à ne pas l'apprécier. A ce qu'elle reste à sa place de “débarquée” européenne en peine, comme j'ai pu l'être moi aussi quelques années en arrière. Je suis partagé, chaque seconde qui passe, entre deux envies contraires et tout un tas d'émotions incompatibles.

    Est-ce mes années en plus qui me procurent la confiance dont j'use avec elle ? Ou mon intégration à ce pays ? À cette famille ou plutôt à cet homme et tout ce qu'il représente ? C'est un tout. Un équilibre qu'elle m'offre sur un plateau d'argent, elle et son attitude recroquevillée. Finalement, j'ignore la raison de mon étonnement, quand je l'ai vue pour la première fois. Mon père n'aurait pu se prendre d'affection que d'une jeune fille réservée et douce comme Lena. Une qui puisse mettre en relief sa force, son mental d'acier et cette assurance dont il fait toujours preuve. Une qui puisse l'admirer et le surélever pour tout ce qu'elle ne serait pas. Une qu'il aurait à protéger, encore, parce qu'il existe de cette façon, mon père. En ayant matière à protéger, quelque part sous son aile, de près ou de loin.

    L'apprécier, pour le suivre au bout du monde.

    Je me demande à quoi elle pense, en disant cela. S'il s'agit seulement de maudire l'amour ingrat ou s'il est plutôt question d'une rancune envers un être, peut-être deux, pour l'avoir forcée à suivre quelque chose qu'elle ne désirait pas suivre. A-t-elle était obligée ? Après tout, elle aurait pu rester en Allemagne, là où elle a atteint sa majorité. Mais à quel point est-ce stupide de se poser toutes ces questions, quand on réalise que l'on ne connait rien de la personne. Qu'elle est encore et toujours une étrangère, renfermée sur elle qui plus est. J'hoche vaguement de la tête en guise de réponse, approuvant des dires difficilement contestables, puis je fais deux pas en avant jusqu'à la table où un verre plein m'est envoyé. « Danke. » (Merci.) Dis-je d'une petite voix. Je bois une bonne partie de la boisson et le repose sur l'îlot central, laissant ensuite pendant un moment mon regard dessus, flou. Sa question m'interpelle et j'esquisse un sourire sans ardeur, sans joie. Un sourire qui disparaît aussi vite qu'il est apparu. Parce qu'elle sera sûrement contente d'entendre ce que j'ai à dire. « Nein, ist das nicht vorhergesehen. » (Non, ce n'est pas prévu.) Je relève mon regard sur elle et l'y accroche un instant avant de reprendre. « Er sollte mir seine Meinung über einige Akten, nichts dazu nur geben. » (Il devait seulement me donner son avis sur quelques dossiers, rien de plus.) Et puis je cherche du regard la montre à mon poignet, indiquant déjà une dizaine de minutes de retard. Ça ne lui ressemble pas, ce genre de peccadille, mais j'imagine que faire des courses avec sa nouvelle femme doit en valoir le coup. Attrapant de nouveau mon verre, j'en termine le contenu d'une traite et le repose à nouveau face à moi, presque sèchement. Suite à cela je prends une grande inspiration, me tournant vers Lena. « Ich vermute, daß er ein Büro hat. » (Je suppose qu'il a un bureau.) Et j'y aurais bien été de mon propre chef, à la recherche de cette pièce, mais je la vois mal me laisser faire sans trouver cela étrange ou incommode de ma part, alors je ne bouge pas d'un cil avant d'avoir demandé : « Willst du mich dort wirklich führen? » (Tu veux bien m'y emmener ?) Ma question est sérieuse. J'aurais trop peur de me tromper de porte et d'entrer par mégarde dans sa chambre ou même dans celle de mon père et de … Enfin bref, elle comprendra sûrement ma situation.
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    Re: strangers yesterday (lena)

    Dim 7 Juin 2015 - 17:49
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    « Danke. » (Merci.) Qu’il répond, avec une politesse qui frôle la perfection. Lena, ça lui rappelle Carsten. Jamais un mot déplacé, toujours respectueux des autres. Ça a charmé Lena, qui a vu sa mère avec des hommes sans classe et sans manières. De ces mâles qui ne semblaient utiles qu’au lit, sans conversation, sans imagination, sans futur. Et il faut croire qu’elles ont fini par tomber sur une bonne étoile. Romy et Lena, elles n’ont jamais été seules, mais la présence de Cartsen les a complétées. Il était ce morceau manquant à leur famille, il l’est toujours.

    Et Lena demande, avec désintérêt. Et elle attends, sans vraiment vouloir savoir. Il y a des situations qui serrent ses os, qui lui causent de l'arthrite cardiaque. Deux Klein. Une pièce. « Nein, ist das nicht vorhergesehen. » (Non, ce n'est pas prévu.) Dit cet Andreas, alors que Lena n’arrive pas à parler, à communiquer, à expliquer. Sa peur lui cloue les pieds. Ses doutes lui scient la langue. Il y a quelque chose de réel, de brutalement vrai, à avoir l’objet de sa jalousie sous son toit, dans cet endroit protégé, privé. « Er sollte mir seine Meinung über einige Akten, nichts dazu nur geben. » (Il devait seulement me donner son avis sur quelques dossiers, rien de plus.) Lena, elle voit qu’Andreas connait lui aussi Carsten, qu’il le connait comme sa poche. Pourtant, leur père, il surprends parfois Lena. Quand elle s’imagine qu’il sera stricte, intransigible, il se montre compréhensif, attentif, ouvert. Il y a quelque chose d’émouvant à voir un homme comme lui laisser de côté ses idées préfaites pour le bonheur de ceux qu’il aime. La première fois où Lena a ramené une fille à la main, elle n’en a pas fait grand cas, sachant que sa mère la connait mieux qu’elle-même, et elle a refusé de penser à ce que Carsten pourrait penser. Lena s’est fait croire qu’elle s’en foutais, que c’était pas important. Parce qu’elle se serait détestée de changer à ce point pour lui plaire, pour qu’il l’accepte. Lena, elle hausse un sourcil, rangeant le verre vide d’Andreas. « Du kennst Romy nicht. Finde dir eine gute Entschuldigung, wenn du einer improvisierten Einladung entgehen willst.» (Tu ne connais pas Romy. Trouve-toi une bonne excuse si tu veux échapper à une invitation impromptue.) Conseille Lena, connaissant le bon coeur de sa mère. Ce ne sera pas une corvée pour Romy, d’intégrer Andreas à la famille. Elle l’aimera au même titre que Carsten aime Lena, s’il la laisse s’approcher. Romy, c’est un esprit libre. Les conventions, ça ne sera jamais aussi important pour elle que le coeur. Peut-être que son adolescence bohème ne l’a jamais vraiment quittée.

    Lena, elle le regarde, glaciale, ne voulant pas avoir de faille, ne voulant pass qu'il reste. « Ich vermute, daß er ein Büro hat. » (Je suppose qu'il a un bureau.) Commente cet Andreas, tendant une perche à Lena, pour qu’ils puissent cesser cette comédie, parce qu’il est évident que tous deux préféreraient que l’autre n’existe pas, la vie serait bien plus facile ainsi.  « Willst du mich dort wirklich führen? » (Tu veux bien m'y emmener ?) Demande Andreas. C’est une excellente idée, croit Lena. Elle pourra l’abandonner dans le bureau, retourner à ses engrenages, ses aiguilles, ses soucis noirs. « Komm » ( Viens ) qu’elle lui dit, fidèle à elle-même, peu encline à demander la permission. Il la suit vers les escaliers. Lena monte au palier, puis au premier. Le corridor est éclairé, linéaire. Quelques cadres d’art moderne ornent paisiblement les murs. Une peinture de Romy, admirablement insérée entre les oeuvres plus dispendieuses. La première porte à droite est l’atelier de Romy. La première porte à gauche est la chambre des maîtres, avec salle de bain privée. La deuxième porte à droite donne sur le bureau de Carsten dont Lena pousse la porte, invitant Andreas à y entrer.

    Lena n’a pas envie de rester et se dit qu’elle a fait le minimum en tant qu’hôtesse. « Wenn dir etwas brauchst, werde ich in meinem Zimmer(Kammer) sein. Die Treppe nach Ablauf vom Korridor kannst du nicht dich irren. » ( Si t’as besoin de quelque chose, je serai dans ma chambre. L’escalier au bout du couloir, tu peux pas te tromper. ) Et Lena le laisse à lui-même. Elle passe devant la troisième porte à droite, la salle de bain des invités, utilisée principalement par Lena, puis l’escalier, au bout du couloir à gauche, mène au grenier, amménagé pour Lena. Elle en monte les marches, préférant ne pas voir cet Andreas saluer leur père, préférant ne le partager qu’en pensées, pas en réalité.

    Re: strangers yesterday (lena)

    Sam 13 Juin 2015 - 18:49
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    Andreas Klein
    Andreas Klein
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    Messages : 4989
    Date d'inscription : 26/10/2013
    Identité HRP : Eugénie.
    Gameplay : RP à la 3ème personne. Nombre de lignes variable.
    Disponibilité RP : Disponibilité Limitée
    Autres comptes : Aaron, Alice et Charlotte.
    Avatar (+ crédits) : Marcus Hedbrandh
    Nationalité/origines : Naturalisé Américain. Originaire d'Angleterre. Père allemand.
    Orientation & situation : Bisexuel et célibataire.
    Métier/occupation : Chef de publicité à Millenium Advertising.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Tu ne connais pas Romy, me dit-elle avec un sourcil levé, tel une mise en garde de haut niveau. Et je ne peux que la croire, ne connaissant aucunement cette femme, ou presque … Mon père n’a jamais aimé les longs discours quand il s’agit d’épancher ses sentiments et mon cœur me dit que ça a été pour notre bien. Le sien et le mien surtout, pincé chaque fois qu’il me parle de cette autre vie, de ces autres personnes. De cette nouvelle famille avec laquelle il veut faire sa vie, finalement. Une ambition que je ne lui ai jamais connu auparavant ; peut-être même que je la doutais existante en lui, et que cette idée me plaisait, dans le fond. « Ich werde versuchen, darüber zu überlegen. » (Je tenterai d’y réfléchir.) Dis-je avec une pointe d’amusement dans le ton de ma voix. Parce que je suis un as dès qu’il s’agit de se trouver des excuses. Ma famille entière et même mes professeurs pourraient en témoigner, encore aujourd’hui. Quand je veux éviter quelque chose, je sais l’éviter, peu importe les conséquences, et Dieu sait que j’ai dû en payer certaines très cher.

    Lena est soulagée de devoir m’emmener quelque part et m’y laisser ; ça tombe bien, moi aussi. Alors je la suis volontiers lorsqu’elle quitte la cuisine, travers le salon ainsi que l’entrée pour ensuite monter à l’étage. Je découvre les recoins de cette demeure dans le silence le plus complet, retrouvant ci et là des marques d’appartenance au vieux Klein. Et ce sont celles-ci qui me font du bien, tout au long du chemin, bien plus que ces quelques peintures accrochées au mur, pourtant indéniablement bien réalisées.

    Elle me laisse dans ce bureau, entre ces murs auxquels s’accroche mon regard. La voix de la blondinette résonne et quand je me retourne pour croiser son regard, elle a déjà disparu. Prévisible. Les chats sauvages ne restent jamais à découvert bien longtemps, l’insécurité ce n’est pas pour eux. N’en faisant pas une montagne, je me rapproche de ce large bureau en matériaux contemporains, loin du style de son ancien bureau en bois massif, qui lui venait d’un héritage familial. Sans doute du côté de son père qui était issu d’une famille d’artisans très doués de leurs mains et maniant le bois à la quasi-perfection, dans mes souvenirs … En tout cas, tout est bien rangé sur cette plaque de verre, chose qui ne m’étonne aucunement. Je m’installe dans ce siège en cuir plus confortable que n’importe quel autre siège de bureau dans lequel je me suis déjà assis. Et je pivote légèrement sur le côté, laissant mon regard voyager sur ces étagères de livres, sur ces quelques tableaux encadrés. Ici, ce n’est pas l’univers de Romy. C’est celui de mon père, uniquement le sien. Peu de couleurs pour beaucoup d’ordre et de clarté. Un espace de travail rimant avec concentration ultime, et évidemment, ça me fait rêver.

    Je ne réfléchis pas longtemps avant de me relever et de sortir de cette pièce, délaissant mes dossiers sur un coin du bureau. Mes pas me guident lentement vers une autre porte, une qui laisse échapper quelques rayons de soleil colorés et que je pousse avec une certaine appréhension, avant de tomber sur ce qui semble être un atelier. Aucun doute sur la personne qui y passe la plus grande partie de son temps. Et dans cette atmosphère, aussi désordonnée que chaleureuse et fougueuse, je me sens vaciller à moitié, pris au piège par tout un tas d’émotions étrangères. Plusieurs chevalets, des toiles peignées, des toiles blanches, des crayons rangés, des crayons abandonnés, des palettes de peinture entamées, d’autres intactes … Des traces de vie, un peu partout. Et mon coeur qui vibre de façon incongrue, au point de me faire reculer jusqu’à ce que ma main s’accroche avec ferveur à une poignée … et me voici rapidement face à une porte, désormais fermée. La paroi qui sépare mon univers froid de celui d’une femme chaleureuse, vivante et passionnée. Une femme qui ne ressemble en rien à ce que j’ai pu connaître. Et à cet instant, j’en viens à me demander comme Lena peut être ce qu’elle est, avec ses regards craintifs.

    L’escalier au bout du couloir, donc. J’y suis déjà, grimpant marche après marche, lentement, trop peut-être. Fait rare, Andreas Klein qui ne monte pas un escalier en dévorant les marches à la façon d’un ogre, parce que la vie ne nous laisse pas le temps de traîner, après tout. Faut-il que je précise que j’ai le cœur lourd, là, que le simple fait d’imaginer son regard surpris sur moi suffit à me donner l’envie de rebrousser chemin ? Pourtant j’arrive déjà face à sa porte, et ma main, plus courageuse que moi sur ce coup, s’apprête à commettre l’acte …

    Bruit venant d’en bas. Porte d’entrée qui s’ouvre. Puis deux voix. La sienne. Et mon coeur qui manque un battement, parce que sa voix est la meilleure des mélodies.

    Je me rétracte, dévale les marches menant au palier et me précipite ensuite dans les autres escaliers menant à l’entrée. Mon père m’aperçoit et je souris, avec le baume au cœur. « Voilà le plus malin. » Qu’il a le temps de dire en anglais avant que je ne m’approche pour le serrer dans mes bras. « Salut ‘pa. » Et sa main reste dans ma nuque un moment, quand mon regard à moi se pose sur la fameuse Romy, la dame de cœur. Elle pourrait être la dame de pique que je lui adresserais quand même ce sourire, tant je suis content d’avoir retrouvé mon père. « Bonjour Andreas. Je suis ravie de te rencontrer, enfin ! » Sa joie de vivre est captivante, sa joue est tiède, mais rien de cela ne m’étonne, en fin de compte. Le fait qu'elle fasse l'effort de parler dans ma langue maternelle me touche aussi. « Moi de moi même. » Réponde-je cordialement avant de reporter mon attention sur mon père, qui m’inspecte de haut en bas, avec ce regard que je lui connais trop, semi plaisantin, semi sérieux. « Lena est en haut ? Je vais aller la chercher. Interdiction de rester cloîtré pour cette occasion. » Déclaration égayée de Romy qui est déjà en train de monter les marches à la recherche de sa fille. Je me penche alors pour attraper les sacs de courses et suis mon père jusqu’à la cuisine, où nous déposons le tout sur l’îlot central. « On rangera ça plus tard. Ce n’est pas urgent. » Ranger les courses, ce n’est pas la tasse de thé de mon père, s’il doit le faire pour satisfaire d’une femme alors je me doute qu’il le fera, mais si la femme n’est pas dans les parages … Je craque un sourire, comprenant donc très bien ses pensées. Nous nous dirigeons vers le salon et il me pose une question, sur un ton détendu. « Lena t’a fait visiter ? » « Pas vraiment, on a un peu discuté. Elle est … Enfin je ne sais pas, je crois qu’elle ne m’aime pas tant que ça. » Je souris vaguement et croise le regard de mon père, qui lui semble quelque peu amusé et confiant. Il m’entraîne par les épaules jusqu’à l’étage. « Tu devrais voir son univers. » Murmure-t-il, calmement. « C’est souvent de cette façon qu’on découvre le mieux les gens. » Les gens comme Lena … Et j’ai à peine le temps de trouver quoi répondre qu’il m’invite à le suivre jusqu’à ce grenier où j’ai failli poser pied. La porte se pousse derrière sa main et …

    Ma voix s’éteint pour de bon, face à l’inconnu. Romy est là, elle aussi, autant à l’aise de mon père dans ce grenier qui m’est inconnu. « Lena, tu devrais montrer à Andreas tout ce que tu fais. Je suis sûr que ça l’intéresserait. » Je sens le regard de mon père sur moi. Il ne doit pas penser complètement ce qu’il raconte … Peut-être que ça l’amuse, lui ? Pourtant il semble déjà y tenir comme à la prunelle de ses yeux, à cette blondinette …
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: strangers yesterday (lena)

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