Je n'ai jamais été une personne très matérialiste. Cela ne m'empêche pas d'avoir des amis qui le sont, eux. June est l'une des filles les plus populaires de l'université. Son père, c'est l'imprésario de bon nombre de célébrités nationales (et, souvent, même, internationales) - un homme de renommée, dont la réputation n'est plus à remettre en question. June est l'une des filles les mieux habillées du campus. Belle, élégante, toujours parfaitement bien coiffée et maquillée, l'on pourrait croire que cette fille a reçu bon nombre de cours sur le style et sur le bon goût, et il y a beaucoup de chances que cela s'avère véridique, qui plus est. June est également étudiante en dernière année de Master de communication - autant dire que les contacts, ça la connaît. Et pas qu'un peu. Ce soir, June fête ses vingt-cinq ans. Un nouveau tournant dans sa vie. Une nouvelle fête gigantesque à organiser en somme. Évidemment, une bonne cinquantaine de personnes s'est retrouvée invitée à cet évènement spectaculaire. À coup sûr, il s'agit là de l'anniversaire de l'année. Ayant aidé June pour l'un de ses projets, il y a quelques années, je me suis retrouvé invité à cette soirée festive, bien que cela doit bien faire plusieurs mois que nous ne nous sommes pas parlés.
Et pourtant, m'étant dit que j'avais le droit de m'accorder une soirée de repos, de temps en temps, je m'étais décidé à accepter son invitation, afin de pouvoir me changer les idées, ne serait-ce que l'espace d'une soirée. Vêtu d'un jean et d'un polo noir, je n'avais pas vraiment soigné mon apparence avant de venir pour la simple et bonne raison que ce soir, le thème de la soirée était "soirée piscine". Cela fait plusieurs semaines que la chaleur est revenue en ville, le printemps est à présent bien entamé, et nombreux sont ceux qui meurent déjà d'impatience à l'idée de pouvoir plonger dans l'eau à nouveau. Je dois avouer que l'idée de pouvoir faire trempette à nouveau ne me laisse pas insensible - mais ça, c'est en grande partie dû à ma relation particulière avec les éléments. Je suis donc venu, sans vraiment réfléchir, après avoir emballé la belle écharpe de cachemire que j'avais gardée au fond d'un tiroir pour une occasion comme celle-ci. Maman avait bien eu raison de me la donner, lors de ma dernière visite en Italie : au moins, je n'aurai pas eu à dépenser mes économies pour lui trouver le cadeau du siècle. Regardant ma montre, je constate qu'il est huit heures. Je suis un peu en retard, bien que l'on ne peut jamais réellement être en retard à ce genre d'évènements. Alors, je frappe à la porte, et j'attends. Que quelqu'un vienne m'ouvrir. Que je puisse enfin décompresser. Un sac à dos porté uniquement à mon épaule gauche contient ma serviette et mon maillot tandis que dans ma main droite, je tiens fermement l'écharpe, emballée dans du papier de soie turquoise. Sa couleur préférée.
Et pourtant, m'étant dit que j'avais le droit de m'accorder une soirée de repos, de temps en temps, je m'étais décidé à accepter son invitation, afin de pouvoir me changer les idées, ne serait-ce que l'espace d'une soirée. Vêtu d'un jean et d'un polo noir, je n'avais pas vraiment soigné mon apparence avant de venir pour la simple et bonne raison que ce soir, le thème de la soirée était "soirée piscine". Cela fait plusieurs semaines que la chaleur est revenue en ville, le printemps est à présent bien entamé, et nombreux sont ceux qui meurent déjà d'impatience à l'idée de pouvoir plonger dans l'eau à nouveau. Je dois avouer que l'idée de pouvoir faire trempette à nouveau ne me laisse pas insensible - mais ça, c'est en grande partie dû à ma relation particulière avec les éléments. Je suis donc venu, sans vraiment réfléchir, après avoir emballé la belle écharpe de cachemire que j'avais gardée au fond d'un tiroir pour une occasion comme celle-ci. Maman avait bien eu raison de me la donner, lors de ma dernière visite en Italie : au moins, je n'aurai pas eu à dépenser mes économies pour lui trouver le cadeau du siècle. Regardant ma montre, je constate qu'il est huit heures. Je suis un peu en retard, bien que l'on ne peut jamais réellement être en retard à ce genre d'évènements. Alors, je frappe à la porte, et j'attends. Que quelqu'un vienne m'ouvrir. Que je puisse enfin décompresser. Un sac à dos porté uniquement à mon épaule gauche contient ma serviette et mon maillot tandis que dans ma main droite, je tiens fermement l'écharpe, emballée dans du papier de soie turquoise. Sa couleur préférée.
2013
2018
2023